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DES

CONSTITUTIONS,

CHARTES ET LOIS FONDAMENTALES

DES PEUPLES DE L'EUROPE ET DES DEUX AMÉRIQUES;

AVEC DES PRÉCIS

Offrant l'Histoire des Libertés et des Institutions politiques
chez les nations modernes ;

Et une TABLE alphabétique raisonnée des matières;

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MM. P.-A. DUFAU; J.-B. DUVERGIER ET J. GUADET,
Avocats à la Cour royale de Paris.

«Fais vivre tes sujets en paix, et maintiens leurs franchises et
» libertés; étant plus raisonnable que celui qui veut être obéi,
» sache jusqu'qù se peut et doit s'étendre son commandement; et
» les sceptres nous étant mis en mains pour la manutention des lois. >>
Paroles de Saint-Louis à son fils.

TOME III.

A PARIS,

CHEZ BÉCHET AINÉ, LIBRAIRE-ÉDITEUR,
QUAÌ DES AUGUSTINS, No 57;

ET A ROUEN,

MÊME MAISON DE COMMERCE, RUE grand-pont, no 73.

1823.

223. j. 20.

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DES

CONSTITUTIONS,

CHARTES ET LOIS FONDAMENTALES

DES PEUPLES DE L'EUROPE ET DES DEUX AMÉRIQUES.

PAYS-BAS

PRÉCIS DE L'HISTOIRE

DES INSTITUTIONS POLITIQUES

DANS LES PAYS-BAS..

L'HISTOIRE de cette vaste enclave de la Gaule et de la Germanie, qu'on désigne ordinairement sous le nom de PaysBas, est d'un grand intérêts sous plusieurs points de vue. On y suit mieux qu'ailleurs le développement progressif de ces antiques libertés de l'Europe, qui naquirent sous les tentes des Germains. On y voit quelques pêcheurs fonder un État qui devait, moins d'un siècle après, renverser l'Empire commercial de Philippe II, et humilier les armes de Louis XIV. Il semble qu'on trouve réunis dans ce coin du monde, les plus grands résultats que puissent opérer les forces morales et industrielles de l'homme.

Nous suivrons dans cette nouvelle esquisse le plan que nous nous sommes tracé, et nous tâcherons de mériter de

TOME III.

I

nouveaux éloges en offrant sur les Pays-Bas un tableau politique, où les faits soient suffisamment approfondis, quoiqu'exposés avec précision.

Ce tableau se trouve de sa nature divisé en trois parties : La première doit présenter l'existence politique de toutes les provinces anciennement connues sous les dénominations diverses de Pays-Bas, Basse-Allemagne, et cercle de Bourgogne, depuis les premiers temps, jusqu'à l'époque de l'affranchissement de sept de ces provinces, c'est-à-dire jusqu'à la création de la république de Hollande.

Dans la deuxième, nous continuerons l'histoire des provinces maintenues sous la domination espagnole, jusqu'au traité qui les a détachées de la France pour en faire une des portions principales d'un royaume des Pays-Bas.

Nous présenterons dans la troisième, les vicissitudes mémorables de la république depuis son origine jusqu'à l'époque où son territoire est pareillement devenu partie intégrante de la monarchie, placée par les rois confédérés sous le sceptre des descendans de Guillaume le Taciturne.

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Jusqu'à la Maison de Bourgogne.

Les peuples qui habitaient les rivages de l'Océan, entre les bouches du Rhin et de l'Ems, sont compris par les anciens, les úns parmi les tribus germaniques, les autres entre les nations gauloises. Aussi les faits que les livres des Romains nous ont transmis sur la condition de ces deux grandes familles de la race celtique, forment-ils en même temps l'histoire générale des anciens habitans des Pays-Bas ; il n'y a que quelques traits à ajouter au tableau.

C'était la partie méridionale qu'on comprenait dans la

Gaule. Là se trouvaient les Belges, dont Jules-César a dit: horum omnium fortissimi sunt Belga (1), et qu'il eut tant de peine à soumettre au joug de sa république ou de son empire. Au-dessus étaient les Bataves, que ce grand capitaine aima mieux dès-lors avoir pour alliés que pour ennemis. Ils habitaient une portion de ce qu'on nomme aujourd'hui Hollande.

Ainsi donc, au berceau même de ces peuples, on trouve établie cette distinction que la nature avait marquée quand elle avait donné aux uns', un des plus beaux sols de l'Europe, aux autres, quelques lambeaux de terre qu'il faudraît sans cesse disputer à l'Océan. La nature semblait ainsi avoir décidé que, de ces deux portions, l'une serait naturellement riche et soumise, l'autre essentiellement industrieuse et libre.

Les Bataves devinrent donc alliés des Romains, et il ne paraît pas, quoiqu'en dise l'historien Florus, que César aît dépassé leurs frontières. Braves et fidèles, ils méritèrent d'être introduits par Auguste dans les cohortes romaines. Les écrivains de cette époque ont donné à quelques-uns de leurs chefs le titre de rois. Dès-lors sans doute ils parcouraient dans des barques, ces canaux naturels qui coupaient leur territoire, et l'on peut croire que cette navigation intérieure leur donnait déjà quelque importance.

Les Romains fortifièrent plusieurs points sur leurs frontières du côté de la Gaule, pour contenir l'ardeur naturelle des Bataves. Caligula bâtit une tour près de Catwik, pour rester maître des embouchures du Rhin. Britten et d'autres places furent élevées dans le même but: les Bataves n'en corcevaient point d'ombrages; ils faisaient un commerce actif avec ces places.

Les troubles violents qui agitèrent les Gaules à la mort de Néron ne laissèrent point les Bataves inactifs. Un chef

(1) Commentaire, liv. I.

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