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mais elle fera ce que j'ai voulu, et elle prospérera dans les choses pour lesquelles je l'ai envoyée (1).

Nous pensons qu'il faut juger de même des prêtres qui, pour mettre en lumière les vérités de la religion, écrivent de laborieux ouvrages; ils méritent évidemment pour cela de grands éloges. Mais combien tronve-t-on de gens qui lisent des livres de ce genre de manière à en tirer un fruit correspondant au travail et aux désirs de l'auteur? Au contraire, l'enseignement de la doctrine chrétienne, s'il est bien fait, apporte tou jours quelque utilité aux auditeurs.

En effet (il est bon de le rappeler pour encourager le zèle des ministres de Dieu), immense est le nombre, et il augmente chaque jour, de ceux qui ignorent tout de la religion ou qui n'ont de la foi chrétienne qu'une connaissance telle qu'elle les autorise, au milieu de la lumière de la vérité catholique, à vivre à la manière des idolâtres. Combien nombreux, hélas ! et non seulement parmi les enfants, mais encore parmi les adultes et les vieillards, qui ne connaissent absolument rien des principaux mystères de la foi, qui, entendant le nom du Christ, répondent: Qui est il....., pour que je croie en lui? (2) Par suite, ils ne considèrent pas comme vice de concevoir et de nourrir des haines contre le prochain, de conclure les contrats les plus iniques, d'exercer des professions malhonnêtes, de prêter de l'argent à usure, et d'accomplir d'autres actions non moins condamnables. Par suite, ignorant la loi du Christ, qui défend non seulement de faire des choses honteuses, mais encore d'y penser et de les désirer sciemment, bien des gens, quoique peut-être, pour une cause ou pour une autre, ils s'abstiennent à peu près des honteux plaisirs, nourrissent toutefois, dans leur esprit qu'aucune notion religieuse ne défend, les plus malsaines pensées, multipliant ainsi les iniquités plus que ne sont nombreux les cheveux de leur tête.

Et ces vices, Nous tenons à le répéter, se rencontrent non seulement chez les populations des champs on dans la portion miséreuse du peuple, mais encore et peut-être plus fréquemment, chez les hommes d'une situation plus relevée, y compris (1) Is. LV, 10, 11.

(2) Joan. IX, 36.

ceux qu'enfle la science, et qui, appuyés sur une vaine érudition, prétendent pouvoir railler la religion et blasphement tout ce qu'ils ignorent. (1)

S'il est vain d'espérer une moisson d'une terre qui n'a pas reçu de semence, comment attendre des générations morales si elles n'ont pas été instruites en temps voulu de la doctrine chrétienne? D'où Nous inférons à bon droit, puisque la foi languit de nos jours au point qu'elle est chez beaucoup presque morte, que le devoir de transmettre les vérités du catéchisme, ou n'est rempli qu'avec tron de négligence, on est omis tout à fait. C'est à tort en effet qu'on voudrait dire, pour s'excuser, que la foi nous est donnée à titre gratuit, et que chacun la reçoit dans le saint baptême. Sans doute, quiconque est baptisé dans le Christ se trouve enrichi de la foi à l'état latent; mais cette semence divine ne lève pas et ne produit pas de grands rameaux (2) si elle est abandonnée à elle-même et à sa vertu native. Il y a dans l'homme, dès sa naissance, une faculté de comprendre; cette faculté a toutefois besoin de la parole maternelle sous la poussée de laquelle elle puisse, comme on dit, passer en acte. C'est justement ce qui arrive à l'homme chrétien qui, renaissant par l'eau et l'Esprit-Saint, apporte avec lui la foi en germe; il a cependant besoin de l'enseigne ment de l'Eglise, afin que cette foi puisse se nourrir, se déve. lopper et porter du fruit. C'est pourquoi l'Apôtre écrivait: La foi vient de l'audition, et l'audition a lieu par la parole du Christ(3). Pour montrer la nécessité de l'enseignement, il ajoute: Comment...... entendront-ils si nul ne leur parle ? (4)

Si, par ce qui a été exposé jusqu'ici, on peut voir quelle est l'importance de l'instruction religieuse du peuple, Nous devons faire tout notre possible pour que l'enseignement de la doctrine sacrée, l'institution la plus utile pour la gloire de Dieu et le salut des âmes (5), pour Nous servir de paroles de Notre prédécesseur Benoit XIV, soit toujours florissante ou

(1) Jud. 10.

(2) Marc. IV, 32.

(3) Rom. x, 17.

(4) L. 14.

(5) Constit. Etsi minime, 13.

si on la néglige quelque part, y soit restaurée. Voulant donc, Vénérables Frères, satisfaire à ce très grave devoir de l'apostolat suprême, et faire régner partout, en une matière si importante, une même et pareille façon d'agir, Nous établissons, de Notre autorité suprême et pour tous les diocèses, les prescriptions suivantes, qui devront être étroitement exécutées et observées.

I. Tous les curés et géneralement tous ceux qui ont charge d'âme feront le catéchisme tous les jours de dimanches et de fêtes de l'année, sans en excepter un seul, pendant une heure entière, aux enfants des deux sexes, sur les choses que chacun doit croire et faire pour se sauver.

2. Ils devront aussi, par une retraite continue de plusieurs jours, les préparer, à des époques fixes de l'année, à la réception des sacrements de Pénitence et de Confirmation.

3. De même et avec un soin tout à fait spécial, tous les jours de Carême, et, s'il le faut, après les fêtes de Pâques, ils prépareront les jeunes gens et les jeunes filles, pour qu'ils fassent saintement leur Première Communion.

4. Dans toutes les paroisses, on établira canoniquement une association de la doctrine chrétienne où les curés trouveront, là surtout où le nombre des prêtres est faible, des auxiliaires laïques qui s'adonneront à ce ministère, tant par zèle pour la gloire de Dieu que pour gagner les indulgences attachées par le Souverain Pontife à cet acte de charité.

5. Dans les grandes villes, surtout en celles où il y a des universités, lycées, collèges, on établira des cours de religion. pour instruire des dogmes et de la morale chrétienne la jeunesse qui fréquente les écoles publiques où il n'est pas fait mention de la religion.

6. Mais comme, surtout de notre temps, l'âge mûr n'a pas moins besoin d'instruction que l'enfance, tous les curés et tous ceux qui ont charge d'âmes, outre l'homélie sur l'Evangile qui doit être donnée tous les jours de fête à la messe paroissiale, à l'heure la plus opportune pour que le peuple y vienne - en dehors de l'heure du catéchisme des enfants feront, en un langage facile à comprendre, le catéchisme aux

fidèles. Ils se serviront pour cela du « Catéchisme du Concile du Trente», de manière à traiter en quatre ou cinq ans, le symbole, les sacrements, le décalogue, la prière et les commandements de l'Eglise.

Nous établissons et ordonnons ces choses, Vénérables Frè res, en vertu de Notre autorité apostolique. Vous devrez faire en sorte, pour votre part, chacun dans votre diocèse, que ces prescriptions soient exécutées intégralement et sans retard. Vous devrez veiller et prendre garde, dans la mesure de votre autorité, à ce que Nos ordres ne tombent pas dans l'oubli, ou, ce qui revient au même, ne soient obéis qu'avec négligence et relâchement. Pour éviter réellement ce défaut, vous devrez user des recommandations les plus assidues et les plus instantes afin que les curés n'abordent pas le catéchisme sans préparation, mais au contraire s'y préparent à l'avance avec soin, afin qu'ils ne prononcent pas seulement les paroles de la sagesse humaine, mais que, dans la simplicité du cœur et la sincérité de Dieu. (1), ils suivent l'exemple du Christ qui, bien qu'il mit au jour des choses cachées depuis le commencement du monde (2) parlait cependant toujours aux foules en paraboles (3). Nous savons que la même conduite fut tenue par les apôtres, instruits par le Seigneur. C'est d'eux que Grégoire le Grand, disait: Ils ont le plus grand soin de prêcher les choses simples aux peuples simples, les choses compréhensibles et non point les choses élevées et ardues (4). Or, en ce qui concerne la religion, presque tous les hommes, dans les temps actuels, peuvent être classés parmi les simples.

Nous ne voulons pas que certains, en raison même de ce goût qu'il faut avoir pour la simplicité, se persuadent que ce genre d'enseignement n'exige ni labeur ni méditation. Au contraire, il en demande plus que tout autre. Il est beaucoup plus facile de trouver un orateur qui parle avec abondance et splendeur, qu'un catéchiste dont l'enseignement soit louable en tout point. Donc, de quelque facilité pour la pensée et l'élo(1) II Cor. 1, 12.

(2) Matth. XIII, 35.

(3) Ib. 34.

(4) Moral. I XVII cap. XXVI

cution que l'on ait été doué par la nature, qu'on retienne bien ceci que jamais l'on ne parlera aux enfants ou au peuple de la doctrine chrétienne, de façon à produire du fruit dans les ames si ce n'est après s'être préparé et exercé par une sérieuse méditation. Ils se trompent ceux qui, se fiant à l'ignorance et à l'infériorité intellectuelle des foules, prétendent pouvoir, en ces matières, agir avec négligence. Au contraire, plus les auditeurs sont novices, plus il faut de zèle et de soin pour accommoder les vérités les plus sublimes, déjà si élevées audessus des intelligences ordinaires, à la compréhension plus faible des ignorants qui, tout autant que les sages, ont besoin de les connaître pour arriver à l'éternelle béatitude.

Enfin, Vénérables Frères, qu'il Nous soit permis de terminer cette Lettre en vous adressant la parole de Moïse: Si quelqu'un est du Seigneur, qu'il se joigne à moi. (1) Remarquez, Nous vous en prions et vous en supplions, quels désastres résultent pour les âmes de la seule ignorance des choses divines. Beaucoup de choses utiles et parfaitement louables ont peut-être été instituées, dans le diocèse de chacun de vous, pour le bien du troupeau qui vous est confié. Veuillez cependant, par-dessus toutes choses, consacrer tout ce que vous pourrez de vos efforts, de votre zèle, de vos soins et de vos instances assidues à ce que la connaissance de la doctrine chrétienne pénètre et imprègne complètement les esprits... Chacun, Nous Nous servons des paroles de l'Apôtre Pierre, a reçu la grâce pour l'administrer à autrui, comme les bons dispensateurs de la grâce de Dieu aux formes diverses (2).

Que votre diligence et votre ingéniosité, grâce à l'intercession de la bienheureuse Vierge Immaculée, soient heureusement excitées par la bénédiction apostolique que Nous vous accordons très affectueusement à vous, à votre clergé et au peuple confié à chacun de vous, comme témoignage de Notre affection et comme gage des dons célestes.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 15 avril 1905, la deuxième année de Notre pontificat.

(1) Exod. XXXII, 26.

(2) I Petr IV, 10.

PIE X, PAPE.

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