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(N° 1)

MANDEMENT

DE MONSEIGNEUR L.-N. BEGIN POUR ANNONCER SA PRISE DE POSSESSION DU SIÈGE ARCHIEPISCOPAL DE QUÉBEC.

LOUIS-NAZAIRE BEGIN, PAR LA GRACE DE DIEU ET DU SIEGE APOSTOLIQUE, ARCHEVÊQUE DE QUÉBEC.

Au Clergé siculier et régulier, aux communautés religieuses et à tous les fidèles de notre archidiocèse, Salut et Benediction en: Notre Seigneur.

Nos Très Chers Frères,

Nous lisons au livre de l'Ecclésiastique le portrait que l'Esprit-Saint nous trace de Caleb l'un des juges les pluscélèbres du peuple de Dieu. « Le Seigneur, dit-il, donna la grandeur d'âme à Caleb; sa vertu se soutint jusque dans sa vieillesse, et il le fit monter jusqu'aux lieux les plus élevés de la terre promise ..... pour faire voir à tous les enfants d'Israël qu'il est bon d'obéir au Dieu Saint." (Eccli. XLVI, 11, 12)

Ces paroles de l'écrivain inspiré conviennent admirablement à l'Eminentissime Cardinal-Archevêque dont l'Eglise de Québec

pleure aujourd'hui la perte. Nouveau Caleb, il en a eu la grandeur d'âme ; il en a pratiqué les vertus depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse; il a toujours été obéissant envers son Dieu, et c'est cette docilité à la voix du Seigneur qui lui a valu de savoircommander aux hommes et de jouer le rôle bienfaisant que la postérité reconnaissante ne manquera pas de lui attribuer dans les fastes de notre histoire.

Prêtre, professeur, directeur et supérieur de Séminaire, recteur d'Université, archevêque, cardinal de la Sainte Eglise romaine, il a rempli sur tous ces théâtres si divers, avec autant de force que d'éclat, les hautes fonctions que la divine Providence lui avait confiées.

Le Seigneur, qui le destinait à de grandes choses, avait mis dans ses manières, dans son langage, dans tout son extérieur, une dignité précoce qui, unie aux éminentes qualités dont il avait orné son esprit et son cœur, le préparait merveilleusement à exercer l'autorité. Il lui avait donné un caractère empreint des traits d'une noble grandeur, une âme à la fois fière et tendre, calme et froide au dehors, mais pleine de sensibilité au dedans, un esprit alerte et droit, un jugement sûr, un cœur généreux, capable de tous les sacrifices. Le travail persévérant et assidu, la vie réglée lui semblaient tout naturels et révélaient chez lui des goûts et des aptitudes monastiques; aussi avait-il résolu, dès l'âge de dix-sept ans, d'entrer dans l'Ordre des Béné-dictins que le célèbre Dom Guéranger, alors dans toute la vigueur de l'âge et du talent, venait de rétablir en France.

Mais Dieu l'appelait à de plus hautes destinées, et c'est sans doute pour lui permettre d'y correspondre avec plus de fruit qu'il le fit passer successivement par les charges les plus difficiles et les plus importantes dans la direction des âmes, dans la gestion des affaires religieuses, dans l'enseignement des principales branches du savoir humain; il l'initiait ainsi graduellement aux difficultés d'une vaste administration, à l'art si délicat de gouverner les hommes. Ses études sérieuses à Québec et à Rome, sa rare prudence, sa piété solide, qui lui avaient méritél'entière confiance de son Ordinaire, le désignaient d'avance et to ut naturellement pour un poste encore plus élevé.

Le regretté Monseigneur Baillargeon, de douce et sympathique mémoire, admirateur des brillantes qualités de son VicaireGénéral, en avait fait son théologien au concile du Vatican, et, dans son testament, l'avait désigné au choix du Pontife suprême pour en faire son successeur sur le siège métropolitain de Québec. Le Pape Pie IX, qui connaissait déjà le Recteur de l'Université Laval, n'hésita pas un instant à lui remettre en main la houlette pastorale qu'il devait si noblement porter.

La voix du successeur de Pierre était pour le nouvel élu la voix de Dieu même : il ne sut qu'obéir. Semblable au laboureur qui ne s'éloigne qu'avec chagrin du champ qu'il a arrosé de ses sueurs et que la fortune contraire le force d'abandonner, il quitte, non sans regret, le sillon qu'il a ensemencé, le petit jardin de son séminaire comme il l'appelait, ce jardin des jeunes âmes qu'il avait cultivé si longtemps et avec tant d'amour.

Chargé désormais des intérêts spirituels d'un vaste diocèse, revêtu de la plénitude du sacerdoce, il se met résolument à l'œuvre; il se montre vraiment évêque, alliant la fermeté à la prudence, gardien vigilant et austère de la foi, de la morale, de la discipline, modèle de son clergé et de son peuple. Rien ne lui coûte, rien ne l'arrête lorsqu'il s'agit d'obéir au Vicaire de Jésus-Christ; mais s'il a la docilité de la brebis vis-à-vis du pasteur, il sait aussi, lorsque le salut de ses ouailles est en jeu, s'armer de courage et faire tout marcher à sa parole. Sa fermeté dans le commandement n'est égalée que par son zèle, et ce zèle, qui le porte à servir noblement son peuple, ne connaît d'autre limite que l'accomplissement parfait de tous les devoirs de sa charge pastorale.

Nous l'avons tous vu à l'œuvre, Nos Très Chers Frères; sa carrière épiscopale a été un travail incessant, un acte prolongé de dévouement à ses bien-aimés diocésains.

Oui, dévouement affectueux à la jeunesse étudiante et en particulier aux lévites qui aspirent au sacerdoce; son bonheur est de les visiter souvent, de présider leurs examens, de les stimuler à l'étude et à la piété, de leur donner les conseils sages que lui suggére sa vieille expérience. Cette même sollicitude paternelle et éclairée, il l'étend aux nombreux élèves qui peu

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