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espérance n'a pas été trompée. On a vu, on voit encore, les fruits les plus heureux de son ministère. A l'égoïsme succède l'abnégation chrétienne; l'homme sensuel se repent de ses excès, et il devient modeste, sobre, circonspect, quelquefois même il se voue aux austérités d'une vie pénitente, et il les soutient jusqu'au terme de sa carrière. En présence de ces résultats incontestables, que l'éducation et la religion obtiennent pour la réforme des mœurs, est-il bien permis de dire que l'âme est sous l'action nécessitante des organes? Cette doctrine, que réprouve le sens intime, qui blesse au cœur la dignité de l'homme, est donc encore convaincue d'erreur, par l'autorité irrécusable de l'expérience.

CHAPITRE III.

DIEU.

La connaissance de nous-mêmes nous conduit naturellement à la connaissance de Dieu.

Comme il n'y a pas de vérité dont la connaissance soit aussi essentielle pour l'homme que celle de l'existence de Dieu, il n'y en a pas non plus qui brille à nos yeux d'un plus vif éclat, ni dont le sentiment soit plus impérissable dans nos âmes. L'idée de cet Être suprême n'a pas été pour nous le résultat de laborieuses recherches. Nous avons connu Dieu comme nous connaissons l'astre du jour qui brille au firmament, comme les enfants connaissent leur père, le chef de la famille.

Nous sortions à peine du berceau, qu'une mère pieuse prononçait devant nous le nom de Dieu, et nous montrant le ciel ou il réside, elle nous apprenait à élever notre cœur vers lui. Nous entendîmes ce nom, l'idée qu'il exprime pénétra doucement notre âme, comme nous reçûmes la lumière extérieure du soleil qui éclairait nos yeux, l'air que nous respirons; une voix intérieure que nous ne pouvions pas démêler encore, et qui cependant commençait à nous conduire, nous disait

qu'il y a bien véritablement un Dieu, que puisque nous sommes, il faut nécessairement que Dieu soit. D'ailleurs, nous lisions le nom de Dieu partout, sur la terre et dans les cieux, qui racontent sa gloire; nous voyions tous les hommes s'accorder à croire en lui, protester unaniment contre l'athéisme; comment un doute se serait-il élevé dans notre esprit sur cette vérité fondamentale ?

Peut être que dans la suite, à mesure que nous entrions dans la vie du monde, des passions funestes, en corrompant l'innocence de notre cœur, ont-elles détourné notre esprit du côté où Dieu se manifestait à lui, et ontelles affaibli notre croyance première; nous y reviendrons bientôt, si nous écartons cette cause d'aveuglement, et si nous réfléchissons avec calme, dans un sincère désir de connaître la vérité; car alors rien ne leur opposant plus d'obstacle, les rayons de la lumière qui avait réjoui notre enfance nous éclaireront de nou

veau.

§ Ier.

EXISTENCE DE DIEU.

Un illustre docteur, dont nous avons rapporté les pensées dans le chapitre précédent, au sujet de la connaissance de Dieu, saint Thomas d'Aquin, dit que Dieu nous éclaire de deux manières: en répandant dans notre âme une lumière intérieure, qui est une participation de la lumière éternelle, et en mettant sous nos yeux des signes sensibles de la sagesse, dans lesquels nous puissions le voir, comme si nous lisions son nom et ses

perfections dans un livre. Il ajoute que néanmoins cette lumière qui éclaire tous les hommes, rencontrant beaucoup d'obstacles, que la grossièreté, la faiblesse, les passions lui opposent, si l'on ne pouvait parvenir à connaître Dieu que par la seule voie de la raison, le genre humain resterait dans les ténèbres d'une profonde ignorance, puisque cette connaissance, qui est le principal moyen de rendre l'homme heureux; n'arriverait qu'à un petit nombre d'hommes, et après un long espace de temps. D'où il conclut : «C'est donc une disposition sa» lutaire de la divine Providence, de nous révéler et >> proposer comme objet de foi, même les vérités auxquelles la raison peut atteindre, afin que tous puissent >> avoir facilement la connaissance de Dieu, sans mé» lange de doute ni d'erreur 1. »

Il est impossible de mieux indiquer la voie que suit l'esprit humain pour parvenir à la connaissance réfléchie de Dieu.

I. Il ne serait pas raisonnable de faire dépendre l'existence de Dieu du fait de l'existence des créatures, qui sont et qui auraient pu ne pas être; mais ces créatures existant, il est d'une nécessité absolue de conclure qu'il y a un être supérieur et tout-puissant qui les a produites.

Nous ne sommes dans ce monde que depuis un petit nombre d'années : de qui avons-nous reçu l'existence ? Nous avons eu un père et une mère que nous honorons comme les auteurs immédiats de nos jours; eux avaient eu aussi leurs parents, et ceux-ci des aïeux; on remon

Somme de saint Thomas, contre les Gentils, liv. I, chap. 4.

terait, par une suite non interrompue de générations, aux temps les plus reculés. Cependant, quelque antiquité que l'on veuille donner à cet ordre de succession selon lequel les pères transmettent la vie à leurs enfants, il faut nécessairement que nous parvenions, par la pensée, aux premiers anneaux de cette chaîne de générations, il faut que nous supposions qu'il exista d'abord un homme qui n'avait eu ni père ni mère, et qui a été la tige, le père, le premier chef du genre humain ; car enfin on ne peut pas remonter à l'infini. Or ce premier homme ne parut pas sans doute fortuitement sur la terre, sans que nulle cause eût déterminé son existence; il ne se fit pas lui-même, il ne sortit pas du sein de la terre, comme on voit le gazon pousser au jour du printemps; ce serait absurde, et si quelqu'un était capable de donner dans une pareille idée et de croire que l'homme est sorti de je ne sais quel germe, il aurait à se demander d'où provenait ce germe et ce qu'il serait devenu... Disons donc que le premier homme fut formé par the cause distincte du monde. Cette cause, c'est Dieu : sans lui nous n'existerions pas.

Ce que nous disons de nous-mêmes, nous devons le dire de tous les êtres animés qui nous entourent, des oiseaux, des poissons, des plantes; on ne s'expliquera jamais l'existence d'un seul de ces êtres si on ne remonté à des germes primitifs où à des individus qui ont été mis dans ce monde par une puissance supérieure. Les plantes se reproduisent par bouture ou par semence; mais la première tige, la première semence, d'où venait-elle ?..... On ne peut pas plus se rendre raison de l'ordre parfait qui règne parmi les êtres, qu'on ne s'ex

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