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» était aussi ancienne que le monde, a commencé d'être » nommée Religion chrétienne 1.»

§ IV

JÉSUS-CHRIST A ÉTABLI UN MINISTÈRE PUBLIC AUQUEL IL A CONFIÉ LA GARDE DE LA RELIGION.

L'avantage inappréciable du christianisme est d'avoir, dans les premiers pasteurs, un ministère public que Jésus-Christ a établi gardien des dogmes, de la morale et du culte.

Dans tous les temps il a dû y avoir sur la terre une autorité visible et parlante qui conservât et transmît le dépôt sacré des traditions religieuses. Ce furent d'abord les pères de famille, les patriarches qui, selon l'ordre établi, enseignaient à leurs enfants ce qu'eux avaient appris de leurs aïeux. La Providence suscita dans la suite des temps, des prophètes qui ramenaient le peuple hébreu de ses égarements, et qui l'éclairaient sur les desseins de Dieu. Ce peuple eut de plus une tribu spécialement chargée de la garde de la religion; aux prêtres était confié l'enseignement de la loi, eux seuls eurent le privilége d'offrir les sacrifices; c'était à leur ministère, et surtout au Grand-Prêtre, que le peuple s'adressait dans ses doutes. Jésus-Christ apprit aux Juifs à respecter l'autorité de la Synagogue, alors même qu'elle touchait à sa fin et que ceux qui la composaient se laissaient aller à des passions coupables qui amenèrent la ruine

Liv. I des rétractations, chap. 13.

de leur nation. « Ils sont assis sur la chaire de Moïse, » leur dit-il; pratiquez ce qu'ils enseignent, mais ne >> faites pas ce qu'ils font. >>

Cependant ces diverses autorités, établies pour la conservation des doctrines, se ressentaient de l'imperfection de l'ancien ordre de choses. Les pères de familles n'avaient pas reçu la promesse d'une assistance surnaturelle qui mît leur enseignement domestique à l'abri de l'erreur; ils faillirent à leur mission quand les superstitions de l'idolâtrie se répandirent dans le monde et infectèrent les générations. La voix des prophètes ne pouvait retentir partout, leur enseignement ne fut connu que d'un petit nombre de peuples; ils ne formaient pas d'ailleurs un ministère régulier, continu, qui se perpétuât à travers les siècles. La tribu sacerdotale de Lévi, la Synagogue qui se forma dans son sein, quelque ait été la nature et l'étendue de l'assistance qu'elle recevait de Dieu, n'était directement établie que pour la nation juive. Une autorité plus grande, plus assurée, plus manifeste aux yeux de tous les peuples, devait succéder aux pères de famille et à la Synagogue pour conserver intacte la Religion chrétienne.

Nous avons vu Notre Seigneur, quand il commença la prédication de son Évangile, choisir douze disciples parmi tous les autres. Ce sont les douze Apôtres destinés à devenir les colonnes de l'édifice spirituel qu'il allait élever, les chefs du peuple saint qu'il voulait se former sur la terre. De ces douze il en choisit un qu'il établit le chef du sacré collége, et auquel il fit ces magnifiques promesses : « Simon, fils de Barjona, tu es » Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église, et

» les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. » Je te donnerai les clefs du royaume des Cieux; tout » ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le Ciel; tout » ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le Ciel. » En vertu de ces promesses faites par un Dieu dont la parole puissante opère tout ce qu'il veut, Pierre devait être un jour le fondement inébranlable de la société chrétienne, tous simples fidèles ou pasteurs, tous indistinctement allaient être soumis à la puissance des clefs, car Jésus-Christ en disant: Je te donnerai les clefs du royaume des Cieux... n'exceptait rien.

Jésus-Christ réalisa ses promesses, il consomma son œuvre, et assura la stabilité du christianisme avant de monter au Ciel. Il avait conféré aux douze disciples le caractère sacré du sacerdoce, la veille de sa mort, en instituant le sacrifice eucharistique; il leur donna la mission, après sa résurrection. A Pierre, de qui il avait reçu un triple témoignage d'amour, il dit: Pais mes agneaux, pais mes brebis, lui donnant par là le soin de diriger et de nourrir, d'instruire et de gouverner les agneaux et les brebis, et les pasteurs même, pasteurs à l'égard des peuples, et brebis à l'égard de Pierre 1. Aux douze Apôtres, au milieu desquels était Pierre, il dit : Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie; allez, enseignez toutes les nations, baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, voilà que je suis avec vous jusqu'à la consommation du siècle. Il souffla également sur tous, pour leur communiquer le même esprit, et il leur dit: Recevez le Saint-Esprit, les péchés

1 Bossuet, sermon sur l'unité de l'Église, 1er point.

seront remis à ceux à qui vous les remettrez, ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez.

Tous les Apôtres reçurent donc une puissance divine pour l'enseignement de la foi et pour la dispensation des sacrements, mais ils ne la reçurent pas tous au même degré ni avec la même étendue, car Notre Seigneur, pour établir l'unité de son Église, voulut d'abord constituer la primauté dans la personne de Pierre; il voulut que les autres Apôtres se tinssent inviolablement unis à leur chef. Pierre vivra dans ses successeurs les pontifes romains, jusqu'à la fin des siècles, pour instruire et gouverner la société spirituelle des fidèles; sa voix se fera entendre partout, elle retentira aux extrémités du monde, tous les vrais enfants de Dieu la vénéreront comme la voix de Jésus-Christ, dont il est le vicaire et l'organe. Les évêques succéderont aux Apôtres, et gouverneront la partie de l'Église spécialement confiée à leur sollicitude par le pasteur suprême. Tant qu'ils demeureront unis au centre, Dieu sera avec eux, leur enseignement sera pur: par leur ministère, la grâce de salut se répandra sur les peuples. Or toujours la plus grande partie des évêques demeurera dans cette concorde, dans cette union de croyances, dans la subordination hiérarchique au vicaire de Jésus-Christ; la vraie Religion, le christianisme, la société chrétienne que Jésus-Christ a formée, qu'il a ainsi réunie sous l'autorité des pasteurs, subsistera toujours, car il lui a solennellement promis qu'il l'assisterait jusqu'à la fin des siècles, pour que jamais les puissances de l'enfer ne prévalent contre elle.

CONCLUSION.

DIVINITÉ DU CHRISTIANISME.

Celui qui a étudié l'histoire de la Religion; son origine, ses développements successifs, la perfection qu'elle a acquise, les grands événements qui, à diverses époques, et surtout au commencement de l'ère chrétienne, ont rendu manifeste l'intervention de Dieu; ne peut pas raisonnablement douter de la divinité du Christianisme. Il serait inutile d'ajouter de nouvelles preuves; bornonsnous en terminant la première partie du Cours d'instruction religieuse, à jeter un dernier coup d'œil sur celles qui se sont présentées à nous, pour mieux apprécier la vanité d'un système accrédité de nos jours parmi quelques philosophes incrédules, sur l'origine des dogmes chrétiens.

Il n'y a pas bien longtemps que les ennemis de la révélation présentaient le Christianisme comme un assemblage d'idées incohérentes, de fausses maximes et de cérémonies absurdes. Aujourd'hui, ils ne raisonnent plus ainsi; ceux du moins qui tiennent un rang plus

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