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qui sont fréquentées par 25,179 élèves,
dont 13,802 garçons; le rapport des
élèves à la population est 1 sur 12 ha-
bitants, et celui des condamnés 1 sur
5,451.
P. A. D.

EURIPIDE, le plus jeune des trois tragiques grecs, naquit à Salamine la première année de la 75° olympiade (480 ans av. J.-C.), le jour même où les Grecs remportèrent sur les Perses la célèbre victoire qui porte le nom de cette ile. Son père se nommait Mnésarque et sa mère Clito; le poète comique Aristophane prétend que celle-ci était une marchande d'herbes, mais l'on ne saurait ajouter entièrement foi à une semblable autorité. Quoi qu'il en soit, le père d'Euripide, ayant consulté l'oracle sur la destinée de son fils, en reçut une réponse qui lui fit croire qu'il devait être élevé en athlète pour obtenir des couronnes dans les jeux publics de la Grèce. Le jeune Euripide remporta en effet le prix aux fêtes d'Éleusis et à celles de Thésée; mais il ne fut pas admis, à cause de son âge, à concourir aux jeux olympiques. Il quitta bientôt cette carrière peu conforme à ses goûts : il étudia quelque temps la peinture, puis il s'attacha au sophiste Prodicus et au philosophe Anaxagore; enfin il s'adonna à la poésie dramatique qui devait l'immortaliser.

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cher servilement sur les traces de ses prédécesseurs; il affectait même de traiter différemment les sujets qu'ils avaient déjà mis sur la scène; il adoptait des traditions opposées et moins généralement connues. La crainte de paraître imiter Sophocle le força plus d'une fois de recourir à des moyens que ce grand tragique avait heureusement bannis de la scène. Enfin les études préliminaires d'Euripide, les leçons de Prodicus et d'Anaxagore, sans doute aussi sa liaison avec Socrate, qui, bien que plus jeune que lui de 13 ans, devait néanmoins exercer sur sa manière de voir un certain ascendant, contribuèrent évidemment à donner à ses compositions quelques-uns des mérites et quelques-uns des défauts que l'on s'accorde à y trouver. Les anciens auteurs qui nous ont transmis des détails sur la vie d'Euripide ne sont pas d'accord sur le nombre des pièces qu'il a composées : Varron en compte 75, Thomas Magister 92. De toutes ces pièces, il nous reste 18 tragédies complètes, un drame satyrique et des fragments peu étendus ou simplement les titres de 57 autres. Des 18 tragédies, les plus estimées, sous le rapport de la conduite du drame et de la peinture des caractères, sont: Médée, les Phéniciennes, ou la mort d'Étéocle et de Polynice; Hippolyte, Iphigénie en Aulide. Les autres offrent toutes des scènes d'un grand intérêt ou des passages d'une noble poésie, mais elles pèchent plus ou moins sous le rapport de la vraisemblance ou sous celui de la composition générale; ce sont : Hécube, Oreste, Alceste, Andromaque, les Suppliantes : cette dernière tragédie est ainsi nommée des femmes argiennes qui viennent demander la protection de Thésée pour ensevelir les guerriers d'Argos morts au siége de Thèbes; Iphigénie en Tauride, les Troyennes, ou la mort d'Astyanax; les Bacchantes, ou la mort de Penthée; les Héraclides, Hélène,

Il avait 25 ans lorsqu'il disputa pour la première fois le prix de la tragédie; il n'obtint que la troisième place. Quoiqu'il fût contemporain de Sophocle, qui n'avait que 17 ans de plus que lui, Euripide ne trouva pas chez les citoyens d'Athènes qui assistaient à ses pièces les mêmes dispositions, le même esprit, qui avaient favorisé les succès de Sophocle. L'accroissement des richesses, conséquence des victoires et des expéditions heureuses que la république avait dues à sa marine, l'exercice d'un pouvoir sans contrôle par l'assemblée des citoyens, les flatteries des orateurs et des démagogues, les discussions subtiles des rhéteurs et des sophis-Ion, Hercule furieux, Électre, et Rhétes, toutes ces circonstances réunies avaient nécessairement influé sur le goût des Athéniens et devaient, sinon obliger, du moins entraîner le poète à le satisfaire d'une manière différente. D'un autre côté, Euripide ne se souciait pas de marEncyclop. d. G. d. M. Tome X.

sus; mais celle-ci, dont le sujet est tiré du dixième livre de l'Iliade, ne paraît pas être d'Euripide. Le drame satyrique est intitulé le Cyclope; il a pour sujet les aventures d'Ulysse dans la caverne de Polyphème: c'est le seul échantillon qui

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nous soit resté de ce genre de composi- | tion burlesque qui accompagnait la représentation des tragédies. Parmi les fragments, le plus remarquable est celui de Phaeton, qui se compose de près de 120 vers, et qui a été découvert en 1818 dans un manuscrit des Épîtres de saint Paul qui se trouve à la Bibliothèque royale de Paris.

La carrière dramatique d'Euripide ne fut pas semée de beaucoup de succès; car, au rapport de Varron et de Suidas, il ne fut couronné que cinq fois. Il fut aussi fréquemment en butte aux railleries d'A- | ristophane, qui parodiait ses vers et tournait sa personne en ridicule (voy. ARISTOPHANE, T. II, p. 259-60). Cependant, si l'on en croit Plutarque, cela n'empêcha pas qu'il ne fût un poète populaire et que plusieurs passages de ses pièces ne fussent retenus par les spectateurs. En effet, lors de la déroute des Athéniens en Sicile, plusieurs d'entre eux durent leur salut et leur liberté à l'avantage qu'ils eurent de pouvoir réciter aux Sici- | liens des vers d'Euripide, et à leur retour ils s'empressèrent de lui en témoigner leur reconnaissance.

Euripide ne fut pas heureux dans sa famille: il épousa, dit-on, deux femmes, simultanément suivant les uns, successivement suivant les autres, et n'eut pas lieu de se féliciter de cette double union. Deux ou trois ans avant sa mort, qui eut lieu l'an 406 av. J.-C., dégoûté du séjour d'Athènes, il se retira auprès d'Archélaus, roi de Macédoine, qui le reçut avec beaucoup de distinction et lui accorda toute sa confiance. On raconte qu'ayant été mordu par les chiens de chasse de ce prince, il succomba aux suites de ses blessures. La nouvelle de sa mort fut un sujet de deuil pour les Athéniens; Sophocle fit paraître ses acteurs sans couronnes sur la scène. On réclama auprès d'Archélaus le corps du poète, et sur son refus on éleva à Euripide un cénotaphe qui portait cette inscription : « La Grèce << entière est pleine de sa gloire; mais ses << os sont en Macédoine, où il a terminé ⚫ ses jours.

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Le jugement que les anciens ont porté sur Euripide lui est en général plus favorable que celui des modernes, parce que

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ceux-là l'ont considéré moins comme un auteur dramatique que comme un moraliste, un rhéteur, un habile écrivain: aussi est-il mis par Quintilien au niveau, si ce n'est au-dessus, de Sophocle. Mais les critiques modernes, en particulier ceux de notre siècle, le trouvent bien inférieur à ce grand poète tragique et lui reprochent d'avoir précipité l'art vers sa décadence. Le principal mérite d'Euripide, comme auteur dramatique, vient du talent avec lequel il sait émouvoir les spectateurs; il sentait bien que c'était par là qu'il pourrait donner à ses pièces un cachet particulier : aussi a-t-il concentré vers ce but tous ses efforts. Il a excellé dans les caractères qui supposent le dévouement et la résignation, comme ceux de Polyxène, d'Alceste, d'Iphigénie, de Macarie; il a donné à la peinture des passions les couleurs les plus vives que lui fournissait son imagination; il a représenté avec plus d'énergie que ses prédécesseurs les effets de l'amour, de la jalousie, de la folie; mais en même temps il a sacrifié bien des fois la dignité de ses personnages au désir d'inspirer pour eux de la pitié; ils s'abandonnent au désespoir, ils se livrent à toute la fureur de la vengeance, ils se croient les jouets d'une divinité ennemie plutôt que les instruments d'une destinée inflexible. Tels sont sans doute les motifs pour lesquels Aristote appelle Euripide le plus tragique des poètes; mais le grand critique ajoute aussitôt qu'il échoue ordinairement dans la conduite de ses pièces. En effet, il a substitué à l'unité du sujet celle du personnage principal de la tragédie; il a introduit, pour soutenir l'intérêt qui languissait, des épisodes qui sont trop étrangers à l'action; il fait débiter, dans des moments peu opportuns, des récits d'une longueur démesurée, où il déploie une grande richesse de poésie descriptive; il se permet souvent des digressions où il énonce ses opinions par la bouche de ses personnages; il fait des allusions trop directes à des événements qui ont eu lieu peu de temps avant la composition de ses pièces. Les chants. de ses chœurs sont rarement liés à la marche de l'action, de manière à entretenir l'effet produit par les scènes pré

cédentes ou à préparer les esprits aux catastrophes qui vont suivre. On lui reproche d'avoir fait trop facilement usage du merveilleux, de l'intervention directe de quelque divinité pour amener le dénouement de ses drames. Enfin le moyen dont il se sert pour l'exposition de son sujet, ces prologues mis dans la bouche d'un dieu ou d'un personnage étranger à l'action, moyen qui tenait à l'enfance de l'art, et auquel Eschyle et Sophocle avaient déjà renoncé dans plusieurs de leurs pièces, devait affaiblir beaucoup la vraisemblance et l'intérêt. Le style d'Euripide est remarquable par sa clarté, par sa pureté, par l'absence de toute expression hardie ou recherchée; dans le dialogue il est simple et naturel; dans les récits, dans les discours soutenus, il admet les ornements poétiques et ne manque point d'élévation; cependant les poètes comiques y ont relevé des an- | tithèses et des jeux de mots, et ils se sont plu à parodier ses tautologies et ses pléonasmes un peu trop fréquents.

La première édition complète d'Euripide (celle de Lascaris renfermait seulement quatre tragédies) est celle des Aldes, Venise, 1503, 2 vol. in-8°; parmi les éditions plus récentes, les meilleures sont celles de Musgrave, Oxford, 1778,4 vol. in-4°; de Morus et de Beck, Leipzig, 1778-1788, 3 vol. in-4°; de Matthiæ, Leipzig, 1813-29, 9 vol. in8°; de Boissonade, Paris, 1825-1827, 5 vol. in-12. On estime aussi beaucoup les éditions partielles des Phéniciennes et de l'Hippolyte par Valckenaer, 1755 et 1768; celles des Suppliantes et des Iphigénies, par Markland, Londres, 1763, 1771, 1778; celles de l'Hécube, de l'Oreste, des Phéniciennes et de la Médée, par Porson, publiées à Londres, de 1797 à 1801, et réimprimées avec des notes par Schæfer, à Leipzig, 1822; celles des Héraclides et des Bacchantes, par Elsmley, Londres, 1813 et 1821. Le célèbre Valckenaer a réuni les fragments d'Euripide dans un mémoire intitulé: Diatribe in Euripidis perditorum dramatum reliquias, Lugd. Bat., 1767, in-4°. Les tragédies d'Euripide avaient été traduites en partie par le Père Brumoy pour son Théâtre des Grecs :

ce

travail a été complété par M. Prévost, de
Genève, dont la traduction (Paris, 1782-
97, 4 vol. in-12) est aussi élégante que
fidèle; mais elle ne contient que 12
pièces. Geoffroy a traduit aussi avec
talent l'Hippolyte et l'Iphigénie en Au-
lide.
L. V-R.

EUROPE (mythologie), fille d'Agénor et de Téléphassa, qu'Agénor avait épousée en Europe (Apollod., l. 1); d'autres disent d'Argiope, fille du Nil (Hygin., | Fab., 178); d'autres enfin lui donnent pour père Phoenix, fils d'Agénor (Hom., Il., XIV, 321) et pour mère Périmède, fille d'OEnée (Pausan., VII, 4). Sa généalogie, comme on le voit, n'est pas beaucoup mieux établie que celle de Cadmus (voy.), son prétendu frère. On s'accorde pourtant à la regarder comme la fille du roi de Phénicie.

Un jour qu'Europe jouait sur le bord de la mer avec les jeunes filles de Tyr, ses compagnes, elle remarqua parmi les troupeaux du roi un taureau blanc comme la neige, doux, gracieux, tout différent des autres taureaux. Elle s'approche d'abord craintive, puis s'enhardit par degrés, caresse l'animal de la main, enlace ses cornes de guirlandes de fleurs; enfin, trop confiante, elle s'assied sur sa croupe docile. Tout à coup le taureau se précipite à la mer, emporte en nageant la belle Europe, et ne s'arrête qu'aux rivages de Crète, où il dépose son doux fardeau sous les platanes du fleuve Léthé*. << Sais-tu, jeune fille, quels flancs tu as pressés (Ovide)?» – —« Ce taureau, jeune fille, ressemble fort à Jupiter. Jamais << taureau des troupeaux du roi n'a tra<< versé le vaste Océan (Anacreon). Jupiter se révéla à sa belle captive dont il eut trois fils, Minos, Rhadamante et Sarpédon. Moschus (Idyll., 2) et Ovide (Métam. II) ont fait un récit gracieux de cet enlèvement. Horace (Od., III, 27) a exprimé de la manière la plus délicate et la plus touchante la douleur de la vierge abusée. Le poète ajoute que Vénus vint la consoler en lui disant : « Essuie tes pleurs, Europe; une partie du mon

«

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(*) Pausanias (lib. 1x) parle cependant d'un bourg nommé Teumesse, situé sur la route militaire de Thèbes, où, suivant une tradition, Jupiter aurait caché Europe.

de portera ton nom. » Cette origine fa- | des enlèvements postérieurs de Médée et buleuse du nom de l'Europe ressemble d'Hélène, il y cherche la cause des anà celle qu'on a prêtée aux noms d'Asie et ciennes inimitiés de la Grèce et de l'Asie de Libye. La remarque est d'Hérodote (lib. I, c. 1). qui affirme (lib. IV, c. 45) que personne ne sait la véritable origine de ce mot. On a cru l'expliquer en disant que la fille d'Agénor avait donné son nom à l'Europe à cause de l'extrême blancheur de son teint; car, suivant la fable, Angélo, fille de Jupiter et de Junon, avait dérobé le fard de sa mère pour lui en faire présent. On a dit même que le mot Europe signifiait blancheur; mais nous ne saurions dire en quelle langue. Europe est un mot grec qui signifie peut-être aux grands yeux (εvρù, w).

Toutefois, il est certain qu'Europe et l'Europe se confondent dans les idées mythologiques. On rapporte qu'Agénor envoya ses trois fils, Cadmus, Phoenix et Cilix, à la recherche de leur sœur, avec défense de revenir sans elle. Après de longs et infructueux voyages, ils se séparèrent. Phoenix et Cilix, renonçant au but de l'entreprise, s'arrêtèrent en Asie. Cadmus passa dans la presqu'île de Samothrace avec Téléphassa, sa mère; puis, arrivé à Delphes, il y consulta l'oracle. L'oracle lui répondit qu'il ne se mît plus en peine d'Europe, mais qu'il songeât à s'établir. Le dieu avait raison: Cadmus n'avait-il pas trouvé l'Europe qu'il cherchait? Europe épousa dans la suite le roi de Crète, qui s'appelait, suivant les uns Astérion (le roi des astres), suivant les autres Xanthus, ou autrement encore (August., De Civit. Dei, XVIII, 12); elle eut de ce prince un quatrième fils, ou même les trois premiers. Ajouterons-nous que, suivant certaines interprétations, les ravisseurs d'Europe seraient des marchands crétois, Jupiter le roi de Crète, le taureau blanc une image peinte sur la proue d'un navire? que, suivant d'autres (Diodore), le taureau serait un capitaine nommé Taurus, qui aurait eu trois fils d'Europe avant qu'Astérion l'épousât? Hérodote raconte simplement que des Grecs, que des Crétois, enlevèrent la fille du roi de Phénicie, pour venger l'enlèvement d'Io, fille d'Inachus, ravie par des Phéniciens sur les côtes de l'Argolide; et rapprochant ces premiers rapts

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Une chose assez curieuse, c'est qu'Europe fut honorée en Crète sous le nom d'Hellotis, et que sa fête s'appelait Hellotia. On a cherché vainement la racine de ces mots. Bochart s'est donné beaucoup de peine pour les faire venir du phénicien, et veut qu'ils signifient louange, épithalame. L'Etymologicon magnum les fait aussi venir d'un mot phénicien vierge, ou du verbe grec έλɛiv, prendre, emporter. Ce qu'il y a de certain, c'est que Minerve portait le même nom. Qui sait si les Grecs n'ont pas fait ici une confusion? D'après l'abbé Banier (Mythol., t. VI), les Sidoniens confondaient le culte d'Europe et celui d'AsJ. C. D-B-S.

tarté.

EUROPE, une des cinq parties du monde, disent les traités de géographie, et en effet la plus considérable de toutes les parties du monde, si on la considère sous le rapport de son action et de ses invasions sur toutes les autres. La moitié de l'Asie au nord, sa plus riche péninsule à l'ouest, ne sont que la continuation de deux états d'Europe. La presqu'ile de l'Indoustan et sa nombreuse population, les îles de l'archipel Malais, les plus précieuses pour leurs produits, sont aussi des dépendances de gouvernements européens. L'Australie n'offre en populations agglomerées que des Européens. Les archipels de la Polynésie, sans cesse visités par des vaisseaux européens, reçoivent les denrées d'Europe, les dogmes religieux d'Europe, les arts d'Europe, et avec eux ses fléaux et ses vices. Les populations européennes sont répandues sur toutes les côtes d'Afrique, qu'elles assiégent de toutes parts et où elles commencent à former des états puissants. Les nations d'Europe, qui n'ont découvert le Nouveau-Monde que depuis trois siècles, le peuplent du nord au sud, y forment de grandes puissances, et en ont presque entièrement dépossédé les anciens habitants. Ainsi l'Europe se verse sans cesse sur toutes les parties du monde et les attire toutes vers elle. Le globe considéré comme habitation de

l'homme a pour centre de mouvement l'Europe; mais l'Europe aux yeux du géographe n'est pas proprement une partie du monde, c'est-à-dire une grande portion de la terre séparée de toutes les autres par la nature.

Il suffit de jeter les yeux sur un globe terrestre pour se convaincre que l'Europe n'est que la prolongation occidentale du vaste continent de l'Asie. Voilà pourquoi les limites de l'Europe, si bien déterminées au nord, à l'occident et au sud, par la mer Glaciale, l'océan Atlantique et la mer Méditerranée, ne peuvent❘ être définies vers l'orient, parce que, de ce côté, rien ne sépare l'Europe d'une manière tranchée du continent asiatique. Il | faut donc, de toute nécessité, que les limites orientales de l'Europe soient en partie conventionnelles.

Dans l'embarras où devaient se trouver à cet égard les géographes, on peut dire que les plus modernes ont, dans leurs traités, pris le plus mauvais parti. La chaîne des monts Ourals, prolongée par la petite rivière Kara qui se jette dans la mer Glaciale, présentait une ligne de démarcation sur laquelle tout le monde est tombé d'accord; mais parce que les Russes ont fait sur l'empire persan des conquêtes récentes, nos géographes ont continué vers le sud la ligne de démarcation par le Volga, les rivages de la mer Caspienne et le Caucase. Ni l'histoire de l'espèce humaine, ni la configuration du globe, ne permettent que la mer Caspienne et le Caucase cessent d'appartenir en entier au continent de l'Asie. Il faut donc tirer une ligne entre l'endroit où le Volga se rapproche le plus du Don. Cette ligne partira de Sarepta sur le Volga et ira joindre l'embouchure dans le Don de la petite rivière de Karpofka, dont le cours en déterminera la sinuosité; et ensuite le cours du Don et le rivage occidental de la mer d'Azof compléteront cette limite conventionnelle que nous cherchons.

L'Europe, ainsi restreinte, se distingue de toutes les autres portions du globe par les nombreuses et profondes découpures de ses côtes, produites par ses deux grandes mers méditerranées, celle qui, au sud, est particulièrement connue

sous ce nom, dont la mer Noire et le golfe d'Azof ne sont que la prolongation, et la mer Baltique au nord, avec ses deux golfes de Finlande et de Bosnie.

Ces mers découpent en Europe quatre grandes presqu'iles séparées et parcourues par des chaînes de montagnes. Trois sont au sud, savoir, en procédant de l'est à l'ouest, la Turquie d'Europe, l'Italie et l'Espagne; une seule au nord, la presqu'ile suédo - norvégienne. Au nordouest un détroit de 7 lieues sépare du reste de l'Europe l'ile de la Grande-Bretagne, qui, à l'ouest, fait face à l'Irlande et à d'autres îles de moindre importance; les îles Orcades, Shetland, Feroër, semblent vouloir continuer au nord les dépendances de l'Europe jusqu'à l'Islande et la prolonger par le Groenland jusqu'en Amérique, comme les terres toujours glacées du Spitzberg continuent la population jusque dans la mer polaire à 80o de latitude nord. Dans la mer Méditerranée, les îles Baléares, celles de Corse, de Sardaigne et de Sicile rapprochent l'Europe de l'Afrique, dont elle n'est séparée à son extrémité sud-ouest que par le détroit de Gibraltar, plus resserré encore que celui qui la sépare de l'ile de la Grande-Bretagne. Une suite de chaines de montagnes connues sous les noms de monts Balkans, d'Alpes Dinariques, Alpes Juliennes, Carniques, Helvétiques, etc., etc., puis les Cévennes et les Pyrénées, séparent du reste de l'Europe toute sa partie méridionale, la Turquie, l'Italie et l'Espagne, et le midi de la France, et donnent à ces régions un climat particulier et beaucoup plus chaud, qu'on pourrait désigner comme le climat qui réunit la culture de l'olivier, de l'oranger et de la vigne. A ce climat appartiennent nécessairement toutes les îles de la Méditerranée.

D'autres montagnes moins hautes, les monts Karpathes, le Riesengebirg ou Sudètes, l'Erzgebirg et les Ardennes bornent au nord une bande intermédiaire de l'Europe, qui a au sud les chaînes précédemment nommées et qui comprend la Roumélie, la Valachie, la Hongrie, l'Autriche, la Bohême, la Suisse, le Wurteinberg, la Bavière et la France au nord des Cévennes. Ces contrées intermédiaires

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