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à l'auteur de notre salut. On l'aime, parce qu'il nous a aimé le premier: nous faisons consister notre souveraine félicité à l'aimer et à être aimés de lui.

C'est de cet amour pour la justice que l'écriture sainte parle dans tant d'endroits, lorsqu'elle recommande la sainteté et la sincérité envers Dieu et envers les hommes; c'est ce qu'elle exige comme une disposition nécessaire à une âme qui veut avoir part au royaume de Dieu. Elle nous assure que si nous ne sommes changés, si nous ne devenons comme des petits enfans nous n'entrerons point dans le royaume de Dieu. Matth. xvIII, 2. Saint Paul soutient fortement qu'une âme qui a part à la grâce de Dieu, qui est justifiée et sanctifiée par le sang de Jésus, doit mourir au péché et vivre à la justice, c'est-à-dire, consacrer son cœur, et ses membres à être des instrumens de justice et de sainteté. Rom. vi. Il nous apprend dans le sommaire du christianisme que Jésus Christ nous a purifiés et rachetés de l'iniquité, afin que nous soyons son peuple particulier, zélé pour les bonnes œuvres. JésusChrist lui-même, parlant dans notre texte, veut que ceux qui ont part à sa justice portent aussi des fruits de justice, de sainteté et de charité, quand il dit: Avant que tu apportes ton offrande à l'autel, réconcilie - toi avec ton adverse partie, etc.

3°. Le troisième caractère de la vraie justice est de procurer à ceux qui en sont revêtus l'entrée au royaume des cieux. Quand le Sauveur nous dit : Si votre justice ne surpasse, etc., vous n'entrerez point au royaume des cieux, il nous fait entendre que, si notre justice surpasse celle des hypocrites, si elle est véritable, réelle et parfaite, nous entrerons dans le royaume des cieux. En effet, c'est à la seule justice de Jésus-Christ que la pa

par

role de Dieu attribue le salut; c'est aux pécheurs couverts de cette justice, qu'elle dit que ce sont là les justes qui reluiront au royaume de leur père comme le soleil à perpétuité. Matth. xIII, 43. Que ces justes s'en iront à la vie éternelle, pendant que les méchans et les injustes s'en iront aux peines éternelles. Matth. xxv. 26. Ces âmes justifiées et sanctifiées le sang de l'agneau ont même part à ce royaume, dès cette vie. Elles en possèdent déjà les biens par anticipation, et elles en observent les lois. Les enfans de ce royaume ajoutent à la foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. 1. Pier. 1, 5. En même temps il goûtent cette paix divine qui accompagne la justice. Enfin ils éprouvent l'accomplissement des promesses que Dieu faisait déjà à ses enfans sous l'ancienne alliance, quand il disait: La paix sera l'effet de la justice, et le labourage de la justice sera le repos et la sûreté à toujours: mon peuple habitera dans un logis paisible, dans des pavillons de sureté, et dans un repos tout à fait tranquille. Es. xxx11,

Quelqu'un pourrait dire ici, que les enfans de Dieu ne sont pourtant pas exempts de troubles, de tristesse, de frayeur et d'angoisses, qu'ils ne jouissent guères de ces heureux priviléges de paix, de joie, de tranquilité et de repos qu'on prétend être inséparables de la vraie justice? A cela je réponds, qu'on tient souvent pour enfans de Dieu bien des gens qui n'en sont pas en effet, et chez qui les craintes, les doutes, et les inquiétudes, sont les moyens salutaires dont Dieu se sert pour les tirer de leur sécurité, et pour les amener à une sérieuse repentance. Ceux qui se sentent ainsi agités par la défiance et la

frayeur, ont sujet de bien examiner s'ils possèdent les caractères des enfans de Dieu, qui sont l'amour de Dieu, l'attachement du coeur à Jésus-Christ, l'onction du SaintEsprit, la persévérance à veiller et à prier, une continuelle faim et soif de la grâce, l'inclination au bien, et la haine du mal. Outre cela il faut savoir que si les enfans de Dieu sont quelquefois agités par la tristesse et la crainte, Dieu ne les Dieu ne les y laisse pas long-temps; il se rapproche d'eux en sa grâce: il leur rend bientôt la joie de son salut et les assure de son amour, en le répandant de nouveau dans leurs cœurs par son Saint-Esprit. Quand ils ont été une fois scélés de ce témoignage de la grâce de Dieu, ils s'y tiennent attachés comme à une ancre assurée, qui les tiendra en paix au milieu des plus grandes agitations. Supposez même que Dieu laissât pendant quelque temps ses enfans dans l'agitation, sans leur donner des assurances sensibles de son amour; on remarque pourtant toujours en eux quelque chose de divin et de puissant qui marque le fond de résignation dans lequel leurs âmes se reposent, même quand elles sont agitées au dehors. Du reste tout dépend de celui qui fait grâce au pécheur et qui justifie le méchant ; et notre bonheur consiste à lui être étroitement et constamment attachés. Çela étant, appliquons-nous de plus en plus à nous dépouiller de toute propre justice qui n'est que fausse et imaginaire, pour , pour chercher en Jésus seul toute notre justice et notre sainteté. C'est uniquement par elle que nous pouvons avoir accès au royaume de Dieu, et jouir des glorieux priviléges de ses enfans, dans cette vie et dans l'éternité.

XLV. SERMON.

JÉSUS NOURRIT

LES AMES AFFAMÉES.

En ces jours là il y avait avec Jésus une grande multitude de gens, et comme ils n'avaient rien à manger, il appela ses disciples, et leur dit : J'ai compassion de ce peuple, car il y a déjà trois jours qu'ils ne me quittent point, et ils n'ont rien à manger. Et si je les renvoye à jeun dans leurs maisons, les forces leur manqueront en chemin: car quelque-uns sont venus de loin. Et ses disciples lui répondirent : d'où pourrait-on avoir des pains pour les rassasier dans ce lieu désert? Et il leur demanda: combien avez-vous de pains? et ils dirent: nous en avons sept. Alors il commanda aux troupes de s'asseoir à terre, et ayant pris les sept pains, et rendu grâces, il les rompit, et les donna à ses disciples pour les distribuer ; et il les distribuèrent au peuple, etc. Saint-Marc, 8, 19.

Mes chers et bien-aimés auditeurs.

L'ESPRIT dont nos corps sont animés sent bien qu'il est éloigné de son véritable lieu de repos et du centre de sa félicité. Notre âme est au milieu des créatures terrestres comme une étrangère ; elle n'y trouve rien qui soit digne d'elle, ni qui puisse faire son bonheur. Etant spirituelle, les créatures matérielles et terrestres ne peuvent pas la nourrir; elle ne saurait s'en contenter. Etant immortelle et éternelle, des objets passagers, et périssables, sont indignes de son attachement et incapable de la satisfaire. Quand elle veut saisir ses objets pour s'en repaître, ils lui échappent: quand elle essaie de s'y appuyer, ils lui manquent et la laissent tomber dans le vide; en un mot, elle n'y trouve, ni de quoi contenter ses désirs, ni de quoi remédier à ses maux. Aussi voit-on que cette âme est souvent flottante et inquiète au milieu même de l'abondance et des félicités apparentes de la terre. Souvent, lorsqu'il semble qu'un homme a le plus de sujet d'être content, c'est alors qu'il est le plus chagrin et le plus misérable. Et pour vous en convaincre je n'ai besoiu que de renvoyer chacun à sa propre expérience.

Certes, c'est un triste état pour une âme immortelle, de n'avoir point d'objet fixe, ni de centre où elle puisse se reposer. A cet égard, elle est plus malheureuse que les plus viles créatures du monde, qui ont toutes à leur portée une place et un but, où dès qu'elles sont parvenues, elles se trouvent contentes et tranquilles. «< Mais quoi, direz-vous, ce grand Dieu qui est l'auteur de l'esprit qui nous anime, n'a-t-il pas pourvu à ses be

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» soins? Veut-il laisser éternellement ce chefd'œuvre de

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