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comme il avait pour mère la lune, ses descendants se disaient médiateurs entre la lumière et les penchants matériels, con ducteurs ou guides des mystères (mystagogues), chanteurs par excellence (suuomo). Les Thesmophories (voy.), fêtes athéniennes instituées 1568 ans av. J.-C., furent aussi confiées à la direction des Eumolpides. A Éleusis, l'hierophante

était de la branche aînée de cette race (T. IX, p. 344); il introduisait les néophytes dans le temple, il les initiait. Il fallait que ses mœurs fussent sévères et qu'il se vouât au célibat; on ne parvenait à ce degré suprême qu'à un âge fort avancé et qu'après avoir traversé tous les degrés du sacerdoce. L'biérophante était nommé à vie; il avait un trône et un diadème, et l'on exigeait de lui une belle voix. Voir Sainte-Croix sur les Mystères du paganisme, et les Religions de l'antiquité par M. Guigniaut (Creuzer).

P. G-Y.

EUNAPE, de Sardes en Lydie, florissait au commencement du ve siècle. Élevé dans la religion païenne par le sophiste Chrysanthe, son parent, grandpontife de la Lydie, il fut, comme lui, l'ennemi du christianisme. A l'âge de seize ans, il alla achever ses études à Athènes, qui était encore la métropole de la littérature et de la philosophie. Étant arrivé gravement malade, il y trouva l'hospitalité la plus généreuse dans la maison de Proœrésius, sophiste célèbre qui le soigna et l'aima comme un fils. Après cinq ans de séjour et d'études à Athènes, il se disposait à partir pour l'Égypte, voyage obligé de tous les philosophes d'alors, lorsqu'il fut rappelé en Lydie par sa famille. C'est là qu'à la demande de Chrysanthe, son maître, il écrivit, pour glorifier la philosophie paienne, les vies des philosophes et sophistes deson temps. Cette biographie contient vingt-trois notices dont quelques- | unes sont assez détaillées. Le style en est incorrect et prétentieux; on y trouve les opinions les plus superstitieuses et d'ardentes préventions contre les chrétiens. Néanmoins c'est un ouvrage fort utile pour l'histoire philosophique et littéraire, et la principale autorité pour le néoplatonisme de cette époque. Outre sa qualité de sophiste, Eunape était médecin et

historien. Il écrivit une histoire des Césars en 14 livres, depuis Claude II, 268 ans après J.-C, jusqu'au règne des fils de Théodose, Arcadius et Honorius, en 407. Il n'en reste que quelques fragments. Cet ouvrage, écrit sous l'inspiration d'un sentiment païen si violent que l'auteur fut forcé de publier une seconde édition corrigée, devait contenir sur la lutte religieuse du Iv siècle des renseignements précieux, et c'est ce qui rend sa perte infiniment regrettable. Les vies des philosophes ont été publiées avec une version latine par Jonghe (Junius), Anvers, 1568, in-8°, et par Commelin, 1596, in-8°, mais d'après des manuscrits défectueux. La seule bonne édition d'Eunape est celle de M. Boissonade, Amsterdam, 1822, 2 vol. in-8°; elle contient la vie des sophistes et les fragments d'histoire, avec un excellent commentaire. M. Cousin a publié sur Eunape et sur cette édition dans le Journal des Savants, 1826 et 1827, quatre articles fort instructifs qui se retrouvent dans les Nouveaux Fragments philosophiques (Paris, 1828) du F. D.

même auteur.

EUNUQUES. Ce mot et l'origine de l'état qu'il désigne ont été expliqués à l'article CASTRATION, et à l'article CASTRAT il a été dit quel parti on a cherché à tirer pour la musique d'une opération monstrueuse et infâme. Ici, c'est seulement sous le rapport historique que nous voulons parler des eunuques, dont le nom grec, composé de zuv, couche, et de xw, j'ai, j'occupe, signifie gardien du lit, et rappelle le service des eunuques près des femmes mariées des Orientaux riches ou puissants. S.

Déjà dans le livre de Job il est question des eunuques. Ammien Marcellin et Justin assurent que Sémiramis, la première, songea à priver des hommes des organes de la virilité pour les mieux as servir dans sa cour. Des aberrations religieuses avaient aussi introduit la castration parmi les galles (voy.), prêtres de Cybèle. De temps immémorial, les eunuques ont servi à garder les femmes dans les sérails de l'Orient, et à remplir près des souverains ou des riches seigneurs des contrées asiatiques les fonc

parce qu'ils avaient la cruauté de faire eunuques non-seulement ceux de leur secte, mais tous ceux qu'ils rencontraient. On les nommait aussi Valésiens, à cause de l'Arabe Valésius, leur chef. Même aujourd'hui, il existe encore en Russie une secte d'Origénistes pratiquant cet indigne usage. A. S-R.

tions les plus intimes de la domesticité. Quelquefois ils acquirent, par des moyens honteux et par des complaisapces odieuses, un grand ascendant sur leurs maîtres, comme Bagoas, sur Alexandre, Sporus sur Néron, Photin sur le Ptolémée qui fit périr Pompée, Philétère sur Lysimaque, Ménophile sur Mithridate, etc. Lorsque les empereurs romains imitèrent le luxe et la molle et superbe étiquette des despotes orientaux, ils eurent aussi des eunuques dans leur palais. Pour n'en citer qu'un exemple, nous rappellerons cet Eutrope qui, après de ridicules et imaginaires exploits, souilla de son nom les fastes consulaires sous le faible Arcadius, fils de Théodose, et finit par une mort misérable. Peu d'eunuques montrèrent du génie ou de la vigueur d'âme; on cite cependant Favorinus le philosophe; Aristonicus, général de l'un des Ptolémée; Narsès, qui livra l'Italie aux Lombards; Haly, grand-visir de Soliman.

En général, on a remarqué que les eunuques ont tous les caractères de la faiblesse: ils sont souples, menteurs, làches et méchants. A Rome, ils ne pouvaient pas servir de témoins; l'Église les repousse du ministère des autels. Origène (voy.), en interprétant d'une manière trop littérale un passage de saint Matthieu*, où il est parlé de ceux qui se font eunuques pour le royaume des cieux, avait armé ses propres mains contre lui-même. Il eut des imitateurs excités par un faux zèle de perfection, A l'exemple du concile de Nicée, les empereurs ont souvent publié des défenses très rigoureuses de faire des eunuques ou d'accomplir sur soi-même cette cruelle mutilation.

Tavernier dit qu'au royaume de Boutan on fait tous les ans 20,000 eunuques qu'on envoie vendre en divers pays; mais on sait que les récits de ce voyageur ne sont pas toujours dignes de foi. On en fait encore aujourd'hui, soit en Syrie, soit en Perse, soit en Afrique; et leur prix varie selon que l'opération a été plus ou moins complète.

Il y eut, dans le 111 siècle, une secte d'hérétiques nommés eunuques,

(*) Matth. XIX, 11.12.

EUPHÉMISME, mot grec composé de ɛ, bien, et de pnui, je dis. L'euphémisme voile, par l'expression, des idées tristes, odieuses ou déshonnêtes; c'est la figure favorite des bienséances. Grâce au déguisement qu'elle opère, l'écrivain de goût ne choquera jamais son lecteur; l'orateur surtout lui empruntera les tours les plus heureux; le poète, des images pleines de chasteté et de réserve. Les anciens en ont fait un fréquent usage, eux qui pensaient, aveuglés par la superstition, qu'articuler certains mots pouvait attirer quelque malheur. De là cette recommandation d'être favorable de la langue (favete linguis), faite au commencement de leurs cérémonies. La délicatesse de l'euphémisme n'appartient pas seulement aux civilisations avancées: on rouve cette figure dans la Bible et dans Homère, et c'est à tort que Mme Dacier a traduit κεῖτον Πάτροκλος (Il., ch. xviii, v. 20 ) par Patrocle est mort. Aignan a mieux senti cet euphémisme d'Antiloque :

Patrocle est sur la poudre, etc.

C'est ainsi que dans la tragédie de Raynouard la terrible catastrophe des Templiers nous est annoncée par ces mots : Mais il n'était plus temps... les chants avaient cessé.

Certaines idées ont nécessairement recours à cette figure pour se produire en bonne compagnie. Molière fait dire à Béralde, dans le troisième acte du Malade imaginaire : « Allez, monsieur, on voit bien que vous n'avez pas accoutumé de parler à des visages. » On eût justement sifflé le mot propre. Trop souvent l'euphémisme sert à déguiser des pensées licencieuses. L'auteur qui se respecte doit suivre scrupuleusement le précepte de Quintilien: Non-seulement l'expression, mais l'idée ne sera jamais.

obscène (obscœnitas non à verbis tan- | rivé au bout de la tige de verre, il tùm abesse debet, sed à significatione). y a une interruption qu'une main ha

J. T-v-s.

EUPHONE, instrument de musique à frottement, inventé en 1789 par Chladni (voy.), qui n'en acheva la construction qu'en 1790, ce qui explique la dif- [ férence de date qu'on assigne à cette invention. Perfectionné successivement par l'auteur, l'euphone, dont la forme primitive était celle d'un petit bureau ou secrétaire, consistait en une caisse carrée d'environ trois pieds de longueur et haute d'un pied huit pouces. Quant au mécanisme, Chladni en a fait longtemps un mystère; ce n'est qu'en 1821 qu'il se décida d'en publier la description, dont voici le résumé.

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bile parvient cependant à rendre presque imperceptible. Au reste, le jeu de cet instrument exige beaucoup de délicatesse. Les personnes qui désireraient plus de détails sur la construction de l'euphone trouveront des renseignements complets, accompagnés de planches, dans l'ouvrage de Chladni intitulé Beiträge zur praktischen Akustik, etc. (Matériaux relatifs à l'acoustique pratique et à la théorie de la construction des instruments, Leipzig, 1821, in-8°).

En 1822, Chladni a construit un nouvel euphone dans un système tout différent. La table d'harmonie, avec les tiges métalliques, était disposée horizontalement et se trouvait en dessous des tiges de verre. Cette disposition avait permis de diminuer le volume de l'instrument sans nuire à la qualité du son. Il en a donné la description dans la Gazette musicale de Leipzig, t. XXIV, p. 824 et suivantes. G. E. A. EUPHONIE, mot grec signifiant son agréable (de su, bien, et povn, voix,

L'intérieur de l'instrument se compose d'une rangée de tiges de fer fixées en deux endroits à la table d'harmonie, qui se trouve posée verticalement dans le fond. Ces tiges, au nombre de 42, sont de différentes longueurs et vont en diminuant de manière à donner l'échelle chromatique de trois octaves et demie. Ce nombre peut varier selon l'étendue que l'on veut donner à l'instrument, et Chlad-son). L'euphonie est le résultat de la ni lui-même en a construit un à 49 tiges, c'est-à-dire de quatre octaves. A chacune de ces tiges de fer correspond une tige de verre de la grosseur d'un tuyau de baromètre, qui y est attachée par un bout dans le milieu, de manière à former avec elle un angle droit. Cette rangée horizontale de tiges de verre, toutes de même grandeur, forment pour ainsi dire le clavier de l'instrument, dont on joue en les frottant longitudinalement avec des doigts mouillés. Ce frottement réagit sur les tiges métalliques, dont par suite les vibrations produisent le son. Quelques auteurs, qui ont voulu expliquer le mécanisme de l'euphone sans l'avoir vu, ont cru que les tiges de verre étaient le corps sonore. C'est une erreur relevée par Chladni lui-même, et qui néanmoins a été reproduite encore récem

ment.

Le son de cet instrument, semblable à celui de l'harmonica, et dont le charme Jui a valu le nom d'euphone (voy, l'article suivant), est soutenu tant que dure le frottement. Lorsque le doigt est ar

douceur des sons dans la succession des syllabes. La délicatesse de l'oreille s'offense de tout ce qui blesse l'harmonie. Aussi, dans la plupart des langues, voyons-nous une tendance à éviter l'hiatus (voy.) ou la rencontre des voyelles à la fin et au commencement des mots qui se suivent. Au lieu d'eixoσ àvòpès, Démosthène dit eixoσiv àvòpės; au lieu de proes, seconde personne de prosum, les Latins mettent prodes; au lieu de parlail, nous écrivons parla-t-il. Ce v, ce d, ce í, se nomment lettres euphoniques. Sans ces lettres, les règles de la prononciation seraient violées, faute pire assurément que la violation des règles de la grammaire; car, d'après une judicieuse remarque de Cicéron, l'usage permet une faute pour rendre le style plus coulant (impetratum est à consuetudine ut peccare suavitatis causá liceat). Ce principe va jusqu'à modifier la règle de l'accord de l'adjectif avec son substantif. Ma, ta, sa, se changent en mon, ton, son, devant un substantif féminin commençant par une voyelle ou une h muette. L'eu

phonie exige souvent la suppression des voyelles a, e, i, que l'on remplace par une apostrophe : l'âme, j'aime, s'il, etc.; elle exige encore que l'on évite les consonnances. Les hiatus les plus durs ne sont pas plus désagréables que des rapprochements de syllabes tels que ceux-ci :

Didon déjeûna, dit-on,

Du dos d'un dodu dindon....
Ciel! si ceci se sait, ses soins sont sans succès.
J'admire tout en toi, ton ton, ton teint, ta taille.

Il y a de l'exagération dans ces exemples; mais des ouvrages estimés renferment des consonnances presque aussi blåmables. Il est pourtant, dit Boileau,

Il est un heureux choix de mots harmonieux.
Fuyez des mauvais sons le concours odieux.
Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée
Ne peut plaire à l'esprit, quand l'oreille est
blessée.

J. T-v-s.

EUPHORBIACÉES, famille de plantes dicotylédones, à fleurs monoiques ou dioïques, et souvent apétales ou incomplètes; le calice manque ou se compose de deux à six folioles; les pétales sont nuls ou en même nombre que les folioles du calice; les étamines, souvent monadelphes, sont en nombre défini ou en nombre indéfini, et insérées, soit au centre de la fleur, soit sous le rudiment du pistil; celui-ci offre trois ovaires (rarement deux ou plus de trois) inadhérents, accolés contre un axe central, et contenant chacun un ou deux ovules suspendus au sommet de l'angle interne; le fruit est une capsule à coques bivalves, ou très rarement un drupe; les graines, solitaires ou géminées dans chaque coque, ont un périsperme huileux, au centre duquel on trouve un embryon rectiligne à radicule supère.

Les euphorbiacées sont des arbres, ou des arbustes, ou des herbes ; leurs sucs propres sont presque toujours laiteux et acres; elles ont des feuilles éparses ou rarement opposées, simples, indivisées ou palmées, souvent accompagnées de stipules. On connait plus de 800 espèces, la plupart indigènes dans les régions intertropicales. Une foule de ces végétaux sont très vénéneux : le mancenil | lier des Antilles, le manioc, le sublier

|

(hura crepitans, Linn.), le croton tiglium, qui produit les graines dites pignons d'Inde ou grains des Moluques, plusieurs jatropha connus sous le nom vulgaire de médicinier, le ricin, et beaucoup d'euphorbes (voy. plus loin), peuvent être cités comme les exemples les plus notoires; néanmoins il en est un certain nombre qui, administrés avec les précautions nécessaires, deviennent d'excellents médicaments purgatifs ou émétiques. Les propriétés délétères des euphorbiacées résident le plus souvent dans un principe acre ou même caustique; mais quelques-unes des espèces les plus dangereuses n'ont aucune saveur suspecte et paraissent agir à la manière des poisons narcotiques. Souvent aussi les diverses parties de la même plante diffèrent beaucoup sous le rapport de leurs qualités ainsi l'embryon est d'ordinaire extrêmement vénéneux, tandis que le périsperme de la graine peut se manger sans aucun danger. Les racines de plusieurs euphorbiacées (voy. Buis, Ricin, etc.) sont antisyphilitiques et diurétiques, ainsi que les feuilles de quelques phyllanthus. L'enveloppe charnue du fruit des chéraméliers ou cicca est acidule et mangeable, tandis que les feuilles sont sudorifiques et les racines drastiques. Les fruits de l'emblica officinalis sont astringents et s'emploient dans l'Inde au tannage. Le suc propre des siphonia fournit le caoutchouc (voy.). Quelques croton ont des écorces toniques et aromatiques: la cascarille provient d'une espèce de ce genre. Enfin on exprime de l'huile grasse des graines de certaines euphorbiacées; cette huile est purgative comme celle de ricin, elle sèche facilement et sert à la peinture. Les graines de l'arbre à suif(stillingia sebijera, Linn.) sont enduites d'une substance cireuse dont les Chinois font des bougies.

EUPHORBE. C'est un genre de la famille des euphorbiacées, renfermant environ 300 espèces, parmi lesquelles on en compte près de 100 indigènes. Les caractères des euphorbes sont fort tranchés : les fleurs, unisexuelles et dépourvues de périanthes propres, sont réunies en nombre indéterminé dans des involucres communs qui ressemblent à des calices cam

et même la mort. Plusieurs autres eu

panulés; chaque involucre ne contient qu'une seule fleur femelle, placée au cen- pborbes indigènes participent aux mêmes tre et entourée par les fleurs måles. propriétés. Suivant les expériences du Celles-ci se réduisent à une seule éta docteur Loiseleur-Deslongchamps, 15 à mine, articulée par la base de son filet à 25 grains de poudre des racines de l'euun court pédicelle, lequel est parfois ac-phorbia Gerardiana, Jacq., ou de l'eucompagné de petites bractées. La fleurphorbia cyparissias, Linn., ou de l'eufemelle offre un ovaire triloculaire porté | phorbia amygdalina, Linn., agissent sur un long pédicelle et terminé par un comme émétique, à peu près à la mastyle à trois branches ordinairement bi- nière de l'ipécacuanha. fides. Le fruit est une capsule à trois coques monospermes et élastiquement bivalves.

La plupart des euphorbes des contrées tempérées sont des herbes très feuillues, tandis que celles qui croissent dans les sables brûlants de l'Afrique ou de l'Arabie ont le port de certains cactus, et se font remarquer par de grosses tiges charnues, anguleuses, hérissées de nombreux aiguillons, mais en général dépourvues de feuilles; l'aspect bizarre de ces végétaux en fait cultiver quelquesuns dans les collections des plantes grasses: tels sont l'euphorbe tête de Méduse (euphorbia caput Medusa, Linn.), l'euphorbe melon (euphorbia meloniformis, Ait.), et l'euphorbe des Canaries (euphorbia Canariensis, Linn.).

Toutes les euphorbes contiennent un suc laiteux, en général âcre et caustique: aussi beaucoup d'espèces, surtout celles des contrées équatoriales, sont-elles très vénéneuses. La gomme-résine connue sous le nom d'euphorbium ou gommeeuphorbe s'extrait de quelques euphorbes charnues d'Afrique ou d'Arabie, notamment de l'euphorbia antiquorum, Linn., et de l'euphorbia officinarum, Linn. Ce médicament est l'un des plus drastiques; on y a rarement recours aujourd'hui; appliquée sur la peau, la gomme-euphorbe en détermine promptement la vésication, et, aspirée par les narines, la moindre quantité provoque de longs éternuements. Le suc de l'euphorbia tirucalli, Willd., est aussi d'une extrême âcreté, et il passe chez les Hindous pour un antisyphilitique très elficace. Les graines de l'épurge (euphorbia lathyris, Linn.) sont en grande vogue comme purgatif dans la médecine empirique; mais leur emploi inconsidéré a occasionné souvent de graves accidents

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ED. SP.

EUPHRATE, en turc Frat*, fleuve de la Turquie asiatique. Il nait dans les montagnes de l'Arménie, traverse le pachalik d'Erzeroum (voy.), longe ceux de Diarbekir, Sivas, Marach et Racca, traverse ceux de Bagdad et de Bassora, reçoit le Tigre au-dessous de Corna, et se jette, sous le nom moderne de Chat-elArab (fleuve des Arabes), dans le golfe Persique, après un cours d'environ 420 lieues. Rapide dans les montagnes d'où il descend et hérissé de cataractes, surtout au mont Taurus, il se ralentit considérablement dans les plaines de l'ancienne Mésopotamie et dans le voisinage du golfe Persique. Il reçoit le Carasou à droite, et l'Erzen, le Mouradchaï et le Khabour à gauche. Sujet à des débordements, surtout en hiver, il peut porter alors des bâtiments considérables. En été, il n'est navigable que pour des bateaux, encore ne peuvent-ils remonter le fleuve qu'à une journée au-dessus du confluent de l'Euphrate et du Tigre à l'aide de la marée. De beaux paysages s'étendent sur les bords du fleuve ; sa rive gauche fait partie de l'ancienne Mésopotamie (voy.), qui, renommée pour sa fertilité, était habitée et très peuplée depuis la plus haute an tiquité. De grandes villes embellissaient ses rives: Babylone (voy.) surtout étalait sa magnificence sur la droite de ce fleuve; un canal unissait auprès de cette ville célèbre l'Euphrate au Tigre. Ce canal, appelé maintenant Chat-el-Hié, sert encore aux bateaux; un passage voûté, haut de 12 pieds et large de 15 pieds, selon Strabon, passait sous l'Euphrate, depuis le palais du roi jusqu'au temple

(*) C'est aussi sous le nom de Phrath ou Fraat que ce fleuve est cité dans la Genèse (II, 14) comme l'un des quatre ayant leur source dans l'Éden (voy.). Ker Porter en a donné une des cription détaillée. Voir aussi la Geographie biblique de Rosenmüller (1823), t. I, p. 188. S.

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