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que ceux qui introduisirent ces simulacres nuisirent à la religion et ajoutèrent une erreur auparavant inconnue 1. Arrêtons-nous là: c'en est bien assez pour établir que les hommes ont commencé par le monothéisme, et dans les fables impertinentes du paganisme, l'observateur attentif ne reconnaîtra que des fictions venues après coup, ou quelques articles de la tradition primitive dénaturés dans la suite.

Les peuplades qui sont encore livrées au fétichisme, sur les côtes de l'Afrique, portent dans leurs mœurs et dans leur langage une preuve évidente de dégénération, et, chose bien remarquable, elles ne se retirent de l'état d'abrutissement qu'autant que des étrangers leur viennent en aide. Il est sans exemple que les sauvages de l'Amérique et de l'Océanie soient sortis de cet état par leur propre énergie; et quand, après bien des efforts et des succès obtenus par les missionnaires pour la civilisation de ces peuples, on les a abandonnés avant qu'ils fussent parvenus à un certain degré de développement, ils sont retombés d'eux-mêmes. On verra, dans la suite de ce livre, l'Église travailler sans relâche à la régénération des peuples; on pourra remarquer que bien des nations qui ont jeté un grand éclat par leurs lumières et leurs vertus, tant qu'elles demeurèrent fidèles à la Religion, ont perdu leur gloire et jusqu'à leur existence politique, quand elles ont eu le malheur de s'en éloigner,

1 De civitate Dei, lib. IV, cap. 31. Plutarque assure dans la vie de Numa Pompilius. que ce roi défendit de faire aucune statue ni image pour représenter la Divinité, déclarant que c'était un crime de croire que Dieu eût la figure d'une bête, ni même d'un homme.

et alors, au lieu de croire au progrès dont parlent nos philosophes, on demeurera convaincu que les individus, comme les peuples, n'entrent dans un vrai perfectionnement, qu'autant qu'ils sont éclairés et vivifiés par le Christianisme.

CHAPITRE X.

MOYENS ÉTABLIS PAR LA DIVINE PROVIDENCE POUR LE SALUT

DES HOMMES, AU MILIEU DE LA CORRUPTION GÉNÉRALE QUE L'IDOLATRIE AVAIT INTRODUITE.

C'est un bien triste spectacle que celui que présente le monde, depuis les siècles où les traditions primitives commencèrent à s'altérer jusqu'à ceux que la Providence avait fixés pour l'œuvre de la régénération des hommes ! Les vérités enseignées à Adam, et transmises par Noé à ses fils, qui allaient repeupler l'univers, ces vérités qui devaient être le fondement de toute morale, de toute religion, sont successivement, sinon combattues, du moins enveloppées de nuages et altérées partout par l'alliage de l'erreur; elles ne disparaissent pas du monde, car le monde ne vivrait pas sans elles, mais elles deviennent méconnaissables au milieu des fables incohérentes et des vaines imaginations des peuples. Quel moyen restait-il donc aux hommes pour opérer leur salut? Ne semble-t-il pas qu'à leur égard, la Providence ait été en défaut, puisqu'ils devaient tous tendre à leur fin par la connaissance du vrai Dieu, et que

néanmoins il leur était devenu alors si difficile de discerner la vérité à travers tant d'erreurs?

Non, il n'est permis à personne d'accuser la divine Providence, et ce serait folie à nous de prétendre trouver quelque contradiction dans ses voies. On a vu plus haut que, dans l'origine des choses, Dieu avait pourvu suffisamment au maintien des vérités religieuses, en établissant un ordre général en vertu duquel les pères instruisaient leurs enfants, et la Foi devait se conserver dans les familles par une tradition perpétuelle. Si cet ordre primitif de transmission fut gravement altéré et devint insuffisant, s'il devint même une voie de corruption, quand au lieu de transmettre la vérité, l'enseignement des pères ne transmettait plus que la superstition et l'erreur, ce fut la faute des hommes. Toutefois, ceux qui naquirent pendant ces siècles malheureux d'égarement ne pouvaient en être responsables, puisque ce n'était pas eux qui avaient brisé la chaîne des traditions, et pour eux, cependant, il y avait une voie de salut; le salut ne fut jamais impossible à personne.

Les moyens par lesquels la divine Providence pourvut au salut des hommes, sont : 1° les idées de Dieu et de la loi naturelle, qui furent conservées au milieu de la corruption générale; 2° les révélations successives qui furent faites aux hommes par l'intermédiaire des prophètes, et que le peuple hébreu répandit dans le monde; 3o les inspirations surnaturelles, les excitations intérieures par lesquelles le Saint-Esprit amenait à la Foi, à l'Espérance et à la Charité, les hommes de bonne volonté, c'est-à-dire ceux qui ne mettaient pas obstacle, ceux qui répondaient à la grâce,

§ Ter

LES HOMMES CONSERVENT, AU MILIEU MÊME DE LA CORRUPTION GÉNÉ– RALE, QUELQUE idée de dieu ET DE LA LOI NATURELLE,

Quoique dans un dessein impénétrable de sa justice, Dieu eût permis que les hommes se trompassent sur sa nature et ses perfections, il ne souffrit pas que l'idée même de la Divinité disparût de l'esprit de l'homme, ni que son erreur fût insurmontable. Avec un peu de réflexion sur ses instincts, et surtout avec un cœur pur, l'homme pouvait être ramené à la connaissance des vérités essentielles. Tertullien prouvait ceci aux idolâtres de son temps, dans un livre intitulé du Témoignage de l'Ame, dont nous citerons ici quelques passages remarquables. «Tiens-toi là, ô âme!... non pas toi formée » dans les écoles; c'est toi, âme simple et grossière, >> c'est toi que j'interpelle. Nous déplaisons au monde » quand nous prêchons un Dieu unique; rends témoi» gnage s'il en est ainsi. Nous t'entendons dire dans la >> maison et au dehors, en toute liberté: Ce que Dieu » donnera, ce que Dieu voudra. Par cette parole, tu » fais entendre qu'il en est Un en qui tu reconnais la >> toute-puissance, vers lequel tu portes tes regards..... >> Tu t'écries du fond de ta conscience, sans que per>> sonne t'en blâme : Dieu voit tout. Dieu vous le ren» dra. D'où te vient le sentiment, à toi qui n'es pas » chrétienne, à toi le plus souvent couronnée encore » des bandelettes de Cérès, ornée du manteau de Sa>> turne? Dans ton intérieur tu en appelles à un autre

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