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Soubrette (VI, 49).— Le mot soubrette est de trois syllabes qui veulent être divisées d'une façon pour le sens, d'une autre pour la prononciation. Ainsi, dans notre pensée, il forme les trois tronçons SOUBRET-TE; mais, sur nos lèvres, il se découpe en SOU-BRET-TE. Or, l'esprit devant l'emporter sur la lettre, c'est à SOUв d'abord, et non pas à sou, que je dois demander le secret du vocable entier. Eh bien! SOUB n'est pas autre chose que la préposition latine SUB, correctement articulée; et je trouve ici remplies exactement, les deux conditions de toute légitime étymologie, à savoir, mêmes lettres et même signification: SOUB, SUB, SOUS. En second lieu, RET suivi de TE est une application de cette règle des consonnes muettes, en vertu de laquelle, chez les Italiens, celle de droite fait la loi à celle de gauche, ainsi que, chez les Grecs, celle-là commande à celle-ci. Bref, RET est pour REC, des Latins; et voilà comment le substantif dans son entier, devient SVB-REC-TA. Et par là on entend une jouvencelle, une jeune servante qui, dans la rue, sur le trottoir, ou à la promenade marche respectueusement, c'est-àdire à quelques pas DERRIÈRE sa maîtresse. Elle chemine APRÈS, c'est là ce que marque SOUB; et en cheminant de la sorte, elle va DROIT devant elle, sans faire le moindre écart ni détour, d'où elle mérite d'être nommée RECTA. Son entière, sa véritable appellation est donc bien soubrette. Au surplus, les Allemands ne sont pas d'un autre avis, eux qui ont substitué à notre SOUB, derrière, leur préposition _NACH, après, de sorte que la soubrette de France devient, au delà du Rhin : Magd, die der Frau Nachgehet (post-ingreditur, ponevadit). (Grenoble).

J. P.

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Guinguette, raclet, ginguet, reginguet (VI, 65). — M. Gariel n'a-t-il pas entendu parler aussi d'une quatrième expression pour désigner le vin qui râpe le gosier, parce qu'on l'a laissé trop longtemps en contact avec la râpe dans la cuve? A Paris, à Sens, on nomme reginglard le vin léger et légèrement acide qui désaltère si bien en chasse. Quant aux vins épais du Midi, à Bordeaux, les vins de Narbonne (ceux où il y a autant à manger qu'à boire) portent le nom de « vin de quatre couleurs, » c'est-à-dire qu'additionnés de quatre fois leur volume de vin blanc, presque incolore, ils font encore les délices des bourgeois de Paris, sous le nom fallacieux de Saint-Julien-Médoc. GARANÉ.

La chanson du « Petit Mari » (VI, 69). — J'ai entendu chanter cette chanson dans plusieurs départements, et rien n'indique qu'elle soit originaire de l'Ille-et-Vilaine. Je l'ai entendu chanter, il y a quelques jours, dans le département du Puy-deDôme, par une personne dont ni les parents ni les bonnes n'avaient eu le moindre rapport avec les départements de l'Ouest. (Versailles.) R. DE S.

- J'ai entendu chanter cette chanson, il y a bien des années, dans le département de la Gironde, à Sainte-Foy-laGrande. J'ignore si le texte en est identique à celui qui se chante aux environs de Rennes, et s'il s'y rattache quelque tradition locale. Mais si M. A. G. J. y tenait absolument, je pourrais écrire à quelques amis qui habitent le pays et leur demander le texte et son histoire, si toutefois il a une histoire connue. Dans tous les cas, il est probable que, de Rennes à Sainte-Foy, Petit Mari » a dû subir quelques changements. D. CHARRUAUD.

le

C'est une chanson bien connue. Il est peu de fillettes qui ne la chantent. Je ne crois pas qu'elle soit d'origine bretonne, l'esprit général de la pièce y contredit. C'est plutôt un jeu d'esprit, une œuvre sans grande portée, faite je crois bien pour amuser les enfants, car je l'ai toujours en

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Mon pèr' m'a donné un mari;
Mon Dieu, quel homme!
Quel petit homme!
Mon pèr' m'a donné un mari;
Mon Dieu, quel homme!
Qu'il est petit!

2. D'une feuille on fit son habit...

3. Le chat l'a pris pour un' souris...

4. Au chat! au chat! c'est mon mari...

5. Je le couchai dedans mon lit...

6. De mon lacet je le couvris;... 7. Le feu à la paillasse a pris... 8. Mon petit mari fut rôti...

9. Pour me consoler je me dis...

E. T.

La foire n'est pas sur le pont (VI, 69). - D'après le Dictionnaire des proverbes, de Quitard, cette locution qui signifie qu'il n'est pas nécessaire de tant se presser, serait fondée sur une ancienne coutume autorisant les petits marchands, après la clôture d'une foire, à continuer leur vente, pendant une demi-journée ou une journée entière, dans un quartier particulier, ordinairement près d'un pont et sur le pont P. Q.

même.

L'aigle d'une maison (VI, 69). Il faut rétablir ce vers ainsi :

L'aigle d'une maison n'est qu'un sot dans une [autre.

Il est de Gresset, de tous nos poëtes comiques le plus riche, peut-être, en versproverbes. Placé dans la bouche de Cléon, le héros de la comédie du Méchant, il se trouve dans la scène vi du IVe acte de cette piquante et spirituelle pièce. Le Méchant parut le 27 avril 1747, au théâtre, avec le plus grand succès. Il eut, ce qui

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« La croix de l'ordre se porte au collier, comme les anciens insignes de chevalerie qui s'attachaient sur le manteau. Un large médaillon d'or représente l'Annonciation de la Vierge, avec les lettres F. E. R. T. Doit-on voir dans cet ornement un emblème analogue à celui de la Toison-d'Or et rappelant le bracelet de cheveux offert par une dame qu'il aimait, ou une allusion aux liens qui unissaient Marie à Jésus? On n'est pas mieux fixé sur le sens des quatre lettres gravées sur le médaillon. Les uns les lisent telles qu'elles se présentent et y trouvent la fière devise de la maison de Savoie : FERT. Les autres les traduisent par ces mots français. FRAPPEZ, ENTREZ, ROMPEZ TOUT. D'autres enfin y voient une allusion aux conquêtes de la maison de Savoie en Palestine. Dans cette opinion, les quatre lettres se traduisent par : Fortitudo Ejus Rhodum Tenuit.»>

M. Nadault de Buffon croit cette dernière opinion la mieux fondée. A mon avis, elle ne repose pas sur des bases plus certaines que les autres, puisqu'on trouve la devise en question sur des monnaies de Louis de Savoie, mort en 1301, et même de Thomas de Savoie, mort en 1233 (Voyez Moréri, Larousse, etc.).

Je n'ai pas sous les yeux le numéro de la Bourgogne, où a paru le travail de M. Nadault de Buffon. La citation qui précède est empruntée à la Chronique universelle. (Rouen). F. BOISSIN.

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Voltaire représenté (VI, 70). — M. Arsène Houssaye serait sans doute plus à même que qui que ce soit de répondre d'une manière satisfaisante à cette question. En attendant, permettez-moi d'indiquer quelques-uns de ces portraits, dont j'ai les gravures. 1o Voltaire à vingt-quatre ans. N. de Largillières pinx. 2o Un peu plus âgé, Dupont del. Hopwood Sculp. 30 Age moyen, De la Tour pinx. 1736, gravé par E. Fricquet, 1762. 4° Son buste, dessiné par J.-M. Moreau, le jeune, d'après Houdon, gravé par Alex. Tardieu 1784. 5o Médaillon en profil, tête chauve. Engraved by Worthington, the head from a bust by Houdon, the vignette by Stothard. 60 Voltaire âgé, en pied, pelisse et bonnet fourrés. Engraved after a picture in the possession of Her Grace the Duchess of Northumberland, Jas Taylor sculp. 7° « L'Homme immortel », dessiné le jour de son couronnement, à la représentation d'Irène......nder pinx (le commencement du nom du graveur n'est pas marqué).

148 Voltaire debout, de profil, appuyé sur sa canne, le tricorne sous le bras; une couronne de laurier sur son épaisse perruque et un cercle d'étoiles au-dessus de sa tête. 8° Voltaire couronné par Mlle Clairon (?) en reine de théâtre, Degrais del. Dupin sculp. 9° J'ai acheté, au château de Ferney, en 1836, du vieux custode, une eau-forte d'Hubert, je crois, représentant Voltaire, à table, avec quelques amis, Diderot, l'abbé Maury, d'Alembert, et disant à celui-ci : « Je vous présente le père Adam, mais ce « n'est pas le premier homme du monde,»> Il y en avait une autre encore plus originale un sujet hippique, où le vieux philosophe faisait jouer un singulier rôle à sa vieille bonne. 10° J'ai une série de têtes du même, sur une même feuille, dans toutes les poses et toutes les coiffures, gravées à l'eau-forte en 1780. 11o Le déjeuner de Ferney. Voltaire dans son lit, tenant la main de sa grosse nièce Mme Denis; près d'elle est assis un homme à figure réjouie; debout derrière lui est, je suppose, le père Adam, et derrière Voltaire, la marquise de Villette << belle et bonne.» Fait d'après nature par Denon, à Ferney, le 4 juillet 1775 (le jour où fut signée la célèbre Déclaration de l'Indépendance en Amérique, gravé par Née et Masquelier, même année. Dans le fond on voit la gravure bien connue de la famille Calas par Carmontelle, 12o Une autre bonne eau-forte. Paris, 1778. Voltaire debout, à peu près la même pose que le no 7. Paysage dans le fond. 13o Une lithographie par Coteau, d'après Hubert, peint à Ferney d'après nature. Voltaire à les mains jointes, et un bonnet sur la tête. 14o Triomphe de Voltaire le 11 juillet 1791. Prieur inv. et del. Berthault sculp. 15o Réception de Voltaire aux Champs Elysées. J'ignore où sont les originaux de ces différents portraits. P. A. L.

Inscriptions singulières (VI, 71). II me semble facile de se rendre compte de la raison pour laquelle a été gravée à rebours l'inscription : Grande route de Versailles à Paris. Si elle avait été gravée dans le sens ordinaire, elle aurait induit en erreur celui qui la lisait, et l'aurait envoyé de Paris à Versailles, à moins qu'une de ces mains grotesques des peintres en bâtiments, que l'on voit sur tant de murs, eût rectifié l'erreur. Or, pour qui sont faites les inscriptions, sinon pour ceux qui ne savent pas de quoi il s'agit? L'inscription retournée donne le vrai sens de la route. Etait-ce malice ou naïveté? Je l'ignore; mais cela me fait penser à cette jolie inscription: Il y a ici des piéges à loups. Ceux qui ne savent pas lire se feront lire l'inscription pour éviter les piéges. Si l'inscription dont il s'agit eût été tournée comme il faut pour être lue facilement, il aurait fallu ajouter: Ceux qui ne con

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(et voilà pourquoi les savants y faisaient fausse route), celle de notre fontaine intermittente était également intermittente et disposée sur la pierre de façon à tromper les yeux. Mais imprimée comme nous la donne la question, il est trop facile de lire: Le mauvais tems me fait cracher. Quant à l'inscription de Sèvres, ce n'en était plus une, et la pierre où elle se trouvait, enlevée de sa première place, avait sans nul doute été employée dans cette nouvelle construction comme pierre tout simplement, et non plus comme indication de viabilité.

Une fontaine intermittente pourrait-elle être dans un jardin un ornement au moins curieux? Le Magasin Pittoresque (déc. 1847), a présenté de ce phénomène une théorie ingénieuse et surtout très-applicable, que l'on pourrait résumer ainsi : Un réservoir, soumis à la pression de l'air extérieur, et rendant l'eau par un siphon de plus grand débit que le tuyau qui l'amène. O. Ď.

Soixante autres correspondants ont également su lire l'insidieuse inscription, avec une singulière sagacité. Honneur leur pénétration, digne de plus rudes épreuves!

Que nos amis soient tout fiers et tout aises! Tous ces correspondants sont autant de Sau[maises! [Réd.]

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rante jours plus tard. Et C'est aujourd'hui la Saint-Gervais, il pleuvra quarante jours après.

C'est à cette malencontreuse prédiction que le parieur, cité dans la note du Régiment de la Calotte, a dû de perdre son pari.

Quant à l'invention du parapluie tel que nous le connaissons, elle n'offre de moderne que l'ingénieux mécanisme employé pour fermer le parapluie; mais il est évident que ce mécanisme a été appliqué au parasol aussi bien qu'au parapluie, tel qu'il a été inventé. E. G. P.

-Quelques traditions locales me feraient croire que saint Médard et saint Gervais ont joui des mêmes priviléges, de temps immémorial. J'ai souvent entendu répéter par le peuple, dans la basse Saintonge, ces deux dictons: « Quand il pleut le jour de la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard. >> - « Quand il pleut le jour de la Saint-Gervais, il pleut quarante jours après. » Pour les Saintongeois, faiseurs de sel (sauniers), ces deux saints ont la même puissance et jouissent de la même défaveur; leur influence se faisant sentir juste au moment où les marais salants sont en pleine activité, on se passe très-volontiers de leurs douches rafraîchissantes. D. CHARRUAud.

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Je regrette vivement de n'avoir pas sous la main tous les textes pouvant établir que Voltaire n'a pas fait, avant de mourir, ce que d'infâmes calomnies lui attribuent. J'aurais pu aller à la Bibliothèque Impériale, consulter: Mon séjour auprès de Voltaire, par Colini; les Mémoires sur Voltaire, par Longchamps et Wagnier, ses secrétaires; la Vie de Voltaire, par Condorcet, qui sont les sources fondamentales. Mais je crois pouvoir affirmer, m'étant spécialement occupé de Voltaire pendant un certain temps, qu'il n'y a pas un mot de vrai dans la dégoûtante histoire que l'on a inventée; et je dirai plus, cette invention fût-elle vraie, neprouverait absolument rien contre Voltaire, mais seulement contre la faiblesse humaine en général, car

151 il n'aurait pu faire cela, qu'en ayant absolument perdu connaissance.

Ce qu'il y a de certain, c'est que le 26 mai 1778, quatre jours avant sa mort, le défenseur des Calas, des Sirven et des La Barre, écrivait au comte de Lally-Tollendal le billet suivant (ce fut le dernier) :

« Le mourant ressuscite en apprenant « cette grande nouvelle; il embrasse bien << tendrement M. de Lally; il voit que le << roi est le défenseur de la justice: il mourra

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C'était le dernier des opprimés que vengea Voltaire. Après avoir toute sa vie combattu contre l'intolérance, la superstition et le fanatisme, il pouvait, négligeant ses œuvres immenses, monument éternel de bon sens et de beau langage, répéter le vers touchant qu'il avait écrit précédem

ment:

J'ai fait un peu de bien, c'est mon meilleur ou[vrage.

EDGAR JOUBERT.

L'abbé Chatel et l'Eglise française (VI, 70). — D'après la Biographie du Clergé contemporain, par un solitaire (dont, par parenthèse, le nom m'est inconnu), Ferdinand-François Chatel naquit à Gannat (Allier), le g janvier 1795, de François Chatel, dit Charroux, cultivateur, et de Marie Mosnier. Il fit ses premières études au petit séminaire et ses humanités au lycée de Montferrand (sic). Admis ensuite au grand séminaire que dirigeaient alors les Sulpiciens, il reçut la prêtrise en 1818 et devint successivement vicaire de NotreDame de Moulins, curé de Monéty-surLoire, aumônier au 20 de ligne, puis au 2o des grenadiers à cheval de la garde royale. Ce fut là que le trouva la révolution de Juillet. Depuis 1823, il avait prêché, non sans un certain éclat, dans plusieurs églises de Paris. Mais il avait émis des idées hardies, soit dans la chaire, soit dans le journal ie Réformateur, écho de la religion et du siècle, qui avait été fondé en juin 1830. Après avoir refusé la place d'aumônier de Saint-Cyr, il fit un appel aux prêtres mécontents et en réunit plusieurs chez lui, rue des Sept-Voies, no 18. Au bout de six mois, il s'installa avec ses prosélytes dans la rue de la Sourdière; puis, en juin 1831, dans la salle Lebrun, rue de Cléry, et enfin, au mois de novembre suivant, rue du Faubourg-Saint-Martin, où il était encore en 1842. Nommé évêque-primat par le peuple et le clergé réunis, il fut sacré une première fois, dit-on, par M. Poulard, ancien évêque constitutionnel, et plus tard, en mars 1831, par M. Bernard-Raymond Fabré- Palaprat, maître des Templiers. La hiérarchie se composait, en outre : 1° d'évêques coadjuteurs; 2o de vicaires primatiaux; 3o de vicaires-généraux; 4o de cụrés; 5o de prêtres; 6o de vicaires; 7o de

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sous-diacres; 8o de minorés; 9° de tonsurés. Parmi les principaux coopérateurs du primat, la Biographie cite MM. Bandelier, de Tascher, Auzou qui fit schisme avec lui, Laverdet, ancien bouquiniste, Normant, Robert, Bonnet, Lerousseau, Sandron, etc. Des temples s'élevèrent bientôt place Sorbonne, à Montrouge, Nantes, Limoges, Chaumont, Epernay, Rennes, Rouen, etc., etc. - Le symbole de la nouvelle Eglise, qui comprenait douze articles, différait de celui de l'ancienne Eglise catholique, ainsi que l'abbé Chatel avait pris soin de l'expliquer lui-même, en six points principaux, quant aux dogmes; l'Eglise française: 1o croyant à l'unité de Dieu avec la trinité d'attributs, et non à un Dieu triple en personnes; 20 honorant JésusChrist comme un homme prodigieux, mais non comme un Dieu; 3o rejetant l'éternité des peines; 4o ne voyant que des symboles dans les sacrements et non des mystères; 5o ne croyant pas à la présence réelle dans l'eucharistie; 6o niant l'infaillibilité du pape, etc.; et en trois points, quant à la discipline: 1o le culte se faisant en langue vulgaire; 2o le maigre et l'abstinence étant supprimés, les dispenses de temps et de parenté pour les mariages abolies, la sépulture ecclésiastique donnée à tous; 3o les prêtres pouvant se marier. Du reste, il y avait un sanctuaire, un autel, des cierges, un tabernacle, une sorte de messe « où l'on offrait à Dieu le pain qui vient de Dieu;>> et enfin un sermon. Le culte était gratuit, en ce sens que l'on n'exigeait rien de ceux qui ne pouvaient payer les baptêmes, mariages et enterrements; mais il y avait des quêtes, comme dans nos églises. Le primat avait aussi emprunté au culte catholique la soutane violette, la mozette, le rochet, la croix pectorale, la crosse et l'anneau; un siége d'honneur, mais sans la mitre. Iĺ y avait des fêtes consacrées à la jeunesse, au grand Napoléon, etc. Les chants se faisaient en vers, dans le genre de ceuxci, par exemple :

Que du Dieu tout-puissant la bénédiction,
De vos cœurs écartant la sombre affliction,
A chaque instant du jour, sur vos fils et vos filles,
Vos frères, vos amis, vos parents, vos familles,
Descende, en répandant ses célestes bienfaits,
Et, pour votre bonheur, y demeure à jamais!

A ces détails, j'ajouterai un souvenir personnel. Je me rappelle avoir vu, sous la République, l'abbé Chatel traduit en cour d'assises, à Paris, pour outrage à la morale. Il s'agissait, je crois, d'un discours, dans lequel il avait soutenu qu'il fallait réhabiliter la chair. Il fut condamné, sur le réquisitoire de M. l'avocat-général Suin, à quelque chose comme deux années d'emprisonnement. C'était alors un bel homme, d'environ cinquante-cinq ans, ayant les cheveux tout blancs, mais trèsabondants, le teint coloré, le nez aquilin,

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