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par les découvertes de la science, mais par une révélation divine, et qu'ils se rapportent à un ordre de choses supérieur aux conceptions humaines.

Dieu, par cette révélation, se manifeste à nous tel que nous devons le concevoir, je veux dire comme infini dans ses perfections et impénétrable dans sa nature. Que serait-ce qu'une religion qui n'aurait rien qui élevât l'homme au-dessus de lui-même? Manifestement elle serait l'œuvre de l'homme; elle ne porterait pas le caractère qui lui est pourtant essentiel, le caractère propre de Dieu. Cette même religion ne satisferait pas à nos vrais besoins, elle ne porterait pas le remède à la racine de nos maux. Il nous faut une lumière qui nous éclaire et un ordre de Providence qui nous rende meilleurs, en abaissant notre orgueil qui est la grande plaie de notre âme. Nous apprenons à nous humilier devant les saintes obscurités de la foi, quand nous adhérons, sur la parole divine, à des vérités que nous ne comprenons pas, et, en même temps, nous puisons dans cette foi des lumières qui éclairent admirablement notre intelligence sur tout ce qu'il nous est le plus avantageux de savoir. C'est ainsi, comme l'ont observé de tout temps les saints docteurs et les apologistes du Christianisme, c'est ainsi que Dieu se rend visible, en quelque sorte, par la lumière céleste dont il environne ceux qui nous parlent en son nom, par les preuves manifestes qu'il nous donne de sa révélation, par les biens inappréciables que la foi nous procure; il demeure caché par la nature impénétrable de la doctrine qu'il nous enseigne, et c'est ce qui fait notre mérite. Il y aura toujours assez de clarté pour les âmes humbles, il y aura

toujours assez de nuages et d'obscurité pour les âmes superbes.

C'est sans doute pour suivre cette voie de Providence, que Dieu n'adresse pas immédiatement à chacun de nous sa parole, mais qu'il veut nous la faire parvenir par l'intermédiaire d'autres hommes, Dans l'ordre de la nature, il a voulu que l'homme fût enseigné par d'autres hommes: l'enfant est instruit par ses parents; il veut aussi que dans l'ordre surnaturel, les hommes soient instruits par ceux qu'il a préposés à cet office; par là se maintiennent mieux l'unité de la foi et l'humilité du

cœur.

L'essentiel pour nous, est d'être bien certains que ceux qui viennent nous parler de la part et au nom de Dieu, ont effectivement reçu de lui leur mission. Quand Dieu se révèle immédiatement à quelqu'un, comme il fit à Adam, comme il a fait dans la suite à plusieurs patriarches et aux prophètes, il imprime dans l'âme de celui qu'il honore de ces communications, un tel sentiment de sa présence, son action sur la créature est si intime, qu'il ne peut y avoir lieu pour elle d'en douter; elle se sent, elle se voit en présence de son maître, elle en reçoit la parole. Quand il adresse aux peuples un de ces prophètes qu'il a lui-même immédiatement éclairé, il lui donne comme des lettres de crédit, des signes non équivoques de sa mission: ce sont des miracles, l'accomplissement de prophéties, des prodiges dénotant une force, une puissance divines, des vertus héroïques qui ne sont pas des marques moins frappantes de la présence du Saint-Esprit, dans ces envoyés célestes. Alors les hommes écoutent le prédi

cateur de la vérité comme ils écouteraient Dieu dont il

est l'organe.

III. Nous aurons plus tard à considérer la nature de ces prodiges, quand la suite des événements nous aura conduits à la révélation mosaïque.

Nous nous bornons à conclure pour le moment, que la révélation est possible, et qu'il était très-convenable que Dieu se révélât aux hommes, Nous eussions pu ajouter que la révélation a été nécessaire; nécessaire dès le principe, au commencement du monde, pour que les hommes en sortant des mains de Dieu, connussent leur créateur, leur origine et leur fin dernière; elle devint nécessaire encore dans la suite des temps, pour retirer le genre humain de l'aveuglement où il était tombé. Cette nécessité ne suppose nullement que l'homme eut quelque droit à recevoir, pour le perfectionnement de son être, une lumière supérieure à sa raison naturelle, elle ne ressort que de la bonté miséricordieuse de Dieu, qui nous destinant à une fin surnaturelle, et voulant nous relever de l'état où le péché nous avait réduits, a dû, pour l'accomplissement de ses desseins, nous accorder le don de la révélation.

CHAPITRE VI.

EN QUOI CONSISTAIT LA RELIGION PRIMITIVE; COMMENT ELLE DUT SE TRANSMETTRE.

La pensée se repose avec bonheur dans le souvenir de l'état primitif de l'homme, parce qu'elle se plaît à considérer, l'unité, la suite, l'harmonie merveilleuse de l'œuvre de Dieu. Tout ce que des philosophes incrédules à la révélation, et non moins contraires à la tradition unanime des peuples anciens, ont dit de l'état sauvage, de l'ignorance profonde où auraient d'abord vécu les premiers hommes, elle le repousse comme une injure faite à la Providence. Ces écrivains ont cru sans doute relever la gloire de la philosophie, en lui attribuant le mérite d'avoir retiré elle seule le genre humain de cet abrutissement qu'ils ont appelé dérisoirement l'état d'innocence1 et de l'avoir amené progressivement à l'état raisonnable et réfléchi; l'histoire aurait dû pourtant leur apprendre que ce ne fut jamais

1 Études sur le rationalisme contemporain, par M. de Valroger, p. 284, 285.

la philosophie séparée de la foi qui fit faire aux sociétés un véritable progrès dans le bien, mais toujours l'enseignement religieux : elle aurait dû leur apprendre que l'ignorance, la barbarie, l'état sauvage, ne fut jamais considéré autrement par les hommes véritablement philosophes, et par les peuples que comme un état de déchéance, et non comme l'état primitif.... Mais revenons à notre sujet, prenant toujours pour guide l'histoire sacrée, qui éclaire, comme un phare lumineux, les commencements du monde.

S Ier.

DOGMES, MORALE ET CULTE DE LA RELIGION PRIMITIVE.

La Religion, à quelque époque qu'on la considère, a toujours été formée de trois éléments: dogmes révélés, imposés à l'intelligence de la créature, qui les doit accepter et y adhérer par respect pour la parole infaillible de Dieu; lois morales, imposées à la volonté libre de cette même créature, qui doit s'y soumettre en obéissant à l'autorité souveraine de Dieu; culte intérieur et extérieur, qui ressort des dogmes et des lois, dont il est tout à la fois la manifestation et la conséquence pratique. I Les dogmes révélés dès l'origine sont : l'existence de Dieu; la création; l'existence et la distinction des anges; l'innocence et la chute du premier homme; le péché originel; l'attente d'un rédempteur, et l'immortalité de l'âme.

Les premiers hommes ont cru d'abord à l'existence d'un seul Dieu, créateur du monde, seigneur souverain

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