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entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui doit étre manifestée en nous.

Quelles sont les causes de la tristesse et des afflictions des enfans de Dieu? On pourrait en rapporter plusieurs, mais nous ne parlerons que de celles que le Sauveur indique dans notre texte.

1o. L'absence de leur maître. Dans peu de temps vous ne me verrez point, alors vous pleurerez et lamenterez, et le monde se réjouira. La première cause de la tristesse des disciples était l'absence de Jésus. Ils ne furent jamais dans de plus grandes angoisses, que pendant les trois ou quatre jours qu'ils furent privés de la compagnie de leur maître. Ecrasés par Satan, haïs et persécutés par les hommes, agités par le doute, la crainte, et par mille pensées affligeantes, ils ne savaient que devenir. Les espérances qu'ils avaient conservées semblaient s'évanouir; la privation de sa présence leur ouvrait une abondante source de larmes. Telle est aussi la cause de la tristesse la plus amère de tous ses disciples, c'est l'absence de Jésus et la privation où il sont quelquefois des douces influences de sa grâce: ils pleurent et lamentent quand ils ne le voient point, et qu'ils ne le sentent pas présent et vivant dans leur cœur. Le Sauveur est le centre et l'unique source de toute véritable félicité. C'est ce que ses disciples savent bien, parce qu'ils l'ont appris par la foi et qu'ils l'ont éprouvé par leur expérience. Connaissant, par le Saint-Esprit, que c'est en Jésus qu'ils trouvent tous les vrais biens et la délivrance de tous les vrais maux, il ne faut s'étonner s'il leur est si cher, et si sa présence gracieuse leur est indispensablement et continuellement nécessaire. Quand ils se voient éloignés de lui, qu'il s'est

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retiré d'eux, ou plutôt que leurs cœurs s'en sont écartés; quand au lieu de jouir de sa lumière, ils ne sentent que ténèbres, faiblesses, misères et corruption, qu'ils se voient menacés des attaques du monde et du péché, et qu'ils se trouvent déjà comme enveloppés des nuages épais de doute et de défiance qui leur dérobent les influences bénignes de Jésus alors, ne voyant point la face grâcieuse de ce bon et puissant Sauveur, s'en croyant bien éloignés, et le croyant mort et enseveli à leur égard, ils pleurent et sont contristés. Les plaintes et les larmes de David venaient du sentiment de ses péchés, et de ce que l'incrédulité et l'infidélité de son cœur lui dérobaient souvent la vue de son Dieu. Il lui. semblait alors que Dieu se cachait de lui et l'avait abandonné. Eternel, disait-il, pourquoi te caches-tu de moi, pourquoi rejettes-tu mon âme? Eternel, mon Dieu, regarde, exauce-moi, illumine mes yeux, etc. Ps. XIII, XXVIII, 4, LXXVII. C'est ainsi dans les que, lamentations de Jérémie, l'âme désolée dit en se plaignant. Mes yeux se fondent en eau, parce que le consolateur est éloigné de moi. Lam. I, 16. Etre éloigné de Jésus, ne pas goûter les fruits de sa rédemption, ne le point posséder, et ne le point voir présent des yeux de la foi, c'est ce qui afflige les vrais fidèles plus que la perte de tous les biens du monde. Sachant que Jésus est pour eux, ils veulent jouir de sa présence intime sans interruption. Tout ce qui s'oppose à leur désirs, les désespère; et comme c'est la légèreté et l'infidélité de leur cœur qui met le plus d'obstacle à leur union, c'est aussi là le sujet de leurs larmes les plus amères. Il sont en peine avec David à cause de leurs péchés. Ps. XXVIII, 19. Comme St.-Paul, ils gémissent de voir

dans leurs membres cette loi du péché, qui combat contre la nouvelle vie qu'ils ont reçue de Dieu, et qui les assujétit encore malgré eux à beaucoup de faiblesses et de défectuosités, qui les empêchent de jouir comme ils voudraient de la présence grâcieuse de leur Sauveur; de sorte qu'ils s'écrient avec lui: Hélas! misérable que je suis qui me délivrera du corps de cette mort?

Que vous en semble, chers amis, sont-ce-là les sources de vos douleurs et de vos tristesses? Ce qui vous afflige le plus, est-ce de sentir l'incrédulité, la malice et la dureté de votre coeur? Est-ce de ne pas aimer Jésus autant qu'il est aimable? Est-ce de vous voir éloigné de lui par la répugnance et l'opposition du corps de péché habitant dans vous. Etes-vous du nombre de ses disciples, qui n'ont point de plus grande tristesse que de ne point posséder leur Sauveur comme ils le souhaiteraient. Hélas! ce n'est guères le sujet des larmes et des plaintes des hommes d'aujourd'hui ! Il s'en trouve peu qui pleurent de ce qu'ils sont éloignés de lui ils ne s'aperçoivent pas même de l'éloignement affreux qu'il y a entre eux et lui. Comme ils n'ont jamais éprouvé le bonheur de le posséder, il n'est pas étonnant qu'ils s'affligent si peu d'être privés de sa grâce. Pauvres âmes, quel est votre aveuglement? Vous vous désolez pour de légères pertes temporelles, pour des maux qui ne touchent que la chair; mais pour vos péchés pour la perte de Jésus, pour vos misères spirituelles, cela ne vous touche pas, et loin d'en pleurer vous n'y pensez point. Que ne savez-vous ce que c'est que d'être une créature pécheresse, maudite, et avec cela de n'avoir point de Sauveur. Assurément vous pleurericz et vous ne trouveriez pas étrange que les enfans de

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Dieu s'affligent au moindre obstacle qui traverse la félicité dont ils jouissent en lui. Mais hélas! vous ne connaissez pas votre mal, et vous y êtes insensibles; il ne vous cause aucune douleur. Mais pensez-y pendant qu'il est temps, de peur que vous n'éprouviez un jour avec pleurs et grincemens de dents éternels, qu'il n'y a rien de plus digne de vos larmes que le péché et tout ce qui vous éloigne de Jésus.

2o. Une seconde cause de la tristesse des disciples de Jésus, c'est de voir le monde abandonné à une joie maligne et criminelle pendant qu'ils sont affligés: Vous pleurerez et vous lamenterez, et le monde se réjouira. Ce n'est pas un petit surcroit de tristesse et de douleur que de voir les enfans de ce siècle insulter à leur misère et se réjouir de leur malheurs. Quand les enfans de Sion pendent leurs harpes aux saules, pour pleurer la désolation de Jérusalem, et qu'ils sont affligés de voir les citoyens de Babel plongés dans la corruption et dans l'idolâtrie; ces moqueurs, énivrés d'une fausse joie, prétendent que les Hébreux rient avec eux, ils se trouvent choqués de ce qu'ils pleurent; et c'est ce qui augmente le deuil de ceux qui regrettent les douceurs de la maison de Sion: cela renouvelle encore et accroît leur douleur, cela les fait penser à Sion avec d'autant plus d'affection et d'amour. David proteste qu'il était nâvré jusques aux os, quand les mondains lui demandaient: Où est ton Dieu ? Ps. VI. XLII. C'est ainsi que les bourreaux du Sauveur augmentaient ses tourmens quand ils lui disaient: Il se confie en Dieu, qu'il le délivre maintenant; car il a dit, je suis Fils de Dieu. C'est ainsi qu'un enfant de Dieu a le cœur percé jusqu'au vif, lorsqu'il voit ses ennemis insulter à sa misère et se réjouir de ses malheurs.

On me dira peut-être ici que cela se trouve aussi chez les méchans? Une des principales sources de leur chagrin est de voir leurs ennemis triompher, rire de leur désastre, et repaître leurs yeux malins des maux qu'ils endurent. Cela est vrai, et je conviens que les enfans de Dieu, aussi-bien que les mondains, sont affligés de voir leurs ennemis insulter à leurs malheurs ; mais les motifs de leur ressentiment sont bien différens. Les mondains ne regardent qu'à eux-mêmes, ce n'est qu'à cause de la mortification que leur orgueil en ressent, que cela leur fait de la peine: c'est par amour-propre qu'ils ne sauraient souffrir que leurs ennemis rient à leurs dépens. Mais quand un enfant de Dieu s'afflige de voir rire les méchans, c'est parce que Dieu est en cela de plus en plus déshonoré, son saint nom blasphémé, son peuple outragé et les pervers affermis dans leurs mauvaises voix. D'ailleurs une âme charnelle qui se trouve dans ces circonstances, se sent agitée de mille passions violentes, de haine, d'impatience, de colère et de vengeance; au lieu qu'un disciple de Jésus, malgré sa douleur et sa tristesse, possède toujours son âme par la patience, en demeurant dans le silence et dans la résignation, à l'exemple de son maître qui, dans le temps qu'on l'insultait, ne répondait rien loin de souhaiter du mal à ses adversaires, il demande à Dieu qu'il les éclaire, qu'il leur pardonne, qu'il les convertisse et leur fasse du bien. Enfin un disciple de Jésus rempli de sentimens de charité pour le prochain, même pour ses plus cruels persécuteurs, attend patiemment la délivrance de son Dieu, ne demandant rien, sinon que sa volonté bonne et parfaite soit accomplie.

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Dites-moi, chers amis, sont-ce-là les causes de votre

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