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Que devient alors l'enfant, abandonné à lui-même, privé de cette éducation chrétienne qui relève directement du prêtre, mais qui doit commencer dans le sanctuaire de la famille ? L'Ecole n'est même pas toujours là pour réparer cet oubli, et ce pauvre enfant exposé aux hasards du chemin prend vite des habitudes de vagabondage, d'insouciance, quand il n'apprend pas d'enfants corrompus le vice qui déflore l'âme et dont le contre-coup se fait sentir parfois toute la vie. Quelle belle pensée que de créer un abri pour ces enfants exposés, que de suppléer à cette instruction religieuse et profane qui faisait défaut Instruire l'enfant est un ministère important, mais que ce ministère est sublime quand il est accompli en faveur des déshérités de ce monde! Tel est un des buts de l'OEuvre du Patronage, et si parmi les enfants qui profitent de cette charité, un bon nombre vient avec une formation religieuse attestant le soin des parents à s'acquitter de leur rôle d'éducateurs chrétiens, combien n'en voyons-nous pas qui ont grandi, jusqu'à neuf et dix ans et quelquefois plus, dans l'ignorance de cette science sans laquelle les autres ne peuvent que nuire ?

L'enfant a reçu de Dieu son innocence, son amabilité, sa simplicité, pour être aimé : il a besoin d'affection, et si son âme ne reçoit pas cette rosée vivifiante, elle se replie sur ellemême, comme une fleur brûlée par un vent desséchant. Chez le pauvre, cette affection existe, car l'amour et le dévouement ne sont pas le privilège des classes aisées; mais pour le pauvre, le temps manque, pour ainsi dire, à ces doux épanchements: la misère jette toujours autour d'elle une tristesse sombre. Aussi comme ces enfants recueillis par le Patronage, sont sensibles aux marques d'affection dont ils sont l'objet ! Il y a donc pour eux une maison où leur présence n'importune pas, où ils peuvent demander ce qui leur est nécessaire, sans contrister un père ou une mère qui ne peuvent satisfaire à cette demande pourtant si légitime. Les économistes modernes sont effrayés devant cette fameuse question sociale qui divise les peuples et dont la solution semble réclamer des arguments violents. L'Église, dépositaire de l'esprit de Dieu, a donné au monde le moyen de résoudre ces difficultés qui troublent aujourd'hui la plupart des nations. Toutes les œuvres de charité travaillent d'une façon efficace à combler cet abîme

creusé par la haine et l'envie. Elles répandent autour d'elles un peu de ce baume qui a nom charité. Comment voulez-vous que l'enfant qui grandit dans la souffrance et dans l'oubli ne finisse pas par s'irriter? Pourquoi ne connaît-il la vie que sous un jour aussi sombre, alors que d'autres ne savent comment épuiser les plaisirs qui s'offrent à eux? Pourquoi s'empresse-t-on autour des heureux de ce monde, tandis que lui qui a soif d'affection, reste dans cet isolement? - Versez sur ces cœurs le vin et l'huile du bon Samaritain, témoignez au pauvre l'affection que vous lui portez, et de suite les plaies se ferment, l'irritation disparaît. Il souffre, mais on le plaint; il est pauvre, mais on l'assiste: sa pauvreté n'éloigne pas, elle attire. Le riche ne croit pas descendre en venant jusqu'à lui, il le remercie de vouloir bien accepter son aumône. Voilà ce que fait l'OEuvre du Patronage: en ouvrant ses portes aux enfants pauvres, elle leur fait sentir l'affection la plus sincère.

L'homme ne vit pas seulement de pain, il en a cependant besoin. Il ne doit pas s'inquiéter outre mesure de la nourriture et du vêtement, il doit cependant tenir compte de ces nécessités. Aussi, quel meilleur emploi peut-on faire du superflu que de s'en servir pour secourir la misère? Parfois ces pauvres enfants ne trouvent pas chez eux le morceau de pain qui doit les soutenir; c'est alors que la charité doit subvenir à pareille indigence. L'OEuvre du Patronage donne à ceux qui en ont besoin ce pain de chaque jour que le pauvre réclame de son Père céleste. Quelle plus belle mission que celle de vêtir ces chers petits qui souvent, pendant l'hiver, souffrent du froid et ne peuvent retenir leurs larmes! Vêtus comme en été, ils ne peuvent compter que sur la charité pour diminuer leurs douleurs.

Les enfants qui bénéficient de cette OEuvre appartiennent à la ville de Québec et à ses environs, mais leur sort doit intéresser toutes les âmes chrétiennes. Non seulement ce sont nos frères qui souffrent, mais très souvent ces familles pauvres viennent des différentes paroisses du diocèse, cacher leur pauvreté dans les quartiers populeux de Québec, espérant vivre plus aisément.

La Maison de Famille qui recueille une vingtaine d'apprentis et leur fait apprendre des métiers, intéresse aussi tout le diocèse puisque ces jeunes gens viennent indistinctement de di

verses paroisses. Cette œuvre et d'autres du même genre, au moyen desquelles le Vénérable Dom Bosco a rendu ses religieux si populaires et si efficaces dans une foule de contrées, exigent des ressources pécuniaires pour se développer et produire le bien qu'on est en droit d'en attendre.

C'est pour subvenir à ce besoin et coopérer à cette excellente œuvre que vous devrez faire chaque année - jusqu'à révocation de ma part, - une collecte dans votre église le jour de Noël. C'est avec les gouttes d'eau que se forment les ruisseaux et les fleuves; c'est avec l'obole de chaque fidèle que nous arriverons à faire prospérer cette magnifique OEuvre du Patronage de Saint Vincent de Paul et que nous attirerons sur nos travaux et sur les familles les bénédictions du Ciel.

Le produit de cette collecte devra être envoyé à Mgr Têtu, à l'Archevêché, entre Noël et le jour de l'an.

IV

Dimanche, 29 avril, seront célébrées à l'église St-Sauveur les noces d'or sacerdotales de quatre vénérables Pères Oblats de Marie Immaculée: ce sont les Pères Grenier, Royer, Arnaud et Babel. Les deux premiers ont travaillé surtout dans l'archidiocèse de Québec. Vous connaissez tous leur zèle infatigable, leur charité sans bornes, leurs fructueuses et laborieuses prédications, leur prudence et leur habileté dans la direction des âmes au saint tribunal de la pénitence; il est peu de paroisses où leur parole n'ait fait un bien immense. Les deux derniers ont exercé leur ministère constamment au milieu des Sauvages montagnais de la Côte du Labrador; ils ont vécu de leur vie, pauvres, ignorés du monde, vrais missionnaires, chéris de Dieu, vénérés et aimés de tous ceux qui les ont connus ou qui ont vécu sous leur douce et sage direction. Ce sont quatre saints prêtres, quatre hommes de Dieu venus de la Vieille France et qui ont consacré toute leur vie sacerdotale au plus grand bien spirituel de nos chers Canadiens.

La reconnaissance nous fait un devoir de nous joindre à eux pour remercier le Dieu de toute bonté des grâces qu'il a répandues sur eux pendant leur demi-siècle de sacerdoce et de lui demander d'accorder une heureuse vieillesse à ces bien-aimés

vétérans du sanctuaire qui ont passé partout, comme le Divin Maitre, en faisant le bien.

V

La retraite pastorale de MM. les curés de l'archidiocèse commencera dimanche soir, le douze août, et se terminera samedi matin, le 19, par la rénovation des promesses cléricales. La seconde retraite, celle de MM. les vicaires, aumôniers, prêtres de séminaire et de collèges, commencera lundi, le 27, à 2 h. P.M., et se terminera samedi matin, le premier septembre.

«Il faut, écrivait le pape saint Pie V, que les prêtres soient conduits de temps en temps dans la retraite, et que là on leur trace le tableau de tous leurs devoirs, pour qu'ils les remplissent saintement, et qu'on rappelle à leur mémoire les vertus sacerdotales, afin qu'ils les pratiquent fidèlement.» Benoît XIV appelle la retraite ecclésiastique une puissance régénératrice pour le clergé, une grande lumière pour le sacerdoce, une fleur odoriférante pour les mœurs. C'est pour cela que le second Concile de Québec, Décret XIV, nous dit : « Singulis annis non prætermittant (sacerdotes) spiritualibus exercitiis operam dare, et pastoralibus secessibus, quos indixerit episcopus, interesse sedulo curent, ut hic, si quæ maculæ ipsis adhæserint, abstergi possint, et inde mentis acies ad coelestia contemplanda vividior, et voluntatis vires ad omne opus bonum amplectendum et persequendum firmiores evadant. >>

Vous aurez le soin de vous préparer à cette retraite par de ferventes prières, afin qu'elle produise des fruits abondants dans notre clergé.

Lundi matin, le 27, à 9 heures précises, aura lieu à la salle des cours du Grand Séminaire, l'examen des jeunes prêtres. Tous ceux qui n'ont pas encore subi les quatre examens annuels prescrits par nos Conciles provinciaux de Québec devront être présents et répondre par écrit aux questions posées sur les matières de dogme, de morale, d'histoire ecclésiastique, de droit canonique et d'Ecriture Sainte qui leur ont été assignées.

Ils devront en même temps remettre au président de l'examen les deux sermons sur les sujets déterminés.

Agréez, bien chers Collaborateurs, l'assurance de mon entier dévouement en N.-S.

L.-N., Arch. de Québec.

(N° 13)

CIRCULAIRE AU CLERGÉ

Archevêché de Québec, 27 avril 1900.

1. Collecte pour les incendiés d'Ottawa et de Hull.

II. Règlement de la Caisse ecclésiastique Saint Joseph.

Bien chers Collaborateurs,

Un incendie vraiment désastreux vient de ravager les villes d'Ottawa et de Hull. On estime les pertes à environ quinze millions de piastres; trois mille maisons ont été détruites, quinze mille personnes sont sans abri et souffrent du froid, de la faim et de toute espèce de privations: la misère de nos malheureux compatriotes de là-bas est indescriptible et bien propre à toucher les cœurs les plus durs. Quel spectacle navrant que celui de tant de pauvres gens qui ont vu l'élément destructeur leur arracher en un jour le fruit de leurs économies et de leurs pénibles labeurs et ne leur laisser que le pavé des rues!

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