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J'ai dit, secondement, que s'il arrive quelquefois que les hommes entendent la voix de l'Esprit de Dieu, qu'ils sentent les convictions dans leurs consciences, ils rejettent malicieusement ces convictions, ils ne veulent point les admettre comme des vérités divines et des remèdes salutaires: ils ne veulent pas laisser porter la sonde jusqu'au fond de leur conscience ulcérée, parce qu'ils se plaisent à vivre dans la corruption et dans le péché. C'est ici là cause la plus ordinaire et la plus générale du peu de succès que les convictions de l'Es prit de Dieu ont chez les hommes. Dieu a envoyé son Fils au monde dans une intention sérieuse et impar tiale de sauver les hommes, mais malgré ses charitables intentions, la plupart ne laissent pas que de périr Quelle est la cause de leur condamnation et de leur péché? Voici le sujet de cette condamnation, c'est que la lumière est venue au monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises ; car quiconque fait le mal, haït la lumière et s'éloigne de la lumière, de peur que ses œuvres ne soient découvertes. Jean, III, 19. Je ne puis m'empêcher à ce propos de rapporter les paroles de Lu ther sur ce sujet. Quand l'esprit de Dieu, dit-il, vient par sa parole manifester le péché et en convaincre le monde, il s'y découvre deux sortes de personnes. Les uns donnent gloire à Dieu, par une humble confession, et admettent les convictions de son Esprit en les reconnaissant justes et véritables. Les autres rejettent ces convictions qui les condamnent, et veulent accuser Dieu de mensonge. C'est de ces derniers que le nombre est plus grand. Car le monde ne veut point recevoir cette parole qui découvre et qui condamně le péché,

parte qu'elle ne condamne pas seulement les grossières convoitises de la chair, comme l'impureté, l'avarice, ete.; mais elle manifeste en même temps ce grand fond d'éloignement où l'homme est de Dieu : elle fait voir que toute la nature est si ennemie de Dieu, que loin de le chercher, elle le rejette : elle est sans foi dans les car lamités, et sans crainte de Dieu dans la prospérité. Comme c'est nous qui portons et enseignons cette par role, le monde nous condamne comme des hérétiques, et nous traîne au supplice comme des malfaiteurs.

En effet, c'est une chose extrêmement rebutante à la nature que de voir condamner tout ce qu'elle croit avoir de plus agréable : de laisser découvrir son hypocrisie et ce qu'il y a de vicieux dans tout ce qu'elle fait, dans ses prières et dans l'exercice de sa religion. Elle régimbe toujours contre de pareilles convictions, malgré la force avec laquelle elles pourraient se faire sentir, parce que de pareilles vérités sont pour elles une mort et la destruction du règne de corruption dans lequel elle trouve sa vie. Aussi le plus grand combat que les serviteurs de Dieu ont eu à soutenir contre les hommes est toujours survenu quand ils ont voulu les convaincre de péché, Ce sont ces convictions qui attiraient aux anciens prophètes la haine et les persécutions de ceux à qui ils les adressaient; c'est-là le sujet principal du combat qu'il qu'il y a eu de tout temps entre l'Esprit de Dieu et l'homme. S'il y a des chrétiens dans le monde, des hommes éclairés, ce sont ceux qui reçoivent ces convietions comme des vérités salutaires. Il n'y a que ceux-là qui confessent franchement et avec un cœur brisé, que toutes ces convictions sont conformes à la vérité et à l'expérience. Quand les hommes en sont venus au point de

se laisser convaincre que toute leur nature, toute leur vie et leurs meilleures actions, ne sont que péché, parce que tout ce qui n'est point foi est péché; c'est alors que l'Esprit les convainc de justice.

2o. Cet Esprit saint convainc de justice. Il fait voir à l'homme qu'il est privé de la vraie justice, et qu'il ne saurait subsister devant Dieu, à moins qu'il n'apporte une justice parfaite. Alors l'homme se sentant pécheur, injuste et sujet à la damnation, est porté par ce même Esprit à recourir par la foi à Jésus comme à l'unique source de la justice valable devant Dieu.

Premièrement, l'esprit de Dieu convainc de justice, en faisant sentir à l'homme qu'il a besoin d'une justice parfaite pour subsister devant Dieu, et pour lui être agréable, parce que les injustes n'hériteront point du royaume des cieux. Delà vient très-souvent qu'une âme touchée et convaincue de péché, n'étant pas conduite selon les voies de l'esprit de Dieu, et tâchant de trouver une justice valable devant lui, se tourmente, travaille, cherche, et fait mille tentatives pour se faire un amas de bonnes œuvres dont elle puisse se parer pour paraître avec quelque assurance devant Dieu. Elle tâche de se reformer et de s'amender par ses propres forces; elle s'occupe avec exactitude des devoirs extérieurs de la religion : enfin elle est dans une agitation et dans une inquiétude continuelle pour trouver un moyen capable de Ini donner quelque consolation dans les troubles que lui cause la conviction de son péché. A l'exemple de ces âmes timorées avec lesquelles l'Eternel a débat, elle dit: Avec quoi préviendrai-je l'Eternel? Avec quoi me prosternerai-je devant le Dieu souverain? Lui offrirai-je des holocaustes et des veaux d'un an? L'appaiserai-je en

lui sacrifiant mille moutons ou dix mille torrens d'huile? Donnerai-je mon fils aîné pour mon forfait, ou quelque autre de mes enfans pour le péché de mon áme? Mich. VI, 6. Cette âme convaincue de péché par les reproches de l'Eternel, cherche inutilement les moyens de plaire à Dieu dans soi-même, dans ses propres œuvres, et dans beaucoup de pratiques extérieures qui ne lui servent de rien. L'embarras inutile où elle se plonge par-là, ne vient que de ce qu'elle ne comprend pas où l'esprit de Dieu voudrait la conduire, et qu'elle ne suit pas fidèlement la route qu'il lui indique.

la

Mais, secondement, quand un homme convaincu de péché et d'injustice suit la trace de l'esprit de Dieu, il le mène à Jésus-Christ le juste. Il lui fait voir que ce n'est qu'en Jésus qu'il trouvera la véritable et parfaite justice: Il convaincra le monde de justice, parce que je m'en vais à mon Père. Le Saint-Esprit apprend au pécheur qui l'écoute, que Jésus-Christ, par son retour au Père, c'est-à-dire par ses souffrances et par sa mort, lui a mérité une justice parfaite, par laquelle il peut subsister devant Dieu, s'il l'embrasse par la foi; car il faut qu'on soit justifié gratuitement, par grâce, par rédemption qui est en Jésus-Christ, lequel Dieu a ordonné de tout temps pour propitiatoire par la foi en son sang, afin de montrer sa justice par la rémission des péchés. Rom. II, 24. Le bon plaisir du Père a été que toute plénitude de Dieu habitat en Christ, afin de réconcilier toutes choses avec soi, ayant fait la paix par lui, savoir le par sang de sa croix; car Jésus-Christ nous a réconciliés par la mort qu'il a soufferte dans son corps, pour nous rendre saints, exempts de toute tache et irrépréhensibles devant lui. Col. 1, 19, etc. C'est done Vol. III.

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par le sang de Jésus par sa croix et par sa mort quenous avons la justice, la propitiation et la rémission de nos péchés, la réconciliation avec Dieu et la paix avec lui. Quand le Saint-Esprit convainc le pécheur de ces vérités, qu'il lui fait chercher la justice et la vie en Jésus, c'est alors qu'il le convainc de justice, lui donne le désir et la confiance d'aller, par la foi, puiser dans ce trésor de la parfaite et éternelle justice, pour s'en enrichir et s'en couvrir comme d'un vêtement depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. Et c'est alors qu'il sait avec certitude que son Sauveur, en allant au Père, lui a mérité la justice nécessaire et suffisante pour le soutenir devant Dieu. C'est donc à ce Jésus que le SaintEsprit renvoie les âmes; c'est lui qu'il lui montre comme l'agneau qui a porté les péchés du monde. En même temps que le Saint-Esprit leur découvre ainsi Jésus, il les porte à se couvrir de sa justice, pour être à couvert contre tous les traits de la colère de Dieu, contre toutes les accusations de la loi, de Satan, et de leur propre

conscience.

Voilà, chers auditeurs, l'unique et souverain remède que le Saint-Esprit applique aux consciences convaincues de péché. Si le Saint-Esprit, après avoir convaincu l'homme de péché, l'abandonnait dans cette conviction, et qu'il ne le conduisît pas à Jésus et à sa justice, il tomberait nécessairement ou dans le désespoir, ou dans un endurcissement et un abandon opiniâtre à pécher. Mais non, cet Esprit de lumière ne montre au pécheur son mal, que pour lui en faire chercher et trouver le remède en Jésus. C'est ce qu'ont éprouvé toutes les âmes qui se sont laissées conduire par le Saint-Esprit. Elles ont découvert tant de bonheur, tant de force et de dou

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