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qu'il ne se peut rien concevoir de plus salutaire que sa loi, de plus divin que sa doctrine. A un tel résultat contribueront merveilleusement, Vénérables Frères, votre autorité et vos efforts, en même temps que le zèle et l'application du clergé. Graver dans l'âme des peuples la vraie notion et, pour ainsi dire, l'image de Jésus-Christ; mettre en lumière, par la plume et par la parole, sa charité, ses bienfaits, ses institutions, dans les écoles primaires, dans les collèges, du haut de la chaire, partout enfin où s'en offre l'occasion: estimez que c'est là votre premier devoir. Sur ce qu'on appelle les droits de l'homme, les foules en ont entendu assez; qu'on leur parle enfin des droits de Dieu. Le temps y est favorable, comme suffisent à l'indiquer, ce que nous avons dit du réveil de sentiments chrétiens au cœur d'un grand nombre, et plus spécialement tous ces témoignages de piété à l'égard du Rédempteur, que nous lèguerons, s'il plait à Dieu, au siècle qui vient, comme gage d'un meilleur avenir. Mais, comme il s'agit d'une chose dont nous ne pouvons attendre le bienfait que de la bonté divine, unis dans un même esprit de zèle, et dans de communes et ardentes prières, faisons de persévérants efforts pour fléchir le ToutPuissant, afin qu'emu de miséricorde, il ne laisse pas périr ceux qu'il a sauvés de son sang. Qu'il daigne regarder d'un œil propice cette génération qui a beaucoup péché, il est vrai, mais qui a taut et si cruellement souffert en expiation de ses fautes que, embrassant dans sa bonté les hommes de toute nation et de toute race, il se souvienne de sa propre parole: Lorsque j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi (1).

Comme gage des faveurs divines et en témoignage de Notre paternelle bienveillance, Nous vous accordons de tout cœur, Vénérables Frères, ainsi qu'à votre clergé et à votre peuple, la Bénédiction Apostolique en Notre-Seigneur.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 1 Novembre de l'an 1900, de Notre Pontificat le vingt-troisième.

LÉON XIII, PAPE.

(1) Ioan. XII, 32.

( N 18)

LOUIS-NAZAIRE BEGIN

PAR LA GRACE DE DIEU ET DU SIEGE APOSTOLIQUE

ARCHEVEQUE DE QUEBEC

Nous venons, Nos Très Chers Frères, de recevoir la nouvelle officielle du triste événement que tout nous faisait présager depuis quelques jours et qui causait à tous les bons citoyens de poignantes alarmes. Notre Gracieuse Souveraine, Victoria, n'est plus Elle vient de terminer sa carrière mortelle, après un règne glorieux de soixante-quatre ans.

Nous nous empressons de vous communiquer cette affligeante nouvelle dans l'intime persuasion que vous donnerez de justes regrets à la mémoire de cette illustre Reine, dont la mort est un sujet de deuil profond pour tous ses sujets.

Appelée jeune encore à occuper le trône, placée par la Divine Providence à la tête d'un empire le plus vaste et le plus puissant que la terre ait jamais vu, profondément pénétrée de la responsabilité qui incombe à la puissance souveraine, elle n'a rien épargné pour l'accomplissement de sa redoutable mission.

Il lui a été donné d'occuper le trône de la Grande Bretagne plus longtemps qu'aucun de ses illustres prédécesseurs; sous son règne se sont accomplis des événements des plus remarquables et de la plus haute importance pour l'avenir et le bon

heur des peuples; elle a été témoin des merveilleux progrès realisés dans toutes les sphères où se déploie l'activité humaine, dans les lettres, les sciences, les arts, l'industrie et le commerce.

Et tandis qu'elle a favorisé et encourager tous ces mouvements destinés à reculer les bornes du savoir humain, ou à ajouter à la gloire et à la prospérité de l'Etat, on peut dire que les œuvres sociales et philantrophiques, les mouvements ayant pour but de soulager ou diminuer les misères des hommes, ont toujours eu les préférences de ce noble cœur et ont plus largement béneficié de sa bienveillante protection.

Aussi ses sujets l'ont-ils toujours environnée du respect le plus profond, et ont-ils saisi toutes les occasions propices pour lui témoigner leur amour et leur reconnaissance.

Comme ils ont pris part à ses tristesses, montré qu'ils savaient compatir à ses épreuves (car la douleur et l'épreuve l'ont aussi visitée, donnant à sa vie cette dernière touche de la perfection), ils ont salué les jours consacrés à ses triomphes par d'unanimes et enthousiastes acclamations. Car la dignité de sa vie, les éminentes qualités de son coeur, et une sagesse politique à laquelle le monde entier s'est plu à rendre hommage, lui avaient conquis tous les cœurs.

Notre Canada, comme les autres parties de son empire, a bénéficié de la justice et de la libéralité de son gouvernement; sous son règne les progrès matériels ont pris leur essor au-delà de toute espérance, et l'Eglise catholique, la grande inspiration de toutes les grandeurs morales, a pu déployer librement son influence et exercer son action bienfaisante.

Et maintenant elle descend dans la tombe, pleurée et regrettée de tous. Sa mort est un deuil non seulement pour une nation, mais pour cette immense multitude de peuples si différents de race, de langue, de croyances et de moeurs, qui composent le vaste empire dont elle était la Souveraine aimée et vénérée,

Mais le Tout-Puissant n'abandonne pas son peuple dans son affliction, et au milieu du deuil général, la Providence nous ménage un sujet de consolation et d'espoir dans l'avènement

au trône de Son Altesse Royale le Prince de Galles, que les lois du royaume appellent à succéder à son auguste mère.

Les sentiments de bienveillance et de bienfaisance dont il est animé nous donnent lieu d'espérer qu'il maintiendra les nobles traditions que ses prédécesseurs lui ont légués, et qu'il s'appliquera toujours à faire régner la paix, la justice et la prospérité.

Il est de notre de voir à tous, Nos Très Chers Frères, de prier pour cet auguste monarque. Supplions Dieu par qui règnent les rois et de qui découle toute puissance, qu'Il daigne répandre sur lui ses bénédictions les plus abondantes afin qu'il soit le digne successeur de la grande Reine que nous pleurons, et un monarque toujours à la hauteur de la redoutable et importante mission qu'il reçoit et des charges qu'il assume dans des circonstances particulièrement difficiles.

A ces causes, Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Le premier dimanche après la réception du présent mandement, il sera chanté dans toutes les églises de ce diocèse, à l'issue du service divin du matin, un Te Deum solennel en actions de grâces pour l'avènement au trône du Haut et Puissant Prince Albert-Edouard, sous le nom de Edouard VII, et ensuite le psaume Exaudiat, avec l'oraison pour le Roi.

Donné à Québec sous notre seing, le sceau du diocèse et le contre-seing de notre Secrétaire, le vingt-deux janvier dix-neuf-cent-un.

L.-N. Archevêque de Québec

Par mandement de Monseigneur,

J.-CL. ARSENAULT, ptre, Secrétaire.

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