Voici ce que je règle à ce sujet :

1o Le jeûne et l'abstinence ne seront obligatoires que les mercredis et vendredis de chaque semaine du carème, et le samedi des Quatre-Temps.

20 Tous les autres jours dimanches, lundis, mardis, jeudis et samedis on ne sera tenu ni de jeûner ni de faire mai

gre à aucun des repas.

Ne manquez pas de faire comprendre à vos paroissiens que l'adoucissement apporté cette année à la loi ordinaire de l'Eglise ne les soustrait en aucune manière à l'obligation générale imposée par Notre Seigneur de pratiquer au moins la mortification intérieure. Exhortez-les fortement à faire de dignes fruits de pénitence, à se renoncer eux-mêmes et à porter leur croix avec courage, à pratiquer la sobriété, à combattre leurs mauvaises habitudes, à fuir les occasions de péché, à faire l'aumône et à prier avec plus de ferveur que jamais.

« Nisi pœnitentiam habueritis, omnes similiter peribitis. » — « Qui vult venire post me, abneget semetipsum, et tollat crucem suam et sequatur me. » —— « Qui sunt Christi, carnem suam crucifixerunt cum vitiis et concupiscentiis. » — « Pœnitemini igitur, et convertimini, ut deleantur peccata vestra. » — « Projicite a vobis omnes prævaricationes vestras... et facite vobis cor novum et spiritum novum. » — « Fratres, sobrii estote et vigilate. » — «‹ Oportet semper orare et non deficere. » — «Date eleemosynam. Facite vobis sacculos qui non veterascunt, thesaurum non deficientem in cœlis, quo fur non appropiat, neque tinea corrumpit. »

Vous pourrez vous servir de l'un ou l'autre de ces textes de nos Saints Livres pour exciter votre peuple à passer saintement le temps du carême, et à s'affermir dans la pratique de toutes les vertus chrétiennes.

II

Le caréme sanctifié. Sous ce titre le R. P. Wittebolle, Rédemptoriste, l'un des rédacteurs ordinaires des «Annales de Sainte-Anne de Beaupré, a réuni tout ce que les ouvrages as

cétiques de saint Alphonse de Liguori renferment de plus touchant et de plus propre à porter les cœurs à l'amour de JésusChrist par la considération des souffrances que le divin Sauveur a bien voulu endurer pour nous.

Chaque jour du carême a sa considération spéciale suivie de courtes affections, d'une pratique et d'un ou de plusieurs exemples choisis et la plupart tout-à-fait nouveaux. Ce livre sera donc un véritable « manuel » extrêmement utile aux fidèles qui désirent passer la sainte quarantaine selon l'esprit de l'Eglise. On pourrait faire cette lecture de piété lorsque tous les membres de la famille sont réunis pour la prière du soir.

Cet ouvrage est destiné à faire beaucoup de bien et je me fais un devoir de le recommander aux fidèles et au clergé. Il est en vente à Sainte-Anne de Beaupré et chez les principaux libraires de Québec. Prix, 40 centins.

III

Je vous envoie, avec la présente circulaire, l'Itinéraire de la visite pastorale. Vous aurez soin de relire les recommandations que j'ai faites à ce sujet les années passées. Faites en sorte que les enfants qui auront à recevoir la Confirmation soient solidement instruits et bien préparés. Disposez à l'avance vos paroissiens à profiter des grandes grâces qui sont attachées à cette visite du premier Pasteur du diocèse. (App. au Rituel, p. 40 et p. 140 et suiv.)

IV

Il existe dans certaines paroisses un abus qu'il importe de faire disparaître: c'est de porter des cierges allumés dans certaines circonstances, à l'église, lorsque la rubrique ne le prescrit pas, et surtout aux funérailles. Les chantres au chœur, les porteurs aux enterrements, et d'autres quelquefois dans la nef, tiennent des cierges allumés, et l'on constate que cela peut donner lieu à beaucoup d'inconvénients. Il y a, en outre de la malpropreté que cela produit dans l'église, un danger de feu assez fréquent pour donner lieu à un règlement à ce sujet.

D'ailleurs, les offrandes de cierges pour les défunts pourront se faire en demandant de les placer autour du corps du défunt à ses funérailles, ou du catafalque aux services anniversaires : c'est leur place régulière et celle qu'ils devront dorénavant occuper.

On ne portera de cierges à l'avenir que dans les processions solennelles, ou aux cérémonies où la rubrique l'exige; en tout autre temps ce sera interdit. MM. les curés sont priés de veiller à l'observance de ce règlement.

Agréez, bien chers collaborateurs, l'assurance de mon entier. dévouement en Notre Seigneur.

LOUIS-NAZAIRE, Archevêque de Québec.

(N° 6)

CIRCULAIRE AU CLERGÉ

{

Archevêché de Québec, 25 avril 1899.

I. Lettre de N. S. P. le Pape Léon XIII à S. Em. le Cardinal Archevêque de

Baltimore sur les doctrines Américanistes,

II. Indult exemptant les fidèles d'entendre la messe les jours des fêtes de

l'Annonciation, de la Fête-Dieu et de la Saint-Pierre.

III. Nouvelle édition de l'Extrait du Rituel Romain.

IV. Au delà du tombeau, par le R. P. Hamon, S. J.

V. Affaires de Fabrique à mettre en bon ordre pour la visite pastorale. VI. Retraites pastorales et examens des jeunes prêtres.

Bien chers Collaborateurs,

I

Les feuilles publiques ont déjà porté à votre connaissance la lettre de Notre Saint Père le Pape Léon XIII à l'Eminentissime Cardinal Gibbons, archevêque de Baltimore, concernant les doctrines dites Américanistes qui ont soulevé de si vives discussions dans ces derniers temps. Bien que, dans ce document pontifical,

il ne soit question que d'erreurs qui se sont produites aux EtatsUnis, je tiens cependant à vous le communiquer officiellement, afin que vous puissiez l'étudier à loisir, le méditer, vous imprégner des enseignements salutaires qu'il renferme, vous prémunir contre les doctrines nouvelles et téméraires qu'il flétrit et demeurer inviolablement attachés aux saines traditions de foi et de discipline catholiques.

Les idées qui ont cours dans une contrée voisine, les erreurs qui s'y propagent et qu'on exalte sous le nom séduisant de progrès, ont bientôt franchi la frontière et font des victimes, si l'on n'y fait pas attention. Défiez-vous toujours des nouveautés, des exagérations, des atténuations dans la doctrine; la moindre déviation au début suffit pour conduire aux abîmes. La foi que Notre-Seigneur a enseignée aux hommes et dont il a confié la garde à son Eglise, ne varie pas avec les temps ou pays: elle est absolument immuable.

avec les

C'est cette immutabilité que voulait maintenir le grand Apô-tre des nations, lorsqu'il écrivait à son disciple Timothée: «Depositum custodi, devitans profanas vocum novitates. » (1 Tim. vi, 20) « Tu vero permane in iis quæ didicisti et credita sunt tibi; sciens a quo didiceris.» (11 Tim. III, 14.) Ne sommes-nous pas à une époque où l'on rencontre de ces hommes dont parlait le même Apôtre: «Sunt aliqui qui vos conturbant, et volunt convertere Evangelium Christi. Sed licet nos, aut angelus de cœlo evangelizet vobis præterquam quod evangelizavimus vobis, anathema sit.» (Gal. 1, 7, «Erit enim tempus cum sanam doctrinam non sustinebunt, sed ad sua desideria coacervabunt sibi magistros, prurientes auribus, et a veritate quidem auditum avertent, ad fabulas autem convertentur. Tu vero vigila. ( Tim. iv, 3-5.) Oui, veillez constamment sur vos prédications, sur vos écrits, afin qu'on n'y trouve rien qui ne soit d'une parfaite exactitude: la saine doctrine catholique doit nous être plus précieuse que tous les biens de ce monde, plus chère que notre vie; nous devons y tenir par toutes les fibres de notre âme.

8)

Rendons grâces à Notre-Seigneur de ce que son Vicaire sur la terre, sentinelle toujours vigilante, confirmateur de ses frèresdans la foi, pasteur universel, a signalé de suite le danger de