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Charitable et fidèle Sauveur! il est donc vraí, et j'ose le croire, que tu as pensé à moi de toute éternité. Puisque tes compassions se sont émues et s'émeuvent encore pour moi, fais m'en ressentir les effets consolans: viens exciter dans ma pauvre âme cette faim et cette soif du Dieu vivant qui fait soupirer après toi comme le cerf brame après le courant des eaux vives : donne toi à moi, comme le vrai pain de vie, et me nourris dans le désert aride de ce monde, par la vertu de ta parole, de ta chair et de ton sang; jusqu'à ce que je voic ta face en justice, et que je sois rassasié de ta ressemblance dans la gloire éternelle, Amen!

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XLVI. SERMON.

CARACTÈRE DU FAUX

ET DU VRAI CHRÉTIEN.

Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravissans. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Ainsi tout arbre qui est bon, fait de bons fruits; mais un mauvais arbre fait de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut faire de mauvais fruits, ni un mauvais arbre faire de bons fruits. Tout arbre qui ne fait pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. Vous les connaîtrez donc à leurs fruits, etc., etc. St.-Matth. vII, 15, 23.

Mes chers et bien-aimés auditeurs.

Le Sauveur du monde, qui est aussi le grand pro. phète des hommes, nous a prédit que, dans les derniers temps, il s'éléverait plusieurs faux prophètes qui en

séduiraient plusieurs. Cependant il faut avouer que les hommes n'ont jamais pris moins de précautions contre les séductions des faux prophètes, que dans ces derniers temps. On est communément si peu en garde contre eux qu'on ne s'informe pas même s'il y en a, à quels traits on peut les reconnaître, ni comment il faut faire pour s'en garder. Si on parle quelquefois des faux prophètes, on va les chercher dans les autres religions ou dans les siècles reculés ; mais dans la religion ou l'on est, chacun croit que tous les prophètes, sont de bons et de vrais prophètes. Il ne nous vient pas même dans l'esprit de soupçonner qu'il se trouve des faux prophètes parmi ceux qui nous enseignent dans la religion dont nous faisons profession. Voilà l'opinion générale que les hommes ont à ce sujet. Cependant, si ces faux prophètes étaient toujours d'une religion contraire, quel pouvoir auraientils pour nous séduire, et pourquoi l'esprit de Dieu nous exhorterait-il à être si soigneusement sur nos gardes pour n'y être pas trompés? Naturellement les hommes n'ont pas beaucoup de disposition à s'en laisser imposer par des gens qui ne font pas profession d'une même religion qu'eux; ils sont naturellement attachés aux opinions qu'ils ont sucées avec le lait, et qu'on leur a inculquées par l'éducation. Il faut donc que ces faux prophètes, si dangereux, soient des gens qui professent extérieurement la même doctrine et la même religion que ceux qu'ils tâchent de séduire. Cela étant, il est d'une sage prudence que chacun cherche les faux prophètes parmi ceux avec qui il converse: il devrait examiner si ceux qui l'enseignent, qui sont les guides dans la religion, ne sont pas marqués à ce coin, afin de profiter de l'exhortation du Sauveur qui nous dit: Donnez

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vous garde des faux prophètes. La source des préjugés où l'on est à cet égrrd, c'est l'aveuglement qui règne généralement dans le monde, et le voile épais de l'igno rance et de la prévention qui offusque l'entendement de la plupart des peuples. Comme on vit dans une profonde sécurité et dans l'indifférence pour les affaires du salut, on se met peu en peine d'examiner où se trouvent et quels sont les faux ou les vrais prophètes. Notre texte nous fournirait une occasion très-favorable de découvrir les caractères des uns et des autres; cependant je me sens plus d'inclination, et je trouve qu'il est plus convenable pour votre édification de vous conduire à la découverte de ce que vous êtes vous-mêmes et de votre propre état, que de vous porter à examiner ce que sont les autres car dans le fond tant que vous ne vous connaissez pas vous-mêmes, et que vous n'avez point reçu d'en haut des sens exercés pour le discernement du bien et du mal, vous n'êtes pas en état, et ce serait en vain que vous voudriez distinguer les vrais d'avec les faux prophètes. Ainsi nous allons vous tracer,

I. Le caractère du faux chrétien.

11. Ceux du vrai chrétien.

I. Pour que les hommes soient édifiés sur un fondement solide, il est très-important de détruire premièrement les faux soutiens sur lesquels ils s'appuient, et de leur faire voir combien sont ruineux les fondemens sur lesquels ils établissent l'espérance qu'ils ont du salut. Je t'ai établi, disait le Seigneur à Jérémie, pour arracher, pour démolir, pour , pour ruiner et pour détruire; et ensuite, pour bátir et pour planter. Jérémie 1, 10. Il est donc convenable de parler du faux chrétien avant que d'entrer dans le détail des caractères du vrai chrétien, afin

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que chacun sache qu'il faut commencer par démolir le fondement ruineux sur lequel il pourrait avoir établi son christianisme, pour chercher ensuite à en établir un plus solide, fondé sur la roche.

1o. Le premier caractère d'un faux chrétien, aussi bien que celui d'un faux prophète, c'est d'être un arbre pourri; c'est la comparaison que Jésus-Christ en fait quand il dit : L'arbre pourri ne peut pas faire de bon fruit. Il est assez ordinaire à l'Ecriture-Sainte de comparer les hommes à des arbres, et cela pour différentes raisons et à divers égards. Elle appelle les grands de la terre, des cèdres du Liban, des chénes du Basan, etc. Les petits et les faibles, elle les nomme souvent des roseaux. Elle compare les enfans de Dieu à des plants de vignes, à des oliviers francs, à des figuiers fertiles; et les méchans à des épines, à des ronces,, à des arbres infructueux, stériles et doublement morts. Dans notre texte, le Sauveur les appelle des arbres pourris. Ils sont en effet semblables à des arbres pourris ; parce que leur cœur et tout leur intérieur est corrompu. Il ne s'y trouve plus de bon suc, ni cette sève divine qui se tire du fond de la grâce; mais au contraire le mauvais suc de la chair qui ne produit que des fruits de péché et de mort. Je crois que ce n'est pas sans dessein. que Jésus-Christ nomme ici les faux chrétiens non des arbres secs ou morts, mais des arbres pourris. Un arbre pourri n'est pas entièrement destitué de sève, il a encore quelque suc mais ce suc n'est qu'une humeur aigre et corrompue. Telle est aussi la nature du faux chrétien et de tout homme naturel. A l'égard du bien, il est absolument şans force et sans vie; mais pour le mal, il n'a que trop d'activité et de fécondité. Un homme charnel est aussi

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