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présument que ces altérations de la race primitive disparaîtraient très-probablement, si, pendant un temps considérable, les causes qui les ont produites ne subsistaient plus.

L'étude de la botanique et de l'histoire naturelle a dû confirmer ces savants dans leurs conclusions. Il est certain, en effet, que les mêmes espèces de plantes et d'animaux produisent des variétés très-dissemblables à mesure qu'on les change de climat ou qu'on les soumet à une culture différente. Ces dissemblances deviennent bien plus prononcées quand on croise les premières variétés que l'on a obtenues; on finit par ne pouvoir plus reconnaître le type primitif. Or l'homme subit l'influence du climat et des aliments comme les plantes et les animaux, parce qu'il tient par son corps au règne animal et au règne végétal; il n'est donc pas extraordinaire que dans l'espèce humaine, répandue sur tous les points du globe, on remarque des variétés, ni que les variétés, une fois produites, se transmettent par la génération sous l'influence des mêmes

causes.

Nous pouvons bien penser que si le dogme chrétien de la fraternité qui, dans tous les hommes sans distinction de pays ou de couleur, nous fait envisager des frè

sique. Elle a admis la conclusion du savant et judicieux observateur, qui, après avoir examiné la plupart des races nègres, déclare que, selon lui, « plus on étudie, sous le point de vue d'ensemble les races congo-guinéennes, cafro-bèchuanes, et ostronègres, plus l'unité d'origine de l'homme se dégage et se constitue scientifiquement. Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XXX, année 1850, p. 690.

res, que si ce dogme eût été mieux connu et plus médité, on n'aurait jamais vu les cruautés dont les Européens se sont rendus coupables envers les nègres. Ne considérant plus dans ces malheureux, qu'ils auraient cru volontiers ne pas appartenir à notre espèce, que des instruments de travail, ils les ont vendus, entassés, transportés d'un pays dans un autre, et traités enfin comme des bêtes de somme. Heureusement, des nations puissantes se concertent pour mettre un terme à ce honteux trafic, et améliorer la situation des esclaves qui sont dans leurs colonies; l'Église avait devancé ces efforts comme elle fit toujours, pour faire triompher la cause de l'humanité et de la charité. Les philosophes ont écrit des livres, ils ont prononcé aux tribunes des discours enthousiastes sur l'affranchissement des nègres. Les prêtres ont fait plus : ils ont abandonné leur famille et leur pays; ils ont sacrifié les douceurs de la vie pour aller auprès de ces malheureux adoucir leurs peines, les aider à les supporter, améliorer leur situation et les préparer à un avenir plus heureux. Un d'entre eux, le vénérable père Claver, de la compagnie de Jésus, a poussé l'hé roïsme plus loin encore, et il a eu des imitateurs de sa vertu; il a fait vou de servitude aux nègres, c'est-àdire que par un vœu formel il s'est dévoué et consacré sans réserve au service et au bonheur de ces pauvres esclaves. Ceux qui connaissent la vie de ce saint prêtre savent avec quelle perfection ce vœu fut accompli.

§ III.

NUL PEUPLE NE PEUT PRÉTENDRE A UNE ORIGINE QUI REMONTE AU DELA DE L'ÉPOQUE DU Déluge.

C'est ici une conclusion que nous devons tirer du récit de la Genèse. Noë et ses enfants ont transmis des traditions et les enseignements de leurs ancêtres, ce qui fait que l'on pourrait trouver sur divers points du monde, et peu de temps après le déluge, des arts et des connaissances qui supposeraient plusieurs siècles d'observations. Mais les nations actuellement existantes ne s'étant formées que postérieurement au déluge, étant toutes d'ailleurs issues de l'un des trois fils de Noë, leur histoire particulière ne peut pas remonter plus haut que deux ou trois mille ans avant l'ère chrétienne.

Nous laissons cette latitude, parce qu'on ne peut pas déterminer, avec plus de précision, l'époque du déluge, à cause des variantes qui se trouvent dans les textes de la Genèse. Ces textes sont l'hébreu, sur lequel a été faite la traduction latine dont on se sert communément; le samaritain, dont les peuples de Samarie se sont servis, et la version dite des Septante, qui fut faite en grec sous le règne de Ptolémée, roi d'Égypte, par plusieurs savants juifs. Ces trois textes, parfaitement uniformes sur la substance des faits et toute la suite de l'histoire, varient entre eux sur la manière de compter les années des patriarches, et de cette variété, qui n'a pour objet que la position de certains chiffres, résulte cette différence que, selon le texte hébreu, il ne se serait écoulé que 2,357 ans

depuis le déluge jusqu'à l'ère chrétienne; tandis que selon les Septante, dont sur cette époque le samaritain s'écarte assez peu, il y aurait eu 3,000 ou 3,100 ans environ. Nous n'avons pas à examiner laquelle de ces chronologies est la plus exacte, ni moins encore à expliquer l'origine des variantes, qui ne peuvent surprendre personne. Chacun sait qu'avant l'imprimerie, les livres ne se multipliaient que par des copies manuscrites, et les dates s'exprimaient communément par des signes numéraux, et qu'ainsi la moindre méprise pouvait amener des différences notables auxquelles on s'arrêtait d'autant moins qu'elles n'intéressaient ni le fond, l'ordre et la série des faits, ni la législation, ni les doctrines. Il y aura eu donc erreur dans un certain nombre de copies, et dans la suite, les transcripteurs ont cherché à les rectifier, d'après le système qui leur paraissait le mieux fondé. Quoi qu'il en soit, en combinant les trois textes, on peut assurer qu'il ne faut pas assigner au monde post-diluvien une origine plus récente que celle que lui donne le texte hébreu, ni une plus reculée que celle des Septante; tout roule de 2,357 à 3,000 ans avant l'ère chrétienne la différence, après tout, n'est pas énorme.

Nous sortirions du plan que nous avons dû nous tracer dans ce Cours d'Instruction, si nous entreprenions de discuter les chiffres que l'on aurait à examiner pour apprécier la véritaole antiquité des peuples. Nous nous en dispenserons d'autant plus facilement, que tous les vrais savants conviennent que l'on ne connaît rien de certain, dans l'histoire des peuples, au delà de l'époque fixée par Moïse. Plusieurs même n'ont pas d'histoire

proprement dite des temps anciens : les Chaldéens n'en ont pas, les Indiens non plus. Que ceux-ci, pour cacher leur origine dans les nues, se soient donné, je ne dis pas des milliers, mais des millions de siècles, et qu'ils fassent intervenir à certaines époques des déluges universels, pour se dispenser d'en raconter l'histoire, il faut le pardonner à la trempe de leur esprit, et ne pas penser à s'en faire une objection. Les Chinois ont quelque chose de mieux; sans doute ils ont, comme la plupart des peuples, leurs temps fabuleux; mais ils ont aussi une véritable histoire. Le livre le plus ancien où elle soit consignée a été écrit par Confucius; il nous représente, à une date qui se rapproche beaucoup de celle du déluge, un bon empereur nommé Yao, qui attire les hommes des forêts pour les faire habiter ensemble, et travaille avec eux à donner un écoulement aux eaux qui couvraient une partie des terres. Au delà de cette époque, la Chine ne connaît rien de positif. Les Égyptiens avaient, non moins que les autres nations, le désir assez naturel de se donner une haute antiquité; ils ne la pous saient cependant pas aussi loin que les Indiens ils se contentaient, au temps d'Alexandre le Grand, de 33,000 ans, qu'ils divisaient en deux époques : l'une, réservée aux dieux et demi-dieux, qui auraient régné 30,000 ans sur leurs terres, et l'autre où aurait commencé le règne des hommes. Dans la première, on ne voit que de la mythologie; dans la seconde, il est fait mention de plusieurs dynasties de rois, mais on ne marque pas si ces dynasties ont régné simultanément sur diverses provinces de l'Égypte, ou si elles ont été successives. De plus, on ne sait pas si les mêmes rois n'ont pas été dé

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