Je partirai pour l'Europe dimanche prochain, 24 janvier et m'embarquerai à New-York, mardi, le 26, sur le Kaiser Wilhelm II, de la ligne allemande transatlantique, pour Cherbourg, France.

L'état précaire de ma santé depuis quelques mois m'oblige à entreprendre ce voyage. La durée n'en saurait être déterminée maintenant; elle dépendra de bien des circonstances que je ne puis prévoir. Dans tous les cas, je serai absent le moins longtemps possible.

Il me faudra séjourner tout d'abord en France; je me rendrai plus tard à Rome. Ce sera un grand bonheur pour moi

de voir notre nouveau et bien-aimé Souverain Pontife, Pie X, qui a su si promptement conquérir l'admiration, la confiance, l'affection de tout le monde. Pour nous catholiques, c'est notre Chef Suprême, c'est le Vicaire de Jésus-Christ, c'est le Pasteur de nos âmes. Combien je serai heureux de l'entretenir de mon diocèse et en particulier de nos institutions d'éducation qui, depuis notre Université Laval jusqu'à nos écoles primaires, sont toutes imprégnées de l'esprit catholique; de nos maisous de charité où toutes les misères humaines sont soulagées; du clergé diocésain si zélé et si édifiant; de nos religieux et religieuses que la tempête de la persécution a jetés sur nos rivages et qui sont des auxiliaires dévoués; de nos populations encore si pleines de foi et si pratiquantes. Ses conseils paternels seront pour moi des ordres que je serai heureux d'exécuter fidèlement. Je lui demanderai de me bénir et de vous bénir tous avec les ouailles confiées à votre sollicitude pastorale. Cette bénédiction du Vicaire de JésusChrist sera pour nous un puissant encouragement à continuer nos travaux apostoliques, à nous dévouer.

Je me recommande à vos prières et à celles de tous mes excellents diocésains. Lorsque les rubriques le permettront, vous direz à la messe l'oraison Pro quacumque necessitate et vous exhorterez vos paroissiens à dire tous les jours en famille un Pater et un Ave à mes intentions.

Durant mon absence, Monseigneur C. A. Marois, V. G., sera administrateur du diocèse. Je ne doute pas que vous lui rendrez sa tâche aussi facile, aussi agréable que possible.

II

Je vous envoie, avec la présente, l'itinéraire de ma visite pastorale. Vous voudrez bien, comme par le passé, faire les prières publiques préparatoires à la visite, tenir les comptes de fabriques en bon ordre, exhorter vos paroissiens à s'approcher des sacrements comme dans une retraite et à gagner l'indulgence plénière que le Saint-Père accorde à cette occasion. Veuillez relire les instructions que je vous ai données à ce sujet ces années dernières.

III

Les incendies qui ont eu lieu récemment à Chicago et ailleurs et qui ont causé d'effroyables hécatombes ont appelé partout l'attention du public sur les précautions à prendre pour prévenir le retour de pareils désastres. C'est pourquoi je vous engage à examiner soigneusement si les portes de vos églises peuvent s'ouvrir facilement pour livrer passage en cas de feu, si vos couvents ou collèges sont pourvus d'escaliers de sauvetage extérieurs et à prévoir comment on pourrait s'échapper si l'incendie éclatait durant la nuit. Il ne faut pas qu'on puisse vous accuser de négligence en une matière aussi importante. A vous donc d'y voir sans retard.

Agréez, chers Collaborateurs, l'assurance de mon dévouement bien sincère en N. S.

LOUIS-NAZAIRE, Arch. de Québec.

Je viens aujourd'hui vous annoncer une nouvelle qui, j'en suis sûr, mettra dans votre cœur comme dans le mien une vive allégresse. Le projet, formé depuis longtemps déjà, d'ériger une statue au Vénérable François de Montmorency-Laval, premier évêque de Québec, est en bonne voie d'exécution.

Un comité, composé de prêtres et de laïques distingués, vient d'être formé pour mener à bonne fin cette louable entreprise. On va se mettre à l'œuvre incessamment, et le monument devra être érigé en 1908, à l'occasion du deux centième anniversaire de la mort de Mgr de Laval, et du trois centième anniversaire de la fondation de Québec. J'ai promis de donner au comité mon concours le plus entier, et je commence dès maintenant à remplir ma promesse en recommandant à votre zèle et à votre générosité une œuvre dont vous comprendrez comme. moi l'importance et l'opportunité.