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595 du code valaque reproduisent exactement les dispositions des art. 397 à 436 du code français.

Quant à la juridiction commerciale, les dispositions qui y sont relatives sont semblables à celles du code français, mais elles sont contenues dans le règlement organique, qui est une espèce de charte et de code général tout à la fois.

ANTHOINE DE SAINT-JOSEPH.

LII. Travaux sur l'histoire du droit français, par feu Henri Klimrath, docteur en droit; recueillis, mis en ordre et précédés d'une préface, par L.-A. Warnkœnig, professeur en droit à l'université de Fribourg (grandduché de Bade). 2 vol. in-8°. Paris, chez Joubert; Strasbourg, chez Levrault.

Compte rendu par M. Édouard LABOULAYE.

La publication des œuvres de M. Klimrath, réunies pour la première fois en corps d'ouvrage, est un événement dans la science, et sera accueillie avec reconnaissance par tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du droit français. Jusqu'à ce jour, on doit le dire, le nom de M. Klimrath a été plus connu que ses écrits ; l'estime profonde qu'avaient inspirée aux connaisseurs des travaux aussi remarquables, l'intérêt causé par une fin prématurée, ont rendu impérissable la mémoire de ce malheureux jeune homme, enlevé, dans la fleur de l'âge, à la science qu'il devait pousser si loin, à son pays qu'il devait illustrer un jour; mais jusqu'à présent le nom de M. Klimrath n'a pas encore reçu tout l'éclat dont l'avenir doit l'entourer. Ses œuvres, tirées à petit nombre, publiées par fragments, éparses dans des jour

naux ou dans des recueils périodiques, étaient trop difficiles à réunir pour que ceux même qui avaient voué à ce jeune savant l'estime la plus vraie, pussent se flatter de le connaître complétement. Aujourd'hui, grâce à la pieuse vénération d'une mère et aux soins éclairés d'un ami, nous possédons M. Klimrath tout entier ; sa pensée nous apparaît dans toute sa grandeur, et l'aspect de ce monument si beau, quoique inachevé, augmente à la fois et notre admiration et nos regrets.

Quand on songe à ce que cet homme a fait pour la science dans les cinq années de sa vie littéraire, l'esprit reste confondu en présence de tant d'activité, d'ardeur et de travail. On voit qu'une seule idée a rempli cette belle existence, et que c'est à la réalisation de cette idée que ce savant s'est dévoué avec tout le zèle d'un apôtre et d'un martyr. Introduire en France les doctrines de l'école de Savigny, doter le pays d'un ouvrage qui lui a manqué jusqu'à ce jour, une Histoire du droit français, telle a été la pensée unique de M. Klimrath pendant toute sa jeunesse. Cette idée toujours présente, toujours dominante, donne à ses écrits un caractère d'unité des plus remarquables; toutes ces recherches, écrites à différentes époques et pour des recueils divers, se tiennent cependant et font corps ensemble; leur réunion, je ne crains pas de le dire, est l'oeuvre la plus importante que nous possédions jusqu'à ce jour sur l'Histoire de notre ancienne législation.

C'est en 1833, et fort jeune encore, que M. Klimrath publia, comme thèse de doctorat, son Essai sur l'étude historique du droit, et son utilité pour l'interprétation du Code civil. Il est tout entier dans cette brochure, et ses travaux ultérieurs n'ont été que le développement du germe fécond déposé dans cette œuvre première.

Dans la première partie, M. Klimrath expose ses idées sur le droit, sur son origine, son caractère, et la nécessité de son histoire; dans la seconde, il montre que l'histoire du droit est tout autre chose qu'une vaine recherche d'érudition, et qu'elle a une utilité directe, immédiate, pour l'interprétation des lois existantes. La première partie n'est que la reproduction des idées de Savigny; mais l'auteur s'est assimilé ces idées avec un rare bonheur ; et, par exemple, où trouver quelque chose de plus neuf et de plus saisissant sur l'histoire du droit que ces quelques mots d'un jeune homme de vingt

six ans :

<< Rien dans la nature ni dans l'histoire ne change par >> des transitions brusques et mal ménagées; une suc» cession insensible de degrés intermédiaires lie toujours » l'état antérieur à l'état qui le suit. Si donc l'état social » d'un peuple, et les conditions de son existence, et les » devoirs qu'il impose, et le droit qui est le produit de >> tout cela, se transforment avec les années et les siècles

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qui s'écoulent, ce ne saurait être que peu à peu, par » des modifications continuelles, et souvent imperceptibles, ou du moins inaperçues. Chaque jour, chaque époque a son idée nouvelle, son œuvre à accomplir » dans le monde, car sans cela il y aurait immobilité » et point d'histoire. Mais cet élément nouveau qui appartient en propre à chaque époque, qui est sa conquête, qui constitue son progrès, est infiniment peu » de chose comparé à toute la masse d'habitudes et » d'idées que le passé a léguée au présent. L'esprit le plus novateur tenterait vainement de s'affranchir de » cet empire du passé qui se continue; les idées nou» velles qu'il proclame, les besoins nouveaux qu'il con>> state, les innovations les plus hardies qu'il tente de

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› réaliser, ne sont encore qu'un résultat de l'état anté»rieur qui, les ayant fait naître, s'est trouvé incapable » de les satisfaire, et a provoqué le travail de l'esprit

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humain pour améliorer une situation qu'il ne s'est » point faite, mais qu'il subit et qu'il modifie, ne pou»vant la refaire.

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>> Ce qui est aujourd'hui était hier : il n'y a de plus qu'un changement à peine saisissable. Pour rencon» trer les grands contrastes et les grands résultats, il faut prendre des époques fort éloignées l'une de l'au» tre. Mais voulez-vous savoir au juste ce qu'elles sont, ⚫ ce qu'elles valent? Il faut suivre le lent développe» ment qui conduit de l'une à l'autre. En un mot, le » droit civil comme le droit politique, comme les mœurs, » comme les sciences, comme les arts, comme tout ce qui tient à l'histoire de l'humanité, comprend deux » éléments inséparables, l'un historique, traditionnel, » conservateur, l'autre novateur, rationnel, philoso» phique. Reconnaître la fonction également légitime ⚫ de chacun d'eux et l'unité qui en résulte, telle est la » condition de la sagesse dans la conduite de la vie et le maniement des affaires, comme le principe de toute ⚫ science véritable. Par là seulement la science du droit, » en particulier, peut être arrachée de l'ornière de la » routine et des disputes subtiles et superficielles.

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» Le législateur ne saurait se soustraire à l'élément historique, aux usages, aux coutumes, aux lois anté» rieures, aux règles générales, aux maximes reçues, » parce que tout cela répond à des besoins et à des ha» bitudes qu'il est hors de son pouvoir de changer. » Aussi, à peu d'exceptions près, tout cela passe-t-il » dans ses lois nouvelles, souvent malgré lui ou même » à son insu.

» Quelles si grandes innovations le Code civil, par » exemple, a-t-il introduites dans notre législation? » Nous sommes loin de méconnaître les avantages que » nous lui devons; nous mettons même au nombre des plus grands mérites de ses rédacteurs d'avoir accepté » volontairement et en connaissance de cause les prin»cipes traditionnels dont le mépris eût certainement » fait avorter leur œuvre : mais enfin, quels change»ments ont-ils apportés à la législation ancienne? Ils » ont effacé à jamais de nos lois les quelques restes de » féodalité que la monarchie absolue n'avait pu extirper » encore, que l'opinion réprouvait depuis longtemps, que la révolution venait de détruire; pour tout le >> reste, ils se sont bornés, on peut le dire, à de simples changements de rédaction, respectant les usages éta» blis et les habitudes locales, malgré leur désir d'uni» formité, et revenant quelquefois sur les innovations » brusques, arbitraires, tyranniques, que la législation >> intermédiaire avait tentées sans succès.

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Quelque violents efforts que les révolutions fassent » pour l'interrompre, quelque ridicules prétentions que >> les restaurations affichent de la renouer, la chaîne des » temps se déroule avec une inaltérable constance, et le passé le plus reculé, comme le plus prochain, rentre toujours dans ses droits. »>

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M. Klimrath est revenu plus d'une fois sur ces idées de l'école historique, idées qui sont la base de la science de l'autre côté du Rhin, et qui ne peuvent manquer de triompher en France, du jour où elles seront mieux appréciées. Dans son Programme d'une histoire du droit français, dans un article fort intéressant sur l'importance scientifique et sociale d'une histoire du droit français, il insiste sur l'importance philosophique et sociale de

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