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celui qu'ils y substituèrent, et l'on sait si | nerveuse, influx nerveux, fluide nerveux. plusieurs d'entre eux surent mieux le justifier.

M. O. ESPRITS. Les alchimistes appelaient ainsi les parties les plus déliées, les plus volatiles des corps, qu'ils obtenaient par la distillation; de même aussi les produits gazeux qu'ils ne savaient pas encore recueillir, bien qu'ils les connussent, et qu'ils nommaient esprits invisibles. C'est ainsi que Van Helmont donna le nom d'esprit ou gaz sylvestre à l'acide carbonique qu'il découvrit dans la fermentation spiritueuse.

Les esprits ardents étaient les liqueurs alcooliques, et en pharmacie les alcoolats étaient ainsi dénommés. Longtemps les acides sulfurique, nitrique et hydro-chlorique, furent les esprits de soufre, de nitre et de sel. L'acétate de cuivre s'appelait esprit de Vénus, et celui d'ammoniaque, esprit de Mendererus, du nom de celui qui le prépara le premier.

L'arome des plantes était pour ces savants, trop dédaignés peut-être, l'esprit

recteur.

F. R.

D'ailleurs, non content d'avoir ad-
mis les esprits animaux, on avait rai-
sonné sur leur nature. Les esprits sub-
tils étaient pour les uns acides, et pour
les autres nitro-aériens; ou bien encore
on y voyait un acide sulfureux, un sel
volatil huileux, ou un esprit recteur, ou
une sorte d'alcool. Quant à leur origine,
on l'a quelquefois attribuée à l'air inspiré
qui pénétrait dans le cerveau et dans le
cœur par la voie du sang.
F. R.

ESQUIMAUX ou ESKIMOS. La fa mille des Esquimaux occupe les régions polaires de l'Amérique septentrionale et une petite portion du continent asiatique; ses diverses peuplades, peu nombreuses, sont disséminées sur la vaste étendue des possessions danoises, anglaises et russes. D'après M. Balbi, elle se divise en cinq nations principales, dont une seule vit en Asie. Les Esquimaux de l'Amérique, répandus sur toute l'extrémité boréale du Nouveau-Monde, se subdivisent en trois branches principales, savoir les Kalalits, qui occupent les solitudes du Groenland; les Esquimaux proprement dits, qui errent sur la côte nord-est du Labrador, et les Esquimaux occidentaux, qui vivent à l'embouchure des fleuves Mackenzie et de la Mine-deCuivre, aux environs du cap Dobb, de la Repulse-Baie, et sur les îles de l'archipel Baffin-Parry. On trouve encore les Aléoutes et les Tchouktchi américains ou Aglemoutes dans l'Amérique russe; et l'on rattache à la branche groenlandaise la petite peuplade découverte dans le haut pays arctique par le capitaine Ross, laquelle était si ignorante qu'elle ne savait pas même ce que c'était qu'un arbre et du bois, et qu'elle se regardait comme seule habitante de l'univers, composé, selon elle, d'une masse de glace.

ESPRIT-DE-VIN, VOY. ALCOOL. ESPRITS VITAUX ou ANIMAUX, fluide imaginaire qu'à diverses époques les physiologistes ont cru devoir admettre pour expliquer les phénomènes de la volonté et des déterminations. Hippocrate, Galien, Oribaze, avaient supposé, eu du moins admis cette supposition, que les esprits animaux, légers et subtils, comme l'indique leur nom, se tenaient dans la tête, et de là se répandaient, par les artères dont l'usage était alors inconnu, dans toutes les parties du corps. Plus tard, on leur assigna une autre voie, et on les fit circuler dans les nerfs; puis, sur cette objection que les nerfs sont des cordons pleins et sans cavité, les esprits durent se résoudre à courir sur les nerfs comme le fluide électrique sur les conducteurs. Mais à quoi ont conduit ces divagations théoriques, main-freux : elles sont bordées de rochers noirs tenant appréciées à leur juste valeur, et que sont-elles en comparaison de quelques faits scrupuleusement, laborieusement observés et décrits? On n'a guère tiré plus de parti des explications qu'on a substituées à celles-là, et l'on ne s'entend guère mieux avec les mots de sensibilité

Les côtes habitées par les Esquimaux offrent généralement l'aspect le plus af

et raboteux; leurs sommets sont couverts de neiges éternelles, et les innombrables montagnes de glaces que charrie la mer ajoutent à l'horreur du tableau. L'hiver règne en maître dans ces régions désolées; à peine y connaît-on les autres saisons, et la végétation ne s'y révèle que

par une lampe, et le sol est tapissé de peaux qui servent de couche aux habitants. Les maisons d'hiver des Groenlandais contiennent souvent plusieurs familles. Leurs ustensiles de ménage consistent principalement en vases de terre et de bois; ils ont aussi des plats, des cuillers et des écuelles de cornes de buffle et de bœuf musqué. Les Esquimaux occidentaux se servent de haches et de couteaux de cuivre façonnés avec le minerai qu'ils trouvent sur les bords du Copper-Mine.

par quelques arbres rabougris et par la mousse et le lichen qui tapissent les nontagnes. Cependant les habitants d'un climat si rigoureux sont loin de se regarder comme les plus malheureux de tous les hommes: leur attachement pour leur pays est extrême; la pêche et quelquefois la chasse soutiennent leur existence; leurs habits de fourrures, leurs cabanes couvertes de mousse et de peaux les mettent en état de braver le froid. Les iles des côtes sont fréquentées par les oiseaux aquatiques, les phoques, les morses, les baleines et les ours blancs ; l'intérieur est peuplé de rennes, de castors, de renards, de loups et de bœufs musqués; des lacs nourrissent des saumons et une foule de poissons délicieux qui suffisent amplement à leurs besoins.

Les Esquimaux, par les signes distinctifs du visage et leur conformation corporelle, semblent ne pas avoir la même origine que les autres peuplades indigènes de l'Amérique, et c'est sans doute la cause de la haine que leur portent les sauvages, qui les égorgent sans pitié: les Esquimaux sont les parias du NouveauMonde.

Quoique d'une taille médiocre et souvent au-dessous de la moyenne, l'Esquimau est assez robuste; il est basané; il a de l'embonpoint, la tête et la face larges, les yeux petits, noirs et vifs, les lèvres épaisses et le nez épaté; ses cheveux sont noirs, ses épaules larges et ses pieds d'une petitesse disproportionnée; il est ordinairement d'une malpropreté dégoûtante. Son caractère est plutôt sérieux que gai; l'insouciance pour l'avenir en est le fond. Content de son sort, l'Esquimau n'envie pas celui des Européens. Après une chasse, une pêche heureuse, il se gorge de viandes, de poisson et d'huile, et dans l'hiver il souffre souvent toutes les horreurs de la faim.

L'industrie de ce peuple est en rapport avec ses besoins peu nombreux. Suivant le voyageur anglais Cartwright, les Esquimaux du Labrador sont logés dans des cavernes creusées sous la neige; ces demeures singulières ont ordinairement six à sept pieds de haut et douze de diamètre; un morceau de glace ferme la porte d'entrée; l'intérieur est éclairé

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L'habillement des deux sexes est composé de peaux de phoques et de bêtes fauves; ils se servent aussi de peaux d'oiseaux; la seule différence qui distingue les femmes est qu'elles portent à leurs robes des queues qui tombent jusqu'aux talons, et que leurs bottines, plus larges que celles des hommes, leur montent jusqu'à la hanche, afin qu'elles puissent y placer leurs enfants. Elles n'ont d'autres parures que des dents et des griffes d'ours blanc, qu'elles attachent à leurs cheveux noués en tresses; mais leur figure est ornée d'une sorte de tatouage.

C'est surtout dans la construction de leurs canots que se déploie tout le savoir-faire des Esquimaux. Ces frêles embarcations sont formées de peaux de veau marin, cousues sur une carcasse de bois ou d'os de baleine. On en distingue de deux espèces : les unes, nommés kadjacs, ayant une longueur de 15 à 17 pieds sur une largeur de 2 seulement, ont la forme d'une navette de tisserand; au milieu est pratiqué un trou, dans lequel se place l'Esquimau, armé d'une rame de 5 à 6 pieds: s'il rencontre un champ de glace, il prend son kadjac sur ses épaules et le transporte au-delà. Les autres canots, nommés cumiacs, contiennent jusqu'à 30 ou 40 personnes.

Quelques tribus d'Esquimaux sont parvenues à réduire le renne à l'état de domesticité et à l'atteler à leurs traîneaux ; d'autres ne se servent que de chiens, qui parcourent avec de lourds fardeaux jusqu'à 5 ou 6 milles anglais à l'heure.

Les Esquimaux vivent dans une indé— pendance complète; nul ne commande et nul n'est commandé; c'est à peine si, chez eux, les enfants reconnaissent l'au torité paternelle; mais ils ont plus d'é

gards pour leur mère. Le mariage consiste chez eux dans le choix d'une femme quelquefois en bas àge; lorsque l'époque convenue est arrivée, les parents la conduisent chez le mari, qui exécute avec elle une sorte de danse, à la suite d'un grand repas; puis l'on se retire.

De ces diverses peuplades, celles qui se rapprochent le plus de notre civilisation sont les Groenlandais, les Esquimaux du Labrador et les Aléoutes (voy. GROENLAND etiles ALÉOUTES). Les Groenlandais font avec le Danemark un commerce d'huile, de pelleteries et de dents de narval; ils reçoivent en échange des instruments de pêche et de chasse, des armes à feu et même de l'argent monnayé; les plus riches achètent quelques meubles et des habits de fabrique européenne. Les Aléoutes servent comme matelots sur les navires russes qui vont chasser le phoque dans le détroit de Bering. Voy. ce nom.

Il y a un siècle, les croyances des Esquimaux se réduisaient à la foi dans un génie du bien et du mal, lorsque les Frères moraves vinrent, en 1733, prêcher la foi chrétienne dans le Groenland. Après avoir tout bravé pour porter les bienfaits de l'Évangile aux malheureux habitants de ces tristes solitudes, les pieux missionnaires ont fini par y fonder trois colonies sur les côtes du Labrador. Tous les ans des navires d'Europe arrivent à Nain, Okkak et Hoffenthal, avec tous les objets nécessaires à leur noble entreprise, qui depuis longtemps a déjà porté des fruits. Les vieillards, les veuves et les orphelins qui, avant l'arrivée des missionnaires, étaient massacrés, pour ne pas être exposés à mourir de faim, sont maintenant nourris aux dépens de la Communauté. Les bons frères ont en outre établi des écoles pour les enfants, et sont enfin parvenus à changer des sauvages indolents, farouches et cruels, en hommes laborieux, simples et doux.

On pourrait espérer qu'un jour ce peuple sera initié aux bienfaits de la civilisation, si l'ophtalmie, la petite vérole et les rigueurs excessives du climat ne faisaient dans ces contrées d'affreux ravages, et ne les menaçaient bientôt d'une dépopulation complète.. D. A. D.

ESQUINANCIE, voy. ANGINE. ESQUIRE (escuier, dans la langue anglo-normande) répond en anglais au mot français écuyer, qui a fait l'objet d'un article.

Dans une signification secondaire, esquire est un titre honorifique porté par les gentilshommes anglais qui ne sont ni pairs, ni baronnets, ni chevaliers, mais qui pourtant ont le droit de porter des armoiries; c'est-à-dire que, pris dans son vrai sens, ce mot désigne la noblesse non titrée, classe nombreuse et qui jouit de beaucoup de considération en Angleterre. Anciennement on faisait grand cas des armoiries et du titre d'esquire, et le roturier qui s'avisait de prendre l'un ou l'autre sans une permission octroyée par le roi, s'exposait à une punition sévère. Blackstone dit : « Nous sommes dans l'incertitude à l'égard de ce titre : nous ne savons pas bien dire qui est vraiment esquire ; car ce n'est pas l'étendue des terres d'un homme qui lui donne le droit de s'appeler ainsi. » Camden fait ainsi l'énumération des personnes auxquelles le titre d'esquire est applicable : 1o les fils aînés des chevaliers et leurs descendants; 2o les fils aînés des fils cadets des pairs et leurs descendants; 3o ceux à qui le roi donne ce titre par lettres-patentes (voy.) et leurs descendants; 4° les juges, les magistrats, et tous les employés du gouvernement, mais ceux-ci ne le transmettent pas à leurs descendants.

De nos jours, tout le monde prend des armoiries et s'appelle esquire, avec ou sans droit; personne ne veut s'en passer. En écrivant une adresse on met esq. (abréviation d'esquire) après le nom de celui à qui l'on écrit. M. M.

ESQUIROL (JEAN-ETIENNE-DOMINIQUE), né le 4 février 1772 à Toulouse, se présenta d'abord pour entrer au corps royal du génie en 1790, puis bientôt se détermina pour l'étude de la médecine, qu'il embrassa avec tout le zèle et toute l'activité d'une véritable vocation. Un succès brillant et périlleux tout à la fois qu'il obtint en arrachant au tribunal révolutionnaire de Narbonne, en 1794, un accusé, c'est-à-dire une victime, aurait pu le détourner peutêtre de la carrière médicale; mais il

sans motif en 1830. Il a conservé jusqu'à ce jour la place de médecin en chef de la maison royale de Charenton, qui lui avait été conférée en 1826.

Les mémoires publiés par le docteur Esquirol à différentes époques sont fort estimés, et la plupart ont été traduits dans des langues étrangères, mais on n'avait de lui encore aucun ouvrage étendu et complet. Il vient de publier un ouvrage dans lequel il a consigné les résultats de sa longue expérience et de sa science si vaste dans une spécialité bien importante: cet ouvrage a pour titre Des maladies mentales considérées sous les rapports médical, hygiénique et médicolégal, 2 vol. in-8° avec 27 planches gravées, Paris, 1838. F. R.

vint à Paris, où, élève et bientôt ami et collaborateur du respectable Pinel, dont le nom se rattache aux premières améliorations apportées en France à l'état des aliénés, le docteur Esquirol se livra, dès le commencement de sa carrière, à cette spécialité, dont il peut être à juste titre considéré comme le créateur. En 1805, il publia une thèse intitulée Essai sur les passions considérées comme cause, symptôme et moyen de traitement de la folie.En 1799, il avait déjà fondé une maison destinée exclusivement aux aliénés; et cet établissement, qui a pris une immense extension et qui est devenu le modèle de tout ce qu'on a fait en ce genre, a été l'objet et le but de tous les soins de M. Esquirol et résume en quelque sorte sa vie tout entière. Il y a créé une véritable école spéciale des maladies mentales, et il est vrai de dire qu'il n'y a pas en France un établissement public ou particulier destiné au soulagement des fous pour lequel il n'ait été consulté et dans lequel il n'ait placé comme médecin quelqu'un de ses nombreux élèves. Dans des voyages très multipliés, ce médecin célèbre a rendu de grands services à la science et à l'humanité, tantôt recueillant des documents qu'il rapportait dans sa patrie, tantôt communiquant avec un bienveillant et libéral abandon les vastes et utiles résultats de son expérience et de ses recherches.

Dans le cours de son honorable carrière, M. Esquirol, dans des mémoires insérés dans des journaux scientifiques et dans plusieurs articles du grand Dictionnaire des sciences médicales, a touché tous les points de la médecine des aliénés; ces divers morceaux présentent le cachet d'un esprit droit, clair, pénétrant, et plus propre qu'un autre à redresser les travers de la pauvre intelligence humaine.

M. Esquirol a été le seul artisan d'une fortune qu'il a commencée avec de faibles ressources; il a été nommé en 1810 médecin de l'hospice des femmes aliénées (Salpétrière), chevalier de la Légiond'Honneur, etc. Plus tard, en 1824, on lui confia les fonctions d'inspecteur général de l'Université, qui lui furent ôtées

ESQUISSE. Les deux mots esquisse et esquisser, qui semblent exprimer,celuici une action, celui-là le résultat de cette action, ont en peinture une signification bien différente, et cette différence est autre en France qu'en Italie. Suivant le dictionnaire de la Crusca, schizzo est un dessin sans ombre, non terminé, une espèce de trait (voy.); esquisse, en français, est la pensée tout entière d'une composition ou d'un tableau exprimée en petit, sur papier ou sur toile, avec le crayon ou avec la brosse, sous la première inspiration de l'artiste. On comprend que dans ces sortes d'esquisses sont plutôt indiqués qu'arrêtés les masses, les plans, les effets de lumière et d'ombre, la composition et la disposition des groupes, des figures, les formes, les expressions qui concourent au rendu de la pensée; mais l'homme expérimenté peut lire au milieu de ce fracas de traits et de coups de pinceau, jetés là avec toute la prestesse d'une main que guide le génie pressé de se satisfaire, la marche qu'a suivie l'esprit de l'artiste dans sa création, et assister en quelque sorte aux mouvements de son âme.

Esquisser veut dire transporter, mettre au net les contours des objets admis dans l'esquisse dont nous venons de parler. Quand l'esquisse peinte a été précé– dée d'un croquis (voy.) ou premier jet de la pensée, elle devient une espèce d'épure (voy.) propre à servir immédia–

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tement de base à l'exécution du tableau destiné à la produire au grand jour. Quand elle est elle-même l'expression de cette première intuition, rarement l'artiste consciencieux opère d'après elle : il l'étudie, il la modifie, il la recommence même une ou deux fois. Profitable au jeune artiste, l'étude comparative des esquisses d'un même sujet, sorties d'une même main, quand cette main est celle d'un Raphaël ou d'un Rubens, est extrêmement attrayante pour tous les amis de l'art attentifs et éclairés. Grâce à elles, ils peuvent suivre pas à pas la marche des idées du maître, deviner la cause de telle nouvelle disposition de groupes, de tel changement dans le clairobscur, de tel repentir dans le dessin, de la substitution de telle couleur à telle autre ; ils peuvent, en un mot, s'identifier avec l'auteur dont ils admirent le profond savoir et le sentiment exquis. Pour eux, n'est-ce pas assister à l'une de ces démonstrations où les grands maîtres, par quelques coups de crayon ou de pinceau, en apprenaient plus à leurs élèves que ne sauraient faire les plus doctes dissertations. Rarement l'une de ces esquisses est la copie identique de l'autre, et il n'est pas toujours vrai que la dernière expression d'une idée soit la meilleure; d'ailleurs ne sait-on pas que la volonté d'autrui a parfois paralysé ou égaré celle de plus d'un grand artiste? Témoin la célèbre fresque du Vatican, qui représente Attila arrêté dans sa marche triomphante par l'apparition dans les airs des saints apôtres Pierre et Paul et l'arrivée du pape saint Léon, sous les traits de Léon X, et de ses cardinaux, n'opposant que la croix aux armes du terrible roi des Huns. La première pensée de Raphaël (suivant le dessin lavé au bistre et rehaussé de blanc, connu par la gravure de Caylus, et qu'on a vu au Louvre en 1815, sous le n° 256) était de tirer tout son effet de l'apparition des saints apôtres; saint Léon, vu dans le lointain, n'arrivait là que comme complément de la pensée et non comme acteur principal. Ce n'est donc pas à lui qu'il faut imputer et l'anachronisme du portrait et l'épisode duplicite qu'on blâme dans cette magnifique peinture. L. C. S.

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ESS, voy. VAN ESS.

ESSAI, épreuve qu'on fait de quelque chose pour en connaître la nature et les propriétés, ou de ses propres forces en hasardant un effort, une première production, ou en général une production à laquelle on n'est pas sûr d'avoir donné le fini nécessaire, faute de temps, de moyens, d'expérience, etc.

En métallurgie, on distingue deux sortes d'essais: : ceux par la voie sèche, et ceux par la voie humide. L'on dit qu'on fait un essai par la voie sèche quand, pour reconnaître la nature d'une substance minérale, pour constater quelques-unes de ses propriétés, ou pour rechercher la proportion de l'un ou de quelques-uns de ses éléments, on n'emploie que l'action de la chaleur et des flux. Autrefois la voie sèche était presque la seule employée; mais depuis on s'est aperçu que les résultats obtenus par cette méthode n'avaient pas en toute circonstance l'exactitude qu'on leur avait supposée d'abord, que dans beaucoup de cas ils étaient variables et par conséquent approximatifs ; et la chimie ayant inventé de nouveaux moyens, on a adopté la voie humide toutes les fois qu'on a jugé la voie sèche insuffisante.

Aujourd'hui, quand on veut analyser un minerai, on emploie successivement les deux méthodes, et dès que les résultats obtenus sont à peu près les mêmes, on peut les regarder comme exacts.

par

S'il est vrai de dire que l'on ne peut presque jamais déterminer la composition complète d'un minéral qu'en l'analysant par la voie humide, on reconnaît aussi que la voie sèche présente des avantages qui lui sont propres. En effet, il y a quelques métaux que l'on sépare de leurs combinaisons avec plus de facilité et d'exactitude la voie sèche que par la voie humide, et dont il serait même presque impossible de reconnaître la présence par ce dernier moyen, s'il ne se rencontrait qu'en très petite proportion : tels sont l'or, l'argent, le platine. Par la voie sèche on parvient encore souvent, au moyen d'opérations simples et expéditives, à séparer un grand nombre de métaux des substances terreuses et des métaux oxidables avec lesquels ils peuvent être mélangés. Par exemple, le fer est séparé

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