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celle de misérables phthisiques dont on accélère par là l'épuisement et la fin.

Montmorency et de Marivetz! Celui-ci, baron de fraîche date, mais homme non moins spirituel que savant, craignit d'avoir blessé par ce rapprochement l'orgueil du premier baron chrétien, et s'é- | cria: «Voilà bien la preuve que les extrêmes se touchent! >> H. A-D-T. EXUTOIRES, de exuere, dépouiller. Les exutoires, appelés aussi du nom plus significatif encore de fonticules (petites fontaines), sont des plaies ou ulcérations artificielles qu'on entretient en suppuration dans la vue de guérir les maladies ou d'en prévenir le retour. Les cautères, les moxas, les sétons, les vésicatoires (voy. ces mots) sont les exutoires les plus employés : les premiers vont exciter la suppuration dans le tissu cellulaire; les vésicatoires au contraire bornent leur action à la surface de la peau, préalablement dépouillée de son épiderme.

Ayant observé que des suppurations accidentelles avaient exercé une influence salutaire sur la marche des maladies, les médecins imaginèrent d'en provoquer de semblables; mais l'abus suivit bientôt les théories qui s'élevèrent. En effet, on pensa que les maladies étaient causées par une surabondance d'humeurs peccantes, et qu'il suffisait d'ouvrir à ces humeurs une libre issue; mais on ne remarquait pas que la suppuration s'établit où, quand et autant qu'on veut, et que l'on ne saurait croire que le pus soit une humeur nuisible extraite de l'économie. Voy. HUMEUR, Pus et RÉVULSION.

Il faudrait donc laisser de côté d'oiseuses explications, et, se bornant à bien voir, constater jusqu'à quel point les suppurations artificielles sont utiles ou nuisibles dans les maladies; car ces exutoires que l'on met si légèrement ne sont pas sans conséquence. Si l'on entretient longtemps une suppuration, outre la douleur et l'incommodité, il y a souvent un dépérissement des parties qui suppurent et même un affaiblissement général. C'est donc conscience de surcharger d'exutoires de pauvres enfants malingres qu'on exténue, tandis qu'un bon air, de l'exercice et une bonne nourriture les feraient croître en taille et en vigueur; c'est une cruauté que d'ajouter cette douleur à

Réduit à une sage mesure, l'usage des exutoires a son utilité qu'il faut reconnaître. En règle générale, ils conviennent quand un organe important a de la tendance à s'affecter par la disparition d'une maladie de la peau; quand on veut tarir les sécrétions morbides anciennes, comme catarrhes, ulcères, etc. Ils sont contre-indiqués par l'état de fièvre et d'irritation générale. Ils ont peu d'avantages quand ils sont très anciens; ils tendent à se fermer malgré tous les efforts qu'on fait pour y entretenir la suppuration : dans ce cas, ils peuvent être supprimés sans crainte. Mais lorsqu'ils donnent lieu à une abondante suppuration, ils sont devenus en quelque sorte un organe sécréteur faisant partie de l'économie, et il faut user de quelques précautions pour les supprimer. Un peu de régime et quelques purgatifs suffisent d'ordinaire, d'autant mieux qu'on est toujours à même de rétablir l'écoulement s'il se manifestait quelque désordre. Il ne faut donc pas croire qu'un exutoire une fois établi soit, comme on le dit, pour la

vie.

Il n'est pas aussi facile qu'on le croit de gouverner un exutoire et de l'entretenir dans cet état moyen d'excitation et de douleur où la suppuration n'est ni trop ni trop peu abondante. Des pansements journaliers, rarement répétés deux fois par jour, avec des pommades plus ou moins irritantes, des cataplasmes émollients, employés avec discernement, amènent ce bon résultat beaucoup plus sûrement que les drogues vantées. C'est à l'expérience à enseigner la manière d'agir en pareil cas. F. R. EX-VOTO. C'est une offrande destinée à acquitter un vou; comme nous en avons reçu l'usage des peuples latins, nous leur avons pris aussi le terme qu'ils lui avaient consacré. Ex-voto, composé de la préposition ex et du mot votum, signifie littéralement provenant d'un vou, par suite d'un vou. En effet, cette expression était une formule générale pour les inscriptions placées dans les temples du paganisme, au-dessous des tableaux votifs (tabellæ votivæ).

Il ne faudrait pas croire que les exvoto n'aient été en usage que chez les Romains dans l'antiquité. L'erreur ne serait pas moins grande si l'on pensait que, parmi les nations des temps modernes, celles qui professent le christianisme ont seules adopté cette coutume. Sous ce rapport, comme sous plusieurs autres, les religions se ressemblent parfaitement, et les mêmes positions ont enfanté partout les mêmes idées. L'Égypte, la Grèce et l'empire romain étaient hérissés de temples où venaient s'entasser les plus riches of frandes. Celui d'Apollon à Delphes (voy.) avait acquis de la sorte autant de richesses qu'il s'en trouvait dans tout le reste de la Grèce; le temple de Diane à Éphèse (voy.) était aussi l'un des plus opulents. Indépendamment des objets précieux offerts par la vanité et l'ambition plutôt que par la piété publique, les guerriers suspendaient aux parois des temples leurs boucliers ou leurs glaives, les athlètes leurs palmes et leurs couronnes, les simples citoyens des vases et des statuettes, les femmes leurs voiles et leurs ceintures. Bérénice offrit sa chevelure à Vénus: cet acte de dévotion a souvent été imité.

Dans l'histoire de l'impudique Rome, on voit de fréquents exemples d'un genre d'ex-voto qui, de nos jours, serait peu propre à édifier les fidèles. Messaline présentait chaque matin au dieu Priape (voy.) autant de couronnes qu'elle lui avait offert de sacrifices pendant la nuit. Les femmes stériles consacraient à la même divinité, à Vénus ou à Junon Lucine, de petits bronzes obscènes dans l'espoir d'en obtenir un germe de fécondité. Plusieurs de ces objets ont été retrouvés à Herculanum et à Pompéi.

Les nations idolâtres sont prodigues d'ex-voto; il suffit pour s'en convaincre d'ouvrir le recueil des voyages dans les deux Amériques, en Afrique, en Asie, et surtout dans les îles de la mer du Sud. Les églises chrétiennes ne peuvent être comparées aux temples païens en fait de richesses votives; cependant l'Italie, l'Espagne et le Portugal ont quelques sanctuaires splendidement dotés. Le trésor de saint Janvier à Naples est sans con

tredit l'un des plus remarquables; les rois de Naples, les Français et les Autrichiens, ont tour à tour enrichi le patron des Napolitains des plus précieuses offrandes. On y voit des bustes, des croix et des flambeaux d'or ou d'argent massif, des mitres, des anneaux, des plaques, des décorations de divers ordres et des colliers enrichis de brillants et autres pierres précieuses. Le trésor de saint Jacques de Compostelle n'a jamais été aussi riche qu'on l'a prétendu. Il est des ex-voto qui se sont traduits par splendides monuments: tel est le monastère de l'Escurial, le plus beau qui ait jamais existé; il fut construit par Philippe II, à la suite d'un vœu fait avant la bataille de Saint-Quentin. Voy. EsCURIAL, MAFRA, etc.

de

Certaines localités dans les pays de la chrétienté, comme Notre-Dame de Lorette, la Madonna di San-Luca, la Madonna del l'Arco en Italie, Notre-Dame de Montserrat en Espagne, la Sainte-Baume en Provence, Sainte-Anne sur la côte de Bretagne, la Vierge des grâces sur celle de Normandie, etc., abondent en ex-voto, mais sans valeur pour la plupart: ce sont des bras et des jambes en cire, des béquilles ou de petits tableaux représentant des naufrages, des tempêtes, des incendies, des sinistres de toute espèce. Ces peintures étant généralement fort grossières, l'usage s'est établi d'appeler dérisoirement un mauvais artiste, peintre d'ex-voto.

Ce sont les marins qui fournissent le plus grand nombre d'offrandes de cette nature, et cela doit être ainsi, cette classe étant la plus exposée à de cruelles épreuves, à des dangers sans cesse renaissants. Séparés d'un abime incommensurable par une faible planche, ayant à lutter contre la fureur d'une mer mugissante, loin de tout secours humain, les marins s'adressent au ciel; ils prient, ils promettent, ils s'imposent des sacrifices, et leur foi est trop sincère pour ne pas être agréable à Dieu sous quelque forme qu'elle se produise.

C. F-N.

EYCK (JEAN D'), ou Jean de BruGES, voy. VAN EYCK.

EYKENS (PIERRE), né à Anvers en 1599 ou 1600, et surnommé le Vieux

à cause de FRANÇOIS et JEAN ses fils, qui,
comme lui, se sont distingués dans la
peinture, n'est guère connu hors de sa
patrie; on ne voit aucun de ses tableaux
dans les musées de l'Europe. Le théâtre
de sa gloire est Anvers. Pour apprécier
son mérite et le rang qu'il doit occuper
dans l'école flamande, il faut voir dans sa
ville natale, à la cathédrale, la Sainte
Catherine disputant contre les docteurs
païens ; dans l'église de Saint-André, la
Cene; au maître-autel de l'église des
pères Bogaerde, Saint Jean préchant
dans le désert; à Malines, dans l'an-
cienne église des jésuites, Saint Fran-
çois-Xavier ressuscitant un mort; le
même apôtre du Japon baptisant un roi
idolatre. Ces tableaux sont très recom-
mandables; on y trouve un bon goût de
composition, de la sagesse et du juge-
ment dans l'ordonnance, de la correc-
tion dans le dessin, des expressions jus-
tes, des draperies larges et bien jetées,
des fonds de paysage enrichis d'archi-ils passent la nuit du 7 au 8.
tecture d'assez bon choix, une couleur
chaude et vraie, une touche ferme et fa-
cile. Ces précieuses qualités, Pierre
Eykens les acquit sans sortir de son pays,
à l'aide d'une collection d'estampes d'a-
près les grands maîtres d'Italie et de
plâtres moulés sur l'antique. Cet artiste
réussit très bien dans la peinture en ca-
maïeu, imitant le bas-relief; souvent il
orna de figures les paysages d'autrui;
peut-être, par réciprocité, peignit-on
parfois les fonds de ses tableaux. Pierre
Eykens florissait en 1640; l'année de sa
mort est incertaine.

L'armée russe avait pris position en arrière de Preussisch-Eylau, à 8 ou 9 lieues de Koenigsberg.

Le 7 février 1807, vers deux heures après-midi, le grand-duc de Berg tomba à la baionnette sur la ligne russe et la culbuta dès le premier choc. La cavalerie russe profita de la mêlée pour charger le | 18° régiment, et renversa un de ses bataillons. Mais chargée à son tour par la division de dragons du général Klein, elle fut bientôt refoulée jusqu'à Eylau. Alors le combat se rengage avec plus de fureur au milieu de la ville. Napoléon donne au maréchal Soult l'ordre d'en chasser l'ennemi. Une lutte acharnée entre le maréchal et le général russe Barclay de Tolly, qui défendait la ville, se prolonge jusqu'à la nuit. Enfin, vers dix heures du soir, les Russes se retirent sous la protection d'une division d'infanterie envoyée à leur secours par le général Benningsen, et les Français restent maîtres de la ville où

L. C. S.

EYLAU ou Preussisch-Eylau, qu'on surnomme ainsi pour le distinguer de Teutsch-Eylau, dans la régence de Marienwerder, est une petite ville prussienne de la régence de Koenigsberg, avec environ 1,500 habitants.

Par suite d'une convention signée à Grodno le 12 octobre 1806, l'empereur de Russie avait envoyé une nombreuse armée au secours du roi de Prusse. Le général Benningsen (voy.), qui la commandait en chef, fit, dans les premiers jours de fevrier 1807, sa jonction avec le corps que le général Lestocq avait formé des débris de l'armée prussienne qui avaient échappé à la bataille d'Iéna (voy.).

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L'armée russe, réduite par les pertes considérables qu'elle avait déjà essuyées dans divers combats, se composait d'environ 70,000 hommes, plus du corps prussien du général Lestocq, fort de 10,000 hommes, en tout 80,000. Toute l'armée russe était disposée sur trois lignes, et formée, dans chaque division, en colonnes serrées : elle occupait les collines au nord d'Eylau, position avantageuse dont le front était hérissé de 150 pièces de canon.

Le terrain qui séparait les deux armées était parsemé de petits lacs et de monticules sans influence sur les mouvements des troupes; car toutes les eaux étaient fortement gelées, et le pays, couvert de neiges, n'offrait d'autres accidents remarquables que quelques petits villages et les bois en arrière du centre et de la gauche de l'armée russe.

L'armée française avait 55,000 hommes d'infanterie, 10,000 de cavalerie et 3,500 d'artillerie, ensemble 68,500 hommes.

Pendant la nuit du 7 au 8, Napoléon porta son quartier-général à Eylau. La division Legrand était placée en avant de la ville. L'aile droite était commandée par le maréchal Davoust, et l'aile gauche

par le maréchal Ney. Les deux armées, à | la cavalerie française changea la face des demi-portée de canon l'une de l'autre, affaires. passèrent la nuit à se disposer au combat.

Le 8 février, à la pointe du jour, l'armée russe parut en colonnes, précédée de ses 150 bouches à feu, et resserrée, avec ses 80,000 hommes entassés, dans un espace beaucoup trop étroit.

Aussitôt le général Benningsen engagea l'action par un grand feu d'artillerie, dirigé sur la ville d'Eylau qu'il voulait reprendre. Quarante pièces de canon de la garde impériale, secondées par l'artillerie des maréchaux Soult et Augereau, répondirent vivement au feu de l'ennemi. Cette effroyable canonnade, meurtrière pour les deux partis, le fut bien davantage pour les masses serrées de l'infanterie russe dans lesquelles tous les coups portaient; et pourtant elles n'en furent point ébranlées. Benningsen chercha à enlever la ville, mais en vain.

Au milieu de cette horrible mêlée, le général d'Hautpoul fut blessé mortellement; le général Corbineau, le colonel Dahlman furent tués.

Une colonne russe de 4 à 5,000 hommes, qui s'était aussi écartée pendant l'obscurité, s'avance pour attaquer la ville d'Eylau. Elle est dispersée et presque détruite par un bataillon de grenadiers de la garde commandé par le général Dorsenne et par les chasseurs du général Bruyère.

D'un côté, l'empereur attirait au centre et à sa gauche les principales forces de l'ennemi, tandis que, de l'autre, Davoust poursuivait sa marche sur l'aile gauche des Russes. Le maréchal fit attaquer successivement par la division Friant et la cavalerie légère du général Marulas les villages de Sergallen et de Sausgarten, vivement disputés par un corps de cavalerie russe soutenu par 8 à 10,000 hommes d'infanterie; ils furent pris et repris dans de longs et sanglants combats auxquels prirent part la division du général Morand et celle du général Saint-Hi

Le général Friant resta maître de KleinSausgarten, et de ce village il poursuivit le général russe Ostermann jusqu'au hameau d'Anklappen, qui devint aussi l'objet d'un combat opiniâtre. Après avoir été pris par les Russes, il fut repris par le général Gauthier, qui parvint à s'y maintenir, pendant que le maréchal Davoust poursuivit l'ennemi jusqu'à Kuschitten.

Pendant que Napoléon faisait attaquer le centre de la ligne russe par le corps d'Augereau, la grande réserve de cavalerie et la garde impériale, il faisait tourner la gauche de l'ennemi par le corps de Davoust soutenu de la division Saint-laire. Hilaire. Mais cette belle manœuvre fut contrariée par une neige épaisse qui, poussée avec violence par le vent du Nord, aveugla les Français et obscurcit l'horizon pendant une demi-heure. Au milieu de cette obscurité, la colonne d'Augereau s'était trop écartée à gauche et avait laissé un intervalle dans la ligne française. A la première éclaircie que laissa la neige, l'empereur, s'apercevant de cette fausse direction, fit marcher sur-le-champ le grand-duc de Berg avec ses quatre divisions de cavalerie pour tourner la division Saint-Hilaire, et ordonna au maréchal Bessières de faire en même temps une charge générale avec toute la garde à cheval. Cette résolution improvisée assura le salut de l'armée.

La cavalerie russe, formée en avant du centre, fut culbutée au premier choc. Le grand-duc et le maréchal firent alors charger l'infanterie russe : enfoncée sur deux lignes et deux fois traversée, elle abandonna la moitié de son artillerie. Cette charge brillante et inattendue de

Dans cet état de choses, toute l'aile gauche de la ligne russe se trouvait débordée. L'empereur avait atteint son but le sort de la bataille était décidé.

Le général Benningsen, qui avait épuisé toutes ses réserves, reconnut ce que sa position avait de périlleux : il ne pensait plus qu'à assurer sa retraite, lorsque, vers 4 heures du soir, déboucha par Althof le corps prussien du général Lestocq, d'environ 7,000 hommes, qui rejoignait l'aile droite de l'armée russe. Ce général reçut l'ordre de marcher au secours de l'aile gauche, après avoir attaqué Kuschitten, où il enveloppa et tailla en pièces les troupes françaises qui oc

cupaient le village. Il fit ensuite charger | 6,000 Russes expirant de faim, de soif par ses troupes jointes aux Russes la di- et de leurs blessures *. C-TE. vision Friant. Épuisée de fatigues, elle ne EYNARD (J. G.), banquier à Genèput résister au choc de ces troupes frai-ve, mais plus connu comme l'un des philches, et elle fut contrainte d'abandonner le bois d'Anklappen et de s'appuyer sur un bataillon du 25° régiment, qui mit le feu au hameau et maintint sa position.

Le moment était critique : la bataille était loin d'être gagnée et la nuit approchait. Le maréchal Davoust réunit ses troupes et toute son artillerie, et engage avec les colonnes prussiennes et russes un feu horrible de canon et de mousqueterie qui se prolonge fort avant dans la nuit : il conserve sa position très avancée sur l'aile gauche des alliés qui, après de vains efforts, renoncent à l'en déposter.

Quant à l'aile droite de l'armée russe tournée par le maréchal Ney, le général Benningsen cherche à la dégager en attaquant Schmoditten avec sa réserve de grenadiers. Ceux-ci sont reçus à bout portant par les Français qui, après une seule décharge, fondent sur eux à la baïonnette et les mettent en déroute.

Ce dernier combat termina la mémorable journée d'Eylau, et décida Benningsen à abandonner le champ de bataille. A 10 heures du soir, il fit cesser le feu et profita de la nuit pour opérer sa retraite. Les Français conservèrent pendant la nuit les mêmes positions qu'ils occupaient à la fin de la journée. Restés maîtres du champ de bataille, ils recueillirent 18 drapeaux, 45 pièces de canon, beaucoup de caissons. La perte des alliés consista en 5 ou 6,000 morts et 20,000 blessés; celle des Français, officiellement réduite à 2,000 morts, parmi lesquels étaient les colonels Lemarrois et Laucée, fut sans doute beaucoup plus considérable. On fit de part et d'autre peu de prisonniers : les troupes ne se faisaient pas de quartier.

Jamais champ de bataille ne présenta une plus horrible scène de carnage que celui d'Eylau. Le terrain couvert de neige, ainsi que les lacs glacés, étaient jonchés de 10,000 morts, de 3 à 400 chevaux tués, de débris d'artillerie et d'armes de toute espèce au milieu desquels gisaient

hellènes les plus ardents et les plus généreux, appartient à une famille française qui, pendant les persécutions religieuses en France, s'était réfugiée à Genève où elle avait reçu le droit de bourgeoisie. Cependant il naquit, en 1775, à Lyon où son père avait une petite maison de commerce. Lors du siége de Lyon, en 1793, M. Eynard combattit dans les rangs des défenseurs de cette malheureuse cité; et lorsqu'elle tomba au pouvoir des conventionnels, il se réfugia avec sa famille à Genève, où quelque temps après il établit une maison de commerce. Lorsque Masséna se trouva chargé de la défense de cette ville, il servit comme volontaire. En 1801, il se rendit à Livourne où il se chargea d'un emprunt pour le roi d'Étrurie, emprunt qui permit à M. Eynard de faire des profits considérables. Il ne retourna à Genève qu'en 1810. En 1814, il parut au congrès de Vienne en qualité d'envoyé de cette petite république helvétique. Le grand-duc de Toscane, qui lui donna plusieurs preuves de bienveillance, se fit représenter par lui, en 1818, au congrès d'Aixla-Chapelle, et, pendant son séjour dans les états de ce souverain, il fut nommé conseiller de cour et il reçut aussi de lui des titres de noblesse.

De retour à Genève, M. Eynard, se dévoua noblement à la cause des Grecs insurgés contre leurs oppresseurs. Ce fut pour en servir les intérêts qu'il vint en 1825 à Paris. Là il fut nommé membre du comité grec, et bientôt après il fut naturalisé Grec et déclaré citoyen d'Athènes par l'assemblée nationale d'Argos. A cette époque, il était en correspondance avec tous les philhellènes de l'Europe, et il se chargeait avec zèle de tout ce qui concernait la cause du peuple grec. Il fit, dans l'intérêt de ce peu

(*) On connaît le beau tableau du baron Gros représentant Napoléon visitant le champ de bataille d'Eylau.-L'empereur ne put songer à entrer dans Konigsberg, comme il s'en était flatté. Voy. pour la suite des événements les articles OSTROLENKA et FRIEDLAND. S.

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