Sayfadaki görseller
PDF
ePub

tre les deux branches rivées en bas comme la tête d'un compas: ce ressort contre-balancera le pouvoir de la vis, fera écarter les branches de l'étau à mesure que l'on fera sortir la vis de son écrou ou boite, et nous aurons l'étau à main, s'il est d'une dimension qui | permette de s'en servir à la main sans fatigue.

Si les proportions de l'étau sont sur une plus grande échelle, on en attachera une branche à l'établi (voy.); alors on mettra une barre dans la tête de la vis, et on fermera et ouvrira l'étau à volonté: ce sera l'étau à griffe. Si cette branche s'attachant à l'établi est prolongée jusqu'à terre, l'étau sera à pied. On peut rendre ces derniers tournants, c'est-àdire pivotant sur eux-mêmes : plusieurs moyens ont été tentés, le meilleur est encore de faire entrer le prolongement de la branche allongée, que l'on arrondit parfaitement, dans une griffe fixée à l'établi et gonflée en rond vers le miliea. Cette griffe étant en fer, on fera bien de souder du cuivre après le pied, afin d'éviter une usure trop prompte dans le frottement.

L. L-T.

[ocr errors]

de charpente le plus généralement employé pour cela s'appelle chevalement. Il se compose d'un chapeau, grosse pièce de bois carrée qui traverse le mur au droit d'une jambe principale, de deux étais légèrement inclinés qui portent le chapeau, enfin d'une semelle ou sablière recevant le pied des étais. On met autant de ces systèmes qu'il en est besoin; ils peuvent varier selon les emplacements. Quand un mur se déverse au point qu'il faille le reconstruire, on arrête cet effort latéral, pour éviter tout accident, par des étais inclinés convenablement, qui contrebutent la poussée. Ces étais reposent par le pied sur des semelles où ils sont arrêtés par des coins ou cales fixés avec de gros clous; la tête est ordinairement scellée dans le mur avec du plâtre. Ce dernier moyen est aussi employé pour soutenir les terres: on met alors contre celles-ci des couchis.

Les principales règles à observer dans les étayements sont de n'ébranler ni détériorer en aucune manière le corps à soutenir. D'après cela, pour roidir les étais, il ne faut pas frapper dessus, mais les manoeuvrer avec des leviers en fer. On fait bien aussi de ne percer que le moins de mortaises possibles pour les assemblages, afin de ne pas affaiblir le bois, et de ne jamais mettre une pièce superflue.

Les étayements jouent souvent un grand rôle dans le transport des fardeaux : ils servent principalement à empêcher que les corps élevés ne prennent aucun devers.

Dans l'ouvrage de M. le chevalier Artaud sur l'Italie, on trouve la description du transport d'un clocher appartenant à une église située près du bourg de Crescentino (Piémont), sur le Pô. Le pro

ÉTAYEMENT. C'est l'opération par laquelle, en posant des étais ou un autre système de charpente, on se propose de soutenir un bâtiment menaçant ruine, on bien certaines parties de construction sous lesquelles on doit reprendre en sous-ceuvre ou percer des ouvertures. Cette opération est parfois délicate et demande toujours des soins et une grande expérience. Comme l'action d'étayer a pour but de substituer momentanément un appui à un autre pour porter la charge jusqu'à ce que les nouveaux travaux soient achevés, et encore de soutenir un mur, un corps quelconque qui se déverse, le premier principe à observer est d'éta-jet du transport fut conçu par un simple blir un système assez solide pour supporter le poids et résister à l'effort. Il est clair alors que le système employé résiste tantôt à un effort perpendiculaire, tantôt à un effort faisant un certain angle avec l'horizon. Dans le premier cas, l'etayement s'emploie pour percer de larges baies, comme portes cochères, ouvertures de boutiques, et à faire des reprises dans les fondations. Le système

maçon, Serra Crescentiuo. On sapa la base du clocher qu'on fit reposer alors sur un plancher composé de gros madriers. Huit étais, deux à chaque face, contrebutaient à peu près aux deux tiers de la hauteur du clocher à partir du bas. Ils reposaient sur le plancher portant le clocher et arrêtaient le devers. Ce plancher, porté sur des rouleaux, fut tiré par des cabestans jusqu'à l'endroit où de

rées pour le clocher. Cette opération hasardeuse, qui eut lieu les 25 et 26 mars 1776, ne coûta que 150 livres, et valut à son auteur une pension du roi Amédée III.

nouvelles fondations avaient été prépa- | nion de ce qu'il semble taire. Il serait souvent bien embarrassé si on lui demandait de donner son et cætera en toutes lettres, c'est-à-dire de nous révéler les belles pensées, les choses admirables, qu'il est censé avoir gardées par devers lui à l'aide de cette commode formule*. M. O.

Le procédé du maçon de Crescentino a été assez souvent employé en Italie et en France: deux charpentiers de Lisieux, MM. Nicole et Lami, ont tout récemment transporté le clocher de l'église de Saint-Julien de Maillac du derrière de la nef où il était sur la porte d'entrée. Ce clocher a 100 pieds de hauteur, et la distance qu'on lui a fait parcourir était de 65 pieds. Il a été élevé d'abord perpendiculairement de 15 pouces, et son mouvement horizontal a eu lieu à 25 pieds au-dessus du sol de l'église, dont les murs latéraux ont servi de ber. Ce travail n'a coûté que 250 francs. Ces transports extraordinaires ne peuvent se faire sans étayements. ANT. D.

ET CÆTERA, mots latins francisés dont on fait un grand usage dans notre langue, et qui sont d'une utilité reconnue, dans la conversation et dans ce qu'on écrit. Ils évitent en effet des longueurs, des répétitions, des citations trop étendues, des énumérations trop diffuses.

L'et cætera, abrégé lui-même à l'impression par ce signe etc. ou o., est, suivant l'expression vulgaire, un de ces termes qui en disent plus qu'ils ne sont gros; c'est un sous-entendu qui est tour à tour pudique, adroit, ingénieux, malin; il peut même devenir une injure sanglante, comme dans cette phrase: « Vous êtes un mari confiant, etc. »>

Ajoutons que l'et cætera est une grande ressource pour le charlatanisme dans les titres d'ouvrages, les indications de dignités, de places, d'illustrations. Quand vous lisez : Par M. ***, des académies de Lyon, de Nantes, de Bordeaux, une fois que la liste est épuisée, les etc., etc., etc., arrivent à la file au secours de la vanité littéraire, et il en est de même de toute

autre.

ETCHMIADZINE, célèbre monastère arménien, situé dans la province russe d'Arménie, dans la vallée de l'Araxe (voy.), à 12 lieues et demie N,-O. du grand Ararat (voy.), et dont il a déjà été parlé dans les articles ARMÉNIE et ÉriVAN. Le nom d'Etchmiadzine ou Edchmiadzine est dérivé d'Ichmân deghi, descente du Fils unique; car les Arméniens assurent que le Sauveur, après son ascension, descendit en cet endroit, et prescrivit à saint Grégoire d'y bâtir un temple. Le riche couvent, siége du katholikos (mot qu'on traduit par patriarche), du saint synode arménien, de tout le haut clergé de cette confession, dont il est véritablement la métropole, est habité, dit-on, par environ 300 moines et ecclésiastiques. Tavernier, Chardin, Tournefort en ont donné la description, et pour en connaître l'état actuel on consultera l'ouvrage des missionnaires américains Smith et Dwight, Researches in Armenia (Boston, 1833, 2 vol in-8°), et celui de M. Parrot, Reise zum Ararat (Berlin, 1834, 2 vol. in-8°). Ainsi que dans Chardin, on trouve dans ce dernier voyage (t. I, p. 86) une planche figurative d'Etchmiadzine. M. Dubois, de Neuchâtel, qui a récemment visité les mêmes contrées et qui a rapporté de son voyage de nombreux et curieux dessins, vient de publier, dans ses premières livraisons de planches, une belle vue lithographiée du même monastère.

J. H. S.

ÉTÉ (astas). C'est celle des quatre saisous comprise entre le solstice de juin et l'équinoxe de septembre. Le soleil semble alors parcourir les signes du Cancer, du Lion et de la Vierge, tandis que la terre parcourt réellement ceux du Ca

(*) Ce sont les actes des notaires qui ont donné aux et cætera le plus de célébrité. Sous la plume de ces officiers publics, ils sont devenus une véritable valeur, puisqu'ils allongeaient sensiblement des écritures qui se paient à tant la page, et dont cette inévitable formule devenait un or

Tel homme qui veut sembler profond dans son langage a soin aussi, après avoir émis des idées assez communes, de vous donner par un et cætera une haute opi-nement de luxe.

S.

pricorne, du Verseau et des Poissons. A | tre de l'oriflamme chaque roi, à son avél'égard des peuples qui habitent sous la zone torride, leur été commence lorsque le soleil est à midi à leur zénith.

Le jour où l'été commence est le plus long jour de l'année, c'est-à-dire que le soleil demeure au-dessus de l'horizon le plus longtemps. La grande chaleur de l'été a deux causes: la première est la longueur des jours et la brièveté des nuits; le soleil, restant plus longtemps sur l'horizon, échauffe d'autant plus le terrain ; la seconde cause provient de ce que, pendant cette saison, les rayons solaires sont dardés sur la surface de la terre

nement, adoptait une forme particulière d'étendard royal. Celui de Philippe-Auguste, à la bataille de Bovines, était à fond bleu semé de fleurs de lis d'or. Il était porté par Galon de Montigni, et les chroniqueurs ont remarqué qu'il le baissa plusieurs fois en signe de détresse lorsle roi fut renversé de cheval.

que

Galon de Montigni porta,

Ou la chronique faux m'enseigne,
De fin azur luisant enseigne
A fleurs-de-lys d'or aornée.
Guillaume Guyart.

Du temps de Charles VI, de Charles

d'une façon moins oblique. Voy. SAI-VII et de leurs prédécesseurs, l'étendard

SONS.

A. P-T.

royal portait la croix blanche; on ne parle pas de la couleur du fond, mais il y a lieu de croire que c'était le cramoisi. Cependant le même Charles VII, lorsqu'il fit son entrée à Lorient, se fit précéder par un étendard en satin noir semé de soleils d'or. Encore du temps de Louis XII et de François Ier, l'enseigne des armées était la croix blanche.

Dans les médailles et les monuments du moyen-âge, l'étendard à la main des princes est le symbole du souverain domaine. C'est ce qu'on voit sur les sceaux de Charles le Gros, de Louis-le-Gros, de Conrad Ier, d'Henri Ier, d'Othon III.

Arborer son étendard sur les remparts d'une ville, c'est faire acte de possession.

L'étendard céleste des Turcs est une grande bannière verte qu'ils croient avoir été donnée à Mahomet par l'ange Gabriel; ils la gardent avec un respect superstitieux, et ils ne la déploient que lorsque l'empire est menacé de quelque danger. Voy. SANDJAK-CHÉRIF; puis COR NETTE, DRAPEAU, ENSEIGne, propre man

ÉTENDARD. Quoique au figuré on appelle du nom d'étendard toute sorte d'enseignes, cette dénomination est spécialement affectée, dans la milice moderne, à celles de la cavalerie. Les étendards sont aujourd'hui en soie aux couleurs nationales, et portent les armes du souverain ou du pays auquel ils appartienBent. Leur forme n'a pas été toujours la même: ceux que nous avons maintenant soot à peu près carrés; du temps de Louis XII, ils étaient longs, étroits, et fendus en guise de banderoles; sous François Ier, ils étaient larges, courts et arrondis par le bout. On peut vérifier ces différentes formes sur les tombeaux de ces deux rois à Saint-Denis. On donnait anciennement le nom d'étendard royal à one enseigne privilégiée qu'on ne déployait jamais que devant le roi lorsqu'il paraissait à la tête des armées. Les rois de la première race faisaient porter devant eux la chape de saint Martin: c'était, selon quelques auteurs, le leau du saint, selon d'autres le voile qui couvrait son tombeau; mais probableÉTENDUE. Ce mot est un de ceux ment c'était plutôt comme relique que qui expriment des idées d'autant plus comme véritable enseigne de guerre, car vagues qu'on les approfondit davantage; dans ce temps on avait assez l'usage de car il est impossible de se rendre compte porter des reliques à l'armée comme ga- de l'étendue, abstractivement parlant, dès ges de victoire. Du temps de la deuxième que l'on veut considérer ce qu'elle peut et de la troisième race, l'étendard royal être (voy. ESPACE). Objet indéterminé était la célèbre oriflamme. Les étendards sans forme et sans terme, elle enserre des comtes, des barons, des évêques, lors- tout ce qui existe et va au-delà sur les qu'ils marchaient à la tête de leurs vassaux, ailes de l'imagination. On a écrit bien des prenaient le nom de gonfanons, de ban- | volumes pour établir la question de sanières et de pennons. Il paraît qu'en ou- | voir si l'étendue constituait l'essence des

FLAMME, etc.

ORIC. P. A.

corps, mais toutes les discussions n'ont | l'année. Alors Polynice se réfugia auprès servi qu'à démontrer la faiblesse de no- d'Adraste (voy.), roi d'Argos, dont il tre intelligence. Quel que soit le magi- épousa la fille et qui résolut de faire vaque pouvoir de la science, les facultés de loir les droits de son gendre l'épée à la l'homme ont des bornes étroites, et Dieu main. Il forma cette ligue de princes ou semble avoir dit au génie même: Tu ne héros grecs illustrée par Eschyle sous le passeras pas ces limites! comme il a dit à nom des Sept chefs devant Thèbes, et la mer: Tu ne couvriras pas ces rivages! marcha en effet contre cette ville. Elle La valeur du mot s'applique aussi bien leur opposa une résistance vigoureuse, et à une ligne qu'à une surface et à un so- le roi Étéocle, dans une sortie, renconlide; et dès qu'on prend l'étendue par trant Polynice son frère, s'empressa de parties, ces parties se précisent, se com- terminer avec lui leur querelle par un parent et sont soumises au jugement des combat singulier. Polynice percé d'un coup d'épée tomba; mais avant d'expi

sens.

ler, il recueillit ses dernières forces et le blessa mortellement à son tour. Créon, fils de Ménœcée, saisit alors le gouvernement de Thèbes pendant la minorité du fils d'Étéocle: il défendit, suivant la version de Sophocle, qu'on donnât la sépulture au corps de Polynice. Mais la mal

C'est sous ce rapport que la géométrierer, voyant son frère prêt à le dépouils'en est emparée; elle lui a donné trois dimensions: la longueur qui forme et mesure les lignes; la largeur, qui, réunie à la première, sert à déterminer les surfaces; enfin la profondeur, qui, avec les deux autres, détermine ce que l'on appelle les solides. Voy. LIGNE, Surface, Solide. Quant au physicien, il ne sépare ja-heureuse Antigone, l'une des sœurs de mais ces dimensions: pour lui, l'étendue ces victimes du fratricide, transgressa cet est tout ce qui offre distinction et conti- ordre barbare et rendit secrètement les guité de parties; il la conçoit toujours derniers devoirs à son frère. Son action comme un espace enfermé par des surpieuse fut trahie à Créon qui condamna faces. En effet, il étudie les corps tels que l'infortunée à être enterrée vive. Il ne la nature les lui offre, et celle-ci n'en tarda pas à recevoir son châtiment, car présente aucun qui n'ait ces trois dimen- son propre fils, Hémon, qui aimait Ansions réunies. tigone, ne voulut point survivre à son amante. Ces événements forment le sujet de la Thébaïde de Stace et de la tragédie de Racine portant le même titre. C. L. m.

On applique cette expression à tout ce qui est compris entre deux extrêmes ainsi on dit l'étendue de la voix, celle d'un instrument, pour indiquer l'intervalle entre le son le plus grave et le son le plus aigu que l'un et l'autre peuvent rendre; on dit l'étendue d'une palette, pour rendre la variété des couleurs dont elle se compose, depuis le noir jusqu'au blanc parfait. On dit aussi l'étendue d'un pouvoir, d'une puissance, pour indiquer jusqu'où l'un et l'autre poussent leurs limites.

Cte M. DE V. ÉTÉOCLE et POLYNICE, deux frères issus du mariage incestueux de la reine de Thèbes Jocaste avec OEdipe (voy.), son fils. Ce dernier ayant été expulsé de la ville, Étéocle et Polynice firent entre eux un arrangement d'après lequel ils devaient régner alternativement, chacun l'espace d'une année. Étéocle, qui fut mis le premier en possession du trône, refusa d'en descendre au bout de

ÉTERNITÉ. Toutes les fois que nous nous rappelons avoir fait ou perçu quelque chose, nous sommes convaincus qu'une durée s'est écoulée entre l'action ou la perception et son souvenir. De là la notion du temps (voy.) que nous ne tardons pas à concevoir comme indépendant des événements qui le remplissent et le mesurent, et comme illimité. Le temps se dérobe à toutes bornes : lui assigner un commencement ou une fin implique contradiction; il serait absurde de supposer un temps qui aurait précédé tous les autres et un temps après lequel il n'y en aurait plus d'autre. Or cette conception nécessaire du temps comme infini et partant incommensurable, c'est l'éternité.

En ce sens absolu, l'éternité ne convient qu'à Dieu, à l'être incréé, néces—

A

[ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors]

saire, qui n'a point eu de commencement | passant si fort nos faibles conceptions,

et ne saurait avoir de fin. On ne peut la reconnaitre au monde lui-même et laisser en même temps subsister la dépendance où il doit être de Dieu, à moins d'admettre, ce qui est loin de résoudre toutes les difficultés, que Dieu l'a créé de toute éternité et le crée toujours.

les hommes n'ont pu parvenir à la figurer à l'imagination et aux sens. En effet, le cercle et le serpent qui mord sa queue, par exemple, sont des symboles bien imparfaits encore.

VIE ÉTERNELLE, voy. IMMORTALITÉ. L-F-E. ÉTERNUMENT, expulsion brusque, accompagnée de bruit et souvent violente, de l'air contenu dans la cavité pectorale, à travers des fosses nasales.'

On rencontre dans le commerce de la vie des usages dont il serait difficile de donner une raison satisfaisante, et qui, par leur ancienneté et leur généralité,semblent jouer un rôle important dans l'his

Quand nous parlons de l'éternité de notre âme, nous prenons le mot dans un sens relatif; car s'il est possible de croire à notre durée infinie dans l'avenir, il est difficile de nier que nous ayons commencé. Il en est de même, et à plus forte raison, lorsque nous parlons de l'éternité des peines réservées aux méchants dans le monde de l'éternité. Cette dernière expression elle-même, le monde de l'éter-toire de l'espèce humaine. On peut rannité, ou simplement l'éternité, ne peut être que relative; le christianisme s'en est servi de bonne heure pour exprimer la vie future, le monde impérissable, par opposition à la vie et au monde actuels, qu'il comprenait sous le nom de sœculum, le siècle, c'est-à-dire le temps et tout ce qui n'est que temporel.

L'éternité est une des idées qui offrent le moins de prise à notre intelligence. D'une part, il doit y avoir une durée infinie actuellement écoulée, sans quoi l'éternité aurait commencé; de l'autre, une éternité tout entière doit s'écouler encore, sans quoi l'éternité aurait une fin. Aussi des scolastiques ont-ils distingué deux éternités: l'une à parte ante, c'est-à-dire antérieure, l'autre à parte post, c'està-dire postérieure; ils les ont attribuées toutes deux à Dieu, et la dernière seulement à l'âme humaine. Mais, à la rigueur, il nous est impossible de concevoir une éternité passée et une éternité future: diviser ainsi l'éternité en deux parties, c'est la détruire. D'autres, pour échapper à cette difficulté, ont supposé que l'éternité n'est point successive, que c'est un nunc stans, c'est-à-dire un moment da temps qui s'arrête et dure toujours; Platon lui-même en a fait quelque chose d'immobile. Mais un temps stationnaire est à peu près aussi inintelligible pour nous qu'un nombre composé uniquement de zéros.

L'éternité, comme en général l'infini (voy.), dont elle n'est qu'une face, dé

ger dans cette catégorie la coutume pres-
que universelle de faire des souhaits à
ceux qui éternuent. L'explication qu'on
donne le plus communément de cet usage,
c'est d'en faire remonter l'origine à une
maladie pestilentielle qui ravageait l'I-
talie du temps de saint Grégoire - le-
Grand, et dont les accès étaient toujours
annoncés,
l'éternument.
dit-on, par
Mais il est difficile de se contenter de
cette version, si l'on veut bien réfléchir
que cet usage était déjà observé en Grèce
et à Rome; si bien que les écrivains de
ces deux pays nous out conservé les for-
mules de compliment dont on se servait
en pareille circonstance. Sternutamen-
tis salutamur: c'est Pline qui nous l'as-
sure, et il ajoute que Tibère exigeait
strictement cette politesse, même lorsqu'il
était en voyage et à la campagne, quoique
dans ces circonstances il se relâchât
beaucoup sur l'étiquette de la cour. Pé-
trone, Apulée, Cicéron, Sénèque et les
anciens comiques font mention de cet
usage; Aristote en a tiré le sujet d'un
de ses problèmes. Les rabbins qui ont
commenté la Bible n'ont pas manqué de
traiter la même question, mais toujours
en y mêlant beaucoup de fables et d'ab-
que l'éternument
surdités. Il est certain
était anciennemente regardé comme un
présage heureux; nous en avons beau-
coup de preuves, et notamment dans un
beau passage de Xénophon (Anab., III,
2). Cette croyance remonte au moins jus-
qu'à l'âge d'Homère, puisqu'il dit que les

« ÖncekiDevam »