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signés plusieurs fois sous des noms différents; la plus grande incertitude se fait remarquer pour les premiers siècles, et l'histoire ne se suit pas. On ne peut donc faire aucun fond sur la chronologie de ce peuple, pour peu qu'on remonte vers son origine. Il peut très-bien se faire que la plupart des rois, dont les noms sont portés dans les premières dynasties, aient été comme ces rois dont parle Josué, dont il est fait mention dans Homère et partout ailleurs, princes gouvernant des peuplades peu nombreuses, et qu'ainsi il y en ait eu plusieurs en même temps.

Ce que nous ne pouvons considérer sans surprise, c'est que les adversaires de la révélation aient tenté de se prévaloir de choses si incertaines, pour infirmer le récit de Moïse. Ils vont, avec une rare assurance, soutenir que certains peuples n'ont pu parvenir à l'état de science et de législation que l'on a remarqué chez eux que pendant tant de siècles, comme s'ils avaient une mesure pour déterminer le temps nécessaire à ces développements. Ensuite, ils citent avec confiance des auteurs qu'ils n'ont jamais vus, dont on ne possède que des fragments d'une douteuse authenticité. Ils ont même voulu nous donner, en preuve de leur système, des monuments, selon eux, bien plus anciens, sans comparaison, que ne l'est la Genèse, et ces monuments soumis à l'examen ont été attribués, par les savants, aux empereurs romains. Pourtant une réflexion bien simple aurait dû arrêter ces critiques, principalement en ce qui concerne l'Égypte dont ils ont le plus parlé. Auraient-ils la prétention de mieux connaître l'histoire ancienne de ce pays que Moïse qui l'a habité pendant quatre-vingts ans,

quinze siècles avant l'ère chrétienne? Les historiens les plus anciens de l'Égypte sont venus près de mille ans après lui, et lui avait été élevé à la cour des rois, et en rapport avec les hommes les plus éclairés de ce pays. Si l'histoire de ce peuple demandait une plus haute antiquité, pourquoi plaçait-il le déluge si près du temps où il vivait? Rien ne l'aurait empêché d'en reculer la date pour la mettre en harmonie avec les traditions d'un grand peuple, et ne pas donner lieu à des réclamations de la part même des Hébreux qui avaient, comme lui, passé la plus grande partie de leur vie en Égypte. Il fallait sans doute, ou qu'à l'époque de Moïse, l'Égypte ne se crût pas aussi ancienne qu'on a voulu le dire plus tard, ou que ses prétentions ne fussent pas fondées 1.

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1 Ceux qui voudraient connaître les travaux et la pensée des savants sur l'antiquité des peuples peuvent consulter les Discours sur les rapports de la science avec la Religion, par le cardinal Wisdiscours IV; M. Desdouits, Soirées de Montlhéry, soirées VI et VII. Au surplus, il n'est pas nécessaire d'être savant pour voir ce qu'il y a d'arbitraire et de purement conjectural dans tout ce qu'ont dit les ennemis de la révélation, en faveur de l'antiquité des peuples et de celle de nos continents. Il suffit de leur demander qu'ils montrent une histoire faisant autorité et qui aille aille au delà de la Genèse. Ils n'en ont pas et se forment des systèmes par conjectures. Quant à l'âge de nos continents, il est impossible de le déterminer d'une manière certaine par la seule inspection des lieux, parce qu'on ne peut pas savoir les révolutions diverses qu'ils auraient subies, soit par des inondations locales, soit par des éruptions volcaniques, soit par des tremblements de terre. On a observé, avec beaucoup de raison, que, dans le monde matériel, les événements s'enchaînent, non selon l'ordre des temps, mais selon l'ordre et le concours des circonstances, et qu'il n'y a pas de principe d'après lequel on puisse déterminer l'action des causes qui tantôt suspendent, tantôt précipitent la succession des faits.

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Sur ce point encore, comme sur tous les autres, vérité s'est fait jour, et le récit de nos saintes Écritures a été justifié par ceux même qui n'en avaient eu nullement la pensée. Nous, sûrs de la révélation, nous disons, sans nulle autre étude que celle de la Bible: à cette époque ont commencé les peuples, et pas avant. Les études historiques, les recherches de toute nature auxquelles la science s'est livrée, n'ont pas eu d'autre résultat que de rendre hommage à cette croyance.

CHAPITRE IX.

ALTÉRATION DES TRADITIONS PRIMITIVES.

En suivant le cours naturel des choses, on a lieu de présumer que le dépôt des traditions primitives se conserva plus facilement dans les familles qui demeurèrent en Asie, près des lieux qui avaient servi de berceau au monde naissant, et où Dieu avait fait éclater sa gloire, que dans les familles qui se dispersèrent au loin. Outre qu'en Asie le seul aspect des lieux rappelait les souvenirs du passé, cette vie calme favorisait bien plus l'enseignement des pères que la vie nomade des tribus qui allaient de régions en régions, jusqu'à ce qu'enfin l'agriculture les eût fixées. Aussi, on a observé de tout temps que l'Asie était le pays le plus riche de traditions, et qu'en dehors de l'Asie, nulle part ne se trouvaient plus de vestiges de l'antiquité que chez les peuples voisins. Les plus célèbres des philosophes parcoururent la Phénicie, la Perse, quelques-uns pénétrèrent jusque dans l'Inde pour converser avec les sages de ces contrées et recueillir dans ces entretiens des connaissances qu'ils n'espéraient pas trouver si facilement ailleurs.

Cependant, même en Asie, dans la suite des temps, l'oubli et la négligence d'une part; de l'autre, l'asservissement aux sens, les passions maudites de la chair, la séduction de l'ange déchu, contribuèrent à altérer la Foi, plus, sans nul doute, que le raisonnement, dont l'abus ne se fit sentir que plus tard. Le culte du vrai Dieu s'allia insensiblement à des pratiques superstitieuses qui amenèrent le polythéisme et l'idolâtrie.

Il ne sera pas inutile de jeter un coup d'œil sur ces altérations des doctrines primitives, pour mieux comprendre combien nous sommes redevables à la grâce de Dieu, qui nous a fait naître en des temps meilleurs, et aussi pour voir, au milieu des égarements les plus monstrueux de l'esprit humain, le fond de la vérité qu'il a corrompue. Nous allons donc exposer d'une manière succincte l'origine et les progrès de l'idolâtrie, sans nous astreindre pourtant aux siècles qui précédèrent la vocation d'Abraham, afin de n'être pas obligés de revenir plus tard sur cette matière.

§ Ier.

IDOLATRIE SON ORIGINE ET SES PROGRÈS.

Les hommes ne passèrent pas dans un instant de la vraie religion à l'idolâtrie; ils n'oublièrent pas de sitôt le Dieu de leurs pères; et une pareille révolution dans les idées religieuses dut éprouver bien des difficultés de part de plusieurs chefs de famille, dont l'autorité finit par être méconnue. Voici quelles furent les causes les plus immédiates de ce changement; l'oubli de la créa

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