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devons avoir le mérite de Lui obéir, pour comprendre et savourer le bonheur de l'ordre qu'Il a établi. Or, pour nous inculquer cette obéissance, le Christ, qui l'a pratiquée jusqu'à l'héroïsme, possède seul une influence vraiment persuasive. Bien peu, parmi ceux qui, dans nos sociétés, rejettent le Christ, se laisseront toucher par les arguments les mieux présentés en faveur de la population: un bonheur associé à un devoir qui a ses côtés pénibles, se verra traité d'utopie par qui veut avant tout jouir. Un Belge, qui n'était pas un catholique, Fr. Laurent écrivait déjà de son temps : « Sans. la crainte de Dieu et la croyance à l'immortalité, le devoir n'est qu'un mot et la morale une chimère. » Aujourd'hui, que cette crainte et cette croyance se réfugient dans le christianisme comme dans leur unique. asile, les penseurs sérieux tombent de plus en plus d'accord sur cette conclusion: le néopaganisme nous perd, une renaissance chrétienne et catholique peut

seule nous sauver.

Cette conclusion résume tout. La peur de l'enfant n'est pas tout le mal qui abat notre Société contemporaine; elle n'est qu'un indice, qu'une phase d'un mal plus profond et qui va s'étendant : l'affaissement moral, l'impuissance croissante d'accomplir son devoir. Il faut donc rendre à la Société la foi au devoir et l'énergie. pour l'accomplir. Il faut lui rendre cette foi et cette énergie avec la religion qui les inspirait tout était édifié sur le Christ, c'est en Lui qu'il faut tout restaurer. Quant au problème de la population en lui-même, l'intérêt social ne demande pas la pullulation des hommes; mais il interdit la réduction systématique par des pratiques répréhensibles; il demande cet accroissement raisonnable qu'assure le respect de la loi divine combiné avec les goûts, les habitudes, les besoins

IIIe SÉRIE. T. XVI.

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qu'engendre une civilisation plus avancée (1). Et pour faire prévaloir ce respect lui-même, il demande, comme corollaire indispensable, une forte éducation de la chasteté.

La Belgique (2), grâce à Dieu, contient encore des familles bénies, à rendre jaloux le fécond Canada : à preuve, les vingt-deux enfants que tel comte eut en huit ans de la même femme (3); les quinze enfants de tel autre, dont on disait: M. le comte a quinze enfants et quinze millions; les dix-sept enfants, florissants de santé, de tel bourgmestre du pays d'Anvers. Un regard jeté sur de parcilles familles ne vous convainc-t-il pas ? Là est la force, la vie, l'avenir d'un pays et d'une race; et par conséquent, la vérité et le salut.

A côté de ces familles patriarcales, d'autres, moins bénies, peuvent se placer sans rougir, si elles furent également vertueuses. Leur vertu fut une continence;

(1) Pour empêcher des accroissements ultra-rapides de la population, les influences les plus saines, ou plutôt les moins dangereuses nous paraissent celles qui reculent l'époque du mariage ou font opter pour un honnête célibat. Pour des époux, la règle générale doit être, semble-t-il, d'accepter les enfants que Dieu donne. Car, d'une part, la parfaite continence leur est plus difficile qu'aux personnes non mariées; le conseil du moral restraint risque trop d'être moralement pernicieux; et d'autre part, les rapprochements entre époux sont providentiellement destinés à cimenter leur amour mutuel et à affermir leur union. « La morale chrétienne bénit les familles nombreuses. » (Card. Mercier, Lettre pastorale 1909).

(2) Hâtons-nous d'ajouter : et aussi certaines contrées de France. Ainsi, les nombreuses familles font la force des patrons du Nord. Les frères, en s'associant, décuplent la puissance de la maison; la fécondité empêche la vie industrielle de s'alanguir. Il y a deux ou trois ans, dans un gros bourg du Nord, à Halluin, un néo-malthusien excitait la classe ouvrière à limiter les enfants. Vous n'avez, disait-il, qu'à prendre exemple des riches et des patrons. Le mien, fit une voix dans la salle, a douze enfants. Et comme le hâbleur opposait le « une fois n'est pas coutume»: notre maire, interrompit un autre, a dix enfants. Et l'adjoint, confirma un troisième, en a neuf. Nous ne garantissons pas l'exactitude des chiffres, cités de mémoire; mais toujours est-il que le charlatan se retira confondu.

M. Desplats cite d'autres traits dans sa conférence mentionnée plus haut. (3) Ils survivent très nombreux pour se partager un maigre patrimoine. Et pourtant, tous se marient fort bien. L'un des fils s'est allié à l'une des toutes premières familles du pays, et est devenu grand maréchal de la Cour.

cette continence une force; et cette force, encore une fois, contient la vie et les promesses de l'avenir.

A meilleur titre encore. auprès de la nombreuse lignée, figurent avec honneur ceux ou celles qui, au lieu d'enfants, peuvent montrer les actions généreuses et utiles de leur chaste célibat. Là encore, là surtout, il y a une force et une vie pleines de promesses d'avenir. Mais dans l'union moderne, avec sa chétive descendance volontairement réduite au couple ou à l'unité, il n'y a ni force, ni vie, ni avenir. Pas de pensée pour autrui; une convoitise à peu près stérile; un moi qui se recherche et qui se perd en se cherchant (1).

Le noble courage du devoir - pourquoi le dissimuler - fera surgir de temps à autre une question de population et de subsistances. Mais qu'on tienne fermée l'issue criminelle : la question se dénouera, non dans le pessimisme, mais dans l'espérance et dans un généreux effort; non dans une faiblesse mourante, mais dans une force qui vivifie.

Ainsi abordée, la difficulté reçoit une solution triomphale: elle enfante un nouveau progrès. Les peuples incapables de suivre ces poussées au progrès, remarque Schmoller (2), sont des peuples stationnaires; ils vieillissent, vont au néant; les peuples sains et forts fournissent une étape nouvelle.

Telle est la vérité, qui résout le problème de la population. Elle impose des sacrifices; et elle réclame l'énergie de ceux qui croient en Dieu et qui, aux moments plus pénibles, savent affectueusement jeter yeux sur un Christ crucifié.

les

A la fin d'une conférence sur le mal qui cause à la France de si justes inquiétudes, un Français disait :

(1) Qu'il est instructif d'observer et de noter les envahissements progressifs de l'individualisme, dans un âge où la religion de la solidarité devait, prétendait-on, supplanter celle de Jésus-Christ!

(2) Grundriss, I, 186. 187

Sauvons la France, en nous ! » Tous ceux qui, avec la foi chrétienne, conservent sa raison à l'amour entre les hommes et les races (1), pourraient aussi bien dire: <<< Sauvons la société en nous ! » Sauvons-la en répudiant l'immoralité contemporaine et toute complicité avec de honteux abus: complicité du conseil, de la raillerie, de l'indulgence, du silence même. Ne doutons pas plus de la morale que de la foi chrétienne; ne renions pas plus les préceptes du Christ que ses dogmes. N'ayons ni la peur de la vie ni celle de l'enfant; n'ayons aucune peur, sauf celle de transgresser nos devoirs.

Pour les hommes décidés à ce noble parti, quel confort que cette assurance: quel que soit à présent leur nombre, l'avenir et le monde sont à eux. La race qu'ils désavouent et condamnent s'abime dans la corruption; leur race à eux sera seule à survivre, seule à croitre, plus pure et plus belle, remplaçant par une population saine et riche en sève une population appauvrie, épuisée. Ils auront passé par le monde en préparant sa -régénération.

A. VERMEERSCH, S. J.

(1) E. Lamy, Un négateur de la souveraineté populaire, Nicolas Bergasse (CORRESPONDANT, 10 mai, 1909).

LES PORTS

ET LEUR FONCTION ÉCONOMIQUE (1)

XXIV

NEW-YORK

Dans peu d'années, New-York pourra célébrer le trois centième anniversaire de sa naissance. Elle fut fondée en 1623 par des Hollandais qui, trois ans plus tard, achetèrent aux Indiens Iroquois, pour la somme de 24 dollars, ou cent quatre-vingts francs de notre monnaie actuelle, l'île de Manhattan, à la pointe de laquelle ils avaient établi le modeste village fortifié auquel ils avaient donné le nom de Nieuw-Amsterdam.

En 1674, par le traité de Westminster entre l'Angleterre et la Hollande, Nieuw-Amsterdam passait définitivement aux mains des Anglais, qui l'avaient déjà occupée naguère, et ils la débaptisaient en l'honneur du fils de Charles Ier, le duc d'York, qui règna sous le nom de Jacques II.

Aujourd'hui, New-York - ou plus exactement ce qu'on appelle Greater New-York, c'est-à-dire l'agglomération municipale New-Yorkaise qui s'étend sur la

(1) Voir la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, 3o série, t. IX, avril 1906, p. 357; t. X, juillet 1906, p. 110; t. XI, avril 1907, p. 494; t. XII, juillet 1907, p. 86; t. XIII, avril 1908, p. 461; t. XIV, juillet 1908, p. 55; octobre 1908, p. 475; t. XV, janvier 1909, p. 92; t. XVI, avril 1909, p. 474.

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