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les crédits nécessaires pour l'élargissement du canal, travail qui ne fut achevé qu'en 1862. Ses nouvelles dimensions furent les suivantes : longueur 566 kilomètres (352 milles), 70 pieds à la surface, 56 au plafond, profondeur 7 pieds. Dans ces conditions, des bateaux de 98 pieds de longueur, 17,5 pieds de largeur au maitre-couple, calant 6 pieds et chargeant 250 tonnes (8500 boisseaux de blé) pouvaient traverser le canal. On avait donné à la plupart des 72 écluses une double longueur, de façon à permettre le passage simultané de deux bateaux en une même éclusée.

En 1895, on décida d'allonger toutes les écluses, et aussi d'approfondir le canal de 2 pieds, sauf au passage des ouvrages permanents, où on se contenterait de 8 pieds au lieu de 9. Ces travaux n'ont été que partiellement exécutés.

Le canal original a coûté 7143 789 dollars; les dépenses d'élargissement se sont élevées à 44 465 414 dollars, et celles des travaux entrepris conformément à la loi de 1895 ont été évaluées à 6 833 391 dollars, soit en tout 58 412 491 dollars.

Mais il s'en faut que dans ces conditions qui sont encore les conditions actuelles le canal Erié rende les services que réclament les intérêts du commerce de New-York. La grande enquête de 1899 a établi que, pour être réellement utile, le canal Erié devrait pouvoir donner passage à des navires chargeant de 25 à 30 000 boisseaux de grains, et pouvant se rendre de Duluth ou de Chicago à New-York (1), sans rompre charge à Buffalo. Elle a fait ressortir également l'impossibilité pour le canal de lutter avec les chemins de fer, pour le transport des colis, aussi longtemps qu'on

(1) Soit respectivement des distances de 1500 et de 1300 milles, ou de 2414 et 2092 kilomètres.

ne l'aura pas doté, tant à Buffalo qu'à New-York, des installations nécessaires pour l'emmagasinage de ce genre de marchandises.

Un projet, qui tient compte de cette manière de voir de la commission, a donc été soumis à la Législature de l'État, et la loi du 7 avril 1903 a autorisé l'émission d'un emprunt de 101 millions de dollars, destiné à couvrir les dépenses résultant des nouvelles améliorations à apporter aux profils et à l'outillage du canal Erié, et à ceux des deux autres canaux de l'État, le canal Champlain et le canal Oswego, dont l'utilité est plutôt locale que générale.

Jusqu'ici un dixième de ce crédit a été dépensé, mais il est impossible de savoir, même approximativement, quand les travaux seront terminés; on espère qu'il en sera ainsi dans cinq ans.

Il y a de très grandes difficultés techniques à surmonter, et le canal Erié définitif sera en grande partie un canal nouveau. Aussi a-t-il fallu voter une loi spéciale, celle du 30 avril 1908, fixant les règles suivant lesquelles devront se faire les expropriations pour le tracé modifié.

Dans son dernier rapport (1), la Chambre de Commerce de New-York fait cette remarque en parlant de cette entreprise : « Il est à prévoir que les méthodes de transport par les canaux élargis seront très différentes des méthodes actuelles, et il serait prématuré de dire, avant de savoir exactement ce qu'elles seront, quels sont les plans qu'il conviendrait d'adopter pour les installations des terminus. Cependant, il est probable que la ville de New-York devra réserver, pour satisfaire aux besoins de ce trafic intense, plusieurs piers » en différents points de la rivière; elle doit donc, dès à présent, avoir en vue cette échéance dans

(1) Loc. cit., p. 71.

les contrats de location qu'elle signera avec les compagnies de navigation. »

Le temps où New-York s'assoupissait sur ses lauriers est passé. Si elle cherchait une devise, il en est une qui lui conviendrait admirablement, parce qu'elle s'applique non seulement à ses Sky-Scrapers, qui lui sont imposés par la valeur vertigineuse du terrain dans l'ile de Manhattan, mais aussi aux efforts persévérants qu'elle doit faire pour ne pas déchoir du rang suprême qu'elle a toujours occupé, et qu'elle occupe encore, dans l'organisme économique de la nation. Cette devise, c'est Excelsior!

PAUL HAGEMANS.

XXV

LE PORT DE POUZZOLES

DANS L'ANTIQUITÉ

D'APRÈS UN LIVRE RECENT

Situation

Pouzzoles - en latin Puteoli- était située à 11 kilomètres à l'ouest de Naples, en Campanic.

<< A partir de Sinuessa - point extrême du Latium — écrit Strabon (c. 242), le littoral jusque Misène décrit un vaste golfe; puis, de là, un autre golfe beaucoup plus grand que le premier, et qui s'appelle le Cratère, depuis le cap Misène, jusqu'au promontoire de Minerve. C'est sur ces bords que se trouve la Campanie tout entière, plaine fortunée entre toutes. Des collines fertiles et les montagnes des Samnites et des Osques l'entourent. » Et comme signe de la fécondité du sol, le célèbre géographe rapporte que la récolte y est double ou triple et même quadruple, que les olives y produisent une huile renommée et que les vins, surtout le Falerne, le Statanus et le Calès y sont exquis.

En réalité, le Cratère se compose lui-même de deux baies: la baie de Naples proprement dite et la baie de Pouzzoles, celle qui nous intéresse spécialement ici, située entre le cap Misène et le Pausilippe.

Ces contrées sont bien connues de chacun de nous. Toute notre éducation classique, les récits de l'histoire et de la mythologie, nos lectures et nos souvenirs de voyage nous les ont rendues familières depuis long

temps. Le golfe de Pouzzoles, c'est le pays du cap Misène, des lacs Lucrin et Averne, et de la Solfatara, pays aux vapeurs sulfureuses, aux sources chaudes, aux grottes naturelles, aux feux souterrains, vraie « terre des merveilles » dont la crédulité des premiers âges faisait une des portes de l'enfer et dont la civilisation fit un des lieux de plaisance les plus célèbres et les plus fréquentés de l'antiquité. Les eaux en étaient souveraines et le site enchanteur. En mars et en avril, toute la belle société de Rome s'y réunissait. C'était le joyau de l'Italie.

Sur les bords du golfe azuré, et jusque sur des digues jetées dans la mer, sur les hauteurs environnantes, autour des lacs, et sur les promontoires, s'élevaient les villas blanches, près des viviers et des eaux jaillissantes, au milieu des fleurs et de la verdure, parmi la splendeur des jardins.

A Misène, c'étaient les villas d'Antoine et de Lucullus; à Baïa, celles de César, de Licinius Crassus, de Pison; à Bauli, celles de Pompée et d'Hortensius; au lac Lucrin, celles de Cicéron et de son ami Catulus. Cicéron y écrivit sa République et une partie des Académiques.

Les empereurs possédaient à Pouzzoles un vaste domaine ils se plurent à l'agrandir et à l'embellir et ils y séjournèrent fréquemment.

La ville occupait la partie orientale du golfe. On villégiaturait jusque là. Toutefois, le centre de la vie mondaine se trouvait plutôt du côté de Baïa : on y goûtait tous les genres de plaisirs. Pouzzoles était l'emporium. Ce fut, en même temps qu'une ville d'eaux, un des grands ports de l'antiquité et c'est sous cet aspect que je voudrais la présenter aujourd'hui.

Je le ferai à la suite d'un guide particulièrement compétent. M. Charles Dubois, ancien membre de l'Ecole française de Rome, a consacré en 1907 à Pous

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