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règnent la vérité, la candeur, la simplicité, l'innocence, et la pureté qui, pareille au rayon du jour, traverse une atmosphère impure, et n'en est point souillée. Là surtout brûle la Charité, fille chérie du Ciel, laissée après le péché à la terre, pour tempérer les rigueurs de la sentence, et essuyer les larmes de l'infortune.

Au commencement, Dieu plaça dans un océan de lumière un astre bienfaisant, pour verser la chaleur et la vie sur les habitants de ce Globe, depuis le premier jusqu'au dernier des jours. Il mit de même au sein de l'homme la douce charité pour unir entre eux, par les liens d'une affection paternelle, les enfants de la grande famille, depuis le premier père jusqu'à ceux de sa race qui assisteront à la dernière scène du monde. La Charité ne voit dans tous les hommes que des amis, des frères : elle étend sa pensée et ses vœux, où ne sauroit atteindre sa main caressante: ses ferventes prières embrassent et ceux qui ont déjà passé sur la scène du monde, et ceux qui l'occupent encore, et ceux aussi qui viendront y figurer à leur tour. Ce n'est pas assez : non moins étendue dans ses objets, que l'intelligence dans les siens, elle comprend de même tout ce qui fut créé. Son tendre intérêt se répand sur tous les êtres sensibles et raisonnables, quelque part qu'ils existent. Rien de ce qui vient de Dieu, et retourne à Dieu, ne lui est étranger où

indifférent. Que dis-je encore? L'Univers entier ne suffit pas à l'immensité de ses ardeurs. Il lui faut pour aliment, l'infini: il ne lui faut pas moins que son Créateur même. Elle s'élève, s'attache à lui et l'adore elle invite la nature entière à le glorifier avec elle, se réjouit de sa félicité suprême, aspire à s'unir enfin intimement à lui, comme à son origine, à la source éternelle de toute beauté, de toute puissance, de toute bonté, de toute perfection. Ah! c'est ici que devroient s'élever avec transport nos actions de grâces envers Dieu : ici que je voudrois faire retentir à tous les cœurs cette vérité si consolante, si ravissante pour tous: Creavit Deus hominem ad imaginem suam.

cœur ;

Voilà l'homme, mes Frères, sous ses rapports divers; grand par l'esprit, plus grand par le retraçant la Divinité même par son intelligence, bien mieux encore par ses vertus; et ses hautes prééminences dignement annoncées par la noblesse de son extérieur. Le voilà devant vous tout entier; tel qu'une Philosophie raisonnée et la Religion nous le représentent; tel que le Créateur l'a pétri et modelé sur sa propre ressemblance. Je veux dire qu'en le formant, il fit pénétrer en lui quelques rayons indestructibles de sa Divinité; plus purs, sans doute, plus apparents dans les jours passagers de son innocence; affoiblis et obscurcis depuis le péché; et néanmoins plus brillants peut-être dans quelques

uns, assez sensibles dans tous, pour attester la source dont ils émanent; ainsi qu'une ombre légèrement marquée ne laisse pas d'annoncer la présence de l'objet dont elle procède.

Oui, votre puissance, ô mon Dieu! excède nos foibles conceptions. Vos pensées sont plus loin de nos pensées, que le ciel ne l'est de la terre. Devant vos œuvres les paroles nous manquent; notre seule expression est dans le silence et dans l'extase. (IV) Oui, vos merveilles sont magnifiques; elles sont innombrables. Mais (tout indignes que nous sommes, nous le publions avec reconnoissance à votre gloire), mais de celles qui frappent nos regards, la pre mière de toutes, ô mon Créateur! ô mon Dieu ! c'est votre image; c'est l'homme.

SECONDE PARTIE.

Il est bien déplorable en vérité que des hommes, doués de qualités qui leur furent départies pour un autre usage, ne s'en servent que pour obscurcir leur propre raison, et aveugler celle de personnes moins capables. Il est bien déplorable qu'ils ne voient en eux-mêmes que les organes matériels, et ne se mesurent que par le point qu'ils occupent: sur cette terre. Avec des notions si rétrécies et si

fausses, je ne m'étonne point de leur insouciance en Religion. En effet, si entre les animaux et nous il n'y avoit de différence que dans l'organisation matérielle; si notre existence, comme la leur, étoit enfermée toute entre la naissance et la dissolution, sans doute le Créateur n'auroit pas plus tenu compte de l'homme que de l'animal. Alors, au lieu de préceptes, il n'auroit eu que des appétits à nous donner, et de l'instinct au lieu de raison. Alors sans doute, il y auroit eu de la folie à rechercher si le Seigneur s'étoit jamais communiqué à nos ancêtres. Mais alors aussi, ne seroit-il venu à l'idée de personne de le prétendre, bien moins encore de le croire; et le mot de Révélation n'auroit jamais été entendu sur la terre.

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Mais nous avons reconnu dans la première partie de ce discours, des différences essentielles entre nous et les animaux : nous avons analysé l'homme sous les rapports du corps, de l'esprit et du cœur. Nous avons fait paroître ses traits de ressemblance avec son Auteur, et ressortir les qualités qui distinguent cette admirable et belle créature, et dans son extérieur, et dans les dons variés de son intelligence, et surtout dans les sentiments de son ame. Nous sommes donc en droit de conclure que, dans la création animale et terrestre, l'être raisonnable forme une classe tout-à-fait à part, une classe infiniment supérieure.

Vous entendrez avec plaisir, je pense, notre célèbre naturaliste s'expliquer sur ce sujet. Voici les termes dans lesquels s'exprime M. de Buffon : « Il « Il y « a une distance infinie entre les facultés de l'homme « et celles du plus parfait animal. Preuve évidente que l'homme est d'une nature différente; que seul «il fait une classe à part, de laquelle il faut descendre, en parcourant un espace infini, avant « que d'arriver à celle des animaux.... L'homme est « un être raisonnable, l'animal est un être sans raison : et comme il n'y a point de milieu entre «<le positif et le négatif, comme il n'y a point d'ê«tres intermédiaires entre l'être raisonnable et l'être « sans raison, il est évident que l'homme est d'une «nature différente de celle de l'animal; qu'il ne lui << ressemble que par l'extérieur; et que le juger par «< cette ressemblance matérielle, c'est se laisser << tromper par l'apparence, et fermer volontaireà la lumière qui doit nous la faire yeux «< distinguer de la réalité.»

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Entre les qualités qui élèvent l'homme hors de pair dans la création terrestre, vous distinguerez encore avec moi, mes Frères, la faculté de tendre à la perfection morale, c'est-à-dire celle d'acquérir les vertus et de les conserver, ou d'y retourner par le repentir; celle de connoître, de servir et d'adorer son Créateur. Tel est le royal appanage qui appartient encore ici bas exclusivement à l'homme.

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