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Imprimerie F. & R. CEUTERICK, 60, rue Vital Decoster, Louvain

(Ancienne rue des Orphelins, 32).

LES FÊTES JUBILAIRES

DE

L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN

L'Université catholique de Louvain a célébré, les 9, 10 et 11 mai, par des fêtes grandioses, le soixantequinzième anniversaire de sa restauration.

Fondée le 9 décembre 1425, par le pape Martin V, à la requête de Jean IV, duc de Brabant et de Limbourg, l'Université de Louvain devint bientôt le centre du mouvement intellectuel qui soulevait alors les PaysBas et que stimulait la maison de Bourgogne. Aux facultés des arts, de médecine, de droit canonique et de droit civil, constituées dès l'origine, fut ajoutée, le 7 mars 1431, la faculté de théologie qui devait briller d'un si vif éclat.

La nouvelle Université ne cessa de se développer au cours du XVe siècle et atteignit, au XVI, son apogée. Pourvue par les Papes de nombreux privilèges et d'abondantes ressources, elle fut encore fréquemment dotée

par de généreux bienfaiteurs : c'est ainsi que se fondèrent les célèbres « pédagogies », où les étudiants recevaient, parfois gratuitement, le vivre et le couvert. L'une d'elles, le « collège du Pape », fondée par Adrien VI, existe encore et a conservé sa destination primitive. En même temps, le nombre des élèves

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ne cessait de croitre, jusqu'à atteindre, vers le milieu du xvr siècle, le chiffre de sept à huit mille.

A cette ère de splendeur, la révolution des Pays-Bas fit succéder une période de décadence relative. Elle s'achevait, et déjà l'Université avait repris son rôle et reconquis sa renommée de centre religieux et intellectuel de premier ordre, quand de nouveaux assauts lai furent livrés.

Depuis 1713, les Pays-Bas se trouvaient sous la domination de la Maison d'Autriche, dont les tendances absolutistes s'accommodaient mal de l'indépendance du puissant Institut. Sous Marie-Thérèse, les tracasseries recommencèrent; elles se multiplièrent et se firent plus vexatoires sous Joseph II, qui finit par supprimer cette Université qui luttait pour la liberté contre ses réformes tyranniques. Restaurée presqu'aussitôt, elle succombait enfin sous les coups de la France révolutionnaire, en 1797.

Mais la liberté ne meurt pas, et les oeuvres qu'elle fonde renaissent et s'épanouissent avec elle.

La Belgique venait à peine de conquérir son indépendance, quand, en 1834, grâce à l'initiative de I'Episcopat belge, encouragé par le Saint-Siège et soutenu par la générosité des catholiques, l'Université relevée de ses ruines et replacée aux premiers rangs des institutions savantes de la libre Belgique, reprenait le cours de ses glorieuses destinées et des services éminents qu'elle n'a cessé de rendre à la science, à la religion et au pays.

C'est ce renouveau de vie et de prospérité qu'elle vient de célébrer en des solennités jubilaires auxquelles l'Église, la Patrie et le monde savant ont voulu s'associer.

Sa Sainteté Pie X était représenté à ces fêtes par

S. Exc. Mgr Tacci-Porcelli, Nonce apostolique de Bruxelles. S. M. Léopold II fit transmettre aux autorités académiques l'expression cordiale, de ses félicitations et de ses vœux de prospérité. L'Épiscopat belge tout entier, plusieurs archevêques et évêques étrangers, avant à leur tête S. Em. le Card. Mercier, archevêque de Malines; le Chef du Cabinet et la plupart des ministres, anciens élèves et professeurs de Louvain, présidaient aux cérémonies. Les Académies, les Universités, les Sociétés savantes de Belgique, des pays voisins et d'outre-mer l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche-Hongrie, l'Écosse, la France, la Grèce, la Hollande, l'Irlande, l'Italie, la Suisse, les États-Unis,... y avaient envoyé des délégués, qui prirent part à toutes les solennités religieuses, académiques et artistiques dont les journaux ont raconté le brillant succès.

La Société scientifique de Bruxelles, heureuse de pouvoir s'acquitter d'un devoir de piété filiale, saisit cette occasion pour offrir à l'Université catholique l'expression de sa profonde gratitude pour tant de secours qu'elle en a reçus et qu'elle en reçoit tous les jours. Le Conseil général délégua aux fêtes jubilaires son président en exercice, M. le Professeur De Walque, et le P. Thirion. Nous désirons associer la REVUE à cette démarche d'estime et de reconnaissance en reproduisant ici un passage de l'adresse remise aux autorités académiques, au nom de la Société scientifique, par ses délégués. Nos lecteurs, nous en sommes certains, s'uniront de cœur et applaudiront aux sentiments qui y sont exprimés:

A tant d'hommages que vous rendent aujourd'hui, et à si justes titres, la Science, la Patrie et l'Eglise, la Société scientifique de Bruxelles sollicite l'honneur de

joindre l'expression de sa très sincère et très vive reconnaissance.

» C'est au sein de l'Université catholique de Louvain que s'est développée la noble et généreuse pensée de la fondation de notre Société ; c'est au dévouement de ses plus illustres maîtres qu'elle doit ses premiers accroissements; leur collaboration n'a cessé d'assurer très efficacement la valeur scientifique de ses publications, et si elle a pu réaliser quelque bien, en poursuivant sans défaillance, depuis trente-quatre ans, le but qu'elle s'est proposé, c'est, pour la meilleure part, au zèle inlassable et au concours infiniment précieux de ses maîtres et de ses anciens élèves que l'honneur en revient...

» La Société scientifique acclame en l'Université catholique de Louvain son ALMA MATER. »

Parmi les docteurs honoraires créés par l'Université catholique, à l'occasion de ses fêtes jubilaires, nous avons eu le très grand plaisir d'acclamer les noms de plusieurs de nos collègues de la Société scientifique et collaborateurs de cette REVUE: MM. Barrois, membre de l'Institut et professeur à l'Université de Lille, Blondel, professeur au Collège de France, Branly, professeur à l'Institut catholique de Paris, Duhem, membre de l'Institut et professeur à l'Université de Bordeaux, le Dr Duret, professeur à la Faculté libre de médecine de Lille, C. Jordan et G. Lemoine, membres de l'Institut et professeurs à l'École polytechnique, Witz, membre de l'Institut et professeur aux Facultés catholiques de Lille.

Qu'ils veuillent bien agréer nos plus cordiales félicitations.

LA REDACTION.

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