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ceptes, il se mit à composer et à réciter des fables, soit à l'imitation de celles qu'il avait pu apprendre dans les écoles d'Athènes (comme le rossignol et l'épervier d'Hésiode, le renard et l'aigle d'Archiloque), soit qu'il fût inspiré par les souvenirs de sa première enfance, qui s'écoula dans l'Orient, véritable patrie des fictions et des fables. Tels étaient au reste le charme et la puissance de ses ingénieux apologues qu'il parvenait à faire entendre aux oreilles des peuples et des rois les plus hardies vérités; car on comprenait facilement le sens moral caché sous leur symbole. D'Athènes, il fut conduit dans l'ile de Samos, où, acheté par le philosophe Xanthus, le pauvre esclave eut bien des vicissitudes et des aventures, s'il en faut croire son crédule biographe, et, disons-le aussi, le bon La Fontaine, qui admettent sans critique les légendes les plus bizarres et une foule d'anecdotes et de réparties, la plupart puériles, quelques-unes pleines d'intérêt et de sens. Du service de Xanthus Ésope passa à celui d'Iadmon, riche Samien, qui, touché de son dévouement et de son affection, honteux peut-être aussi de tenir en esclavage un homme digne de commander plutôt que de servir, lui donna la liberté. Ésope, si généreusement affranchi, continua de séjourner à Samos, jusqu'au moment où Crésus vint sommer les habitants de cette ile de se soumettre à son autorité et de lui payer tribut: il se rendit alors auprès du roi de Lydie, et le succès de ses négociations fut tel que ce roi laissa les Samiens en repos. Plus poli et plus souple que la plupart des autres philosophes, plus affectionné àl'état monarchique, il sut en effet mieux qu'aucun des sages de cette époque gaguer les grâces et la confiance de Crésus. Voyageant en Grèce, probablement pour les affaires de ce roi, il passa par Athènes à l'époque où régnait Pisistrate, qui avait usurpé la puissance souveraine et aboli l'état populaire. Voyant que les Athéniens aspiraient à recouvrer leur liberté et à se défaire de Pisistrate, prince d'un caractère doux et modéré, et, suivant Solon lui-même, le meilleur des tyrans, il leur raconta, s'il en faut croire

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Phèdre (liv. 1, fab. 2), la fable des grenouilles qui demandent un roi à Jupiter. Le récit que fait Plutarque du banquet auquel il assista avec les sept sages de la Grèce chez Périandre, tyran de Corinthe, a bien peu d'authenticité; et quant à tout ce qu'on a dit des voyages d'Esope à la cour du roi de Babylone et chez Nectanébo, roi d'Égypte, ce sont autant d'inventions apocryphes. Il n'y a quelque certitude historique que dans les circon→ stances de sa mort, racontées notamment par Plutarque d'une manière dramatique et bien touchante (De será Numinis vindicta). Crésus avait envoyé Ésope à Delphes pour y porter de magnifiques offrandes; il devait à cette occasion distribuer aux habitants quatre mines par tête. Mais en voyant de près ce peuple de prêtres, indigné sans doute de leurs fraudes et de leur cupidité, il se contenta d'offrir au dieu les sacrifices promis, et renvoya à Crésus l'argent destiné aux Delphiens, leur appliquant en outre la fable des bâtons flottants qui de loin sont quelque chose et qui de près ne sont rien. Les prêtres résolurent de se venger, et ils sevengèrent indignement en cachant dans les bagages d'Ésope une coupe d'or consacrée, qu'on y retrouva. Condamné comme voleur, comme sacrilége, Ésope fut précipité du haut de la roche Hyampée. La justice divine s'étant manifestée par des fléaux terribles, les Delphiens recon. nurent leur crime et résolurent de l'expier. Ils firent à cet effet proclamer dans les jeux et les assemblées de la Grèce qu'ils étaient prêts à donner à tout parent ou ami d'Ésope telle satisfaction qu'oni réclamerait. Un petit-fils d'Iadmon ayant reçu la satisfaction qu'il exigea, les fléaux cessèrent. D'après une tradition qui mérite d'être recueillie, parce qu'elle prouve la haute estime des Grecs, qui le regardaient comme un de leurs génies tutélaires, Ésope aurait, ainsi que Tyndare, Hercule, Glaucus, combattu du côté des Grecs, contre les Perses, à la journée des Thermopyles. Partout sa mémoire fut honorée comme celle d'un bienfaiteur des hommes. Dans les écoles, on apprenait ses fables par cœur, et Platon semble le désigner comme le meilleur instituteur de l'enfance, lui qui

nes,

bannit Homère de sa république. Athèsous Alexandre, lui fit élever une statue. Socrate versifia quelques-unes de ses fables; et pour que rien ne manquât à sa gloire, il servit de modèle à Phèdre, et La Fontaine l'imita d'une manière inimitable.

Très probablement Ésope n'a jamais écrit ses fables. S'il les eût écrites, c'est en vers qu'elles l'eussent été, vu l'époque; et, une fois en vers, elles se seraient conservées dans la forme rhythmique qu'il leur eût donnée. Cette absence de rédaction première et fixe explique les différentes modifications qu'elles ont successivement reçues. Ce n'est que 230 ans environ après la mort d'Ésope que les fables dites ésopiques furent recueillies par Démétrius de Phalère. Depuis, et surtout dans la période byzantine, les collections s'en sont multipliées; aujourd'hui, dans les bibliothèques de l'Europe, il en existe encore plusieurs plus ou moins complètes. Les éditions faites d'après trois de ces recueils, par Buonaccorso, Milan, vers 1470; par Robert Estienne, Paris, 1546; par Nevelet, Francfort, 1610, furent la source de toutes les éditions qui ont paru jusqu'à l'époque où M. Furia publia la sienne d'après les manuscrits de Florence et du Vatican, 1809, 2 vol. in-8°. L'année suivante, Coray fit imprimer à Paris le deuxième volume des Parerga de sa Bibliothèque hellénique, contenant les mêmes fables, revues avec cette rare intelligence de critique qui donne à toutes ses éditions une incontestable supériorité. Enfin, en 1812, le manuscrit d'Augsbourg, d'un texte plus ancien et plus pur que les autres recueils, fut publié par J.-G. Schneider, à Breslau. L'édition de Tauchnitz de 1826 aurait pu aisément réunir les fables des différentes éditions de Buonaccorso R. Estienne, Nevelet, Furia et Schneider; mais elle n'est que la répétition de l'édition de 1809. Un Corpus fabularum Esopicarum reste donc encore à faire.

L'histoire mentionne quelques autres personnages du nom d'Esope. ÉSOPE, acteur romain, fut le rival de Roscius (voy. ce nom). Ami de Cicéron, il lui donna des leçons de débit oratoire, et contribua puissamment à son rappel. On

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dit que, jouant un jour le rôle d'Atrée, il tua dans ses transports l'un des spectateurs. La fortune immense qu'il laissa, évaluée à près de 2 millions de notre monnaie, ne pouvait tomber en de plus indignes mains. Son fils, en effet, ne s'est rendu fameux que par ses prodigalités et ses folles dépenses: c'est lui qui, renchérissant sur l'action de Cléopâtre, fit servir et boire dans un festin une perle de grand prix à chacun de ses convives.

Un autre ÉSOPE, de la suite de Mithridate, roi de Pont, écrivit une dissertation sur Hélène, que nous n'avons plus, et un panégyrique de son royal maître, perte bien autrement regrettable. F. D. ÉSOPHAGE, voy. OESOPHAGE.

ÉSOTÉRIQUE et EXOTÉRIQUE. Ésotérique, du grec σ, en dedans, est opposé, dans l'histoire de la philosophie ancienne, à exotérique, du mot ew, au dehors. Ces deux termes servent à désigner deux sortes de doctrines et deux manières d'enseigner différentes, particulières à certains philosophes grecs. Les doctrines ésotériques étaient réservées aux disciples proprement dits, qui les recevaient sous des formes systématiques et incompréhensibles hors de l'école; elles exprimaient les opinions les plus avancées du philosophe, sa philosophie. Mais outre des disciples initiés à tous les secrets de sa pensée, un philosophe avait quelquefois de simples auditeurs auxquels il donnait un enseignement spécial, roulant sur des sujets communs, ordinairement de morale ou de politique, et présenté sous une forme plus populaire: on nommait exotériques les idées qu'il leur communiquait et la méthode dont il se servait pour les leur exposer. C'était apparemment une imitation de ce qui se pratiquait, dès la plus haute antiquité, dans les mystères. Les philosophes, en conservant cet usage, avaient un double but : ils voulaient proportionner leurs leçons à la capacité de ceux qui venaient les entendre, et ne point se constituer en guerre ouverte avec la religion populaire, dont ils contredisaient souvent les dog mes absurdes. Parmi les philosophes qui ont eu ainsi deux sortes de doctrines et de méthodes d'enseignement, on cite Pythagore, qui

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de philosopher en ontologie, et la nécessité de procéder tout différemment, c'est-à-dire de rechercher d'abord la nature et la valeur des conceptions ontologiques dans l'histoire de leur formation, pour s'élever ensuite à leur sens ontologique. Voy. CLARKE.

Mais avant de rechercher l'origine de la conception d'espace, la seule dont nous ayons à nous occuper ici, il est nécessaire de bien poser la question, c'està-dire de nous faire une juste idée de la manière dont nous concevons maintenant l'objet de notre recherche.

Or l'espace est spontanément conçu, par toute intelligence humaine développée, comme ce qui contient tous les corps. Mais ce n'est point là une définition; ce n'est qu'une indication relative. Les déterminations apparentes de l'es

peut-être en cela suivait l'exemple des
prêtres de l'Égypte, où il avait étudié
pendant 22 ans; puis Parménide, Prota-
goras, Platon et Aristote. Mais des histo-
riens et des commentateurs des âges sui-
vants ont prétendu retrouver la même
distinction entre les ouvrages de ccs
philosophes. On a été jusqu'à assigner
pour caractère extérieur, d'une part,
aux ouvrages exotériques, la forme du
dialogue, de l'autre aux ésotériques,
celle du discours suivi; et comme nous
n'avons de Platon que des dialogues, et
d'Aristote que des discours suivis, on en
a conclu qu'il ne nous restait du premier
que ses doctrines exotériques, et du se-
cond que
ses doctrines ésotériques.
M. Stahr, dans ses Aristotelia (Halle,
1830-1832), a victorieusement réfuté
cette erreur, on peut dire universelle, et
confirmée encore à la fin du siècle der-pace sont : l'immensité, la pénétrabili-
nier par les laborieuses recherches de
Buble. Il a prouvé que le mot exotérique,
le seul des deux qui se trouve dans
Aristote, s'y dit des discours (TepIxOi
hoyoe) qui traitent de choses étrangères
au sujet dont on parle en un moment
donné. Ainsi, dans sa Morale, Aristote
renvoie à ses discours exotériques, et,
par exemple, à son Traité sur l'âme, qui
est appelé alors exotérique, parce qu'il
n'a pas pour objet spécial et direct la
morale. Les commentateurs et les philo-
logues qui ont essayé de partager les
écrits d'Aristote en ésotériques et en
exotériques sont arrivés tout naturelle-
ment aux résultats les plus contradictoi-

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té, la divisibilité, et par conséquent la commensurabilité, l'indestructibilité par la pensée même, etc.

Voyons maintenant comment cette conception et toutes celles qui la déterminent se forment dans l'esprit humain, et quelle en est la légitimité, c'est-à-dire la valeur ontologique ou objective.

On peut regarder comme autant de faits: 1° que nous concevons tous les corps comme contenus dans l'espace; 2° que nous ne percevons rien d'extérieur ni d'étendu qui s'appelle espace ; 3° que l'espace n'a par conséquent point toutes les qualités de l'étendue concrète ou matérielle, quand même il en aurait quelques-unes; 4o que, si nous admettions que l'espace est quelque chose de réel analogue à la matière, nous serions forcés par la nature même de notre intelligence de concevoir un autre espace qui comprit le premier, et ainsi de suite à l'in

ESPACE (métaphysique). L'espace et le temps (voy. ce mot) sont deux idées dont l'appréciation a fort embarrassé les métaphysiciens depuis Platon jusqu'à nos jours. Mais depuis Kant, il n'est plus permis de croire, soit à la réalité sub-fini; en sorte que l'espace reculerait sans stantielle et objective de l'espace, soit à sa réalité accidentelle comme attribut divin, ainsi que le pensaient Clarke et Newton, sans du reste s'embarrasser l'un et l'autre de ce qu'ils feraient du temps. L'histoire des débats qui se sont élevés sur ces deux conceptions, et particulièrement la fameuse controverse entre Clarke ou plutôt Newton et Leibnitz, démontre clairement le vice de l'ancienne méthode

cesse devant la pensée qui ne pourrait jamais l'atteindre ni s'en faire une idée, ce qui réduirait alors l'idée d'espace à une illusion et même à une contradiction de la raison. Et cependant cette conception est universelle; elle se rencontre jusque dans les esprits les plus bornés. Mais c'est un fait encore que nous ne concevons l'espace qu'à l'occasion de la conception d'étendue concrète ou maté

Quelle est maintenant la valeur ontologique de cette conception? La même que celle de toute autre conception, savoir de ne correspondre à rien qui en soit l'objet réel, immédiat, mais de s'ap

de réel, savoir, dans le cas qui nous occupe, à la matière tant réelle que possible. C'est une des mille manières d'être constitutives, originelles, fatales de l'esprit humain placé dans des circonstances déterminées; c'est, comme le dit Kant, une forme nécessaire de notre intelligence, en tant que nous pouvons affirmer et connaître l'extériorité; c'est une des lois que notre nature rationnelle impose au monde matériel, lequel ne peut être connu de nous qu'en s'accommodant à notre capacité intellectuelle. L'espace n'est donc, à la rigueur, ni matériel, ni spirituel, ni étendu, ni non-étendu, ni pénétrable, ni impénétrable, ni fini, ni infini, ni divisible, ni indivisible, ni commensurable, ni incommensurable, ni destructible, ni indestructible, ni créé, ni incréé.

rielle, quoiqu'on puisse plus tard l'isoler | cule, s'éclaircit; l'horizon visuel s'étend, par l'abstraction et le concevoir indé- et l'infini apparaît à l'esprit de l'homme. pendamment de la matière et des corps. Ce sont aussi des faits: 1° qu'il n'y a rien de commun essentiellement entre la conception de matière et la conception d'espace, c'est-à-dire que la seconde n'est pas donnée par l'analyse de la pre-pliquer nécessairement à quelque chose mière, que par conséquent le rapport nécessaire de la conception de corps à celle d'espace est un jugement synthétique primitif ou à priori; 2° que la conception d'espace, indéfinie d'abord, mais ayant plus tard un caractère défini, savoir de correspondre en apparence à un objet infini, n'est point formée par voie d'addition ou en ajoutant successivement une portion d'espace à une autre; 3o qu'au contraire le tout, ou l'indéfini du moins, précède la partie, puisque la partie n'est conçue qu'en la prenant abstractivement dans le tout; 4o que cette conception, d'ailleurs unique de son espèce, ne se forme done point par des comparaisons ou des abstractions successives, puisque toutes les parties arbitrairement prises dans l'espace sont identiques les unes aux autres, et qu'ainsi mille parties ne donneraient pas autre chose essentiellement qu'une seule, bien qu'elles puissent, en apparence, augmenter l'extension de l'idée; 5o mais qu'en réalité cette extension n'est pas augmentée, puisque les bornes qu'on donne à l'es-un, c'est dire qu'il n'y a pas de vide qui pace sont factices, arbitraires, non naturelles, et qu'il n'y a pas deux espaces; 6o qu'en conséquence l'acte de l'esprit qui consiste à étendre le champ de la conception d'espace n'est point sensible pour celui qui n'a jamais songé à le limiter; 7° que cette limitation réfléchie ne peut avoir lieu sans qu'on ait conscience de l'arbitraire qui préside à cette abstraction; 8o et qu'enfin cette conception est donc essentiellement et primitivement universelle, infinie, quoique dans le principe on ne se rende pas bien compte de ces caractères, ou plutôt parce qu'ils sont si obscurément conçus qu'ils forment comme une espèce d'horizon ténébreux qui limite en tous sens, mais non pas nécessairement, la vue de l'esprit dans cette conception. Mais quand le soleil de la réflexion se lève, le nuage re

Dire que l'espace est infini, c'est dire qu'il peut y avoir des corps partout; dire qu'il est éternel, c'est dire qu'il n'y a pas d'instants dans la durée où les corps n'aient pas été possibles; dire qu'il est

ne puisse être plein, ce qui donnerait l'étendue parfaite, et par conséquent l'unité de la chose étendue; dire que l'espace est nécessaire, c'est dire qu'on ne peut pas ne pas concevoir la possibilité des corps; dire que l'espace existe, c'est dire que les corps sont possibles objectivement, mais d'une possibilité primitive sui generis, qui ne peut être assimilée à rien autre, et qui dépend de notre manière d'être intellectuelle. Jb T.

ESPACE (math.). En mathématiques, on ne définit pas l'espace, et il est impossible de concevoir un corps sans concevoir l'espace. L'étendue d'un corps |(voy.) et l'espace occupé par un corps désignent la même idée; mais ordinairement le mot espace exclut toutes limites et l'étendue suppose des bornes. En admettant un espace indéfini, il n'y

Il existe un assez grand nombre de ces fortes épées dans les collections d'armes, La poignée est d'ordinaire d'un dessin très simple et garnie de velours; la garde est en forme de croix, comme celle des épées ordinaires des xiv et xv® siècles, et la lame plate, à deux tranchants, souvent dentelée ou flamboyante. C. N. A.

On serait tenté de croire, lorsqu'on retrouve ces armes dans nos musées, qu'elles ont dû appartenir à une race de géants; on ne peut se figurer que des hommes taillés comme nous aient pu manier ces lourdes épées. Cependant l'espadon était fort en usage comme arme d'estoc et de taille; on saisissait la poignée à deux mains et on faisait le moulinet autour de soi pour parer les coups ou pour en porter; c'est ce qu'on appelait jouer de l'espadon. Parfois on appuyait le pivot qui terminait le pommeau dans les viroles de la cuirasse et l'on saisissait la lame entre la poignée et les deux dents ou crocs qu'on remarquait à peu de distance de la poignée, et qui tenaient alors lieu de garde.

a pas de mesure possible; mais quand on se figure un espace défini ou limité, il existe au contraire des moyens d'évaluation qui permettent à l'esprit de se faire des idées exactes sur ce genre de grandeur. Tout corps occupe un certain espace, tout corps a trois dimensions: longueur, largeur, épaisseur, Son enveloppe ou sa surface n'a que deux dimensions, longueur et largeur; enfin une surface est terminée par une ligne ou longueur, à moins qu'elle ne soit une surface enveloppe. Pour étudier un espace il faut donc savoir évaluer une surface et ce qui est compris dans cette surface, Dans certains cas, cette étude est facile, comme dans le cas du cube, de la sphère, du cylindre, du cône, et en général des formes géométriques; dans tout autre cas il n'y a que des moyens d'approximation qui consistent: 1° pour une surface plane, à chercher combien un carré connu et pris pour unité de mesure peut être contenu dans cette surface; 2° pour un volume, à chercher combien de fois est renfermé un cube pris pour unité de mesure. On démontre en géométrie que plus l'unité de surface ou de volume est petite comparativement à la surface ou à l'espace que l'on veut mesurer, plus on doit approcher d'une évaluation numérique exacte. Dans le calcul infinitésimal, l'on fait décroître indéfiniment ces unités de mesure, et l'on arrive à une valeur rigoureuse, quand on suppose le cube ou le carré servant de mesure pour les in, finiment petits. A- É.

ESPADON (antiq. mil.). Dérivé de l'italien spadone, et primitivement de spatha, épée, ce mot désigne, dans notre langue, la vieille épée à deux mains, dont la hauteur était d'environ six pieds, et qui était surtout en usage aux xv et IVIe siècles, dans le nord de l'Europe, particulièrement chez les Allemands et les Suisses. Ces derniers s'en servirent avec un grand avantage dans leurs combats contre Charles-le-Téméraire. Cette arme, terrible dans leurs mains, a été peu usitée en France: son emploi exigeait une taille et une force de corps peu communes, et surtout une adresse qui ne pouvait s'acquérir que par un long usage. Voy. ÉPÉE.

On ne se servait de cette arme qu'à pied; les fantassins la portaient en bandoulière derrière le dos. La force et les dimensions de l'espadon étaient une conséquence de l'armure perfectionnée des chevaliers, qu'aucune autre espèce d'épée ou de sabre n'aurait pu entamer. Si l'espadon ne la perçait pas toujours, il était difficile de ne pas chanceler sous un coup bien appliqué, On donnait à ceux qui maniaient l'espadon avec une certaine habileté le nom d'espadasṣins ou de spadassins, qu'on ne tarda pas à prendre en mauvaise part. Le souvenir de cette arme, tant on aime le merveilleux, ne s'est pas encore perdu dans l'armée, et nos jeunes soldats n'aiment rien tant que de prendre des leçons d'espadon, qu'ils préfèrent aux leçons de fleuret,

Le demi-espadon était étroit, tranchant d'un côté seulement, et plus court que l'espadon; le grand sabre de nos cuirassiers en diffère très peu, C. A. H.

On a conservé, sans doute par analogie, dans quelques provinces de France, le nom d'espade ou espadon à un instrument en bois qui sert à briser l'enveloppe ligneuse du chanvre, après le

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