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législation plus générale : c'est ce que saint Louis voulait réaliser. Le droit romain qui venait de reparaître lui en offrait un éclatant modèle, en même temps qu'il lui donnait les moyens de corriger les lois de son temps. Il y travailla pendant tout son règne, et ce travail eut à la fin son digne fruit dans le livre des Établissements, qui présente sur toutes les matières un choix de décisions puisées aux trois sources du droit : droit romain, ecclésiastique et coutumier.

trouvé la trace de ce grand travail, le | dant ainsi, dut faire sentir le besoin d'une premier essai de codification, dans une ordonnance de saint Louis antérieure à l'an 1264. Cette ordonnance, adressée à ses baillis, prescrit une enquête sur les coutumes de leur ressort; des hommes sages, les « sages hommes et bons clers », convoqués à cet effet, devaient, le serment prêté, se retirer à l'écart et délibérer en commun. « Ils diront, continue l'ordonnance, comment ils ont vu s'établir cette coutume, par quelle cause, dans quel temps, s'il fut jugé conformément; aucune circonstance ne omise; on rédigera le tout, qui sera clos❘ du sceau des enquesteurs et envoyé au parlement.» Comment douter que les établissements ne soient le résultat de ces vastes et sérieuses recherches? Si les preuves matérielles manquaient, les inductions les plus naturelles mèneraient encore à cette conclusion.

sera

Ce livre, il est vrai, a un défaut grave, la confusion ; mais il n'en faut pas moins reconnaître ce qu'il y a d'élevé dans ce premier effort d'une législation générale. Déjà un livre spécial, les Establissements des métiers de Paris, avait été rédigé, d'après les ordres de saint Louis, par Étienne Boileau; mais il ne laissa pas

d'insérer dans son nouveau recueil des Quand saint Louis monta sur le trône, dispositions favorables au commerce et la féodalité régnait encore sans partage, à l'industrie. C'est surtout dans le droit et cette société, fondée sur un principe civil que l'on reconnaît l'esprit de saint anti-social, l'indépendance de l'individu Louis, si attentif à diminuer les abus, dans l'état, révélait en tout le vice de son mais en même temps si prudent à les organisation. Son droit était la force, sa combattre, si plein de respect pour les vie la guerre. C'était par les armes, les droits acquis. Il ne détruit que ce qu'il guerres privées, que se réglaient en droit peut reconstruire au profit du plus grand les différends; et si on en venait à des nombre; et moins que toute autre chose voies judiciaires, c'était encore par les l'intérêt de son propre pouvoir le fera armes, le duel, que les preuves s'établis dévier de cette voie. Ainsi il ne fait point saient devant les tribunaux (voy. Com- à la féodalité une guerre systématique et BAT JUDICIAIRE). Quand saint Louis, aveugle: il la prend comme un fait aecomme roi, n'eût point été intéressé à compli, et ne songe qu'à la bien ordoncombattre ces désordres, son esprit d'é- ner. Les Establissements règlent les rapquité lui en eût fait un devoir. Sans pré- ports qui la constituent, déterminent et tendre abolir d'un seul coup les guer- sanctionnent ses devoirs et ses droits, res privées, il y avait appliqué un re- même dans ce qu'ils ont de plus conmède pareil à celui que l'Église avait au- traire à l'autorité royale. Par exemple, trefois cherché dans la paix de Dieu : quand le contrat féodal, le contrat d'ola quarantaine le roi; et sa piété éclai-béissance et de protection, se trouvait rée avait essayé aussi, par la suppression rompu par un déni de justice il y avait, des jugements de Dieu (voy. ÉPREU-contre le grand vassal, appel au suzerain, VES JUDICIAIRES) dans ses tribunaux, à rendre plus assurée la justice des jugements des hommes. En devenant plus humaine, la décision des procès demandait plus de garantie: ce fut l'appel, et les barons qui adoptèrent la nouvelle procédure n'aperçurent pas qu'ils avaient laissé au roi la révision de leurs arrêts. Mais la juridiction royale, en s'éten

contre le suzerain, appel aux armes. Saint Louis reconnaît ce droit aussi bien que le devoir des vassaux de prendre le parti du grand vassal contre le suzerain. « A donc il doit venir au seigneur et doit dire:

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Sire, mes sires dit que vous lui avez véé (refusé) le jugement de vostre Cort, et << pour ce suis-je venu à vostre court pour ◄ savoir en la vérité; car mes sires m'a

<< sermons que je aille en guerre encontre que la société entière était en cause avec << vous ? » Et se li seigneur li dit que il ne elles. Restait à lui remettre le soin d'afera ja nul jugement en sa Cort, li hons gir dans la personne d'un représentant, (homme) en doit tantost aller en son de créer un ministère public. Les instiseigneur, et se il ne s'en voloit aller ô tutions de saint Louis y menaient sans y (avec) lui, il en perdroit son fié par atteindre encore. droict (I, 149). » Mais c'était beaucoup déjà que d'imposer à ce droit dangereux les lenteurs de la légalité, et cette loi, sans qu'il y parût, ne fut peut-être pas moins puissante pour arrêter ces révoltes que la quarantaine le roi pour diminuer les guerres privées dont elle reconnaissait le principe et réglait les formes.

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Le droit romain, le droit ecclésiastique, le droit féodal,perdent sous la main de saint Louis ce qu'ils ont parfois de dureté. Il tempère dans les Establissements la rigueur du droit d'aubaine (voy.), en ne laissant au seigneur l'héritage que si l'aubain mourait dans ses terres; il modère le droit du créancier sur le débi- | teur en refusant la contrainte par corps à toute créance privée; il détruit cette coutume barbare, qui, sous apparence religieuse, annulait les dernières volontés des déconfès (morts sans confession). Les Establissements ne se bornent pas aux lois d'administration ou de droit civil, ils comprennent tout un système de procédure et de droit pénal. Sans dépouiller le seigneur ni l'Église, on peut déjà voir quelle large part le roi sait faire, dans la question de compétence, à la juridiction de ses baillis et de sa cour. Pour ce qu'il n'y attirait point ainsi par voie directe, il ouvrait au moins la voie de l'appel, principe nouveau qu'il avait posé dans son ordonnance de 1260 et qu'il développe largement dans ses Establissements. En matière criminelle, le droit d'accusation était encore abandonné à la partie lésée, et contre la passion qui la pouvait guider, on ne trouvait d'autre garantie, quand l'accusation était capitale,que de lui faire partager la prison de l'accusé. Mais déjà saint Louis avait vu que ce n'étaient point là de simples débats privés. Si pour certains dommages il favorisait les arrangements à l'amiable, il repoussait le principe de compensation dans les crimes qui entraînaient peine de sang: c'était comprendre que les parties lésées n'y étaient point seules intéressées, mais

Il serait trop long d'entrer dans le détail des innovations heureuses que ce livre introduisit dans les lois en usage; nous avons dû nous borner à en retracer

le caractère général, à marquer la place éminente qu'il occupe dans l'histoire de notre législation. Sans doute ce ne fut pas une loi générale, en ce sens qu'elle ait dû être exclusivement appliquée en tous les points du royaume : quand saint Louis aurait assez longtemps survécu à sa promulgation, il n'aurait pas plus songé à enlever aux seigneurs leurs règles de jugement que leur droit de juger; mais il n'avait rien négligé pour donner à son livre cette empreinte de généralité. En participant à la sanction de ce recueil, les seigneurs eux-mêmes n'avaient-ils point participé à l'œuvre? De plus, c'é– tait chose commode que de trouver en un même livre la solution de questions si diverses. Cette universalité fut comme un piége tendu de bonne foi et dans la meilleure intention à l'ignorance et à la paresse féodale; et ainsi les Établissements de saint Louis durent se répandre et obtenir, sans l'exiger, ce qu'ils n'auraient jamais obtenu en l'exigeant. H. W.

ÉTAGE. C'est, d'après la définition ordinaire, l'espace compris entre deux planchers dans une maison. Cette définition est un peu vague à cause du mot plancher; car une cave, un rez-dechaussée, un grenier, forment-ils un étage? L'usage ne le veut pas ainsi, puisqu'on entend par ce mot toutes les principales divisions d'une maison qui sont au-dessus du rez-de-chaussée, le grenier excepté. Néanmoins, dans le langage de jurisprudence et de bâtiment, dit de pièces en contre-bas du sol l'étage souterrain, de celles immédiatement sur le sol l'étage du rez-de-chaussée, et de celles du grenier l'étage en mansarde.

on

Une définition plus exacte que celle qu'on a généralement adoptée serait que l'étage est, dans une maison, l'ensemble des pièces situées dans un même plan ho

:

rizontal ou à peu près; d'ailleurs le mot grec orśyw, je couvre, d'où ce mot parait dérivé, pourrait faire admettre que tout espace couvert et habitable est un étage.

La disposition des différents étages rentre dans la distribution générale d'une maison. Un objet à examiner, et qui n'est pas sans importance, est leur hauteur. Celle-ci est liée naturellement à la décoration de la façade (voy. ce mot); cependant il est des limites et des règles à observer. Le rez-de-chaussée, dans une décoration bien entendue, demande un caractère mâle et solide, ce qui s'obtient en partie en lui donnant peu de hauteur, ce qui est d'autant plus naturel qu'il est souvent censé former soubassement. L'étage d'honneur, le premier,est le plus élevé; les autres diminuent progressivement de hauteur. La proportion de 11 pieds pour le premier étage, de 10 pour le second, de 8 pour le troisième, est convenable, ainsi que celle de 10, 9, 8. Palladio et Scamozzi donnent des proportions pour la hauteur des chambres, proportions basées sur leur grandeur, et qui, quoique bonnes en elles-mêmes, ont été peu suivies, même en Italie.

Nous ne parlerons des entre-sols ou mezzanines que pour dire qu'ils doivent être rejetés de toutes les constructions, comme malsains à habiter. Lorsque, dans la restauration d'une maison, on est forcé d'en faire ou d'en conserver, il faut autant que possible les réserver pour magasins. Les étages en attique (voy.), ❘ qui sont en faveur à Paris, où ils remplacent les mansardes (voy.), ne peuvent jamais faire partie d'une bonne architecture; car que doit-il exister au-dessus de la corniche de couronnement? Rien que le comble. C'est une chose ridicule et irrationnelle qu'une construction en pierre au-dessus de la corniche principale, laquelle alors coupe la façade du bâtiment d'une manière désagréable et devient un non-sens: aussi ce parti n'est-il pris que par des architectes qui n'osent secouer les préjugés, et par des entrepreneurs pour qui l'architecture consiste à mettre des pierres les unes sur les autres. Si l'on veut faire un étage en attique, rien n'empêche de le faire au-dessous de la cor

| niche; ce nom en attique ne lui conviendra peut-être plus, mais on peut le lui conserver pour indiquer un étage bas qui ne comporte pas un ordre d'architecture. D'ailleurs des appartements de peu de hauteur peuvent se faire dans les étages élevés, toujours assez aérés. Les règlements de police, qu'on veut éluder, sont pour quelque chose dans ce mode adopté; mais c'est, à notre avis, sacrifier l'art d'une manière bien légère.

Quant aux greniers et aux mansardes, ils sont faits pour y déposer des denrées, des marchandises, etc., et non pour y loger des hommes.

Les maisons des anciens se composaient de peu d'étages, à en juger par les ruines de Pompéi; toutefois saint Paul, dans les Actes des Apôtres, parle d'un troisième étage.

ANT. D.

ÉTAIN, mot dérivé de stannum, qui ne servait pas toutefois, chez les anciens, à désigner l'étain. Ce métal est un des plus anciennement connus: il en est déjà fait mention dans les livres de Moïse. On le tire, en Europe, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la Bohême et de la Hon-` grie; et hors d'Europe, de l'île de Banca, de la presqu'ile de Malacca, du Chili et du Mexique. C'est Malacca qui fournit l'étain le plus pur, et c'est la presqu'île de Cornouailles (Angleterre) qui en produit le plus.

L'étain se trouve, dans le règne minéral, toujours à l'état d'oxyde, fort rarement combiné avec du soufre. La mine d'étain est un oxyde plus ou moins pur, qu'on réduit par le charbon, dans des fourneaux d'une construction simple.On le trouve ordinairement dans les terrains primitifs, mais aussi quelquefois dans les terrains diluviaux. Dans ce dernier cas, la mine d'étain se présente sous la forme de débris roulés et arrondis, qui, selon toute probabilité, proviennent d'un terrain primitif détruit. Cependant la mine roulée diffère souvent en texture et en couleur de celle qu'on trouve dans les roches; elle est sans mélange d'autres substances métalliques et donne un étain très pur. La mine d'étain exploitée dans la roche est au contraire fortement entremêlée d'autres substances, telles que le soufre, l'arsenic, l'antimoine, le cuivre,

le plomb, le fer, dont on cherche à la purifier, d'abord par le bocardage et le lavage, et ensuite par le grillage. Ces opérations en laissent cependant des restes, qui se combinent avec l'étain lorsqu'on le réduit. Le métal de la première fusion contient de l'étain pur mêlé avec des alliages moins fusibles. Ces derniers forment une espèce d'éponge dont les pores sont remplis de l'étain pur. En le chauffant de nouveau à quelques degrés au-dessus de la température à laquelle l'étain pur se fond, en l'y maintenant quelque temps, l'étain s'en écoule en grande partie et laisse après lui les alliages non fondus. L'étain ainsi écoulé s'appelle en Angleterre grain-tin; il est d'un prix plus élevé. Celui qui reste est refondu en gros blocs: on l'appelle étain en saumons ou étain ordinaire. Il est par conséquent moins pur que le métal de la première fusion. L'étain de Malacca équivaut au grain-tin des Anglais, celui d'Allemagne à l'étain ordinaire. L'étain qu'on trouve dans le commerce est en outre fort souvent falsifié par du plomb. Il est très essentiel pour ceux qui emploient l'étain de savoir le choisir d'une bonne qualité. La couleur de l'étain pur est d'un blanc argentin; s'il tire sur le bleu ou le gris, il contient du plomb ou de l'antimoine. La surface de l'étain pur fondu se maintient brillante et polie après s'être solidifiée. S'il est moins pur, on y voit naître des taches cristallisées; moins pur encore, la surface solidifiée est mate et offre souvent des taches plus mates encore. L'étain fait entendre, lorsqu'on le ploie, même sans le rompre, un son que l'on appelle le cri de l'étain. S'il est pur, ce cri est fort et unique; si l'étain est impur, le cri en est faible et se répète rapidement. Si l'on coupe un morceau d'étain par moitié, et qu'ensuite on le rompe en le ployant plusieurs fois en sens inverse, il s'allonge en cassant quand il est pur, et les surfaces de la cassure, qui se terminent en pointe, ont une couleur blanc mat et une apparence pulpeuse et molle. L'étain impur a la cassure grenue et grise.

L'étain est très ductile et très malléable, de sorte qu'on peut le réduire en feuilles d'un millième de pouce d'épaisseur. Ces

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feuilles servent pour mettre les glaces au tain (voy. ÉTAMAGE). Passé par la filière, l'étain devient plus cassant: la cause en est que le cri que l'étain fait entendre lorsqu'on le ploie ou l'étend est produit par des ruptures dans l'intérieur qui diminuent de beaucoup sa cohésion. Lorsqu'on frotte l'étain, il s'en échappe une odeur particulière, dont souvent les doigts restent longtemps imprégnés. Sa pesanteur spécifique est 7,56. L'étain moins pur est plus pesant. Il se liquéfie à 222o centigrades, mais ne se fige de nouveau qu'à 225. A une température extrêmement élevée, il se volatilise. Il est capable de cristalliser: on en voit la preuve dans les végétations cristallines, qui apparaissent lorsqu'on corrode légèrement sa surface par un mélange d'acide sulfurique et nitrique. Ces cristaux produisent alors ce que l'on appelle dans la ferblanterie le moiré métallique. L'étain peut brûler avec beaucoup d'éclat. Si on chauffe un morceau d'étain gros comme la moitié d'un grain de poivre sur du charbon avec le chalumeau jusqu'à ce que le métal devienne incandescent, et qu'on le laisse alors tomber sur une feuille de papier ou même sur le plancher, l'étain se divise en une foule de petits globules qui sautillent et brûlent avec une vive lumière, laissant chacun sur le papier une traînée jaunâtre d'oxyde d'étain. L'étain se combine avec l'oxygène en trois proportions: l'oxyde stanneux (le protoxyde) est noir, combustible comme de l'amadou, et contient pour un atome d'étain un atome d'oxygène; le sesquioxyde est blanc, et contient pour deux atomes de métal trois atomes d'oxygène; l'oxyde stannique est blanc et composé d'un atome de métal et de deux atomes d'oxygène. Ces oxydes de l'étain donnent des sels incolores, non vénéneux, d'un goût astringent et peu ou point métallique. L'étain se combine de même avec trois proportions de soufre, correspondant aux trois degrés d'oxydation.Le premier sulfure est noir : le règne minéral le produit en forme d'une masse grise et métallique; le second est brun jaunâtre, et le troisième d'un jaune d'or brillant: on l'appelle or musif. L'étain s'allie avec tous les métaux: sa combinai

tain fondu. Le fer-blanc n'est autre chose que des lames minces de fer, bien décapées dans un bain acide, qu'on trempe quelque temps dans de l'étain fondu sous une couche de suif. La surface du fer s'allie à l'étain et retient, lorsqu'on le retire, une couche mince de ce métal qui le recouvre. Ce n'est qu'avec un étain parfaitement pur qu'on obtient la surface du fer-blanc brillante et polie, car l'étain moins pur la donne mate. Les Anglais,qui fabriquent le fer-blanc dans toute sa perfection, n'emploient dans cette in

son avec le platine produit une élévation de température qui ressemble à une explosion; l'étain et le cuivre donnent le bronze (voy.) dont on fait les canons et les cloches. C'était de cet alliage (voy.) que nos ancêtres, au temps où l'on ne connaissait point encore l'usage du fer, fabriquaient leurs épées, leurs couteaux, leurs ciseaux, et jusqu'à leurs aiguilles à coudre (voy. AIRAIN). On fait les miroirs métalliques d'un alliage de cuivre, de zinc, d'étain et d'arsenic. Un alliage de plomb, de bismuth et d'étain est tellement fusible qu'il se liquéfie dans l'eau bouil-dustrie que l'étain qui provient de la mine lante. C'est avec l'alliage d'étain et de mercure qu'on met les glaces au tain. L'usage de l'étain est très étendu; on l'employait autrefois à fabriquer des plats, des terrines et des assiettes; mais il est maintenant remplacé pour ces articles par la faïence et la porcelaine. On en fait des chaudrons, des réfrigérants, des tubes et autres instruments pour les laboratoires en grand. Dans ce but, il est permis de l'allier à une certaine quantité de plomb; mais pour obvier à de trop fortes doses de ce dernier métal, les pièces en étain sont sujettes à être contrô lées et marquées d'un timbre qui indique leur richesse en étain. En Angleterre, les pots en étain dans lesquels on sert la bière et le porter sont fabriqués avec un étain qui contient de l'antimoine et qu'on nomme pewter*. On étame, c'est-❘ à-dire on enduit d'une couche mince d'étain, les casseroles, pots et chaudières en cuivre, pour éviter l'influence malsaine du cuivre sur les comestibles. Cette opération est si facile qu'elle est à la portée même d'une cuisinière. On décape la surface du cuivre jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement métallique; on chauffe ensuite la pièce jusqu'au point de fusion de l'étain; on en saupoudre alors la surface intérieure avec un mélange de sel ammoniac et de résine, et on y verse de l'étain fondu, qu'on fait passer sur cha❘ que point de la surface, en frottant avec un peloton de paille, pour faciliter le contact des deux métaux ; lorsqu'on trouve la surface du cuivre suffisamment recou verte, on laisse écouler l'excédant de l'é

Il est du genre de l'alliage qu'on appelle France métal d'Alger,

de terrain diluvial, dont la consommation se fait presque entièrement dans leur pays. Quelquefois on étame, comme disent les chimistes, par la voie humide, c'est-à-dire en se servant d'une solution d'étain: l'étamage des épingles (voy.) en présente un exemple. Les épingles sont fabriquées d'une espèce de cuivre jaune; on les blanchit en les recouvrant d'une couche d'étain. On dissout, à l'aide de la chaleur, de l'étain dans un mélange de crème de tartre, d'alun, de sel marin et d'eau, et l'on y introduit ensuite un grand nombre d'épingles à la fois, en mettant dessus un morceau d'étain. Aussi longtemps que l'étain ne les touche pas, les épingles restent sans s'étamer; mais dès que l'étain se trouve en contact avec elles, il se produit un courant par suite duquel les épingles se recouvrent de ce métal. On peut de la même manière étamer des pièces de fer et d'acier, et l'on a recommandé cet étamage comme un moyen de les préserver de la rouille, mais c'est une erreur; par un effet électro-chimique analogue entre la couche d'étain et le fer, la pièce étamée perd peu à peu sa couverture d'étain, qui s'oxyde et disparaît après un certain temps. La limaille un peu fine d'étain est conseillée en médecine comme vermifuge. On emploie l'oxyde d'étain produit par la calcination comme poudre à polir ainsi qu'à aiguiser les rasoirs. Un mélange d'oxyde d'étain et d'oxyde de plomb fait la base de l'émail blanc. On se sert de l'or musif pour bronzer et pour dorer sur le bois, ainsi que pour frotter les coussins des machines électriques, afin de renforcer l'électricité.

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