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(comme on sait), le prouve ex professo, dans sa 28° dissertation sur le ive siècle.

<«< Hoc ipso, dit-il, quod Romanus Pontifex est jure divino omnium Episcoporum primus, et cæteris jurisdictione superior, Ecclesiæ caput, vicarius Christi, consequens est ut ad ipsum Episcopi cum injuriam patiuntur appellare possint. Ipsa enim juris naturalis æquitas ab inferiorum judicum sententiis ad supremum judicem appellari posse dictat et persuadet. Cum itaque Romanus Pontifex ratione sui primatus sit superior Episcopis omnibus divisim sumptis et conciliis etiam provincialibus ac nationalibus; ad ipsum appellare posse Episcopos, Metropolitanorum, Primatum, Patriarcharum aut conciliorum sive provincialium sive nationalium, sive patriarchalium judiciis depositos, necessario sequitur. »

CHAPITRE VI.

APPELS EN PLEINE

VIGUEUR AVANT LE CONCILE

DE SARDIQUE.

Il est faux qu'avant le concile de Sardique de l'an 347 les Évêques et les clercs déposés par les conciles particuliers n'en aient pas appelé au Saint-Siége.

Appel de Marcion, vers l'an 140. Marcion était de Synope, ville de la province du Pont. Son père, qui avait été élevé à l'épiscopat, fut un des plus saints Évêques de ces temps. Il eut la douleur de voir son fils, déjà prêtre, tomber dans un crime abominable; il l'excommunia, et malgré ses prières, il ne voulut pas l'admettre à la pénitence publique. C'est alors que Marcion en appela, non au concile métropolitain ou patriarcal, mais directement à l'Église romaine. Voici les paroles de saint Épiphane :

<< Cui cum Marcion diu multumque supplicasset ac pœnitentiam postulasset, hanc a patre precibus nullis obtinuit... Ergo ubi se nullis artibus eblandiri posse quod cuperet animadvertit, popularium suorum probra ac ludibria non susti

nens, clam ab oppido secessit, ac Romam post Hygini papæ obitum sese contulit. Eo statim ac Marcion pervenit, seniores adiens qui ab Apostolorum discipulis edocti adhuc supererant, ut in communionem admitteretur ab iis frustra petiit. >>

Soit parce que le clergé romain ne croyait pas devoir pendant la vacance du siége prononcer sur une semblable cause, soit parce que Marcion demandait en même temps d'être incorporé au clergé de l'Église romaine, ce qui dès les premiers temps du christianisme ne devait se faire qu'avec le consentement du propre Évêque, les anciens du clergé de Rome répondirent :

<< Nobis injussu venerandi patris tui facere istud non licet... Neque contra spectatissimum collegam patrem tuum moliri quidquam possumus. » Sur quoi Marcion leur fit cette affreuse menace: « Ecclesiam vestram ego dissociabo, et in eam schisma sempiternum immittam. >>

Ce qu'il y a de certain, c'est que Marcion en appela à l'Église de Rome, qu'il parvint à se faire incorporer à son clergé, et que, excommunié une première et une seconde. fois, il fut enfin tout à fait séparé, c'est-à-dire dégradé, et qu'on lui rendit en l'expulsant les deux cents sesterces qu'il avait donnés à l'Église de Rome. « Donec, dit Tertullien, ob inquietam semper eorum curiositatem..., semel et iterum ejecti, Marcion quidem cum ducentis sestertiis quæ Ecclesiæ intulerat, novissime in perpetuum discidium relegati, venena doctrinarum suarum disseminaverunt. »

Nous n'entrerons pas dans la discussion des nombreuses chicanes par lesquelles Pierre de Marca, Samuel Basnage, Fébronius, Quesnel et plusieurs autres ont essayé d'éluder la portée de ce fait important. On peut les voir réfutées et

pulvérisées par le savant Chr. Wolf, dans son traité de Romanis appellationibus.

Appel de Montan et de plusieurs autres, vers l'an 205. L'auteur que nous venons d'indiquer en fait mention en ces termes : « Montanum, Florianum, Blastum, pluresque ipso>> rum asseclas fuisse a variis per Antiochenam, Asiaticam » et Ponticam dioceses synodis damnatos refert Eusebius >> Cæsaræensis (1. V, c. 15-18); appellasse vero ad Zephyrinum pontificem, postulantes sibi ac ecclesiis suis reddi ablatam >> communionis pacem testatur Tertullianus in libro contra >> Praxeam, capite primo, dure in illum (contre Praxéas) in» vectus, quod circumscripto Pontifici dolosas pseudoprophetæ technas aperiens, emissas communicatorias litteras, » id est, priorum synodalium sententiarum dissolutionem » fecisset revocari. » (Wolf, t. I, p. 292.)

Trois autres appels sont ainsi mentionnés dans le traité de Chr. Wolf sur cette matière: «Dionysius Alexandrinus, uti in » libro de ejus sententia refert sanctus Athanasius, in prima > instantia a Pentapolitanæ provinciæ Episcopis delatus fuit » ad Dionysium papam atque ab illo judicatus : Polycrates » Ephesiorum a Victore primo: ab Stephano primo Firmi>> lianus Cappadox, primas Ponticorum. » (T. I, p. 293.)

Appel de l'évêque Privat, vers l'an 251. — Privat, évêque d'une ville de la Numidie, avait été condamné par un concile de quatre-vingt-dix Évêques, et un concile de Carthage avait confirmé la sentence. Il envoya à Rome un homme de son parti. Le siége de Rome étant alors vacant par la mort du pape saint Fabien, le clergé romain écrivit à saint Cyprien :

<< Nos etiam ante litteras tuas fraus callidi hominis latere » non potuit. Nam cum antehac quidam ex ipsius nequitiæ

» cohorte venisset vexillarius Privati, et furto ac fraudulen>> ter litteras a nobis elicere curaret, nec quis esset latuit, nec >> litteras quas volebat accepit. » (S. Cyp., epist. 30.)

Voilà un Evêque condamné par un concile local, puis par un concile national, et qui recourt à l'Eglise romaine. Pourquoi allait-il exposer sa cause à cette Eglise, et demandait-il son jugement, si ce n'est parce que cette Eglise pouvait prononcer en dernier ressort, et que telle était l'institution apostolique connue de tous, admise partout? (Chr. Wolf, de Rom. app., t. VIII de ses œuvres, p. 217.)

Appel du faux évêque Fortunat et de sa faction, vers l'an 252.- La lettre de saint Cyprien sur cet appel est le grand argument par lequel Pierre de Marca, et après lui Quesnel et Fébronius, croient prouver, avec évidence, qu'avant le concile de Sardique les jugements synodaux étaient sans appel au Pape. Exposons premièrement le fait (1); nous verrons ensuite s'il est favorable ou contraire à la thèse que nous soutenons.

Saint Cyprien n'était encore que néophyte (neophytus, et ut putatur novellus) (2) lorsqu'il fut élu Evêque de Carthage. C'était une exception à la règle apostolique, d'après laquelle il n'était pas permis d'élever des néophytes à l'épiscopat. Cinq prêtres de l'Église de Carthage protestèrent contre cette promotion, traitèrent saint Cyprien d'intrus, et lui refusèrent obéissance. Un certain Félicissime, ordonné diacre par un Evêque hérétique, se joignit aux cinq mécontents; et la faction profitant de l'absence de saint Cyprien, que la per

(1) Voir le narré de ce fait dans Chr. Wolf, t. V, p. 304.

(2) Ce sont les paroles du diacre Pontius, rapportées par Baronius. Wolf a cru que saint Cyprien était même encore catéchumène.

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