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de sa grâce : c'est ce charitable support dont il use envers nous; c'est cette douce impulsion par laquelle il nous porte à rentrer dans la voie du salut.

,

Il paraît clairement par tout ce que nous venons de dire que la repentance du pécheur est quelque chose de puissant, et qui a des suites aussi heureuses que sensibles. Désirez, demandez de l'éprouver vous-mêmes, chers amis, et tâchez d'apprendre par votre expérience ce que c'est que d'être rétabli par la repentance dans l'heureux état de réconciliation et d'union avec Dieu, dont l'homme est déchu par son péché. Cet état est assurément quelque chose de réel. Etre dans la bergerie de Jésus, vivre sous sa conduite, dans son union se nourrir de sa chair être abreuvé de son sang, se reposer dans son sein, être à l'abri de tout danger sous l'ombre de ses ailes, et goûter la douceur de son amour dans la société des enfans de Dieu avec lesquels on partage ce bonheur; en vérité ce ne sont pas là des chimères. David, qui en avait savouré la douceur, ne pouvait se lasser d'en bénir Dieu et de s'en féliciter: L'Eternel est mon berger, dit-il, je n'aurai point de disette : il me fait reposer dans des parcs herbeux, et me mène le long des eaux tranquilles : il restaure mon âme, et me conduit par des sentiers unis, pour l'amour de son nom. Ps. xxi, 1.

Secondement, une autre suite heureuse de la repentance, c'est l'allégresse générale que le retour du péché excite dans toute la maison de Dieu : Il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui vient à s'amender. Chacun prend part à cet heureux événement, Jésus, le tendre pasteur des âmes, en est joyeux, le père céleste y prend plaisir, les anges s'en réjouissent, toute la famille de Dieu célèbre comme une fête le jour où le pé

cheur vient à s'amender. Cette joie de Dieu n'est autre chose qu'une nouvelle effusion de sa grâce et de son amour dans le cœur d'un pécheur repentant, lorsqu'il l'assure par son esprit qu'il est réconcilié avec lui. Cet épanchement de l'amour de Dieu ne peut manquer de remplir un cœur de consolation et d'allégresse, de sorte qu'il y a joie sur la terre aussi bien que dans le ciel. La terre et le ciel forment une admirable harmonie, et se réunissent en Jésus le parfait médiateur qui réconcilie le ciel avec la terre. O vous, hommes pécheurs, qui que vous soyez, ne méprisez pas les richesses de la grâce et de la gloire à laquelle vous avez droit d'aspirer: ne vous dérobez pas aux recherches de Jésus et ne négligez pas les bienfaits qu'il vous présente. Ouvrez les yeux lumière, confessez-lui avec sincérité votre ingratitude, vos infidélités et vos misères : laissez-vous ramener à sa bergerie, et n'attendez pas pour aller à lui qu'il ne soit plus temps de profiter de ses offres et des soins qu'il prend de vous.

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Ouvre-nous toi-même les yeux, Seigneur, et saisi nos cœurs par la vertu puissante de ta grâce: attires-nous, et nous courrons après toi, afin que réunis à toi, qui est le centre de la réunion avec Dieu et avec son peuple nous y goûtions la joie et la paix de ton esprit. Seigneur Jésus! souviens-toi de nous selon la bienveillance que tu portes à ton peuple, et sauves-nous par ta délivrance, afin que nous goûtions les biens de tes élus, que nous participions à la joie de ta nation, et que nous soyons éternellement glorifiés avec ton héritage. Amen.

Vol. III.

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XLII. SERMON.

XLIIME

LA NATURE ET LA PRATIQUE

DE LA MISÉRICORDE.

Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre père est miséricordieux. De plus, ne jugez point, et vous ne serez polnt jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; pardonnez, et on vous pardonnera; donnez, et on vous donnera, on vous donnera dans le sein une bonne mesure, pressée et secouée, et qui se répandra par-dessus, car on vous mesurera de la même mesure dont vous servez envers les autres, etc. St.-Luc, vi, 36, 42.

Mes chers et bien-aimés auditeurs.

Nous avons vu dimanche passé qu'un des principaux priviléges que l'homme pécheur recouvre en Jésus-Christ,

VI,

lorsque, comme une brebis perdue, il a été retrouvé par ce divin berger, c'est qu'il rentre dans l'union avec son Dieu. Il devient en quelque sorte participant de la nature divine, il est adopté et fait enfant de Dieu. En vertu de cette adoption et de cette nouvelle naissance il reçoit une nouvelle empreinte de l'image de son Dieu qui le rend conforme à lui. Et comme dans la nature un enfant hérite de l'humeur et des inclinations de son père; de même celui qui est né de Dieu participe à sa nature divine et devient semblable à lui. C'est sur ce fondement que St.-Paul disait aux Ephésiens: Soyez les imitateurs de Dieu, comme ses chers enfans. Ephés. v, 1. Delà vient que le même apôtre assure que celui qui s'unit au Seigneur n'est qu'un même esprit avec lui, et qu'il doit vivre comme Christ a vécu. 1. Cor. vi, 17. C'est par la même raison que l'esprit de Dieu appelle enfans du diable tous ceux qui n'ont point été renouvelés à l'image de Dieu, et qui ne portent point dans leurs cœurs et dans leur conduite les traits de sa ressemblance. Si vous étiez enfans d'Abraham, disait le Sauveur aux juifs impies et hypocrites, vous feriez les œuvres d'Abraham. Si Dieu était votre père, vous m'aimeriez; mais le père dont vous étes issus, c'est le diable: vous faites les désirs et les oeuvres de votre père, ́qui est menteur et meurtrier dès le commencement. Jean VIII, 41. Une des qualités essentielles, par laquelle les enfans de Dieu deviennent conformes à leur père céleste, c'est la charité et la miséricorde. Dieu est la charité, et quiconque demeure dans la charité, demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Dieu est un Dieu de miséricorde, et quiconque est son enfant, doit être miséricordieux comme son père céleste est mi

séricordieux. C'est ce que Jésus-Christ répète souvent à ses disciples, et surtout dans notre texte, où il nous montre quels sont les caractères et les productions de cette miséricorde dont les enfans de Dieu doivent être revêtus. Ce qu'il nous enseigne là-dessus nous fournit matière de parler,

De la miséricorde, comme d'une qualité essentielle aux enfans de Dieu. Nous examinerons :

I. La nature de cette vertu.

II. Ses productions et ses effets.

I. Pour connaître la nature de la miséricorde, il n'y qu'à examiner la signification des termes qui l'exprime dans notre langue. Le terme de miséricorde est composé de deux mots, qui sont la misère et le cœur. La miséricorde suppose deux choses, — un objet misérable, et une disposition de cœur par laquelle il est touché de la misère de cet objet. Cette vertu n'est donc autre chose qu'une vive émotion du cœur, qui est excitée à la vue de la misère, émotion qui se manifeste au-dehors par des productions relatives à sa nature. Le terme dont Jésus-Christ se sert dans le texte grec dérive d'un mot qui signifie, céder, accorder, parce que la compassion est facile à subvenir aux nécessités du prochain et à soulager sa misère. Les autres noms que l'EcritureSainte donne à cette vertu, servent aussi beaucoup à nous en faire connaître la nature. Elle l'appelle en grec Eleos, terme qui dérive d'un mot caldaïque qui signifie lamenter, ce qui marque que la miséricorde compatit aux misères du prochain, qu'elle pleure avec lui, qu'elle est en deuil avec ceux qui sont dans la tristesse. Elle appelle cette délicatesse et cette sensibilité d'un homme

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