Je profite de cette occasion pour vous rappeler la quête annuelle qui doit se faire le premier dimanche du mois d'août en faveur de l'OEuvre des Clercs. Dans ma circulaire du 8 février de la présente année, je vous ai donné les motifs pressants d'encourager cette œuvre si importante. Je vous engage à la relire lorsqu'il s'agira de faire l'annonce de cette quête le dimanche qui la précédera.

III

La retraite pastorale de MM. les Curés de l'archidiocèse commencera dimanche soir, le 3 août, et se terminera samedi matin, le 9, par la rénovation des promesses cléricales. - La seconde, celle de MM. les vicaires, aumôniers, prêtres de séminaire et de collège, commencera lundi, le 18 août, à 2 hrs après-midi, et se terminera samedi matin, le 23.

L'examen des jeunes prêtres aura lieu, comme les années passées, à la salle des cours du Grand Séminaire, lundi matin, le 18, à 9 hrs précises.

Agréez, Monsieur le Curé, l'assurance de mon dévouement.

Louis-Nazaire, Arch. de Québec

Vous avez déjà appris, sans doute, la douloureuse nouvelle de la mort de Son Eminence Illustrissime et Révérendissime, le Cardinal Ledochowski, Préfet de la Sacrée Congrégation de la Propagande. C'est une grande perte pour l'Eglise sa brillante intelligence, son cœur d'apôtre, son dévouement au SaintSiège, son zèle pour la diffusion de la foi catholique dans le monde, son infatigable activité, son énergie inflexible unie à une expérience consommée, à des procédés délicats et à une dignité vraiment princière en faisaient l'une des figures les plus distinguées du Sacré-Collège.

Le Souverain Pontife a été vivement affecté de la mort du vénéré Cardinal, homme de foi, homme d'action et de lutte, qui, depuis bon nombre d'années, était préposé à la Propagande, l'une des plus importantes Congrégations Romaines. Léon XIII appréciait hautement les talents administratifs, le zèle prudent, l'esprit pratique de son Cardinal et il avait pour lui une profonde estime.

Il serait bien trop long de vous rappeler ici les diverses étapes de sa glorieuse et féconde carrière. Quels que soient les postes auxquels la confiance de Pie IX et de Léon XIII l'a appelé successivement, il les a tous occupés avec honneur et s'y est acquis un grand renom de sagesse, de vertu et de parfaite intégrité. Il n'était pas homme à transiger avec sa conscience, à faire des concessions aux erreurs modernes, à sacrifier les droits de la Sainte Eglise. C'est cette fermeté dans les principes qui lui yalut, étant alors archevêque de Gnesen et Posen, la persécution à outrance du gouvernement prussien. Condamné à de multiples amendes, jeté dans une prison où il passa une couple d'années, il fut créé par Pie IX Cardinal de la Sainte Eglise Romaine. C'était une récompense de tout ce qu'il avait souffert pour la foi et en même temps une protestation contre la violence et les injustices dont il avait été la victime.

Rappelé à Rome et accueilli avec une extrême bienveillance par le Souverain Pontife, il a continué à gouverner de là son diocèse durant quelques années et a ensuite rempli des fonctions importantes et pleines de responsabilités, entre autres celle de Préfet de la Propagande depuis la mort du regretté Cardinal Simeoni en 1892.

C'est surtout à ce dernier poste qu'il nous a été donné de connaitre et d'apprécier les hautes qualités administratives, la largeur de vues, la grande bonté de cœur, la droiture de jugement de cet illustre Prince de l'Eglise. Que de questionsréglées, que de doutes résolus, que d'affaires menées à bon terme par son intermédiaire et par son autorité ! Que de milliers de réponses il lui a fallu donner pour notre Canada seulement et en particulier pour notre archidiocèse de Québec et pour l'Université Laval dont il était le Protecteur officiel! Au milieu de ces affaires si multiples, si variées et souvent si épineuses, il ne s'est jamais départi un instant de son calme habituel et de l'insigne bienveillance qui faisaient comme le fond de son caractère."

Encore en parfaite santé lors de mon arrivée à Rome en mars dernier, il eut, quelques jours avant mon départ, à lutter contre une violente inflammation de poumons qui faillit

lui être fatale. Sa forte constitution triompha cependant de la maladie et il n'y a que peu de semaines il me remerciait des félicitations que je lui avais offertes à l'occasion de son retour à la santé.

Mais il était dans sa quatre-vingtième année et toujours à son poste, toujours absorbé par une multitude d'affaires très graves. Ce surmenage dans la période de la grande vieillesse ne pouvait manquer d'avoir bientôt un lugubre dénouement. Une attaque de paralysie l'a enlevé subitement avant-hier matin à l'affection de ses innombrables amis et admirateurs.

Il était, avec les Cardinaux Parocchi et Oreglia, l'un des trois seuls cardinaux survivants que Pie IX avait promus aux honneurs de la pourpre romaine.

Nous avons une grande dette de reconnaissance à acquitter envers ce vénéré Cardinal. Les dix dernières années de sa laborieuse carrière ont été consacrées en bonne partie à la protection de nos intérêts spirituels au Canada. Toutes les questions qui ont agité notre pays lui étaient parfaitement connues; il les avait étudiées à fond et s'appliquait à leur faire donner une solution en harmonie avec nos besoins et avec les principes catholiques. Il aimait à redire son admiration pour la foi pratique de nos Canadiens, comme nous aimerons toujours à redire notre gratitude pour les services qu'il nous a rendus et notre admiration pour son mérite et ses vertus.

Ce n'est donc que justice pour nous de prier pour l'illustre défunt. En conséquence, un service funèbre sera chanté à la Basilique de Québec mardi, le 5 août, à 8 heures du matin. Vous voudrez bien inviter vos paroissiens à y assister et à donner au regretté Cardinal Ledochowski ce témoignage de leur reconnaissance et de leur charitable sympathie.

Agréez, Monsieur le curé, l'assurance de mon dévouement bien sincère.

+ LOUIS-NAZAIRE, Arch. de Québec.