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et décerne des prix en argent et des diplômes contresignés par le directeur général de l'Agriculture. Les premiers prix consistent en livrets de la Caisse d'Epargne.

Peu à peu, les conseils de l'instituteur ont amené les ouvriers à se syndiquer, comme dans le pays flamand. >>

Voilà certainement un des meilleurs moyens de remédier à l'antagonisme de l'industrie et de l'agriculture dont les conflits d'intérêts préoccupent à juste titre nos économistes, nos moralistes et nos législateurs (1).

A. PROOST.

(1) Le prince Théodore de Galitzine, grand-maitre de la Cour de l'empereur de Russie, vient de publier, en langue russe, une étude fort remarquable sur les causes de la révolution slave et les moyens d'y remédier. Ces causes résident surtout, selon lui, dans le développement trop rapide des grandes industries, qui ont déraciné le paysan en l'éloignant de son foyer. Le remède serait dans le développement des petites industries familiales et locales à l'instar de nos œuvres sociales et dans la morale chrétienne, battue en brèche par les socialistes et les nihilistes des universités. Nous avons pu montrer au savant sociologue russe comment fonctionnent les écoles ménagères agricoles en Belgique. Il compte faire profiter son pays de cet exemple et admire beaucoup nos œuvres sociales industrielles et agricoles.

D'autre part, nous lisons dans le LANDWIRTE du 29 août 1909, organe du Grossherzoglichen Ackerbauvereins (Grand Duché de Luxembourg et Alsace Lorraine), ce beau témoignage rendu par M. Méline à nos œuvres agricoles dans la séance du 3 juin du Congrès contre la désertion des campagnes: « Nous n'avons pour atteindre ce but qu'à prendre modèle sur un des pays qui ont le mieux compris le rôle de la femme en agriculture, je veux parler de la Belgique.

» La Belgique a fait de la femme le pivot de son apostolat agricole et elle en recueille aujourd'hui les fruits, ses écoles ménagères, ses cercles, ses cours volants, ses conférences multiples sont des modèles du genre. » Erratum: page 458, ligne 11, lire 1876, au lieu de 1896.

L'ÉVOLUTION DE LA GEOTECTONIQUE

ET LE

PROBLÈME DES PRÉALPES (1)

Notre but, en écrivant ces lignes, n'est point d'exposer des vues personnelles, ce pourquoi nous n'avons aucune autorité, mais d'épargner à d'autres le chemin. détourné que nous avons eu à suivre pour connaître les idées des maîtres de la tectonique au sujet de la formation des montagnes.

Il semble étonnant, au premier abord, qu'une question aussi importante ne soit pas exposée avec clarté dans tous les manuels de géologie : les montagnes, en effet, apportent dans le cycle des événements géologiques comme un rajeunissement printanier; elles sont le point de départ de toute une nouvelle période d'activité des agents de destruction sur l'écorce terrestre; sans elles la mer couvrirait le globe et la vie continentale n'existerait point; aussi, combien prophétique était la voix du père Athanase Kircher, quand il disait, au milieu du xvII° siècle, que les montagnes constituent l'ossature de l'écorce terrestre ! Peut-être ne l'entendait-il pas comme nous, qui les comprenons maintenant comme le résultat de la compression de parties faibles de l'écorce terrestre.

(1) Conférence faite à l'assemblée générale de la Société scientifique, le 21 avril 1909, à Bruxelles.

Qu'on veuille bien nous excuser de rappeler en quelques mots le cycle des phénomènes géologiques afin de préciser l'importance générale des problèmes que soulèvent les montagnes.

Les neiges et les eaux rabotent peu à peu l'écorce continentale, mais ce n'est guère que dans les montagnes que l'on voit directement s'opérer cette oeuvre de démolition; là, tantôt ce sont des glaciers, qui amènent vers la vallée les pierres que la gelée détache des parois qui les encaissent, et les boues que forme le frottement de la glace sur le fond rocheux; tantôt ce sont des torrents qui déchirent une paroi rocheuse et, s'en échappant par un goulet étroit, répandent dans une vallée plus large un cône d'éboulis, talus de débris, que reprendra à son tour la rivière, qui suit la vallée principale. De la sorte, s'usant et s'émiettant peu à peu, les matériaux du relief s'écoulent vers la mer, où leurs poussières, amenées par les fleuves, vont dormir et reposer au fond des océans. Là se forment de nouvelles couches de terrains qui s'accumulent peu à peu; mais ces assises peuvent revenir au jour, soit par formation de nouvelles fosses océaniques, qui amènent un retrait des flots marins, soit par surrection directe de ces terrains au-dessus des profondeurs marines, suite d'une convulsion de l'écorce terrestre. Ce dernier phénomène paraît bizarre à première vue; il ne l'est cependant pas plus que le volcanisme, mais il est à la fois plus rare et plus compliqué; il détermine en tous cas un recommencement dans le déplacement des roches de la surface de l'écorce du globe; c'est done une phase capitale dans l'histoire de la Terre.

Cependant les manuels et les traités, où nous cherchons à trouver la trame générale des événements géologiques, sont très brefs sur la question des formations montagneuses. Que le sujet soit estimé trop difficile pour les non spécialistes, ou que les auteurs

répugnent à exposer des faits en grande partie hypothétiques, l'insuffisance du chapitre qui leur est consacré est flagrante. Nous nous en aperçumes spécialement l'an dernier, en préparant une excursion annoncée à l'occasion du Congrès international de géographie de 1908. Il se tint à Genève et les géographes et géologues suisses rivalisèrent de zèle pour faire aux étrangers l'honneur de leurs belles montagnes. Le voyage, qui nous séduisit aussitôt que nous reçûmes le programme des excursions, consistait à traverser la Suisse de la frontière française à la frontière italienne, du Doubs à la Toce, de façon à parcourir successivement les diverses zones de la région; il embrassait done dans son ensemble le système alpin, depuis ses répercussions lointaines comme le Jura, jusqu'à ses parties profondes comme le massif du Simplon. La direction en était dévolue à M. le professeur Dr Schardt, de l'Académie de Neuchâtel, dont la compétence nous était garantie par les nombreux travaux sur la tectonique alpestre, qu'il public constamment.

Notre résolution de participer à cette course décidément prise, nous nous mimes en devoir de la rendre fructueuse par une préparation bibliographique; c'est alors que commencèrent pour nous les difficultés. On ne peut se faire une idée du chaos dans lequel est précipité le malheureux qui, muni seulement de quelques connaissances générales, se met à étudier la littérature relative à l'orogénie des Alpes, de ces dernières années; la polémique sur ce sujet a réellement été acharnée; beaucoup d'auteurs se sont convertis avec éclat aux théories nouvelles, reconnaissant qu'ils s'étaient trompés précédemment; d'autres s'y sont ralliés subrepticement, sans sacrifier ouvertement leurs travaux antérieurs. De plus, chaque auteur a des préférences bien naturelles parmi les hypothèses ou s'attache à développer l'un ou l'autre aspect de la

question; de sorte que, dans ses efforts de synthèse, le lecteur se trouve en face de contradictions manifestes. Nous n'avons point honte de l'avouer, nous avions peu de confiance en partant vers la montagne; l'obscurité dans notre esprit était profonde et nous doutions fort qu'elle pût se dissiper.

Or, en huit jours, en face de la nature, M. le professeur Schardt réussissait par ses explications lumi

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neuses à lever nos doutes; nous ne saurions assez lui exprimer notre reconnaissance pour son inlassable bienveillance à répondre à toutes les questions qui se pressaient sur nos lèvres. Nous croyons ne pas pouvoir mieux rendre hommage à sa science, qu'en cherchant à faire partager l'enthousiasme que nous ont inspiré ses idées.

L'hésitation que faisait naître chez nous, l'essai de présenter aux lecteurs de cette REVUE un sujet de même nature que ceux étudiés naguère avec tant

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