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Je suis le pain vivifiant, dit-il, qui suis descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je lui donne, c'est ma chair, laquelle je donnerai pour la vie du monde. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Cette pâture, c'est la force divine et vivifiante qui est dans l'adorable humanité de Jésus. Ses brebis la reçoivent par la foi, par la faim et la soif spirituelles qu'elles ont de sa justice, de sa grâce et de sa sainteté. Ces brebis affamées tournent sans cesse leur foi, leurs désirs, leur amour, du côté de Jésus. Lui, de son côté, remplit ces désirs ardens en leur communiquant son esprit, sa justice, sainteté, sa grâce et son amour, selon les promesses qu'il a faites, que ceux qui auront faim et soif de sa justice seront rassasiés. Matth. v, 6. C'est ainsi qu'elles trouvent auprès de lui leur vie et leur nourriture en abondance, il le leur promet expressément. Ce n'est pas une vie mourante, une vie languissante et faible, que les brebis de Jésus trouvent auprès de leur berger; c'est une vie abondante, une vie pleine d'ardeur et d'activité, de joie et d'allégresse, de paix et de contentement, une vie éternelle sans changement sans interruption qui ne consiste pas en quelques accès de dévotion ou quelques mouvemens de piété périodiques qui s'éteignent bientôt après avoir été allumés, mais qui est permanente dans le cœur où elle a son siége, où elle pénètre et anime tout. Une vie heureuse par les biens spirituels et célestes qui rassasient l'âme, qui la contentent et qui la tranquilisent. Une vie de liberté dans laquelle on est délivré des maux réels, de la colère de Dieu, de la tyrannie de Satan, de l'esclavage du

péché, de la condamnation de la loi, de la crainte de mort et de l'enfer; enfin une vie qui fait goûter ici celle qui viendra, car le Sauveur ne dit pas simplement, je leur donnerai, mais je leur donne la vie éternelle; pour marquer que cette vie commence dès le moment que l'homme a le bonheur de devenir une de ses brebis.

Voilà, chers amis, cè que trouvent auprès de Jésus ce bon berger, ceux qui sont véritablement ses brebis. Si le monde ne connaît pas ces avantages, c'est qu'il est incapable de les goûter; car il faut en jouir pour en connaître la douceur. Quoiqu'il en soit, ni le diable, ni l'homme incrédule n'anéantiront jamais cette promesse de Jésus, qu'il donne la vie éternelle à ses brebis. Le fils de Dieu légitimera un jour la vérité de ses paroles il fera voir qu'il ne s'est rien attribué à faux titre, et convaincra de folie et d'aveuglement quiconque ose le faire menteur. Pour vous, chers amis, qui voulez être de ses brebis, donnez gloire à votre fidèle berger. Ne suivez point les sugestions de l'incrédulité, et n'écoutez point le langage séducteur de la chair; mais laissez-vous convaincre, par le Saint-Esprit, que vous pouvez trouver auprès de Jésus une vie heureuse, abondante et éternelle accompagnée de grâce et de lumière. Si vous n'éprouvez pas encore comment Jésus est un fidèle berger, c'est parce que vous n'approchez pas de de lui assez souvent et d'assez près, et que vous ne vous laissez pas conduire avec simplicité et docilité; en un mot, c'est que vous n'êtes pas encore du nombre de ses fidèles brebis. Cherchez donc à en être ; et pour savoir si vous y êtes véritablement parvenu, apprenez quelles sont les qualités dont elles sont revêtues, pour les demander à celui qui peut vous les donner. C'est de

ces caractères des brebis de Jésus que nous alors nous instruire dans la seconde partie de notre méditation.

II. C'est Jésus lui-même qui nous dépeint ici son caractère de pasteur et celui de ses brebis; ainsi, ce qu'il dit de ses dispositions, aussi bien que de l'état et des qualités de ses brebis, ne peut-être que très-véritable.

1o. Le premier caractère qu'il leur attribue, c'est le nom de brebis. Ceux qui prétendent lui appartenir doivent être, non des chiens, non des loups, non des pourceaux; mais des brebis simples, douces, humbles, patientes, en un mot portant sur le front et dans le cœur la marque du berger qui les conduit. Jésus ne se nomme berger que des brebis et des agneaux. C'est l'emblême sous lequel il dépeint souvent ses enfans dans sa parole, aussi est-ce le plus propre à faire connaître les principales qualités dont les fidèles doivent être revêtus. La brebis est la symbole de la simplicité, de l'humilité, de la douceur et de la patience, comme aussi de l'innocence et de la candeur, vertus qui constituent le caractère des enfans de Dieu. Ce sont aussi les principales qualités que Jésus leur présente dans son exemple pour l'imiter: Apprenez de moi, leur dit-il, à étre doux et humbles de cœur, et vous trouverez le repos de vos ámes. Matth., XI, 29. En effet, rien ne sied micux aux disciples d'un Jésus humble, doux et patient, que cet esprit de douceur, de bonté et cette humilité qui leur est particulière; c'est une onction de grâce qui a été versée dans leurs cœurs par leur berger même, pour adoucir les aigreurs, les mauvaises humeurs, et ces pointes perçantes d'orgueil, d'envie,

de haine et de colère qui les rendaient rudes et fiers. Ce divin berger leur donne un nouveau cœur, et met en eux un esprit nouveau : il ôte leur cœur de pierre, et leur donne des cœurs de chair, c'est-à-dire, dociles; et c'est ainsi qu'ils sont mis en état d'observer ses ordonnances. Ezéch., xxxvi, 25. Renouvelés par cette puissance, ils deviennent de simples enfans de Dieu, saints et bien aimés, revêtus des entrailles de miséricorde, de bonté, de douceur : ils vivent sans reproche au milieu de la génération perverse parmi laquelle ils brillent comme des flambeaux qui portent devant eux la parole de vie. Col. 1, 12. Phil. 11, 14. Revêtus de ces dispositions, ils se conduisent en toute charité envers un chacun, et même envers ceux qui leur font du mal. A l'exemple de Jésus, ils sont comme des brebis muettes devant ceux qui les dépouillent et les déchirent : ils ne rendent point outrage pour outrage, ni injure pour injure; mais plutôt ils bénissent et prient pour ceux qui les persécutent, en se remettant à celui qui juge justęment, et en recommandant leurs âmes à leur fidèle créateur et à Jésus leur fidèle berger. 1. Pier., II, 21; III, 8; IV, 14.

C'est à ces traits qu'on reconnaît les brebis de Jésus ; et en cela les mondains ne sauraient les imiter. S'ils paraissent quelquefois humbles, doux et patiens; cela ne vient que d'un fond d'hypocrisie et d'orgueil, qui . cherche à se distinguer par des vertus affectées : ou cela vient d'une stupidité de tempérament, et d'une insensibilité qui fait que bien des gens ne se laissent pas facilement émouvoir, et sont peu touchés des injures qu'on leur fait. Cette espèce de douceur n'est pas celle des enfans de Dieu; c'est une disposition purement na

turelle qui ne se soutient point et qui n'est point à l'épreuve des tentations. Une fois ou une autre on reconnaît que ce n'est que faiblesse et timidité. La vraie simplicité, la douceur et l'humilité des enfans de Dieu étant une œuvre de la grâce et ayant son siége dans le cœur, elle coule de cette source dans leur conduite, sans gêne, sans affectation et sans se démentir. Ils ne sont pas seulement humbles et doux envers leurs supérieurs, ils le sont également envers les petits. Ils sont patiens, non-seulement quand leurs intérêts les obligent à souffrir sans marquer leur ressentiment, mais encore en toute occasion. Enfin ces dispositions sont en eux un état fixe et constant, qui se soutient et qui se montre dans l'occasion comme une œuvre divine qui surmonte

tout.

Cependant il faut observer ici, que si ces heureuses dispositions des brebis de Jésus ne se remarquent pas chez les hommes naturels, ni chez la plupart des chré tiens d'aujourd'hui; elles ne se trouvent pas non plus sans quelqué mélange d'aigreur chez les âmes nouvellement réveillées. Il y en a plusieurs qui, sentant encore des mouvemens opposés à ces dispositions, concluent delà qu'elles n'ont pas encore la nouvelle nature. Ces ames-là doivent savoir que ces dispositions de douceur et de patience ne sont pas toujours exemptes de mélange et d'altération. Les brebis de Jésus se sentent souvent harcélées par certains aiguillons de haine, d'envie, d'orgueil, d'impatience et de colère, qui troublent ce fond de douceur et de charité que le Sauveur a mis en elles; elles portent encore la racine de tous les vices et le levain de toutes les passions. C'est là ce qui forme ce poids de misère qui les abaisse dans le sentiment de leur

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