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CIRCULAIRE AU CLERGE

Archevêché de Québec, 21 octobre 1905.

I. Encyclique de Sa Sainteté Pie X sur l'enseignement du catéchisme.
II. Consécration de Monseigneur Blanche, Vicaire apostolique du Golfe

Saint-Laurent.

III. Sujets de conférences ecclésiastiques.

IV. Matières d'examens et de sermons des jeunes prêtres.

V. Cierges liturgiques et Messieurs Lasnier, de Lévis.

VI. Manuel anti-alcoolique.

VII. Permission accordée à M. l'abbé P.-O. Leary d'avoir accès aux archives.

Bien chers Collaborateurs,

I

Je vous adresse avec la présente l'Encyclique Pontificale Acerbo nimis de Notre Saint Père le Pape Pie X, en date du 15 avril 1905, Encyclique dont je vous ai entretenus à la dernière retraite pastorale.

Justement alarmé des misères profondes qui affligent le peuple chrétien, de l'affaiblissement de la foi dans un trop grand nombre de fidèles, de la facilité avec laquelle ils s'abandonnent à leurs passions mauvaises et à toute espèce de crimes, Notre Saint Père le Pape recherche la cause de tant de maux et en indique, avec une toute paternelle sollicitude, la source

malheureuse et déplorablement féconde dans l'ignorance des choses divines. Cette ignorance des vérités fondamentales de la religion obscurcit les intelligences; elle laisse le cœur sans force et sans soutien, en proie à tous ses mauvais penchants; elle est également ruineuse pour les sociétés comme pour les individus. Il n'y a pas que l'illettré et le pauvre qui en souffrent ceux-là même qui s'honorent de compter parmi les intellectuels ont quelquefois le plus grand besoin d'instruction religieuse, car, de nos jours, la science humaine enflée de ses conquêtes et de ses succès, tend à se dégager de plus en plus des liens de la révélation et à regarder comme de son domaine la solution de tous les problèmes de la vie, ceux qui regardent l'éternité comme les autres.

Des peuples moins privilégiés que nous, travaillés davantage par l'esprit du mal et les erreurs de notre époque, esclaves surtout des agissements ténébreux des sociétés secrètes, en souffrent évidemment plus que nos régions où, grâce à Dieu, la foi est encore vive et la morale chrétienne, respectée; mais, nous ne pouvons nous le dissimuler, la foi, en notre pays, subit des atteintes alarmantes, des amoindrissements regretta bles, et nous devons travailler avec un zèle inlassable à raviver dans les àmes les vérités chrétiennes qui leur permettront de résister aux embûches du démon, aux séductions du monde et à l'influence néfaste des fausses doctrines. Il nous serait facile de signaler ici la tendance des fidèles à poursuivre avec une ardeur périlleuse les biens matériels au détriment de leur salut, à se tenir trop attachés à la terre et à négliger le ciel, à perdre la notion véritable du juste et de l'injuste, et, dans les affaires où la religion est concernée, à mettre trop facilement de côté le bien de leurs âmes au profit des intérêts éphémères de ce monde. Ces tendances funestes, cet amoindrissement de la foi, même dans notre Canada, sont un sujet de légitime inquiétude pour tous les esprits clairvoyants, et il faut se hâter de tenir compte du cri d'alarme jeté par le Chef. auguste qui gouverne la Sainte Eglise et se mettre généreusement à l'œuvre pour raviver la foi de nos ouailles par un enseignement clair, précis, instructif et attrayant, de la doctrine chrétienne.

Pour bien entrer dans les sentiments du Saint Père, il faut se convaincre que, de toutes les œuvres du ministère sacerdotal, l'enseignement par la parole est la plus importante, la plus grave et la plus nécessaire. Notre Seigneur en fait un précepte à ceux qui ont charge d'âmes; il leur donne pour mission de nourrir leurs ouailles de la saine doctrine du salut en même temps qu'il leur enjoint de briller par la sainteté de leur vie. Jésus-Christ met le devoir de la prédication au-dessus de tous les autres: Euntes, docéte omnes gentes... servare omnia quæcumque mandavi vobis. Prædicate Evangelium omni creaturæ... et il en fait lui-même le but principal de sa mission en évangélisant les pauvres: Pauperibus evangelizare misit me. »

L'enseignement peut se donner sous forme de sermon ou sous forme de catéchisme. Tout en louant le zèle des prédicateurs qui emploient leur talent à démontrer les vérités de la foi dans des discours très élaborés et où toutes les ressources de l'esprit sont mises au service de la vérité, le Saint Père déclare que ce n'est pas là l'enseignement principal, celui qui est le plus propre à soutenir la foi et à l'empêcher de s'affaiblir dans les âmes. Ce qu'il faut, c'est l'enseignement des vérités essentielles et des devoirs de la religion. La substance de cette science est renfermée dans le catéchisme. Le catéchisme doit être le livre de tous, du riche et du pauvre, du savant et de l'ignorant. C'est à l'aide de ce petit livre, bien médité, que l'on doit instruire les fidèles, les enfants, les humbles, les ouvriers, les hommes cultivés, les privilégiés de la fortune, sur toutes les vérités qui concernent la vie chrétienne et le salut éternel. Si nous entretenons bien notre peuple dans la science du catéchisme, il ne cessera pas de connaître Dieu, et par conséquent de l'aimer et de le servir; il demeurera. inébranlable dans sa foi et dans l'accomplissement de tous ses devoirs. C'est cette instruction religieuse que Sa Sainteté recommande et prescrit dans son encyclique Acerbo nimis; c'est elle qui nous donnera des hommes qui ne seront pas catholiques seulement par tradition, mais par conviction.

Bien instruire, bien former les enfants et les jeunes gens, c'est tout l'avenir de l'Eglise et de la patrie. Ils ont été si chers au cœur de Notre Seigneur; ils doivent vous être également

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