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contemporain, qui a conquis parmi les | prit moderne, le second répandait les trélyriques une place voisine, si même elle sors d'une imagination et d'une verve n'est pas égale, ne s'est jamais écarté inépuisables dans des drames dont le dans ses douces et pures poésies des lois❘ nombre prodigieux étonne la pensée. de la raison et du goût, et n'en a pas été | Caldéron venu un peu après Lope, avec pour cela moins poétique. Ce poète, qui une fécondité presque aussi étonnante, mourut, en 1591, général de l'ordre des avec des ressources non moins merveilaugustins à Salamanque, n'a écrit que leuses dans son imagination, mit plus sur des sujets pieux et mystiques auxd'art dans la conduite de ses drames, quels la douceur de son âme et l'enthou- répandit sur son style un coloris plus siasme de sa piété ont donné un grand éblouissant et plus magique, eut le boncharme. Deux célèbres Portugais, Saa heur inouï enfin, en succédant à celui de Miranda (mort en 1558) et Monte- que ses contemporains avaient surnommé mayor (mort en 1561), doivent être nom- le prodige de la nature, de se placer à més ici, puisque leurs ouvrages les plus un rang plus élevé encore. C'est dans importants, surtout ceux de Jorge de Caldéron que l'on peut voir l'art draMontemayor, ont été écrits en castillan. matique espagnol arrivé à sa forme la Tous deux se sont distingués dans la poé- plus complète; forme qui, malgré des désie pastorale. Saa de Miranda, chez lequel fauts que nous ne cherchons pas à nier, l'expression est toujours un peu négligée, est cependant si riche et si éclatante, si passe à juste titre d'ailleurs pour unique animée, qu'au premier coup d'œil elle dans son genre, quant à la naïveté et à semble jeter dans l'ombre toutes celles l'abandon. Montemayor est auteur du ro- qu'on veut lui comparer. L'auteur de man pastoral de Diane publié en 1562, Don Quichotte prétendit aussi à la gloire qui a eu un grand nombre d'éditions, et dramatique : les comédies qu'il a laissées dont il existe six traductions en français; sont médiocres; mais dans la pièce inticet ouvrage, mélange de prose et de vers, tulée Numance, et qui a pour sujet la n'est plus connu aujourd'hui que par prise de cette ville par les Romains, se la mention qu'en fait le curé dans l'in- révèlent parfois des traits d'une grande ventaire de la bibliothèque de Don Qui- force tragique. Avant lui, sous le règne chotte, quoiqu'il renferme des beautés de Philippe II, un dominicain nommé qui lui mériteraient de l'être pour lui- Bermudez s'était déja essayé dans ce même; ceux qui ont conservé dans leur genre du tragique sombre et terrible qui mémoire le détail exact de l'inventaire ne reçut jamais la sanction du goût natiode la bibliothèque peuvent se souvenir nal. Les deux pièces qu'il composa (il les aussi que ce roman a eu beaucoup de publia sous les noms d'Antonio de Selva) continuateurs, parmi lesquels Gil Polo sont toutes deux l'histoire d'Inez de Cas(mort en 1572) est le seul qui se laisse lire. tro; on y remarque un penchant prononcé Si les règnes de Charles - Quint et de pour les formes classiques et l'imitation Philippe II furent glorieux pour la litté- des anciens. L'aîné des frères d'Argensola rature espagnole, ceux de Philippe III (voy.), contemporain de Cervantes et de et de Philippe IV le devinrent davan- Lope de Véga, a écrit aussi des tragédies, tage encore. C'est alors qu'on vit paraître l'Isabelle et l'Alexandra; Cervantes leur ces hommes dont la renommée ne devait prodigue dans Don Quichotte de beaupas rester bornée aux limites du pays qui coup trop grandes louanges. Dans ces leur donnait le jour, mais était destinée pièces, le goût classique se fait voir surà s'étendre sur l'Europe entière, à être tout dans le style. Ces deux frères se sont confirmée par l'admiration de tous les également distingués par des poésies lysiecles et de tous les pays; c'est alors riques, des épîtres et des satires, où la que l'on vit briller les noms immortels manière d'Horace est saisie et imitée de Cervantes, de Lope de Véga, de Cal- avec un rare bonheur. Barthélemi, le déron. Tandis que le premier créait, second, a laissé de plus une histoire de sous la forme modeste du roman, l'un la conquête des îles Moluques et une condes plus grands chefs-d'œuvre de l'es-tinuation des annales d'Aragon par ZuEncyclop. d. G. d. M. Tome X.

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palme refusée à son altière voisine.

Tout à la fin du XVIe siècle se forma l'école des Gongoristes, que pour le faux goût, les expressions recherchées, l'affectation et la bizarrerie, on peut comparer à celle des Marinistes en Italie. Ce fut vers la même époque que le goût commença ainsi à se dépraver chez les deux peuples. On a remarqué que, comme Marini était Napolitain et élevé parmi des Espagnols, c'était à l'Espagne que l'on devait rapporter l'origine de cette nouvelle et pernicieuse manière qui se développa simultanément chez elle et en Italie, et dans laquelle, en effet, on retrouve beaucoup des caractères de ses anciens poètes, avec un surcroît d'exagération et d'amphigouri. Don Luis de Gongora (mort en 1627), chef de l'école qui porte son nom, mêla parfois beaucoup d'esprit aux extravagances qu'il débita dans ses poésies et au style tout particulier qu'il y voulut introduire; mais chez ceux qui le suivirent, l'extravagance paraît avoir totalement étouffé l'esprit.

rita (voy.), qui le placent honorablement |
parmi les meilleurs historiens, sans en
faire l'égal du célèbre Mariana (voy.),
qui, ayant commencé à écrire sous le
règne de Charles-Quint et n'étant mort
qu'en 1623 à l'âge de 90 ans, appartient
à la fois à deux siècles et à trois règnes.
Son Histoire générale d'Espagne est trop
universellement connue pour que nous
ayons bescin d'insister sur son mérite et
d'en relever les défauts. Nous devons
encore compter au nombre des historiens
estimables Antonio de Solis (voy.), auteur
de l'Histoire de la conquête du Mexique,
et qui, en même temps qu'il s'illustrait
dans ce genre grave, se montrait, dans les
comédies de cape et d'épée, l'un des
plus heureux émules de Caldéron. Les
succès de celui-ci et de son devancier
Lope de Véga avaient donné un tel élan
aux poètes que la liste complète de ceux
qui composèrent des drames serait beau-
coup trop longue pour trouver place ici:
nous nous contenterons de citer Augus-
tin Moreto, bon imitateur de Térence;
Juan de Hoz, qui a laissé une excellente
comédie intitulée l'Avarice punie; Tirso
de Molina, qui le premier a traité le su-
jet de don Juan; Francisco de Roxas, ce-
lui de tous qui a su imaginer les imbro-
glio les plus compliqués; enfin Guilhen
de Castro, qui traita le sujet du Cid,
immortalisé un peu plus tard par Cor-
neille.

Nous avons déjà parlé des nombreux imitateurs de Caldéron ct de Lope de Véga; Cervantes n'en eut pas moins : les noms de cette foule d'écrivains de romans et de nouvelles qui, dès qu'il eut publié son Don Quichotte, se mirent à travailler d'après lui, ne méritent guère de se graver dans notre mémoire. Nous nous reprocherions cependant de passer sous silence le nom de Matheo Alcman, auteur de Gusman d'Alfarache, traduit dans toutes les langues, comme Lazarille de Tormes et Don Quichotte.

Cette époque si riche des rois de la maison d'Autriche a encore donné Quevedo (mort en 1645) et Villegas (mort en 1669). Quevedo (voy.), aussi surnommé y Villegas, fut l'un des adversaires les plus ardents du gongorisme, et, venu un peu après Cervantes et les frères d'Argensola, il rendit un culte constant à l'élégance et au bon goût dont ils avaient donné l'exem

Cette même époque vit naître beaucoup de poèmes épiques, dont le plus connu au-delà des Pyrénées, quoique d'autres peut-être méritassent plus cet honneur, est l'Araucana (1569) de don Alonzo de Ercilla y Zuniga. Voltaire en a rapporté de beaux passages, ce qui n'empêche pas le poème d'être dans son ensemble ennuyeux et illisible. Le décousu dans le récit, l'absence d'intérêt soutenu, l'exagération trop fréquente des images et des pensées, détruisent dans ce poème tout l'effet que pourraient produire quelques beautés de détail. On en peut dire à peuple. Ses ouvrages sont nombreux et tous de chose près autant des autres : après les avoir lus, on reste convaincu que l'Espagne, malgré les efforts de plusieurs de ses poètes, ne possède point d'épopée. Le Portugal devait seul cueillir, par la main du Camoëns (voy.), cette

écrits en vers, sauf quelques-uns qui traitent de théologie. Il a excellé surtout dans le genre satirique, où il nous semble que personne dans sa patrie ne l'a surpassé, ni même égalé. Estevan Manuel de Villegas (voy.) est regardé

comme l'Anacréon de l'Espagne; il traduisit ce poète grec dès l'âge de 15 ans, et ensuite il l'imita dans des pièces si pleines de grâce et d'élégance, si doucement voluptueuses, qu'on dirait que tout le génie de son modèle a passé en lui.

Sous le règue de Philippe IV, la littérature espagnole commence à pâlir. Ce moment, il est vrai, est celui où Caldéron la fait briller, dans le drame, d'un immense éclat; mais après lui tout s'éclipse, et lorsque le triste et languissant Charles II monte sur le trône, il reste à peine un nom qui mérite d'être cité. Le gongorisme, ne trouvant plus d'adversaires parmi les esprits sages et élevés qui deviennent chaque jour plus rares, se répand dans tous les genres, infecte la prose autant que la poésie, détruit toute vérité dans les sentiments, toute justesse, toute précision, toute clarté dans les idées. Enfin, au commencement du XVIII siecle, un homme d'une instruction étendue et d'un esprit délicat, choqué des péchés continuels contre le bon goût et la raison qui déshonorent les lettres en Espagne, cherche à leur ouvrir d'autres voies. L'instinct de réaction contre ce qu'il entreprend de combattre le conduit à adopter les principes sévères de la littérature française. Dans une célèbre Poétique, Ignace de Luzan cherche à naturaliser parmi ses compatriotes ces principes si différents de ceux d'après lesquels, même à ses époques de gloire, avait travaillé le génie espagnol : aussi, dans l'examen des poètes de sa patrie, est-il conduit à critiquer avec une inflexibilité et une âpreté choquantes des défauts auxquels le public enthousiaste n'avait jamais songé, ravi qu'il était par l'eclat des beautés. Ces beautés, il manquait à Luzan assez d'imagination et de sentiment poétique pour les bien apprécier: aussi ne tarda-t-il pas à trouver un contradicteur. La Huerta (mort en 1797) s'éleve contre lui, et, abandonnant les gongoristes, qu'il juge avec raison ne pas être dignes qu'on les défende, il entreprend de venger Caldéron et Lope de Vega des attaques trop vives de Luzan. On doit convenir qu'il se montra, dans la polémique, inférieur à son adversaire, ce qui ne l'empêcha pas d'avoir un parti

zélé, qui prit le nom de patriote, par opposition au nom de gallicistes, donné aux partisans de Luzan; mais comme poète il vaut mieux que celui-ci. Son drame de Rachel, tiré de l'histoire de son pays au moyen-âge, et qu'il écrivit pour prouver que la dignité de la tragédie française pouvait se concilier avec les anciennes formes espagnoles, est une œuvre de mérite, quoiqu'elle ne remplisse pas parfaitement le but désiré. Il prouva certes encore mieux le mérite de l'ancienne littérature en publiant son Thedtre espagnol, collection composée, au moins pour les trois quarts, des plus beaux ouvrages de Caldéron.

Si nous joignons aux noms de la Huerta et de Luzan ceux du fabuliste Yriarte (mort en 1794) et du poète anacréontique Melendez Valdez (mort en 1817), qui tous deux à la vérité ont excellé dans leur genre, nous aurons cité à peu près tout ce que le xvIIIe siècle a fait éclore en Espagne d'écrivains remarquables. Encore Melendez Valdez appartient-il pour le moins autant au XIXe siècle, qui a vu publier une grande partie de ses écrits et pour lequel il a formé trois des meilleurs poètes espagnols contemporains, l'auteur dramatique Moratin, Quintano et Cienfuegos. Ces hommes ont retrouvé de fortes et heureuses inspirations au milieu des troubles qui, depuis le commencement du siècle, désolent leur patrie. On peut nommer après eux Angel de Saavedra, duc de Rivas, qui paraît avoir adopté les nouvelles idées romantiques; Arriaza, Juan Nicasio Gallego, le duc de Frias, Martinez de la Rosa, Villanueva, don J. B. Alonzo, etc.* La prose aussi s'est relevée : l'historien de l'inquisition Llorente, Capmany, auteur d'une rhétorique intitulée Philosophie de l'éloquence; Conde, auteur de l'histoire des Arabes; les écrivains politiques Arguelles,

(*) Dans ces derniers temps, la littérature espagnole s'est enrichie de bonnes traductions poétiques: on doit à Gonzalez Carvajal la traduction des Psaumes et des autres livres poétiques de l'Ancien-Testament; à Estala, celle d'Aristophane et de Sophocle; à Burgos, celle d'Horace (1820); à Hermosilla, celle d'Homère (1831); Hermida, après Escoïquiz (voy.), traduisit Milton, et Gomez Romero les Saisons, d'un autre poète anS. glais célèbre.

ESPAGNOLET (L'), voy. RIBEra. ESPALIERS. On donne ce nom dans les jardins à des arbres taillés de diverses manières et palissés le long d'un mur.

Le but de cette pratique est de procurer à ces arbres un abri contre les courants d'air, d'en obtenir des fruits plus volumineux et d'autant plus savoureux, toutes circonstances égales d'ailleurs, qu'ils sont exposés, par suite de la réverbération des rayons solaires, à une chaleur plus vive. Toutefois, dans certains cas, cette chaleur, parce qu'elle est ac

Jovellanos, le romancier Telesforo de Trueba Cosio, d'autres que nous pourrions citer encore, attestent que le mouvement des esprits, si puissant aujourd'hui dans toute l'Europe centrale, se fait sentir aussi aux extrémités, et que l'Espagne le sent circuler dans son sein. Cependant, il faut le dire,en poésie comme en prose, si elle admet les innovations, si elle adopte les idées qui surgissent sans cesse du grand foyer des révolutions et des innovations en tout genre, de la France, d'elle-même elle n'innove point, elle ne crée rien. Ses poètes, ses prosa-compagnée d'une éclatante lumière, pourteurs, hommes de talent qui savent appré- rait devenir excessive. Aussi, lorsqu'on cier l'harmonie d'un vers et la majesté veut former des espaliers, importe-t-il d'une période, qui connaissent à mer- beaucoup de choisir une exposition favoveille le mécanisme de leur langue et rable. Les pêchers, sous le climat de Padonnent à leur style des soins excessifs, ris, se plaisent surtout dans les rumbs de n'ont point, depuis plus d'un siècle, d'i- l'est et du sud-est; cependant ils viennent dées qui leur appartiennent en propre, bien aussi au midi. Certains poiriers afet ne sont que l'écho des poètes et des fectionnent aussi le sud et le levant; il en prosateurs français. Cette littérature si est qui viennent parfaitement à l'ouest et indépendante jadis, et qui même lors- même au nord: tels sont par exemple le qu'elle revêtit quelques-unes des formes saint-germain, le beurré gris, le beurré italiennes sut conserver tant d'origina d'Aremberg, le messire Jean. Dans les délité et de verve, n'a plus aujourd'hui un partements du centre et du nord, la vigne trait qui soit énergique et saillant. Mais se plaît au sud; dans ceux du midi, elle un si triste effet, dont la cause n'est que donne des raisins plus volumineux, plus trop facile à découvrir dans le déplora-succulents, elle mûrit mieux et plus ble régime auquel l'Espagne fut si long- également ses fruits à l'exposition de temps soumise, dans les crises violentes l'est. qui ont succédé à l'engourdissement de la servitude, dans le vague et l'indécision où flottent encore aujourd'hui ses destinées, ne peut durer toujours : l'Espagne si favorisée par la nature, l'Espagne qui jadis ne s'est pas montrée moins féconde en écrivains illustres qu'en guerriers et en hommes d'état, ne peut être à jamais frappée de stérilité. Que le repos dans une organisation gouvernementale juste et appropriée à ses instincts, à ses besoins, lui soit enfin accordé, et quelque génie digne des Caldéron, des Cervantes, des Mendoza, viendra peut-être enfin ouvrir pour sa littérature une nouvelle ère de gloire, en même temps que, dans l'ordre politique, naîtront des émules aux Ximenès et aux Charles-Quint.* L. L. O.

(*) On peut consulter sur l'histoire et sur l'ensemble de la littérature espagnole, les ouvrages anciens De claris Hispania scriptoribus par S. Isidore, Tolède, 1592, et Mayence, 1605; Bibliotheca hispana vetus et Bibliotheca hispana nova par

L'élévation des murs doit être proportionnée à la hauteur végétative de chaque espèce; car si l'on plantait au pied d'un

Nic. Antonio, Rome, 1672 et 1696, 4 vol. in-fol.
Puis parmi les ouvrages modernes, outre celui de
Bouterweck qu'on a pris ici pour guide: Moheda-
no, Historia literaria de España (Madrid, 1776-
1791, 12 vol.); Lampillas, Ensayo historico-
apologetico de la literatura española; don Ra-
mon Fernandez, Colleccion de diversos poetas
españoles (Madrid, 1789-1819, 20 vol.); P. Men-
dibil, Biblioteca selecta de literatura española
(Bordeaux, 1819, 4 vol.); Maury, L'Espagne poé-
tique (Paris, 1827, 2 v.), et l'ouvrage de M. Viardot

mentionné à l'article ESPAGNE. Nous citerons en-
core Boehl de Faber qui a publié la Floresta de ri-
mas antiquas castellanas, etc. (Hamb., 1821-25),
le Teatro español anterior a Lope de Vega (Hamb.,
1832), ouvrage qui forme une sorte d'introduc
tion aux Comedias escogidas de los autores es-
pañoles (Madr., 1826-30, 30 vol), et enfin Fern-
Jos. Wolf, Floresta de Rimas modernas castellanas
o poesias selectas castellanas desde el tempo de
Ignacio de Luzan hasta nuestros dias, con una in-
troduccion historica, y con noticias biograficas, etc.
Vienne, 1837, 2 vol. in-8°
J. H. S.

mur trop bas un arbre disposé à prendre un grand accroissement, il serait impossible de le maintenir longtemps dans cet état de contrainte sans lui occasionner des maladies plus ou moins graves.

La plupart des praticiens considèrent la couleur blanche des murs comme la meilleure, parce qu'elle renvoie plus de chaleur aux fruits et qu'elle est moins favorable à la propagation des insectes; mais quelques savants ont pensé que la couleur noire devrait être préférée, attendu qu'elle agirait comme modératrice des effets de la température des jours et des nuits. A la vérité, la réverbération serait moindre en présence des rayons solaires, mais l'émission du calorique serait plus considérable après la disparition de ces mêmes rayons, ce qui peut être une condition fort importante pour empêcher les gelées nocturnes. Jusqu'ici l'expérience ne s'est pas encore prononcée à cet égard d'une manière décisive.

| fort difficile et fort compliquée en pra-
tique, est cependant assez simple en
théorie; elle repose, d'après les méthodes
modernes les plus perfectionnées, sur les
principes suivants : 1° supprimer le ca-
nal direct de la sève, afin qu'au lieu de
former un tronc vertical elle se partage
en deux branches obliques qui ne sont
autres que les membres dont nous par-
lions tout à l'heure, et qui devront, par
leurs ramifications, devenir en quelque
sorte le squelette de l'espalier; 2° obtenir
sur chacune de ces branches-mères une
branche sous-mère, et, surtoutes les deux,
les branches secondaires qui devront
porter les branches à fruits de divers or-
dres, et qui seront espacées, selon les
espèces, de manière à permettre de cou-
vrir le mur sans confusion. Voy. TAILLE
DES ARbres.
O. L. T.

ESPARTERO, voy. LUCHANA (comte de).

ESPÈCES (species). Généralement parlant, on entend par espèce toute collection d'individus semblables et de même nature; mais il importe de distinguer l'espèce parmi les corps organiques vivants d'avec l'espèce parmi les corps inorgani

Pour les arbres délicats,tels notamment que le pêcher, on construit, vers la partie supérieure du mur, des espèces de cha- | perons ou d'auvents, tantôt fixes, tantôt mobiles, destinés soit à éloigner l'humidité surabondante des pluies et des brouil-ques. lards qui aggraverait les effets de la gelée, soit à empêcher l'émission du calorique rayonnant pendant les nuits froides et sereines du printemps. Dans certains cas même on abaisse devant les espaliers des paillassons ou des toiles de canevas qui peuvent présenter un obstacle suffisant aux effets du froid et du vent dans le nord et dans l'ouest, à ceux de la sétheresse et d'une lumière trop vive dans le midi.

Lorsqu'on veut planter un espalier, il faut avoir soin de ne pas le trop approther du mur et de disposer ses racines de manière qu'elles soient aussi belles et en aussi grand nombre sur le devant et sur les deux côtés du tronc; autrement, comme les grosses branches correspondent le plus souvent aux grosses racines, on aurait beaucoup de peine plus tard à conserver Féquilibre nécessaire entre les deux ailes ou les deux membres de l'arbre, qui forment le plus souvent une espèce d'éven

tail.

Du reste la taille de ces sortes d'arbres,

Dans les corps organiques, en zoologie, en botanique, l'espèce réside dans une collection entière d'individus en tout semblables, ou qui se ressemblent par le plus grand nombre de rapports; qui ont été produits par d'autres individus semblables à eux et qui forment race. L'individualité de l'espèce se trouve dans une réunion de molécules intégrantes, de diverse nature, formant un corps particulier, indispensablement hétérogène dans la composition de sa masse. Dans les corps organiques, l'espèce doit donc être ainsi définie: collection d'êtres se ressemblant par le plus de rapports, sauf quelques modifications accidentelles, naissant les uns des autres par une génération directe, et dont chaque individu peut reproduire des êtres fertiles semblables à lui par un ou plusieurs caractères invariables dans tous.

Dans les corps inorganiques, l'espèce réside dans la collection d'individus en tout semblables, non produits par d'autres individus pareils à eux, et qui ne se

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