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qui avoit demandé une heure pour son principal pour le lendemain; que d'Affry étoit venu ce Samedi chés lui, et il a remis alors à la Princesse le protocolle de la conversation, dont je vous joins ici copie sous n°. 1), que le Pensionaire m'a envoyé le soir; enfin la Princesse et le Pensionaire se sont séparés assés amiablement. Hier au matin, Dimanche, Bonnac à été chés Mr Steyn; leur conversation a été assés vive comme vous le verrés par le protocolle ci-joint sous no. 2, la conversation sous n°. 3 entre le Greffier et Bonnac a été plus douce 2). Dès que le Pensionaire avoit envoyé ce protocolle à la Princesse, S. A. R. me fit chercher pour me le communiquer, elle en parut fort inquiète, mais pas si piquée comme j'aurois dû le croire. Vous jugerés aisément ce que je lui ai dit, mais surtout je lui ai représenté qu'il seroit encore tems, mais pas un moment de tems à perdre, pour tâcher à s'arracher de l'esclavage honteux que la France lui préparoit, qu'il falloit penser sérieusement à se mettre en posture et avoir recours à nos anciens et naturels alliés pour y trouver du soutien; mais tout ce que je pouvois lui dire sur ce sujet ne fit pas grande impression, la peur étoit trop grande, au point que je ne la trouvai pas si picquée de la démarche de Bonnac comme naturellement elle devoit l'être. Yorke, qui entra après moi chés elle, n'a pas été plus édifié que moi de la conversation qu'il a eu avec la Princesse sur ce sujet. Aujourd'hui à la Conférence le Pensionaire et le Greffier ont fait raport de leurs conversations avec les ministres de France, et j'ai trouvé le Pensionaire tout changé et furieusement picqué de la conduite de Bonnac. J'ai

1) Cette conversation n'offrant point d'intérêt, je ne la publie pas.

2) Cf. p. 26.

jetté la question si on vouloit donc avaler cet affront, et j'ai proposé si on ne vouloit pas penser à quelque expédient pour réprimer l'insolence de Bonnac; mais tout ce que je pouvois dire à ce sujet fut inutile, on ne prit aucun parti et on se borna à des plaintes contre cet ambassadeur. Après la Conférence je parlai encore très fortement à Mr Steyn, qui me parut toujours également chocqué de Bonnac, sans être déterminé pourtant à l'égard de la conduite qu'il vouloit tenir; enfin le poussant beaucoup, tout ce que j'ai pu tirer de lui fut qu'il ne se détermineroit à rien qu'après qu'il sauroit ce que la ville d'Amsterdam en penseroit, et il m'a fait entrevoir qu'il pourroit bien envoyer ce protocolle à messieurs les Bourguemaîtres d'Amsterdam. Lorsque je lui dis là-dessus, s'il ne seroit pas convenable de vous l'envoyer aussi, il me dit que, si vous ne viendriés point demain, il le feroit, mais comme vous seriés sûrement de retour demain, il valoit mieux que vous vissiés le tout ensemble ici. Je n'ai pas voulu m'y opposer, mais après avoir réfléchi sur la chose, j'ai cru qu'il seroit bon que vous puissiés voir le tout à Amsterdam avant votre départ afin d'agir pro re nata; mais je vous prie, Monsieur, que l'envoy de cet exprès reste entre nous, de même que la communication que je vous fais.

La poste d'Angleterre du 10 est à la fin arrivée. Yorke a reçu de nouveau les ordres les plus pressans pour faire marcher le secours incessamment, et on l'avertit que dans peu de jours les vaisseaux de transport pour les chercher seront prêts, qu'ils seront d'abord envoyés à Willemstadt sans attendre la réponse de l'Etat, parce que le Roy ne veut mettre aucun doute que l'envoy de ces secours ne soit effectué sur le champs. A cette lettre il y a encore une autre lettre qui y étoit jointe, dans laquelle on ordonne à Yorke

de faire un compliment convenable au Pensionaire sur le zèle qu'il témoigne à remplir les engagemens, que l'Etat a avec l'Angleterre; cet ordre est relatif à une lettre de Yorke à Holdernesse que vous avés vu, où il a parlé si avantageusement du Pensionaire. Yorke a executé son compliment ce soir, le Pensionaire l'a reçu au mieux, il a été fort flatté du compliment que Yorke lui a fait de la part du Roy, il a promis à Yorke monts et merveilles, il lui a raconté la conversation de Bonnac et lui a témoigné combien il étoit chocqué de la conduite de cet animal de françois. Yorke étoit très content de sa visite de ce soir; il m'a dit en même tems qu'il avoit représenté au Pensionaire à quoi l'Etat seroit exposé, si l'on refusoit les secours ou si on tardoit à les donner. Hop, de Londres, écrit au Greffier qu'on ne fait que crier en Angleterre après les 6m hommes de la République. J'espère que vous nous apporterés, Monsieur, de bonnes nouvelles d'Amsterdam sur sujet et que l'affaire pourra être conclue à la prochaine assemblée. Yorke a reçu une fort sotte lettre du Duc de Newcastle, dans laquelle se trouvoit inclus une lettre pour vous, Monsieur. Le Duc de Newcastle dit à Yorke que, quoique vous ne lui dites pas un seul mot d'affaires dans la lettre que vous lui avés écrit pour l'Evêché, il n'a pourtant pas pu se dispenser de vous écrire sur le traité du Roy de Prusse et qu'il souhoiteroit que vous lui fissiés voir la lettre qu'il vous écrit 1); il

1) Bentinck avait écrit une lettre de recommandation à Newcastle au profit d'un parent, qui désirait être nommé évêque. Dans sa réponse du 10 Février 1756, après avoir déclaré que the honor to be so nearly related to you and so strongly recommended by you will be the greatest inducement to me to serve him whenever a proper opportunity offers", s'explique sur la conduite politique de l'Angleterre. Le but est toujours d'empêcher que la France donne la loi aux autres puissances; pour avoir cherché à s'opposer à elle en Amérique,

4e Serie. III.

raisonne ensuite pitoyablement sur ce nouvel allié. J'ai écouté sans faire les moindres remarques. Voici le plus essentiel que j'ai cru devoir vous mander....

LOUIS DE BRUNSVIC.

CDLXXXIV.

Notes de W. Bentinck. Visite à Amsterdam. Hasselaar ne s'ouvre pas. Conversation avec Hop sur la conduite à tenir par la République. Froideur entre le conseiller-pensionnaire et le trésorier-général. Mauvaise éducation du jeune prince. Diner avec les quatre bourgmestres chez Hasselaar; discussion sur les rapports avec l'Angleterre et la France; hostilité de Hasselaar envers l'Angleterre. Mauvaise direction de la Gouvernante; ses agents hais et méprisés.

Commencé à Amsterdam

Lundi 16 Févr. 1756 et continué à la Haye.

Il n'est pas possible de mettre en détail sur le papier tout ce qui s'est passé dans les différentes conversations que j'ai eues avec les bourguemaîtres l'Angleterre s'est mise sur les bras tout le poids des forces françaises, mais pour le présent elle ne veut point impliquer d'autres puissances dans sa querelle, parce qu'elle ne serait pas à même de les soutenir suffisamment. In this situation France was only to be weakened by detaching in some degree her allies from her or at least preventing them from assisting her to overturn the system of Europe. This is the certain consequence of our treaty with Prussia and that as certain a consequence of that with Russia. The Empire and also the Queen of Hungary's dominions in Germany are now safe, the Low-Countries I hope will be so, but so far they must be assisted by our treaty with Prussia that the Empress Queen, having now nothing to fear from that quarter or from France as to her German and heredetary countries, is at liberty to send her forces to defend the Austrian Netherlands, if they should be attacked and Her Imperial Majesty should be so disposed."

d'Amsterdam, pendant le séjour que j'y ai fait. Mr Hasselaar, président, me vint voir le soir de mon arrivée, Jeudi 12 Février, avec son gendre Amerongen ') et par conséquent je ne lui pus parler de rien de sérieux. A sept heures j'allai chez lui et quoi que je fisse, je ne pus jamais venir à bout de le tenir cinq minutes de suite sur le même sujet. J'en vis assés dès cette première conversation pour m'assurer que ses idées n'étoient pas liées dans sa propre tête et qu'il n'avoit aucun plan du tout. Quelquefois il s'emportoit contre l'Angleterre et contre la Cour de Vienne, et par les choses qu'il disoit, je voyois qu'il avoit reçu des impressions de Gilles 2) et de messieurs de Haerlem, dont-il parla une fois en passant comme d'une ville avec qui il convenoit à Amsterdam d'être plus liée qu'avec les autres villes, à cause de la place que Haerlem occupe dans l'assemblée des Etats et du voisinage. Quelquefois il s'emportoit contre la France et tenoit un langage aussi violent contre cette Cour que contre les autres. J'ai fait ce que j'ai pu pour m'assurer si c'étoit finesse ou non, mais je suis dans l'opinion que c'est principalement confusion d'idées, tant sur les choses que sur le caractère des personnes. Ce qui a pourtant l'air de finesse c'est que, quand je lui ai parlé le Samedi 14 matin de la résolution du 13 des Etats-Généraux 3), il ne fit pas semblant d'en rien savoir, et quand je la tirai de ma poche il m'avoua, plutôt que de prendre la peine de la lire, qu'il l'avoit vue. Cela me piqua et je lui dis tout net, que cela me faisoit pitié et que ces airs de mystère étoient très déplacés dans sa situation et dans la

1) G. G. Taets van Amerongen, maarschalk van het Nederkwartier dans la province d'Utrecht.

2) Mr Paulus Abraham Gilles, pensionnaire de Haarlem. 3) Cf. p. 23.

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