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En général le christianisme est surtout admirable, pour avoir converti l'homme physique en l'homme moral. Tous les grands principes de Rome et de la Grèce, l'égalité, la liberté, se trouvent dans notre religion, mais appliqués à l'âme et au génie, et considérés sous des rapports sublimes.

Les conseils de l'Evangile forment le véritable philosophe, et ses préceptes le véritable citoyen. Il n'y a pas un petit peuple chrétien chez lequel il ne soit plus doux de vivre que chez le peuple antique le plus fameux, excepté Athènes qui fut charmante, mais horriblement injuste. Il y a une paix intérieure dans les nations modernes, un exercice continuel des plus tranquilles vertus, qu'on ne vit point régner au bord de l'Ilissus et du Tibre. Si la république de Brutus, ou la monarchie. d'Auguste, sortoit tout à coup de la poudre, nous aurions horreur de la vie romaine. 11 ne faut que se représenter les jeux de la déesse Flore, et cette boucherie continuelle des gladiateurs, pour sentir l'énorme différence que l'Evangile a mise entre nous et les païens; le dernier des chrétiens, honnête homme, est plus moral que le premier des philosophes de l'antiquité.

Enfin, dit Montesquieu, nous devons au christianisme, et dans le gouvernement un certain droit politique, et dans la guerre un certain droit des gens que la nature humaine ne sauroit assez reconnoître.

» C'est ce droit qui fait que, parmi nous, la victoire laisse aux peuples vaincus, ces grandes choses, la vie, la liberté, les lois, les biens, et toujours la religion, quand on ne s'aveugle pas soi-même (1).

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Ajoutons, pour couronner tant de bienfaits, un bienfait qui devroit être écrit en lettres d'or dans les annales de la philosophie,

L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

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Ce n'est pas sans éprouver une sorte de crainte, que nous touchons à la fin de notre ouvrage. Les graves idées qui nous l'ont fait entreprendre, la dangereuse ambition que nous avons eue de déterminer, autant qu'il

(1) Esprit des Lois, liv. XXIV, ch. 3.

dépendoit de nous, la question sur le christianisme, toutes ces considérations nous alarment. Il est difficile de découvrir jusqu'à quel point Dieu approuve que des hommes prennent dans leurs débiles mains la cause de son éternité, se fassent les avocats du Créateur au tribunal de la créature, et cherchent à justifier, par des raisons humaines, ces conseils qui ont donné naissance à l'univers. Ce n'est donc qu'avec une défiance extrême trop motivée par l'insuffisance de nos talens, que nous offrons ici la récapitulation générale de cet ouvrage.

Toute religion a des mystères; toute la nature est un secret.

Les mystères chrétiens sont les plus beaux possibles : ils sont l'archétype du système de l'homme et du monde.

Les sacremens sont une législation morale, et des tableaux pleins de poésie.

La foi est une force, la charité un amour, l'espérance toute une félicité, ou, comme parle la religion, toute une vertu.

Les lois de Dieu sont le code le plus par

fait de la justice naturelle.

La chute de notre premier père est une tradition universelle.

On peut en trouver une preuve nouvelle dans la con titution de l'homme moral, qui contredit la constitution générale des êtres.

La défense de toucher au fruit de science cst un commandement sublime, et le seul qui fût digne de Dieu.

Toutes les prétendues preuves de l'antiquité de la terre peuvent être combattues. Dogme de l'existence de Dieu, démontré

par

les merveilles de l'univers; dessein visible de la Providence dans les instincts des animaux; enchantement de la nature.

La seule morale prouve l'immortalité de l'âme. L'homme désire le bonheur, et il est le seul être qui ne puisse l'obtenir il y a donc une félicité au-delà de la vie; car on ne désire point ce qui n'est pas.

Le système de l'athéisme n'est fondé que sur des exceptions: ce n'est point le corps qui agit sur l'âme, c'est l'âme qui agit sur le corps. L'homme ne suit point les règles générales de la matière; il diminue où l'animal augmente.

L'athéisme n'est bon à personne, ni à l'infortuné auquel il ravit l'espérance, ni à l'heureux dont il dessèche le bonheur, ni au soldat qu'il rend timide, ni à la femme dont

il flétrit la beauté et la tendresse, ni à la mère qui peut perdre son fils, ni aux chefs des hommes, qui n'ont pas de plus sûr garant de la fidélité des peuples que la religion.

Les châtimens et les récompenses que le christianisme dénonce ou promet dans une autre vie, s'accordent avec la raison, et la nature de l'âme.

En poésie, les caractères sont plus beaux et les passions plus énergiques sous la religion chrétienne, qu'ils ne l'étoient sous le polythéisme. Celui-ci ne présentoit point de partie dramatique, point de combats des penchans naturels et des vertus.

La mythologie rapetissoit la nature, et les anciens, par cette raison, n'avoient point de poésie descriptive. Le christianisme rend au désert, et ses tableaux, et ses solitudes.

Le merveilleux chrétien peut soutenir le parallèle avec le merveilleux de la fable. Les anciens fondent leur poésie sur Homère, et les chrétiens sur la Bible: et les beautés de la Bible surpassent les beautés d'Homère.

C'est au christianisme que les beaux-arts doivent leur renaissance et leur perfection. En philosophie, il ne s'oppose à aucune

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