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éternuments de Télémaque étaient ac- | cueillis comme de bons augures par Pénélope (Odyss., XVII). Mais ce n'est pas seulement dans l'ancien monde que nous trouvons les traces de l'importance qu'on attache à l'éternument: cette idée était également adoptée par des nations qui n'ont été découvertes que dans les temps modernes. Il résulte des relations des voyageurs que les peuples de l'Afrique centrale font beaucoup de compliments à leurs chefs lorsqu'ils éternuent. Les Espagnols trouvèrent ce même usage établi aux Florides lorsqu'ils y abordèrent. Au contraire aux îles de Tonga, perdues dans l'immensité de l'Océan-Pacifique, et qui n'ont été découvertes que de nos jours, l'éternument est regardé comme un présage sinistre auquel on fait grande attention lorsqu'il s'agit de prendre quelque délibération d'importance. Comment se fait-il que tous les hommes, en tout temps, en tout lieu, se soient pour ainsi dire donné le mot pour faire tant de cas d'un événement aussi ordinaire, tandis qu'on ne fait pas la même attention à beaucoup d'autres symptômes qui peuvent avoir des suites bien plus graves, tels que la toux, le hoquet, le baillement, etc.? C. P. A.

ÉTÉSIEN (VENT), espèce de vent doux et agréable qui règne pendant l'été et qui dure, selon quelques observateurs, pendant environ quarante jours après le lever de la canicule. Ce vent est appelé par les Grecs ἐτέσιος (de ἔτος, année), c'est-à-dire annuus, annuel. Le vent été sien ne souffle pas du même point dans tous les pays; car en Espagne, en Asie, il souffle de l'orient; en Grèce, il vient du septentrion; dans d'autres régions, il souffle du midi. Dans le midi de la France, ce vent est quelquefois appelé le labech ou ponent; il suit très souvent le mouvement du soleil. Favorinus, en parlant de ce vent, s'exprime ainsi : Adesse eos qui etesiæ et prodromi appellantur, qui certo tempore anni, cum canis oritur, ex alia atque alia parte coeli spirant. Ce vent, qui dure une partie de l'été, est causé par les exhalaisons que le soleil attire, et non pas, comme le dit Aristote (Meteor., V), par la liquéfaction des neiges du septentrion; car,

s'il était ainsi produit, il soufflerait du septentrion; il soufflerait de jour comme de nuit. Mais le contraire a lieu; car il se fait sentir seulement pendant que le soleil est sur l'horizon. On doit admirer encore ici la divine sagesse du Créateur, qui a voulu qu'au temps des plus fortes chaleurs ce vent s'élevat annuellement pour tempérer l'air à défaut de pluie. C'est ce vent qui purifie l'atmosphère des vapeurs malfaisantes que la corruption des matières végétales et animales, causée par la grande chaleur, amasse dans l'air, et qui causent dans d'autres temps des épidémies affreuses. A. P-T.

ETHER (du grec aipa et aussi ai0np, le ciel serein, l'air pur et vif, la fraîcheur du matin), est un mot qui joue un grand rôle dans le langage poétique, où il est souvent question des champs ou des plaines de l'éther, des campagnes éthérées, de la voûte éthérée. Il a quelque analogie avec le mot empyrée (voy.), mais il désigne spécialement l'air le plus pur, le plus transparent et le plus calme, qu'on suppose au plus haut de l'atmosphère (voy.) et où l'on a placé poétiquement le séjour des anges.

En physique, le mot éther signifie encore un fluide aérien qui échappe à tout examen, mais qui pénètre la nature et remplit l'espace. Euler supposait l'éther d'une ténuité 39 millions de fois plus grande que l'atmosphère, qu'il regardait comme 1278 fois moins élastique. Suivant quelques physiciens, les vibrations de l'éther produiraient la lumière (voy.), de même que les vibrations de l'air produiraient le son. Mais toute cette matière est encore peu éclaircie.

S.

En chimie et en médecine, le mot éther a un sens plus positif. Quand on mélange de l'alcool avec un acide fort et concentré, et qu'on chauffe doucement le liquide dans un appareil distillatoire, il se forme un liquide particulier, volatil, qu'on appelle éther et qui distille. Ce liquide peut être de différentes espèces, suivant la nature de l'acide employé, et quelquefois ce dernier s'y trouve à l'état de combinaison chimique. Les acides sulfurique phosphorique, arsenique et hydrofluoborique, donnent naissance au même

genre d'éther, qui ne contient aucun des principes de l'acide employé. On n'obtient de l'éther qu'autant que ces acides sont concentrés, et l'action de ceux-ci repose sur ce que la moitié de l'oxygène que renferme l'alcool se combine avec de l'hydrogène pour donner naissance à de l'eau, qui affaiblit l'acide, tandis que le gaz oléifiant de l'alcool reste combiné avec la moitié de l'eau de ce liquide et donne ainsi naissance à l'éther qui distille. Généralement parlant, la production de l'éther n'a lieu qu'à la température à laquelle l'éther qui prend naissance passe dans le récipient; mais cette règle souffre des exceptions. La décomposition qui provient de la formation de l'acide sulfovinique, quand on mêle de l'alcool avec de l'acide sulfurique, ne joue qu'un rôle secondaire dans la formation de l'éther, car celle-ci peut avoir lieu même quand il ne se forme pas d'acide sulfovinique. Mais quoique la production de l'éther paraisse reposer sur la soustraction de la moitié de l'eau de l'alcool, la nature du corps par lequel on opère cette soustraction exerce également une grande influence sur le résultat. Ainsi les terres alcalines et les alcalis, quoiqu'ils attirent et retiennent l'eau avec plus de force que les acides tels que l'acide sulfurique aqueux, ne donnent pas naissance à de l'éther; et pour qu'il s'en forme il est indispensable que le corps que l'on fait agir sur l'alcool soit un corps électro - négatif. On conçoit d'après cela comment certains sels métalliques faciles à décomposer transforment l'alcool, quoique incomplétement, en éther.

Les hydracides entrent en combinaison chimique avec les éléments des éthers auxquels ils ont donné naissance; de même on trouve de l'acide nitreux dans l'éther produit par l'acide nitrique, et si, dans la préparation de l'éther au moyen de l'acide sulfurique, on ajoute au mélange de cet acide avec l'alcool de l'acide formique, acétique, benzoïque, oxalique, tartrique, ou malique, ces acides se combinent avec l'éther produit par l'action de l'acide sulfurique. Des acides volatils donnent ainsi des genres d'éthers volatils, tandis que les acides

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non volatils donnent des combinaisons qui ne distillent pas et qui ne doivent être rangées dans la classe des éthers que par rapport à leur composition, et non par rapport à leurs propriétés. On donne le nom d'éther à l'espèce qui ne contient en combinaison aucune partie de l'acide employé; et pour désigner les espèces de l'autre genre d'éther, on ajoute au mot d'éther le nom de l'acide dont les éléments se sont combinés avec l'éther: ainsi l'on dit éther acétique, au lieu de dire éther à acide acétique. A-É.

Les éthers sont des liquides dont les propriétés sont susceptibles de nombreuses applications, auxquelles leur prix très considérable ne permet pas cependant d'avoir recours. Par leur extrême volatilité, on peut produire, en les faisant évaporer à la surface d'un récipient, un abaissement extrême de température. Il est possible par ce moyen de solidifier le mercure. Beaucoup de substances insolubles dans l'eau et même dans l'alcool bouillant, se dissolvent bien dans l'éther: le caoutchouc est dans ce cas. En se volatilisant ensuite, le dissolvant abandonne la substance dissoute sur les surfaces où l'on a voulu l'appliquer ainsi.

Le plus grand nombre des éthers n'ont été jusqu'ici que des objets de curiosité. En médecine, l'éther sulfurique ou hydratique a été particulièrement employé. A l'extérieur, on s'en est servi comme d'un réfrigérant trop coûteux pour devenir usuel; à l'intérieur, on l'a considéré comme un calmant, un antispasmodique, etc., qui est véritablement utile dans les affections nerveuses. Son extrême volatilité le rend quelquefois difficile à manier. F. R.

ÉTHIOPIE. Dans la géographie la plus ancienne des Grecs, l'Éthiopie comprenait les pays voisins de la mer Rouge, tant en Asie qu'en Afrique; Hérodote parle d'Éthiopiens orientaux et d'Ethiopiens occidentaux. Tous ces peuples paraissent avoir été du moins de la même race, c'est-à-dire Arabes. Les limites de leurs demeures étaient vaguement désignées. Ainsi il paraîtrait qu'en Asie on avait compris d'abord dans l'Éthiopie nonseulement l'Arabie, mais aussi le sud de la Phénicie, en sorte que Joppé (depuis

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tandis

Jaffa était la capitale des Éthiopiens, I d'éléphants, de rhinocéros, de lions, de qui s'étendaient à l'est jusqu'à la Baby-panthères et de serpents. Les habitants lonie et à la Perse. L'ile de Chypre avait étaient belliqueux et avaient à peu près été colonisée, selon Hérodote, par les le même culte que les Égyptiens; leurs Éthiopiens; celle de Lesbos aussi s'appe- prêtres exerçaient un grand ascendant, lait Éthiopie. Plus tard, la géographie resmême sur les rois. Méroé, aujourd'hui treignit l'étendue de l'Éthiopie aux pays Atbar, fait partie du pays de Sennaar à l'ouest de la mer Rouge, depuis les ca(voy.); cependant les géographes ne sont taractes du Nil jusqu'aux déserts de l'in- pas d'accord sur sa véritable position : térieur de l'Afrique; et si Pline divise, que M. Rüppell en trouve les décomme Hérodote, les Éthiopiens en orien-bris à Jebel - el - Birkel, voyageur antaux et en occidentaux, c'est pour distin-glais Hoskins transporte Méroé sur l'emguer les habitants de la rive orientale du placement d'Assour. Les anciennes villes Nil d'avec ceux de la rive occidentale. du pays étaient ruinées déjà du temps Le nom d'Éthiopie demeura définitive- des empereurs romains; les Nubiens, ment aux pays aujourd'hui appelés Nuou plutôt Nubes (Nube), étaient les bie, Abyssinie, Adel, Magadoxo, Brava, ancêtres des Bérèbes d'aujourd'hui ; ils Melinde, enfin à toutes les contrées de l'est de l'Afrique, depuis les cataractes du Nil jusqu'au cap Delgado.

Les Grecs donnaient aux tribus qui les habitaient des noms tirés pour la plupart des habitudes de ces Barbares, noms qui vraisemblablement sout toujours restés inconnus aux indigènes. En réservant le nom d'Éthiopiens principalement aux habitants du royaume de Méroé, sur le Nil, on plaçait au nordest de cet état les Blemmyes, et à l'ouest les Nubiens; au sud habitaient les Sembrites dans le Tenesis, et après ceux-ci venaient, encore plus au sud, et près de l'Océan, les Macrobiens. Voilà l'inpour térieur. Sur la côte, on plaçait, en commençant au nord, les Troglodites, puis les Ichthyophages et les Créophages, habitants de la côte des épices et des aromates. Nous dirons quelques mots de chacune de ces différentes parties de l'ancienne Éthiopie.

Le royaume de Méroé, baigné par les eaux du Nil et de l'Astaboras, avait pour capitale une ville fondée ou fortifiée par | Cambyse; il produisait de l'or, des pierres fines et du sel*; ses forêts étaient infestées

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habitaient les déserts à l'ouest de Méroé.

Les Blemmyes ( voy. ), qui habitaient à l'est, n'ont pas dû avoir beaucoup de relations avec les autres peuples, puisqu'on croyait, et Pline le répète, que c'étaient des hommes sans tête, ayant les yeux et la bouche au milieu de la poitrine. Au sud de Méroé, dans l'Abyssinie actuelle, demeuraient les Sembrites, descendants des émigrés de la caste guerrière d'Égypte, qui avaient occupé le pays sous le règne de Psammétique. Ils furent subjugués par Évergète. Ils eurent plusieurs reines du nom de Candace (voy.). Leur capitale, Sembobitis, était à vingt journées

au sud de Méroé: on trouvait 13 autres villes sur le Nil entre les deux rési

dences royales. Axum (voy.), une de leurs grandes villes, était orné d'obélisques et de sculptures dans le goût égyptien. On ne savait rien de diverses tribus pauvres et sauvages du voisinage de ces contrées, telles que les Éléphantophages, les Struthiophages, les Ophiophages, etc., si ce n'est qu'elles mangeaient, comme leur nom l'indique, des éléphants, des autruches, des serpents ou des productions végétales. Dans quelques-unes de ces tribus on dévorait même des hommes. Les Troglodites (voy.), qui s'étendaient depuis la frontière d'Égypte sur la mer Rouge jusqu'à Babelmandeb, habitaient des grottes dans la saison pluvieuse; ils étaient du reste nomades, domptaient des éléphants et obéissaient à divers petits rois. Sur leur côte était situé le port d'Adulé (voy.), fondé par des

jestueuses pyramides d'Égypte. Heeren fait valoir les routes commerciales que parcouraient les caravanes éthiopiennes; mais ces routes n'ont été pratiquées que peu de temps avant l'époque des Ptolémées. Il ne paraît pas du reste que Méroé ait fait un grand commerce régulier avec la mer Rouge*.

émigrés égyptiens, et d'où les Éthio- | sour s'élèvent des groupes de pyrapiens exportaient pour l'Égypte de l'i-mides avec des avenues de colonnes couvoire, de la corne de rhinocéros, de l'é- vertes de sculptures et d'hieroglyphes, caille de tortue, de la myrrhe,des esclaves mais on n'y peut reconnaitre que des et des singes. Le long de la côte de l'en-imitations faibles et mesquines des macens et des aromates, où se trouvaient les Ichthyophages, les Créophages et les Chélonophages ou mangeurs de poissons, de viande et de tortue, il y avait les ports d'Abulitès et de Mossylon, où l'on embarquait les aromates. Enfin on plaçait vaguement au sud, jusqu'à l'extrémité de l'Afrique, les Macrobiens, sur lesquels les marins faisaient beaucoup de contes qui ont été recueillis par les auteurs anciens, notamment par Diodore et par Pline. On disait que c'étaient des hommes qui vivaient 120 à 150 ans, qu'ils avaient l'or en abondance, qu'ils adoraient le soleil et qu'ils habitaient de belles prairies arrosées par des sources chaudes et froides.

Au Ive siècle, le christianisine fut introduit dans les contrées attribuées aux anciens Éthiopiens aussi continua-t-on pendant tout le moyen-âge de désigner sous le nom d'Église éthiopienne les chrétiens et le clergé de l'Abyssinie. Voy. église d'ABYSSINIE. D-G.

ÉTHIOPIENNES ( langue et litTÉRATURE). La langue de l'ancienne Éthiopie (voy. l'article précédent), qui, depuis le xiv siècle, n'existe plus guère que dans les monuments écrits, appartient aux dialectes sémitiques et présente la plus grande affinité avec la langue des Arabes, peuple dont les Éthiopiens sembleraient tirer leur origine. Les Hébreux confondaient déjà sous le nom générique de Kousch, ordinairement traduit par Éthiopie, les tribus de l'Arabie et de

Nous ne devons pas omettre qu'Eusèbe et Philostrate assurent que les Éthiopiens primitifs avaient émigré des contrées de l'Indus. Cependant la langue éthiopienne, dont il sera parlé dans l'article suivant, ne semble pas confirmer une telle hypothèse. Quelques savants croient que les arts de la civilisation ont été très anciennement portés à un haut degré en Éthiopie, et que de là ils ont été répandus, par le moyen du Nil, dans l'É-l'Afrique établies aujourd'hui dans l'Agypte*. Diodore de Sicile assure, en effet, que les hieroglyphes ont été transmis par les Éthiopiens aux prêtres de ce pays; mais ce qui reste des monuments éthiopiens ne donue pas une haute idée de l'état des arts à une époque très reculée, et les temples d'architecture vraiment éthiopienne ne datent que du vIII ou vII° siècle avant notre ère; époque à laquelle l'art chez les Égyptiens était déjà en décadence. Les six temples éthiopiens dont on voit les ruines à Jabel-el- Birkel, ont été élevés sur les débris d'anciens temples égyptiens. Les constructions qu'on voit à Ouady - et - Owataïb, à Britnaga, à Jebel-Kalafaat, ne sont que de l'époque des Ptolémées. Auprès d'As

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(*) Voir Fourmont, De l'origine et de l'antiqui té des Ethiopiens; Heeren, Idées sur le commerce des anciens; et Hoskins, Travels in Ethiopia, above the second cataract of the Nile, Londres, 1835.

byssinie; et dans la célèbre généalogie des peuples (Gen. X, 7) on fait descendre de Kousch, comme d'une souche commune, des peuplades disséminées sur différents points de l'Afrique et de l'Arabie méridionale. L'origine asiatique des Abyssins parait d'ailleurs démontrée par l'analogie de leur constitution physique avec celle des Arabes et par les vestiges d'un même culte. Le nom de Habasch (réunion d'hommes de plusieurs tribus) que les Arabes donnent aux Abyssiniens, et les dénominations de gees (émigration) ou de medra Agasgan (pays des émigrés ou pays des hommes libres), par lesquelles le peuple désigne son empire, viennent à l'appui de l'opinion généralement accréditée qu'à une époque incertaine et re

(*) Au sujet de cette discussion, on peut consulter l'Edinburgh Review, octobre 1835.

culée une colonie arabe, composée de | běra, 4o° agbara, 5° agabara, 6o tagadivers éléments, a dû s'établir de l'autre bera, 7° tagubbara, 8° tagåbëra; 9o, la côté du golfe Arabique. préfixe an, et 10° la préfixe est. Outre Quoique privés de documents sur les le futur, le verbe éthiopien offre un mode premières destinées de ce dialecte arabe, particulier qu'on peut regarder comme nous pouvons cependant présumer que, une modification du futur figuré des même avant l'introduction du christia- | Arabes et des Hébreux. Les participes des nisme en Arabie, il avait pris un cer- autres langues sémitiques ne sont pour tain développement littéraire, s'il nous l'éthiopien que des adjectifs verbaux. Le est permis d'en juger par le rôle impor- duel n'a pas de forme particulière, ni tant que l'Éthiopie joua du temps d'I- pour les noms, ni pour les verbes. Le saïe, où un conquérant célèbre, nommé pluriel se forme de deux manières, ou par lui Tirhaka et par Strabon ( XV, | par les affixes telles que án, åt, et par p. 472) Tearko, osa se mesurer avec la diverses flexions de la racine (pluralis puissante Assyrie. Au xiv siècle, la fractus). Relativement au genre des noms, langue amharique remplaça en grande l'usage varie d'une manière fort arbipartie la langue éthiopienne. Aujourd'hui traire. Les cas sont exprimés ou par la première est généralement parlée, tan- un changement de voyelle ou par des dis que l'autre, comprise seulement par prépositions. Les noms de nombre ont les lettres du pays, par le roi, les conseil- les deux genres, mais c'est ordinairelers, les ecclésiastiques et les moines, ment le féminin qui prédomine. n'est employée que dans le culte divin, dans les lettres et dans les actes publics.

L'alphabet de cette ancienne langue éthiopienne se compose de 26 caractères: s'il s'écarte de l'ordre adopté dans les alphabets sémitiques pour s'attacher jusqu'à un certain point à la ressen blance des figures, il reste cependant toujours fidèle à son origine. Ainsi que dans l'écriture samaritaine et phénicienne, les caractères sont espacés et les mots sont séparés par des points. La langue éthiopienne a sept voyelles: a ou œ, u, i̟, à, ē, ō, ě, et quelques diphthongues formées par l'addition de l'u à certaines lettres palatales et gutturales, telles que guà, gué, guì, kuà, kuẻ, kuì. Comme les écritures cunéiforme et hieroglyphique, celle des Éthiopiens, en opposition avec le système sémitique, se trace de gauche à droite.

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La littérature éthiopienne, telle qu'elle est venue jusqu'à nous, ne renferme guère que des ouvrages religieux ou liturgiques. A leur tête il faut placer une version complète de l'Ancien et du Nouveau-Testament, puisée, à ce qu'il paraît, presque en entier dans celle d'Alexandrie, et apportée vraisemblablement par les premiers missionnaires chrétiens. Les Juifs éthiopiens, qui ne savent rien du Talmud, ne connaissent l'Ancien-Testament que dans cette version. L'AncienTestament y est divisé en quatre parties: 1o la Loi ou l'Octateuque, 2o les Rois, 30 Salomon, 4° les Prophètes. Le Nouveau Testament se divise également en quatre parties: 1° l'Évangile, 2° les Actes, 3o saint Paul, 4° l'Apôtre. Indépendamment des livres dits apocryphes de nos Bibles, le canon de l'Église éthiopienne a encore adopté plusieurs autres écrits de l'Église primitive. C'est ainsi Quant aux racines et aux formes gramque Bruce trouva dans leur canon de maticales, la langue éthiopienne se ratl'Ancien - Testament le livre d'Henoch, tache plus particulièrement à l'arabe; placé immédiatement après celui de Job*. mais moins riche et moins cultivée, elle Les Éthiopiens rangent souvent encore en diffère sous plusieurs rapports et se dans le Nouveau - Testament un livre rapproche davantage des autres dialectes qu'ils appellent Senodas ou synode (vsémitiques. Les conjugaisons éthiopien-odos) composé de canons et des constines, admises au nombre de 10 par Ludolf, répondent le plusa celles des Arabes pour la forme et la signification; on les nomme: 1° gabera, 2o gabbara, 3o gå- |

(") Feu M. Silvestre de Sacy a donné une traduction latine d'une partie du manuscrit de Paris dans la Notice du livre d'Henoch. Voir Mil

lin, Magasin encyclopédique, 1800.

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