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telle sorte qu'on puisse suivre à la fois la transformation progressive des conditions physiques de la planète et l'évolution de la vie à sa surface.

La méthode d'exposition s'était ainsi transformée graduellement au cours des éditions successives, mais le plan général était demeuré le même. Nous voudrions, en le retraçant dans ses grandes lignes, insister spécialement sur les points où l'oeuvre nous a paru le plus personnelle.

L'étude des Phénomènes actuels constitue la première partie du Traité de Géologie; elle se distingue par le souci constant et par le succès avec lesquels l'auteur s'est efforcé d'imprimer dès l'abord à sa géologie le caractère d'une science exacte. L'observation constitue la base positive de tous les raisonnements déductifs de la géologie; elle apprend par la considération du présent, le mode des travaux accomplis par les forces de la nature dans le passé. De Lapparent rendit ces prémisses plus solides, en remplaçant autant qu'il dépendait de lui, l'observation directe des phénomènes actuels, par la mesure de leur action et par le contrôle des données expérimentales. On en peut citer comme exemples, les applications qu'il a faites à la géologie des lois de la mécanique, des principes et des formules des hydrauliciens Collignon, Dausse, Duponchel, Belgrand; ainsi que la façon dont il a mis en oeuvre les données fournies par tant d'ingénieurs, de marins, de météorologistes, dans leurs rapports et statistiques de commissions officielles.

La main de l'auteur se reconnaît dans le chapitre relatif aux lois du relief terrestre; l'altitude moyenne du continent fixée jusque-là à 305 m. y est portée à 600 m., valeur qui depuis est montée à 700m. Quant aux lois mêmes de ce relief, il en a mis en vedette le caractère fondamental, qui réside dans la dissymétrie des versants, consécutive à un effort latéral de plissement.

Il a montré aussi que la formule relative à la situation littorale des chaines de montagnes devenait exacte pour toutes les chaînes, si on l'appliquait, non à l'époque actuelle, mais à celle du principal effort de soulèvement, en reconstituant par la pensée les mers qui, à ce moment, baignaient le pied des montagnes nouvellement formées, occupant alors une dépression complémentaire de la saillie montagneuse.

Une autre contribution personnelle de l'auteur est apportée dans la considération des troubles atmosphériques qui, dans nos régions, accompagnent toujours le moment des équinoxes; ils résultent de l'inversion que doit subir alors la distribution des isobares, puisque les centres de pression, établis en été sur les océans, doivent se transporter en hiver sur les continents.

La géothermique, basée sur les observations de température des grands sondages et des tunnels, les recherches récentes sur la question des anomalies de la pesanteur, la nouvelle signification attribuée aux phénomènes de déplacement des rivages, lui ont tour à tour fourni l'occasion de considérations originales.

Il fut des premiers à mettre en évidence les résultats remarquables des recherches modernes relatives aux tremblements de terre, établissant l'indépendance absolue de la volcanicité et de la sismicité, la répartition des séismes et leur relation avec les raideurs du relief, et aussi la distinction dans les ébranlements sismiques importants, suffisamment éloignés, de trois phases vibratoires successives. Les deux premières phases cheminent par l'intérieur de la terre, avec une vitesse variable selon la distance, tandis que la dernière, la plus sensible, se propage par l'écorce solide avec une vitesse constante; la différence observée, à une même station, entre les heures d'arrivée des deux séries suffirait à faire présumer la distance du foyer sismique. Ces

constatations fournissent un moyen inattendu de pénétrer les secrets de la composition intérieure du globe. De Lapparent désignait sous le nom de géologie proprement dite, la géologie historique qui distingue et décrit les périodes successives de l'histoire de la terre: elle est la grande histoire qui absorbe la meilleure activité des géologues, celle qui profite surtout de l'activité des sociétés spéciales, et des levers exécutés en tous pays, par les services officiels. Elle a donné lieu à une bibliographie si volumineuse, qu'aucune vie humaine ne suffirait de nos jours à la dépouiller : chaque pays a sa bibliothèque géologique particulière, ses descriptions locales, ses étages, sa carte et sa terminologie. C'est cependant dans ces archives régionales, qu'il faut puiser ses documents pour écrire une géologie au courant de la science, et, parmi tant d'observations souvent contradictoires, distinguer celle qui est exacte de celle qui ne l'est pas, reconnaitre à chacune son importance relative, attribuer à chaque auteur sa part proportionnelle dans le mérite collectif des conclusions générales. Pour accomplir une telle sélection, il faut être un filtre qui recueille tout, arrête automatiquement les troubles, et laisse passer clair, cela seul, qui sera utilisable pour la synthèse finale. De l'aven unanime, de Lapparent s'est approché de cet idéal, et sa géologie proprement dite à une valeur documentaire unique. Dans les premières éditions, il s'excusait de ne donner que de sèches énumérations de coupes de détail, mais progressivement, à mesure qu'il possède plus complètement lui-même le développement des périodes, il les anime; il les remplace dans les éditions suivantes, par des aperçus d'ensemble, sortes de résumés paléo-historiques, qu'il arrive finalement à représenter d'une façon graphique en des cartes paléogéographiques.

On ne peut passer sous silence une autre modification

survenue entre ses 2 et 3 éditions, à la suite d'une publication faite en collaboration avec Munier-Chalmas sur la nomenclature des terrains sédimentaires, où tant de changements arbitraires sont apportés à la nomenclature et à la classification reçues. Peut-être cependant eût-il été mieux inspiré, si, plus fidèle à sa méthode usuelle, il avait ici encore apporté la lumière, au lieu d'innover, et mis un ordre définitif parmi les matériaux cosmopolites réunis sous l'impulsion des congrès géologiques internationaux. Mais quoi qu'il en soit des noms nouveaux qu'il lui plut d'imposer à certaines divisions du temps, l'analyse qu'il en a faite demeurera comme la synthèse de ce que furent nos connaissances historiques, en géologie, à la fin du XIXe siècle.

Son esprit critique s'est exercé sur l'histoire de tous les temps et il s'essaya à la présenter de diverses façons. Dans ses premières éditions, il décrit successivement les périodes du globe, les systèmes ; dans les dernières au contraire, il s'arrête à des divisions plus étroites et fait connaître les étages les uns après les autres, leur composition, leur faune, leur flore, leur répartition géographique. Dans cet exposé de l'histoire des formations sédimentaires, il ne s'est nulle part borné an rôle de compilateur ou de simple critique; pas plus d'ailleurs qu'il ne fit dans l'examen des théories relatives au volcanisme, aux causes des éruptions, à l'élaboration des magmas.

Persuadé, à l'exemple d'Élie de Beaumont, que certains agents chimiques, dits minéralisateurs, avaient dù jouer un rôle important dans la cristallisation des roches éruptives, de Lapparent, à qui nous devons aussi une classification de ces roches, s'est attaché à recueillir des preuves en faveur de cette conception : il a cru en trouver une d'assez grande valeur dans le fait que toutes les roches éruptives modernes du type acide, riches en silice et pour cela plus difficiles à

fondre, se montrent accompagnées d'émanations solfatariennes, c'est-à-dire de gaz et de vapeurs d'une incontestable activité chimique. C'est encore à des formations solfatariennes de cette nature, consécutives d'éruptions déterminées et influencées dans leur résultat, à la fois par la nature des roches encaissantes et par la lutte des émissions thermales avec les eaux douces ou salées de la surface, qu'il attribue la formation de la plupart des gîtes métallifères. Il s'est toujours opposé à ceux, assez nombreux, qui voient dans les filons concrétionnés, des sécrétions latérales des roches encaissantes, et dans les roches éruptives, le produit d'une fusion ultérieure d'anciens sédiments: il faisait valoir contre ces derniers que toutes les réactions actuelles qui se passent dans les profondeurs de l'écorce terrestre s'opèrent visiblement dans un milieu réducteur; et comme les roches acides, telles que les granites, ont leurs éléments portés à un haut degré d'oxydation, cet état doit être considéré comme primordial et dù à la composition même du magma superficiel qui les a engendrées.

Dans les éditions successives de son Traité, de Lapparent réserva toujours pour le dernier livre, l'exposé de ses idées sur l'orogénie et les théories géogéniques. Elles constituaient à ses yeux, le couronnement de l'édifice, et il se montrait par là, jusqu'à la fin, continuateur de l'École d'Élie de Beaumont, en même temps que son représentant le plus brillant. L'évidente ordonnance qui préside à la disposition des accidents du relief terrestre, l'a engagé à rechercher à la suite du maître, si cette ordonnance ne pourrait pas recevoir une expression géométrique; et tandis que celui-ci la trouve dans le réseau pentagonal, il la cherche, à la suite de Green, dans un réseau tétraédrique, tenant comme un résultat considérable de pouvoir grouper

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