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vélation, ne s'attachent qu'aux difficultés qui l'accompagnent, et ne veulent pas comprendre, qu'en dissipant les ténèbres qui offusquoient la raison de l'homme, la Révélation ne lui a pourtant pas ôté ses bornes naturelles; et que dans l'ordre intellectuel, comme dans l'ordre physique, la nature des choses restera toujours impénétrable et mystérieuse à nos yeux.

Je m'adresserai tour-à-tour aux uns et aux autres. Aujourd'hui, je veux entreprendre les premiers sur la frivolité des prétextes qu'ils alléguent pour rejet ter tout examen. Je montrerai plus tard aux seconds, que les difficultés dont ils font bruit, n'ont, au lieu de réalité, que de l'apparence : à tous les deux, ainsi qu'à tout incrédule que ce puisse être, j'exposerai des preuves indubitables sur la Révélation chrétienne; et tous ensemble, j'ose l'affirmer d'avance, se verront contraints de lui rendre un hommage, si non celui du cœur, dont Dieu seul dispose par sa grâce, au moins celui d'une conscience confondue par le raisonnement.

Que nous nous trouvions réduits à prouver, devant des chrétiens, le Christianisme, ô malheureuse condition de notre ministère! Plus malheureux le siècle qui nous en impose la nécessité! Si, à l'exemple des orateurs qui ont illustré et illustrent encore la chaire évangélique, nous nous bornions à faire retentir tour-à-tour les consolations et les

terreurs de la Religion, de quoi serviroit-il à des hommes qui en ont abjuré la croyance? Que serviroit même à ceux qui seulement douteroient, en nous écoutant, si c'est réellement au nom de Dieu que nous leur portons la parole? Hélas! et plût à ce Dieu de bonté que nous eussions plutôt à l'adresser à des esprits humbles et droits qui n'auroient jamais entendu parler de leur Sauveur et de sa doctrine! Une tâche bien autrement difficile et déplorable a été réservée à notre tems; celle de faire entrer la conviction, où la foi est expirante; où trop sou vent même elle est déjà totalement éteinte. Mais c'est à des maux presque désespérés qu'il faut se hâter de porter remède. L'extrémité du danger, loin d'intimider notre zèle, lui a marqué le but, et décidé ses préférences. Que si le bonheur nous est refusé de briser dans quelques incrédules la funeste résolution de mourir dans leur incrédulité, peutêtre au moins le Ciel nous accordera-t-il celui de prémunir contre leurs discours et leurs exemples, une jeunesse confiante parce qu'elle est généreuse; plus ouverte à la séduction parce qu'elle est sans expérience!

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Au surplus, mes Frères, dans les entretiens que je vous annonce, je ne ferai usage que de la raison, aujourd'hui la plus vantée par ceux-là même qui s'en servent le moins.

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«Lorsque je contemple les cieux, ouvrage de vos mains, s'écrioit le Prophête-Roi', les astres et les étoiles, dont vous avez posé les fondements, je me demande qu'est-ce donc que l'homme attirer vos regards et vos soins?? Écoutez patiemment, je vous prie, mes Frères, la réponse et le long commentaire, que vont nous développer ici les incrédules. Cette exclamation, disent-ils, dans un siècle comme le nôtre, seroit tout-à-fait-insensée : dans celui de David, elle pouvoit passer pour raisonnable, et n'étoit peut-être même pas sans quelque noblesse. Alors, et très-long-tems après, on ignoroit la théorie du ciel, la place qu'occupe notre globe, le rang que nous tenons dans la chaîne des êtres. L'homme se regardoit comme le centre de la création, l'enfant privilégié du Créateur, l'objet unique de ses complaisances. Tranquille et à son aise sur la terre, comme sur un trône, ce Roi de l'Univers se figuroit que les astres du jour et de la nuit s'empressoient tour-à-tour de venir en cercle lui offrir leurs hommages; que ces flambeaux étincelants et fixés sur sa tête n'avoient été attachés

'Psal, 8.

à la voûte céleste que pour ménager à sa demeure une brillante perspective, et embellir à ses regards le spectacle nocturne du firmament. Cette flatteuse illusion en produisit de plus étranges. Bientôt le souverain de la création se crut en communication avec son Créateur; il se persuada qu'il en avoit été favorisé, tantôt par des rapports immédiats, tantôt

par des révélations indirectes, et son imagination se remplit d'espérances et de terreurs chimériques.

Mais après tant de siècles d'ignorance, poursuivent les incrédules, enfin la science s'est fait jour parmi nous. A sa lumière s'est évanoui le prestige de nos grandeurs et de nos prétentions, de nos craintes et de nos espérances. L'astronomie perfec tionnée par des instruments d'invention moderne, par les observations et les calculs du génie, a dévoilé le vrai système du ciel, mis notre planète à son rang, renversé les prééminences qu'il nous plaisoit de lui attribuer; et nous-mêmes, de rois, elle nous a faits esclaves. Aujourd'hui, tributaires du soleil, et forcément assujettis à sa domination par une chaîne invisible, nous formons son cortège avec d'autres planètes, nos compagnes de servitude. Dans la vitesse qui nous emporte, toujours fixés à la distance dans laquelle il nous tient de son orbite centrale, nous lui présentons successivement nos faces diverses, pour mendier sur elles la faveur de ses rayons et de sa chaleur. Du reste, ces flam

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beaux étincelants de la nuit, sont autant de soleils, qui ont aussi leurs planètes opaques, leurs cortèges obséquieux et mobiles. Jettés à de grandes distances les uns des autres, leur nombre est incalculable; et dans les profondeurs immenses de l'espace, les astres sont semés presqu'avec la même profusion que la poussière sur nos campagnes. Au milieu de ces innombrables mondes, poursuivent nos incrédules (et c'est ici que leur opinion prend un aspect très-imposant au premier coupd'œil), au milieu de ces innombrables mondes, disent-ils, la terre avec ses éphémères habitants disparoît comme un point imperceptible. Supposez que notre Globe fût tout-à-coup anéanti; quel vuide, pensez-vous, laisseroit-il après lui dans l'Univers? A-peu-près celui qu'une feuille détachée par vent laisse dans la forêt; et la chute de la feuillé n'est pas une moindre catastrophe pour les milliers d'insectes qui se meuvent à sa surface, que le seroit la destruction du Globe pour les millions d'hommes qui l'habitent.

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Et maintenant, concluent les incrédules, l'homme réduit à sa juste mesure, à sa chétive et misérable dégradation, à sa nullité proportionnelle, au néant avec tout ce qui respire, l'homme pourroit-il bien encore se persuader qu'il ait jamais attiré l'attention du Créateur? Que le Grand-Être se soit jamais abaissé jusqu'à tenir compte de ses pensées, de ses

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