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un port de mer, de mer, dont les murailles sont battues des flots et des vents, mais qui pourtant jouit intérieurement du calme, de sorte que les vaisseaux y sont en sûreté. C'est de cet état que saint Paul parle quand il dit: Nous sommes comme des gens qui vont mourir, et cependant nous vivons; comme des personnes qu'on châtie, mais qu'on ne met point à mort, comme affligés, mais dans la joie. 2. Cor. vI, 9.

Il demeure donc vrai que la joie d'une âme en qui Jésus l'a une fois établie, est durable. Personne ne peut la lui ôter. Malgré toutes les attaques qu'elle a à soutenir, elle subsiste, à moins qu'elle n'abandonne le bien qu'elle possède, et qu'elle ne se livre à l'appas trompeur des faux biens que le monde lui présente. En ce cas-là, ce n'est pas le Seigneur qui lui ôte la joie, c'est ellemême qui la perd, en abandonnant le bien solide qui en était le fondement. J'avoue qu'un enfant de Dieu est toujours environné d'ennemis qui tâchent de lui ravir son bien et sa joie, comme Jésus-Christ veut l'insinuer, quand il dit: Personne ne vous ôtera votre joie. S'il n'est pas toujours en garde contre ceux qui cherchent à la lui ravir, il ne manquera pas de la perdre, quelque solide qu'elle soit en elle-même. Ainsi cette joie constante n'est pas encore entièrement hors d'atteinte; mais il faut que le fidèle de son côté, pour se la conserver, veille, prie et résiste, étant ferme dans la foi, pour que personne ne lui ravisse sa couronne. La raison pour laquelle plusieurs âmes qui ont été participantes de cette joie solide, s'en voient ensuite privées, c'est qu'elles ne veillent pas assez sur elles-mêmes, et qu'elles ne demeurent pas dans l'ordre de la grâce. Elles se laissent aller à un faux repos et à une espèce de sécurité, à la

faveur de laquelle l'ennemi se glisse, et leur ravit la couronne qu'elles tenaient entre leurs mains. C'est pourquoi le Sauveur exhorte si souvent les âmes qui jouissent de ces heureux priviléges, à veiller et à prier, afin de ne pas tomber dans la tentation.

2o: Après avoir examiné la nature de la joie des fidèles, il convient de considérer de plus près la source où ils la puisent. Par ce que nous avons dit de sa nature, on peut facilement connaître quel en est le principe. Cette joie découle principalement de deux sources.

La première, c'est la présence et la possession de Jésus: Dans peu de temps vous me verrai, je vous verrai de nouveau, et alors votre cœur se réjouira. Ce qui console et réjouit les, disciples de Jésus, c'est quand il vient les visiter et se manifester à eux. Voir Jésus, n'est autre chose qu'être favorisé des glorieux priviléges de sa rédemption, être assuré qu'il est pour nous, et qu'il nous aime comme ses amis et ses frères. Comme les disciples sont contristés quand ils ne voient point ainsi Jésus, et qu'ils craignent de ne point avoir de part en lui; de même quand il se montre à eux, qu'il vient scéler en eux ses promesses, et les assurer qu'ils ont part à sa rédemption, ils se réjouissent, leur tristesse est convertie en joie, et leur cœur parvenu à la possession du bien qu'il cherchait, se repose heureusement dans cette jouissance. Alors ils entonnent des cantiques de louanges, et disent avec la bienheureuse vierge : Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon sauveur. Et avec David: Tu as mis plus de joie dans mon cœur que les mondains n'en ont, quand leur froment et leur meilleur vin sont le plus abondans.

Ces sentimens de reconnaissance, accompagnés d'une

sainte joie, ne se remarquent guère parmi la plupart des hommes d'aujourd'hui. Comme Jésus n'est pas la cause de leur tristesse, il n'est pas non plus celle de leur joie. Ils ne savent guère ce que c'est que de le voir et de le posséder; c'est pourquoi ils ne connaissent point la joie que cette possession cause aux fidèles. Comme ils ne savent ce que c'est que de chercher Jésus avec larmes, ils ne peuvent pas savoir quelle joie il y a à le trouver. Se réjouir en Dieu, se délecter dans la communion de Jésus, aimer sa parole, son peuple, plus que toutes les autres choses du monde, c'est de quoi ils sont bien éloignés. Voilà, mondains, quelles sont vos dispositions. Vous êtes privés de la vraie joie de Dieu. Yous êtes remplis de dégoût et de répugnance pour les choses célestes, et toute votre activité se tourne vers les vanités passagè es de cette vie, Reconnaissez-le une fois, et élevant vos affections au-dessus de la sphère des choses matérielles, portez-les vers les choses invisibles, et placez votre cœur, votre amour et vos désirs en Jésus, qui est le trésor unique et éternel de vos ames.

Une seconde source de la joie des enfans de e Dieu c'est la délivrance que le Sauveur leur, accorde. Il compare cette délivrance de ses disciples à celle d'une femme qui est dans les travaux de l'enfantement. Il veut nous faire entendre par cette comparaison, que si une femme a de la joie quand elle est délivrée des douleurs qui la tourmentaient, ses disciples ont encore plus de sujet de se réjouir et de bénir Dieu, quand il les délivre de leurs misères. Ainsi, vous, chers amis, qui après avoir senti l'approche gracieuse de Jésus, vous êtes éloignés de sa présence: vous qui, dans cette douloureuse absence, pleurez et gémissez, ne

cherchez point dans les créatures de quoi vous dédommager de cette perte, mais tournez-vous vers Jésus dont vous vous êtes écartés, et priez-le avec David, qu'il vous rende la joie de votre salut qui git en lui. Si vous persévérez, dans vos instances à rechercher sa face, vous verrez qu'il tirera la lumière des ténèbres, et qu'il fera éclore la joie du sein même de la tristesse. S'il vous semble que l'affliction dure, consolez-vous dans l'espérance d'une prompte délivrance. Dût-elle tarder encore quelque temps, je suis assuré que vous ne voudriez pas changer votre sort et votre état contre celui des mondains, fût-il cent fois plus riant, et le vôtre plus triste qu'il ne l'est. Enfin, soyez assurés que les promesses de Jésus sont inébranlables. Vous l'éprouverez un jour. Si vous persévérez dans le vrai combat de la foi, vous verrez que Jésus se fera voir à vous, et qu'il remettra votre eœur dans le centre de sa paix, dans cet heureux acquiescement qui est le lieu de repos des âmes qui s'abandonnent à lui. Ah! quel ferme appui n'a-t-on pas en Jésus! Aimable et puissant Sauveur, place-moi dans cet heureux centre de la joie et de la paix, fais reposer mon âme en assurance entre tes bras, afin que, fondée uniquement sur toi, elle vive éternellement avec toi. Amen..

XXXIII. SERMON.

LES OPÉRATIONS DU SAINT-ESPRIT.

Mais maintenant je m'en vais à celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où vastu? Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Toutefois je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m'en aille; car si je ne m'en vais, le consolateur ne viendra point à vous; et si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement, etc., etc. St. Jean, xvi, 5, 15.

Mes chers et bien-aimés auditeurs!

L'OUVRE de la rédemption a long-temps fait l'objet de l'attention de Dieu. Outre que le dessin en a été conçu de toute éternité, il a été pendant quatre mille ans occupé à faire des préparatifs de ce grand ouvrage, et à disposer les hommes à recevoir leur rédempteur. De là

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