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nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés; »

C'est la morale et la charité en deux mots.

« Ne nous laisse point succomber à la tentation; mais délivre-nous du mal; » Voilà le cœur humain tout entier; voilà l'homme et sa foiblesse! Qu'il ne demande point des forces pour vaincre; qu'il ne prie que pour n'être point attaqué, que pour ne point souffrir. Celui qui a créé l'homme, pouvoit seul le connoître aussi bien.

Nous ne parlerons point de la salutation angélique, véritablement pleine de grâce, ni de cette confession que le chrétien fait chaque jour aux pieds de l'Eternel. Jamais les lois ne remplaceront la moralité d'une telle coutume. Songe-t-on quel frein c'est pour l'homme que cet aveu pénible, qu'il renouvelle matin et soir : J'ai péché par mes pensées, par mes paroles, par mes œuvres? Pythagore avoit recommandé une pareille confession à ses disciples: il étoit réservé au christianisme de réaliser ces songes de vertu, que rêvoient les sages de Rome et d'Athènes.

En effet, le christianisme est à la fois une sorte de secte philosophique, et une antique

législation. De là lui viennent les abstinences, les jeûnes, les veilles, dont on retrouve des traces dans les anciennes républiques, et que pratiquoient les écoles savantes de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce : plus on examine le fond de la question, plus on est convaincu que la plupart des insultes prodiguées au culte chrétien, retombent sur l'antiquité. Mais revenons aux prières.

Les actes de foi, d'espérance, de charité, de contrition, disposoient encore le cœur à la vertu : les oraisons des cérémonies chrétiennes, relatives à des objets civils ou religieux, ou même à de simples accidens de la vie, présentoient des convenances parfaites, des sentimens élevés, de grands souvenirs, et un style à la fois simple et magnifique. A la messe des noces, le prêtre lisoit l'épître de saint Paul: Mes frères, que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur; et à l'évangile : « En ce temps-là, les Pharisiens s'approchèrent de Jésus pour le tenter, et lui dirent: Est-il permis à un homme de quitter sa femme ?..... Il leur répondit : Il est écrit l'homme que quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme. »

A la bénédiction nuptiale, le célébrant, après avoir répété les paroles que Dieu même prononça sur Adam et sur Eve crescite et multiplicamini, ajoutoit :

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« O Dieu! unissez, s'il vous plaît, les esprits de ces époux, et versez dans leurs cœurs une sincère amitié. Regardez d'un œil favorable votre servante.... Faites que son joug soit un joug d'amour et de paix; faites que, chaste et fidèle, elle suive toujours l'exemple des femmes fortes; qu'elle se rende aimable à son mari comme Rachel; qu'elle soit sage comme Rebecca; qu'elle jouisse d'une longue vie, et qu'elle soit fidèle comme Sara... qu'elle obtienne une heureuse fécondité; qu'elle mène une vie pure et irréprochable, afin d'arriver au repos des Saints et au royaume du ciel faites, Seigneur, qu'ils voient tous deux les enfans de leurs enfans jusqu'à la troisième et quatrième génération, et qu'ils parviennent à une heureuse vieillesse. »

A la cérémonie des relevailles, on chantoit le psaume Nisi Dominus : « Si l'Eternel ne bâtit la maison, c'est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent. >>

Au commencement du carême, à la céré

monie de la commination, ou de la dénonciation de la colère céleste, on prononçoit ces malédictions du Deutéronome :

<< Maudit celui qui a méprisé son père et sa mère.

» Maudit celui qui égare l'aveugle en chemin, etc. >>

Dans la visite aux malades, le prêtre disoit en entrant :

Paix à cette maison et à ceux qui l'habitent. Puis au chevet du lit de l'infirme:

« Père de miséricorde, conserve et retiens ce malade dans le corps de ton Eglise, comme un de ses membres. Aie égard à sa contrition, reçois ses larmes, soulage ses douleurs. >>

Ensuite il lisoit le psaume In te, Domine : Seigneur, je me suis retiré vers toi; délivre-moi par ta justice. »

«

Quand on se rappelle que c'étoit presque toujours des misérables que le prêtre alloit visiter ainsi, sur la paille où ils étoient couchés, combien ces oraisons chrétiennes paroissent encore plus divines!

Tout le monde connoît les belles prières des Agonisans. On y lit d'abord l'oraison PROFICISCERE: Sortez de ce monde, âme

chrétienne. Ensuite cet endroit de la Passion En ce temps-là, Jésus étant sorti, s'en alla à la montagne des Oliviers, etc. puis le psaume Miserere mei; puis cette lecture de l'Apocalypse: En ces jours-là j'ai vu des morts, grands et petits, qui comparurent devant le trône, etc. enfin, la vision d'Ezechiel : la main du Seigneur fut sur moi, et m'ayant mené dehors par l'esprit du Seigneur, elle me laissa au milieu d'une campagne qui étoit couverte d'ossemens. Alors le Seigneur me dit: Prophé tise à l'esprit; fils de l'homme, dis à l'esprit: Venez des Quatre-Vents, et soufflez sur ces morts, afin qu'ils revivent, etc.

les guerres,

Pour les incendies, pour les pestes, pour il y avoit des prières marquées. Nous nous souviendrons toute notre vie d'avoir entendu lire, pendant un naufrage où nous nous trouvions nous-mêmes engagés, le psaume Confitemini Domino : « Confessez le Seigneur, parce qu'il est bon. » . . .

« Il commande, et le souffle de la tempête s'est élevé, et les vagues se sont amoncelées... Alors les mariniers crient vers le Seigneur, dans leur détresse, et il les tire de danger.

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