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EUTYCHÈS, archimandrite à Constantinople, dans le v siècle, célèbre antagoniste de Nestorius. Voy. ce nom et MONOPHYSITES.

ÉVACUANTS, ÉVACUATION. On nomme évacuants les médicaments qui provoquent l'évacuation d'une humeur quelconque, phénomène tout-à-fait apparent et propre à autoriser cette croyance que l'on mettait dehors par ces moyens la cause de la maladie. Les évacuants étaient opposés aux altérants, dont l'action sourde et imperceptible aux sens modifiait les humeurs dans les vaisseaux qui les contenaient. Ainsi sous cette dé– nomination étaient compris les vomitifs, les purgatifs, les sudorifiques, les diurétiques, en un mot tous les médicaments capables d'activer une ou plusieurs sécrétions naturelles. On voit que les évacuants composent une grande partie de la matière médicale, et l'on ne s'étonnera pas de la préférence généralement accordée par le public à ces médicaments, dont l'effet immédiat au moins n'est pas douteux. Les vomitifs et les purgatifs surtout ont un grand succès dans le monde, et il est peu de médicaments dont on ait plus abusé.

pour aucune de ces opinions. Ce qu'il y | (Stutt., 1829). Eutrope a été traduit en a d'avéré, c'est qu'il fut epistolographe français par Tanneguy Lefèvre, l'abbé sous Constantin, et qu'il marcha avec Lezeau et d'autres. P. G-Y. Julien contre les Perses; enfin qu'il EUTROPE, eunuque tout-puissant vivait encore sous Valens. Mais est-il le et favori de l'empereur Arcadius. Voy. même qui fut proconsul d'Asie, ou bien EUNUQUE et EUDOxie. est-il cet autre Eutrope qui fut préfet du prétoire en 381? Ces questions sont un nouveau sujet de controverse. La chronologie semble repousser les assertions de H. Valois à cet égard, et il faut bien qu'il y ait eu plusieurs Eutropes. C'est encore une raison chronologique qui s'oppose à ce que le vrai Eutrope ait été disciple de saint Augustin; il doit être mort entre la première guerre de Valens et la fin de Sapor, arrivée en 370. Les auteurs ont toujours cité Eutrope avec de grands éloges. Il y a lieu de croire qu'il était paîen. Il a laissé, sous le titre de Breviarium historiæ romanæ, dix livres qui conduisent l'histoire romaine jusqu'au règne de Valens; à la fin de l'ouvrage il en promet un plus étendu: on ne sait s'il a tenu sa promesse. Il a généralement puisé à de bonnes sources, mais il a mêlé à ses récits exacts des assertions hasardées; il a de plus le défaut de garder le silence sur tout ce qui est désavantageux à Rome. Le style de cet historien est en général simple et dépourvu d'ornement, mais on y remarque des signes de la décadence des lettres, tant par l'usage de certaines locutions de basse latinité, que par l'emploi de mots dont il change l'acception primitive. Les chroniqueurs du moyen-âge eurent une préférence marquée pour Eutrope, tandis qu'ils négligèrent Hiéronyme, Prosper d'Aquitaine, Tiron, Cassiodore, Sextus Rufus, Orose, etc. On l'incorpora d'abord dans l'histoire de Paul Winfrid; mais dans la suite on le dégagea de son entourage et on le rendit à sa forme primitive. Au temps de Justinien, Capito Lycius le traduisit en grec: ce travailles liquides séreux ou puriformes acest perdu, mais nous avons encore une autre traduction grecque d'un certain ÉVANGÉLIQUE (CORPS), voy. CORPæanius. La première édition d'Eutrope PUS.- - Le mot évangélique, qui signifie a été donnée à Rome, en 1471, grand conforme à l'Évangile (voy.), fondé sur in-4°; les meilleures sont celles de Ha-l'Évangile, et exclusivement sur l'Évanvercamp (Leyde, 1729), de Verheyk❘ (Leyde, 1762 et 1770, 2 vol.), de Tzschucke (Leipz., 1804), et de Zell

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Le nom d'évacuation désigne également le fait de la sortie d'un liquide humoral hors d'une cavité naturelle ou accidentelle dans laquelle il était contenu, et l'opération chirurgicale par laquelle on lui donne issue. C'est une grave question de chirurgie que de décider quand et comment il convient d'évacuer le pus des abcès chauds et froids, le sang épanché à la suite des blessures,

cumulés dans les hydropisies, etc. F. R.

gile, s'emploie diversement dans les termes suivants : chrétiens évangéliques (voy. l'art. suivant), liberté évangélique,

union évangélique, et autres semblables. | ÉVANGÉLIQUES (CHRÉTIENS). La liberté d'examen, ce grand principe revendiqué pour l'Église par la réforme, était très propre à renverser l'autorité traditionnelle de Rome, mais ne l'était nullement à servir de base à une doctrine une et identique. Aussi dès que Luther voulut reconstruire ce qu'il avait détruit, dès qu'il voulut devenir dogmatique et exclusif, dès qu'il voulut substituer son infaillibilité à celle du pape et des conciles, il trouva à son tour des adversaires non-seulement parmi ses partisans, mais parmi ses amis. Le premier qui osa contredire ses opinions fut Carlstad, qui ne voyait qu'une figure là où le docteur de Wittenberg voyait Jésus-Christ, dans, avec et sous le pain et le vin bénits. Voy. EUCHARISTIE et PRÉSENCE RÉelle.

Zwingle, Calvin, OEcolampade et les autres réformateurs de la Suisse adoptèrent aussi le dogme de la présence figurée; mais ils se rapprochèrent de Luther relativement à celui de la prédestination (voy.); ils allèrent, même plus loin que lui et surtout que ses disciples, qui, dès que la fureur du premier zèle se fut un peu calmée, revinrent à l'opinion plus libérale d'une prédestination conditionnelle, tandis que Calvin admettait une prédestination indépendante et absolue.

Telles furent, sans parler de quelques légères différences dans les cérémonies religieuses, les causes de ces longues querelles qui divisèrent les deux églises réformées pendant trois siècles.

Les princes protestants s'aperçurent bientôt des funestes effets de ces discussions. Dès 1529, par les soins du landgrave Philippe de Hesse, une conférence eut lieu à Marbourg, entre Luther et Mélanchthon d'un côté, Zwingle et OEcolampade de l'autre; mais elle ne servit qu'à aigrir les esprits. Quelques années après, Bucer voulut tenter aussi un rapprochement: il fut plus heureux en ce sens qu'il amena Mélanchthon et les synergistes à adopter presque la présence figurée dans la cène et à rédiger, de concert avec lui, une formule liturgique pour la célébration de ce sacrement, formule qui devait servir aux deux commu

Encyclop. d. G. d. M. Tome X.

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nions. Luther y ayant donné son approbation, la paix fut rétablie; mais elle ne dura que jusqu'en 1550, où Westphal, pasteur à Hambourg, renouvela la controverse et recommença les hostilités.

Cependant le calvinisme (voy.) faisait de jour en jour des progrès, non-seulement en Suisse, où toutes les églises adoptèrent, en 1551, les opinions du réformateur de Genève, mais encore en Allemagne, où le Palatinat, Anhalt, Hesse-Cassel, etc., abandonnèrent la doctrine luthérienne pour celle de l'église dite réformée. Ces défections exaspérèrent les protestants de la confession d'Augsbourg et rendirent leur haine contre les calvinistes plus violente. Aussi fut-ce en vain qu'on voulut essayer d'opérer un rapprochement à Leipzig et à Cassel. Jean Duræus (John Dury), qui consacra cinquante années de sa vie à parcourir les pays protestants pour amener une réconciliation entre les partis, ne réussit pas mieux que n'avait réussi avant lui Pareus. Les protestants polonais seuls donnèrent un bel exemple de tolérance. Par le consensus Sendomiriensis, les luthériens, les réformés et les frères Moraves s'unirent en une seule église; mais il faut avouer que la concorde ne fut pas de longue durée.

La séparation fut complète entre les deux communions à la fin du xviR siècle.

Le xvII vit se renouveler les tentatives de rapprochement, et cette fois avec plus de succès. Jusqu'alors on avait voulu obtenir l'impossible, on avait voulu faire accorder deux choses aussi incompatibles que l'augustinisme et le pélagianisme: maintenant on prit une autre route qui, bien que plus longue au premier coup d'œil, devait conduire plus sûrement au but. Calixtus (voy.), professeur de théologie à Helmstedt et chef de la nouvelle secte qu'on nomma celle des syncrétistes, se fit l'apôtre de la tolérance. Spener (voy.), son disciple, ouvrit une voie plus large encore à une réunion future, en détournant les esprits des dogmes sur la morale, et en n'enseignant que la nécessité de faire le bien. Leurs efforts ne servirent d'abord, il est vrai, qu'à susciter de nouvelles querelles et à faire naître de nouveaux

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schismes; mais leurs opinions pénétrè- | ric-Guillaume se déclara prêt à abandonrent peu à peu dans les masses, et l'on ner le dogme de la prédestination absone tarda pas en apercevoir les heureux lue si, de leur côté, les luthériens voueffets dans la tolérance des luthériens laient cesser d'employer le lectionnaire, pour les calvinistes. Cette tolérance, l'aube, la chasuble et les cierges dans la réclamée par le synode de Charenton, célébration de la Cène *. La plupart des était justifiée d'ailleurs par la nouvelle communautés protestantes y consentirent. doctrine d'une grande partie de l'Église Mais à la mort de ce prince, Frédéric II réformée sur la prédestination. Armi- ayant rapporté l'ordonnance de 1736, nius (voy.), qui avait enseigné l'universa- | les luthériens reprirent la chasuble et les lisme protestant et avait combattu de cierges, et les réformés revinrent à leurs toutes ses forces le particularisme des anciennes opinions sur la prédestination. calvinistes rigides, avait trouvé de nom- Il était réservé aux progrès des scienbreux partisans non-seulement en Hol- ces et surtout de la philosophie d'opérer lande, mais en Angleterre, en France et une union si désirée et qui paraissait si en Allemagne. difficile. Leibnitz s'était opposé à tout L'opinion publique, quoique moins rapprochement entre l'église luthérienne mal disposée envers les réformés *, n'é- et l'église calviniste; mais Wolff y contait pas encore mûre cependant pour une tribua puissamment en réveillant l'esprit réunion complète: aussi Frédéric II de systématique, en donnant plus d'autorité Prusse échoua-t-il dans ses projets. En à la raison en matière de dogmes, et Kant vain assembla-t-il des espèces de syno- appuya de tout le poids de son grand des à Berlin; en vain fit-il construire nom les idées de Calixtus et de Spener: à Berlin et à Charlottenbourg des égli- Les perfectionnements successifs apportés ses où les deux confessions devaient cé-à l'exégèse, l'étude des langues orientales, lébrer leur culte en commun; en vain ordonna-t-il d'admettre indistinctement dans les maisons d'orphelins de Berlin et de Koenigsberg les enfants des luthériens et ceux des calvinistes; en vain essaya-t-il enfin d'introduire la liturgie anglicane dans ses états: toutes ses tentatives ne firent qu'aigrir les esprits. Dans d'autres pays les résultats furent les mêmes. Pfaff, théologien de Tubingue, fit pré-vres saints, l'étude des littératures fransenter aux députés protestants, à la diète de Ratisbonne, un projet d'union qui fut adopté, mais que combattirent, avec tant d'emportement et de succès les consistoires de Dresde et de Gotha que tout en resta là, excepté en Prusse, où Frédéric-Guillaume Ier voulut le mettre à exécution.

Les souverains de la Prusse étaient réformés depuis l'année 1614, où l'électeur de Brandebourg, Jean Sigismond, avait renoncé à la doctrine de Luther pour embrasser celle de Calvin. Frédé

la comparaison de l'hébreu avec l'arabe et le syriaque, l'explication de la Bible par l'histoire, la géographie, les descriptions de voyages en Orient, l'interprétation historique opposée à l'interprétation dogmatique, le système d'accommodation (voy.), les travaux des savants sur l'histoire des dogmes, les résultats d'une critique plus profonde appliquée aux li

çaise et anglaise, la lecture des ouvrages des sociniens et des arméniens, la liberté de la presse, la liberté d'enseignement accordée pour la première fois en Prusse; toutes ces causes agirent avec tant d'efficacité et d'énergie qu'à la fin du XVIIIe siècle il n'existait plus de partis, pour ainsi dire, et que les rangs des défenseurs du lutheranisme rigide s'éclaircissaient tous les jours. L'indifférence pour le dogme avait remplacé presque généralement un zèle mal entendu. Les obstacles à la réunion des deux églises s'aplanissaient de toutes parts. Aussi

l'une suivre le culte de l'autre quand ils

(*) Le lecteur se rappelle que le mot réfor-vit-on souvent dès lors les adhérents de més ne désigne pas, comme le mot protestants, les partisans de la réforme en général, mais que c'est un appellatif réservé aux membres de la confession helvétique, aux disciples de Zwingle et de Calvin.

S.

(*) L'usage de plusieurs de ces objets s'est maintenu jusqu'à ce jour en Prusse et dans d'autres églises protestantes des pays du Nord. S,

signer l'église protestante et l'église réformée unies, et un ordre du roi avait enjoint, le 27 septembre, aux ecclésiastiques de procéder à la réunion. Elle s'ef

n'avaient pas de temple particulier, ainsi que cela se voit aussi parmi les protestants de France, où il n'est pas rare de trouver un pasteur de la confession d'Augsbourg dans la chaire d'une église réfor-fectua avec solennité le 30 et le 31 octomée, et vice versa.

Ce ne fut cependant qu'au jubilé de la réformation, en 1817, que s'opéra solennellement l'union des deux confessions. Le duché de Nassau donna le signal. Les réformés et les luthériens se réunirent en un synode et décidèrent de ne plus faire qu'une seule église sous le nom d'Église evangélique, décision qui fut sanctionnée par le duc le 11 août et mise à exécution le 31 octobre. Le synode se garda bien de soumettre à aucune controverse les formules dogmatiques: il se borna à choisir pour l'administration liturgique de la sainte Cène des textes bibliques susceptibles d'être interprétés par chaque église dans son sens, en défendant aux pasteurs de les commenter ou de les modifier. Cette conduite pleine de sagesse et de prudence fut imitée par la plupart des autres synodes. Celui de Kaiserslautern, en 1818, qui proclama l'union dans la Bavière rhénane, admit l'Écriture sainte seule comme fondement de la foi, rejetant les livres symboliques (voy.) et supprimant dans son catéchisme le dogme du péché originel. Le synode qui s'assembla dans le grand-duché de Bade en 1834 composa également une liturgie, un catéchisme, un livre de cantiques, et révisa jusqu'aux histoires de la Bible qu'on met entre les mains des enfants dans les écoles. Quelques autres, cependant, celui de Lichtenberg par exemple, se contentèrent de décréter la réunion des deux églises, en laissant à chacune ses livres symboliques, sans s'apercevoir que c'était décréter l'impossible, puisque c'est précisément dans ces livres symboliques que sont exprimées avec le plus de force les différences entre les deux communions.

Le gouvernement prussien, qui avait suivi les mêmes errements, ne tarda pas à sentir la faute qu'il avait commise. Une ordonnance ministérielle en date du 30 juin 1817 avait prescrit de n'employer dans les rapports officiels que la dénomination d'Église évangélique pour dé

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bre, à Berlin et à Potsdam, par la célébration de la Cène à laquelle participèrent les fidèles des deux communions. Peu de communautés cependant voulurent se soumettre au décret royal, et l'union rencontrá surtout des adversaires dans la Silésie et la Prusse proprement dite, où les réformés sont peu nombreux. Le gouvernement voulut faire alors ce qu'il aurait dû faire dès le principe: il ordonna d'adopter dans toute la monarchie la liturgie de Berlin; mais ses ordres ayant rencontré une vive opposition, il assembla une commission ecclésiastique chargée d'en composer une nouvelle. Cette liturgie (Agende) parut le 19 août 1829 ce titre Liturgie pour l'Église évangélique de la monarchie prussienne. Malgré les légères modifications qu'on lui avait fait subir, l'adoption n'en rencontra pas moins une résistance plus opiniâtre encore. Scheibel, pasteur à Breslau, se mit à la tête des opposants: il fallut le destituer en 1832. Cette mesure irrita tellement ses partisans que l'intervention de la force armée devint nécessaire. Halle et Erfurt, en 1836, se déclarèrent également contre la nouvelle liturgie et refusèrent obstinément de l'admettre dans leurs églises.

Sous

Les luthériens rigides sont vigoureusement soutenus dans la plupart des localités par le bas clergé qui accuse le gouvernement de porter atteinte à l'égalité par l'établissement de ses synodes de cercle et de province.

Ces synodes, composés presque partout d'un nombre égal de laïcs et d'ecclésiastiques, sont chargés des affaires de l'Église sous la présidence, les premiers d'un surintendant ecclésiastique, les seconds d'un surintendant général ou doyen (Probst). Ils surveillent les pasteurs, administrent les revenus des églises, font observer les règlements, veillent à la pureté de la doctrine et prennent des décisions qui ne sont toutefois valables qu'après la sanction du gouvernement. Cette organisation de l'Église est

assurément préférable à l'anarchie qui régnait auparavant; mais les luthériens zélés ne veulent pas la reconnaître. Ils sont luthériens, disent-ils : les surinten- | dants ne sont pas leurs véritables pasteurs spirituels; ils ne regarderont comme tels que ceux qui appartiendront à l'église luthérienne et non à l'église évangélique unie; enfin ils demandent de former une Église à part, cette Église luthérienne dont l'existence est garantie par l'acte fédéral d'Allemagne.

Cette opposition ne cessera pas vraisemblablement par suite de mesures gouvernementales. L'histoire nous apprend où conduisent les atteintes portées à la liberté religieuse. Une impartialité sévère de la part du gouvernement, l'influence des pasteurs éclairés, la diffusion des lumières, le temps enfin, feront plus pour l'union des deux églises que toutes les ordonnances possibles.

Francfort-sur-le-Mein (1817), Weimar (1818), Hanau (1818), la Bavière rhénane (1818), la principauté d'AnhaltBernbourg (1819), celle de Waldeck et de Pyrmont (1821), le grand-duché de Bade (1821), la Hesse rhénane (1822) et le grand-duché de Hesse-Darmstadt (1822), ainsi que Hildburghausen et quelques communautés du Würtemberg (1824), ont aussi proclamé la réunion des deux communions. Quant aux autres contrées de l'Europe, elle ne s'est encore opérée nulle part, pas même en France, malgré l'initiative qu'ont prise à cet égard, en 1817, les pasteurs des deux communions à Paris, et bien que tout paraisse mûr pour consommer un tel acte; mais cependant il est plus que probable que dans peu d'années les réformés et les luthériens ne formeront plus qu'une seule et même église, non-seulement en Europe, mais dans le monde entier. C. L. m. ÉVANGÉLISTES, voy. ÉVANGILE. ÉVANGILE Le mot grec Evayyov, composé de ɛ, bon, et àyyékia, message, nouvelle (de yychos, messager, ange), désigne, dans son acception la plus étendue, la bonne nouvelle de la naissance, de la vie, de la doctrine, de la mort et de la résurrection de JésusChrist. Dans un sens plus restreint, on désigne sous ce mot la doctrine chrétienne, |

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par exemple lorsqu'il est question de la prédication de l'Évangile; quelquefois enfin il indique seulement l'un des quatre écrits historiques qui se trouvent à la tête des livres du Nouveau-Testament (voy.saint MATTHIEU, MARC, Luc, JEAN), ou bien l'un des écrits connus sous le nom d'évangiles apocryphes (voy. ApoCRYPHES). C'est à ce sens, en quelque sorte littéraire, du mot évangile, que nous nous attacherons ici, renvoyant pour les deux autres aux articles CHRISTIANISME, JÉSUS-CHRIST, etc.

A la tête des livres du Nouveau-Testament se trouvent placés les évangiles, quatre livres dont l'importance ne saurait être contestée par aucun de ceux qui sont attachés de cœur à la religion chrétienne, ni par ceux même qui ne l'envisagent que sous un point de vue purement historique ou philosophique. Les évangiles servent de base à tous les autres livres de ce recueil. Ils font connaitre les doctrines des premiers chrétiens, renferment en germe toutes les grandes vérités religieuses qu'on a développées plus tard, et nous expliquent même jusqu'à un certain point comment telles ou telles erreurs ont pu s'introduire dans l'Église. Chacun des quatre auteurs de ces livres ayant eu son caractère propre et un point de vue particulier, qui se montre dans le choix et l'arrangement des faits racontés et des discours reproduits, il a dû en résulter dans chacun des évangiles une manière différente de nous présenter la personne du Sauveur du monde. Et néanmoins ils sont d'accord sur tous les points essentiels : ils nous montrent tous Jésus-Christ sublime dans sa doctrine comme dans ses œuvres; ils nous le présentent comme Fils de Dieu, dans le sens le plus relevé, et confirmé comme tel d'abord par un événement extraordinaire qui accompagna son baptême, puis plus tard par ses miracles et par sa résurrection, et encore plus particulièrement par le caractère de sa doctrine, où il nous apparaît comme le régénérateur du genre humain, le consolateur des affligés, l'ami du pécheur repentant. Dans chacun de ces quatre livres enfin nous voyons le Seigneur appeler à lui tous ceux qui sentent leur

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