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On sait que des ossements, regardés probablement à tort comme les restes de ces deux amis, furent exhumés, le 6 juillet 1792, par les administrateurs de la section armée de Molière et de La Fontaine, et que, le 6 mars 1817, ils furent transportés au cimetière du Père La chaise, où l'on voit leurs modestes tombeaux. Un monument plus digne de notre grand comique s'élève dans Paris, rue Richelieu, non loin du théâtre de ses succès. La ville de Paris et le gouvernement se sont associés à la souscription ouverte par des admirateurs reconnaissants de ce beau génie.

dans la comédie, que La Fontaine l'est humaine, il a répandu une doctrine qui, dans la fable. de son nom, a été appelée molinisme. C'est en travaillant à un commentaire sur la Somme de S. Thomas, publié en 1593, 2 vol. in-fol., qu'il fut conduit à chercher les moyens de concilier le libre arbitre de l'homme avec la prescience divine et la prédestination. Il fit paraître séparément à Lisbonne son traité De liberi arbitrii cum gratiæ donis concordia, 1588, in-4°. C'est dans ce livre, dédié à l'archiduc d'Autriche, inquisiteur général du royaume, qu'il expose le système qui donna lieu à une controverse si animée. Molina n'admet pas de grâce efficace par elle-même; il prétend que la même grâce est tantôt efficace, tantôt inefficace, selon que la volonté y coopère ou y résiste. Selon lui, l'efficacité de la grâce (voy.) vient du consentement de la volonté de l'homme, non que ce consentement lui donne quelque force, mais parce que ce consentement est la condition nécessaire pour que la grâce soit efficace.

Molière ne fut point de l'Académie; mais, en 1778, elle plaça son buste parmi ceux de ses grands hommes, avec cette inscription due à Saurin :

Rien ne manque à sa gloire: il manquait à la nôtre.

L'Académie fit plus : elle mit son éloge au concours, et le prix fut remporté par Chamfort (vor.).

Les principales éditions des œuvres de Molière sont celles de La Grange et Vinot (1682, 8 vol. in-12); de Jolly (1734, 6 vol. in-4o); ; de Brest, avec des remarques (1773, 6 vol. in-8°); de Didot (1792, 6 vol. in-4°); d'Auger, 1819-25 (9 vol. in-8°); de M. Aimé-Martin, avec les notes de tous les commentateurs (1823-26, 8 vol. in-8°). Nous citerons aussi celle qui fait partie de la Nouvelle Bibliothèque classique de MM. Treuttel et Würtz, 7 vol. in-8°. On doit à Voltaire une Vie de Molière. Cailhava (voy.) donna, en 1802, des Études sur Molière, in-8°. La dissertation publiée par M. Beffara, en 1821, a rectifié plusieurs erreurs qui se perpétuaient sur Molière, dont la biographie la plus étendue est celle de M. Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, 1825, in-8°, réimpr. en 1828. J. T-v-s.

MOLINA (LOUIS), jésuite espagnol, né à Cuença, dans la Nouvelle-Castille, en 1535, enseigna la théologie, pendant 20 ans, à l'université d'Évora, en Portugal, et mourut à Madrid, le 12 octobre 1601. Dans ses ouvrages, qui traitent spécialement de la grâce et de la liberté

Le système de Molina fut vivement attaqué, d'abord par les dominicains espagnols, fidèles à la doctrine de S. Thomas, puis par les calvinistes, et enfin par les jansénistes. La cause fut déférée, en 1597, au pape Clément VIII, qui institua pour la juger la congrégation appelée de auxiliis, parce qu'il s'agissait d'y examiner la nature des secours de la grâce et la manière dont elle opère. Après 200 conférences, dont 85 se tinrent en présence des papes Clément VIII et Paul V, la question parut plus embrouillée que jamais. Paul V ne voulut rien décider ni condamner; il se réserva de prononcer un jugement quand il le trouverait convenable. Seulement, lorsqu'il congédia les parties contendantes, en 1607, il leur défendit de plus rien publier sur cette matière obscure; mais la défense fut très mal observée.

Tous les adversaires de Molina, partisans déclarés de la grâce efficace par ellemême, ont soutenu que son système renouvelait le semi- pélagianisme. Jansénius (voy.), entre autres, emploie une partie de son livre à réfuter ce qu'il appelle ses opinions exorbitantes; il l'accuse d'outrager S. Augustin, de dénaturer ses opinions, etc.

décembre suivant, il prit une part importante au combat de Werdt, où furent forcés les retranchements de Freschweiler; le lendemain, il emporta la position de Lampertsloch, et commanda, à Geisberg, une des colonnes qui débloquèrent Landau. Pendant les quatre années suivantes, devenu chef de brigade, Molitor participa glorieusement à toutes les opérations des armées de la Moselle, du Rhin et du Danube, sous Pichegru, Kléber, Moreau et Jourdan. Au siége de Kehl, il fut chargé de la défense de l'ile d'Erlenrhein, et remplit les fonctions de général de brigade.

Bossuet, dont l'opinion est restée une règle pour la majorité de l'Église catholique, s'exprime ainsi sur le reproche de semi-pelagianisme fait à la doctrine de Molina (voir sa réponse à Jurieu, Avertissement aux protestants): « Quant à ce que M. Jurieu objecte que nos molinistes sont semi-pélagiens, s'il en avait seulement ouvert les livres, il aurait appris qu'ils reconnaissent pour tous les élus une préférence gratuite de la divine miséricorde, une grâce toujours prévenante, toujours nécessaire pour toutes les œuvres de piété. C'est ce qu'on ne trouvera jamais dans les semi-pélagiens. Que si on passe plus avant, ou qu'on fasse précéder la grâce par quelque acte purement humain à quoi on l'attache, je ne crains pas d'être contredit par aucun catholique en assurant que ce serait de soi une erreur mortelle qui ôterait le fondement de l'humilité, et que l'Église ne tolérerait jamais, après avoir décidé tant de fois, encore en dernier lieu dans le concile de Trente, que tout le bien, jusqu'aux premières dispositions de la conversion du pécheur, vient d'une grâce excitante et prévenante, qui n'est précédée par aucun mérite. » A-D.

MOLITOR (GABRIEL-JEAN-JOSEPH, comte), maréchal de France, est né à Hayange (Moselle), le 7 mars 1770. Son père, après avoir honorablement porté les armes, s'était retiré dans son pays natal avec une modeste fortune. Il s'y livrait tout entier à l'éducation de son fils, quand la révolution éclata. La France ayant appelé ses enfants à la défense des frontières, le jeune Molitor, qui venait d'achever ses études, se présenta comme volontaire, en 1791, et fut nommé à l'unanimité, par ses concitoyens, capitaine au 4 bataillon de la Moselle. Il fit, avec ce grade, la campagne de 1792 à l'armée du Nord. Au camp de Forbach, le concours et l'examen des inspecteurs généraux le firent adjudant général chef de bataillon. De l'armée des Ardennes, où on l'envoya d'abord, il conduisit un corps de troupes à l'armée de la Moselle, commandée par Hoche. Sous ses ordres, il dirigea une brigade à Kaiserslautern (1793), où, à la tête de trois bataillons, il enleva la position d'Erlenbach. Le 22

Nommé à ce grade, en 1799, il passa en Suisse sous les ordres immédiats de Masséna, qui le détacha dans les petits cantons. Là, il battit les Autrichiens à Schwytz, à Mutten, à Glaris. Mais à peine maître du pays, il vit sa faible brigade attaquée à la fois par deux armées autrichiennes et par une armée russe qui s'étaient donné rendez-vous à Glaris. Le corps de Jellachich, fort de 7,000 hommes, se présenta le premier et fut vigoureusement repoussé. Linken accourait à la tête de 9,000 Autrichiens: Molitor vole à sa rencontre. En ce moment même il apprend que Souvorof vient inopinément fondre sur ses derrières avec 25,000 Russes. Il n'y avait pas un instant à perdre: une attaque admirablement combinée met Linken en complète déroute, et le vainqueur se retourne vers le Russe, qui lui fait signifier de se rendre. Le général républicain lui répond que ses plans sont déjoués, ses alliés battus, et que c'est à lui, Souvorof, de mettre bas les armes, Alors commence une lutte désespérée en tre 15,000 Russes et ces 12 à 1500 Francais que n'ont pu abattre cinq journées de fatigues et de combats. Six fois le pont de Næffels est pris et repris. On comprenait de part et d'autre que de cette position importante dépendait le sort de la campagne. Enfin des renforts ayant porté à 3,000 hommes la petite armée de Molitor, les Russes furent entièrement vaincus et rejetés hors de la vallée de Glaris.

L'année suivante, Molitor servait sous les ordres de Moreau à l'armée du Rhin, dans cette mémorable campagne qui se termina à Hohenlinden (1800). Il com

manda le passage du fleuve à Stein, se jeta dans la première barque, descendit sur la rive droite à la tête d'une compagnie de grenadiers, culbuta l'ennemi; défit le lendemain (3 mai) l'aile droite des Autrichiens à Stockach; deux jours après, tourna et repoussa leur aile gauche à Moeskirch, enleva cette ville l'épée à la main, et contribua puissamment au gain de la bataille. Dès lors, détaché avec une division de 5,000 hommes, pour contenir 25,000 Autrichiens dans le Tyrol, il commença une longue suite de combats toujours heureux, malgré son infériorité numérique et les fortes positions de l'ennemi. Cette savante campagne aboutit à la prise de Feldkirch. Les Grisons furent soumis et gagnés à la France par l'habile conduite du vainqueur. Le premier consul s'empressa de le nommer général de division, sur la proposition de Moreau, qui écrivait au ministre de la guerre que, si d'autres avaient sur Molitor l'avantage de l'ancienneté, peu l'égalaient par les services et les talents, et que nul n'annonçait autant de dispositions pour parvenir aux premiers grades.

La paix amena d'autres devoirs. Nommé au commandement de la 7o division militaire (Grenoble), le général Molitor fut assez heureux pour rallier les esprits que les événements de la révolution avaient divisés. A la reprise des hostilités (1805), il suivit en Italie le maréchal Masséna, commanda la division d'avant-garde dans toutes les actions de cette campagne, se signala à Véronette, à Vago, et surtout à la bataille de Caldiero, où il soutint les efforts opiniâtres de l'aile droite de l'archiduc Charles. Nous passons à regret par-dessus plusieurs affaires brillantes pour arriver à la paix de Presbourg. Chargé alors de prendre possession de la Dalmatie (1806), Molitor y remplit les fonctions de gouverneur général, avec tous les pouvoirs politiques, civils et militaires. Dans son travail de réorganisation, il sut économiser la moitié du revenu public, et gagner la confiance et l'affection des habitants. A des soins si multipliés se joignit, dès le commencement, une difficulté très sérieuse avec le cabinet autrichien, au sujet de Cattaro. La prudence et la loyauté du général

triomphèrent des ruses de la diplomatie. Mais pendant qu'il était occupé de ses travaux administratifs, il se vit soudainement attaqué par une escadre russe. A l'aide de quelques bâtiments italiens, il repousse les assaillants, débloque l'ile de Lezina et reprend celle de Cursola. Tout à coup il est informé que 13,000 Russes et Monténégrins pressent Lauriston dans Raguse, et que la ville est sur le point de se rendre. Il est à 80 lieues de là, avec 1,700 hommes seulement : néanmoins, il n'hésite point; il court à marches forcées au secours des assiégés, prend ses mesures avec autant de sang-froid que de promptitude, attaque et disperse d'abord les Monténégrins, tombe ensuite sur les Russes, qui, abandonnant bagages et artillerie, s'enfuient et ne trouvent d'asile que sur leurs vaisseaux.

En 1807, de l'Adriatique il se porte, en une seule marche, sur la Baltique, attaque les Suédois à Damgarten, force le passage de la Rekenitz, enlève les positions de Lobnitz et de Redebas, poursuit le roi de Suède (voy. GUSTAVE IV) jusqu'à Stralsund, commande la gauche au siége de cette forteresse, y pénètre le premier, enfin est investi du commandement en chef de l'armée d'observation et des fonctions de gouverneur général civil et militaire de la Poméranie suédoise. La récompense de ces nouveaux services fut le titre de comte, et une dotation de 30,000 fr. de rente.

Dans la campagne de 1809, le général Molitor commanda une division sous les ordres de son ancien chef, Masséna. Après la bataille d'Eckmühl, l'empereur le détacha sur Neumarkt, où il arrêta 35,000 Autrichiens, dégagea, par un brillant combat, les Bavarois fortement compromis, et fit admirer des généraux ennemis eux-mêmes l'audace et la précision de ses manoeuvres. Le 19 mai, il chassa les Autrichiens de l'ile de Lobau, dont il s'empara après un combat de quelques heures. A la bataille d'Essling, sa division s'établit à Aspern, y soutint seule pendant cinq heures l'effroyable choc de l'armée autrichienne, et quoiqu'elle eût perdu la moitié de ses combattants, s'associa jusqu'au bout aux gigantesques efforts de cette bataille si

thèrement disputée. Six semaines plus tard, nous retrouvons Molitor à Wagram: sur ce nouveau champ de bataille, comme à Essling, une belle part dans le succès put être attribuée à son indomptable persévérance.

En 1810, il fut investi du commandement des villes anséatiques. De là, il passa avec sa division dans la Hollande (1811) qu'il occupa jusqu'aux revers de nos armées. A cette époque, il lutta glorieusement, avec bien peu de ressources, contre l'insurrection et l'étranger. Du rant l'admirable campagne de 1814, réuni au corps de Macdonald, il fit des prodiges à La Chaussée, à Châlons et à La Ferté-sous-Jouarre. Après l'abdication de Fontainebleau, l'établissement du gouvernement royal lui ayant été notifié, il adressa sa soumission au ministre de la guerre.

Ballesteros retranché avec 12,000 dans l'impraticable terrain de Campillo-deArenas, et, par d'irrésistibles manœuvres, réduisit l'armée vaincue à capituler. La prise de Malaga,de Carthagène et d'Alicante termina cette remarquable campagne, dont le succès fut dû à la résolution hardie que prit le général de poursuivre sa marche, malgré l'ordre du conseil des ministres qui le rappelait de Murviedro dans la Catalogne.

Jeune encore d'âge, mais vieux de services et de gloire, le comte Molitor fut nommé maréchal de France et pair du royaume (9 octobre 1823), aux applaudissements de l'armée et du pays. Il est grand'croix de la Légion-d'Honneur depuis le 31 janvier 1815.

En 1830, il adhéra au nouvel ordre de choses créé par la révolution de juillet, et il continue à siéger à la Chambre des pairs. Encore plein de vigueur et d'activité, il consacre ses laborieux loisirs à méditer sur cet art de la guerre dont sa vie offre de si grandes leçons. Plus d'une fois le Spectateur militaire a présenté à ses lecteurs de précieux documents échappés à la plume du maréchal. Ces communications, trop rares, nous permettent d'espérer qu'un jour l'ancien compagnon d'armes de Masséna, de Moreau et de Na

Il exerçait les fonctions d'inspecteur général, lors du retour de Napoléon. Appelé à la défense de l'Alsace, avec le commandement en chef des gardes nationales, il organisa en très peu de temps une armée de 20,000 hommes. La seconde restauration vint paralyser son zèle patriotique. Porté sur la liste des catégories, exilé de la capitale, il perdit le seul avantage qui lui restât de tant de services, le gouvernement du palais de Stras-poléon, fera part au public des trésors bourg, que l'empereur lui avait conféré que contiennent ses cartons et ses inéen 1811. Sous le ministère libéral de Gou- puisables souvenirs. L. D-c-o. vion Saint-Cyr, il fut de nouveau chargé des fonctions d'inspecteur général, qu'il remplit en 1818, 1821, 1822.

Louis XVIII, en se décidant à la guerre d'Espagne (1823), eut l'heureuse idée de donner pour chefs à la jeune armée quelques-uns des vétérans de la république et de l'empire. Avec Moncey, Oudinot, Guilleminot, il appela Molitor. Le général accepta ce commandement qu'il n'avait pas sollicité, mais après avoir reçu de la bouche même du roi l'assurance positive que l'armée ne serait l'instrument ni l'appui d'aucune vengeance. Détaché à la tête du 2o corps dans l'est de la péninsule, il s'empara du royaume d'Aragon, de Valence, de Murcie et de Grenade, fit lever le siége de Murviedro, prit Alzira et Lorca, gagna le combat de Guadahuertuna, vainquit, avec 6,000 hommes,

MOLLAH, voy. Kadi.
MOLLET, voy. JAMBE.

MOLLETON, sorte d'étoffe en laine ou en coton, qui s'emploie généralement pour faire des camisoles, des gilets de nuit, des caleçons et pantalons d'hommes, etc. Elle peut recevoir toute espèce de teinture. Le molleton de laine est chaud et moelleux; il est tiré à poil d'un seul côté ou des deux côtés; il est uni ou croisé comme le drap. Les plus beaux molletons se fabriquent en Angleterre, à Colchester, Bristol, Bradford, Salisbury. La France en produit également une grande quantité, tant pour la consommation intérieure que pour l'exportation qui a lieu surtout en Italie, en Espagne, en Portugal et aux colonies. Les principales fabriques françaises sont celles de Sommières (Gard), de Mazamet et de Castres (Tarn),

de La Châtaigneraye (Vendée), etc. La Saxe, la Prusse, l'Autriche et la Bohème entrent aussi pour un chiffre considérable dans la fabrication européenne. Le molleton de coton, épais tissu, tiré à poil des deux côtés, lisse et croisé, forme une étoffe très chaude, et à bien meilleur marché que le molleton de laine. Une vingtaine de nos départements prennent part au commerce de cet article; c'est à Paris qu'en a lieu la plus grande fabrication. Il s'en fait aussi à Troyes et à Villefranche. L'Angleterre en exportait naguère une très grande quantité; mais la Saxe, la Bohème et l'Autriche lui font aujourd'hui une redoutable concurD. A. D.

rence.

MOLLEVILLE (de), v. Bertrand. MOLLIEN (FRANÇOIS-NICOLAS, zomte), né à Rouen, en 1758, était employé aux fermes générales lorsqu'éclata la révolution, à laquelle il se rattacha sincèrement: aussi fit-il un chemin rapide. Directeur général de la caisse d'a- mortissement, puis conseiller d'état au 18 brumaire, il devint ministre du trésor impérial, en janvier 1806, et conserva cette haute position jusqu'en 1814, avec le titre de comte de l'empire. Lors du retour de Napoléon, au 20 mars 1815, le ministère du trésor lui fut rendu, et il fut compris dans une des premières promotions de pairs de France. A la seconde restauration, M. Mollien rentra dans la vie privée, et se retira dans une campagne des environs d'Étampes. Le 5 mars 1819, Louis XVIII le réintégra sur les bancs du Luxembourg, où il siége encore aujourd'hui. Depuis cette époque, financier intègre et habile, il a été appelé plusieurs fois par les votes de ses collegues et le choix du roi à la présidence de la commission de surveillance de la caisse d'amortissement et de celle des dépôts et consignations. Tour à tour président de l'Institut agronomique, président de la commission chargée, en 1830, de la répartition des 30 millions accordés pour secourir le commerce et l'industrie, membre du conseil supérieur du commerce, puis membre du conseil général de Seine-et-Oise, le comte Mollien est en outre grand-cordon de la Légion-d'Honneur, depuis le 6 avril 1813.

GASPARD-THÉODORE Mollien, son fils, est né à Paris, le 29 août 1796, et a commencé sa carrière dans la marine,en 1816. Une des victimes du naufrage de la Méduse, il eut le bonheur de gagner la côte d'Afrique, dans un canot, échappant ainsi, comme par miracle, à tous les dangers qui enlevèrent une grande partie de ses compagnons d'infortune. Parvenu au Sénégal, après la remise de cette colonie à la France, il entreprit de sérieuses études pour se préparer à un grand voyage d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique, et après en avoir obtenu l'autorisation du gouvernement, il se mit en devoir d'accomplir ses projets, avec les secours qui lui furent fournis par le gouverneur du Sénégal. Ses instructions portaient : 1o de découvrir les sources du Sénégal, de la Gambie et du Niger; 2o de s'assurer de l'existence d'une communication entre les deux premiers fleuves; 3o de connaître la distance du Sénégal à la source du Niger; 4° d'observer les montagnes, la nature du sol et les contours des rivières; 5o de reconnaitre les moyens de descendre le Niger jusqu'à son embouchure; 6o enfin de visiter les mines de Bambouk. M. Mollien partit de Saint-Louis, le 28 janvier 1818, et après des fatigues inouïes et des difficultés de toute nature, il parvint à accomplir en grande partie la tâche qu'il s'était imposée, et reparut à Saint-Louis, le 15 janvier 1819. Il s'embarqua presque aussitôt pour la France, où il publia la relation de son voyage (Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, aux sources du Sénégal et de la Gambie, fait en 1818, Paris, 1820, 2 vol. in-8°), et reçut en récompense de ses services, la croix de la

Légion-d'Honneur. Les observations des voyageurs anglais ont depuis attesté l'authenticité des découvertes de M. Mollien. Après un séjour de deux années en France, son ardeur de pérégrination ne s'étant pas ralentie, il s'embarqua, le 1er septembre 1822, pour la Colombie, qu'il explora dans toutes ses parties, et à son retour, il publia, en 1824, une description de ce nouveau voyage (Voyage dans la république de Colombie, en 1823, Paris, 1824, 2 vol. in-8°). Cette fois, le gouvernement, jaloux d'utiliser les talents

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