Sayfadaki görseller
PDF
ePub

>> Obrepere hominibus Basilides potuit, Deo non potest. »

Qu'on le remarque bien, saint Cyprien ne dit pas que le Souverain Pontife n'ait pas eu le pouvoir de reviser le jugement synodal d'Espagne et de le casser, mais que sa sentence, ayant été obtenue obrepticement de l'aveu même des coupables, ne doit pas être mise à exécution.

Qu'on le remarque aussi, Basilide était allé à Rome, non pour obtenir le patronage et la communion d'un Évêque plus ou moins honoré, mais comme à une autorité qui peut rétablir sur leurs siéges les Évêques canoniquement déposés par les conciles: Ut exambiret se reponi in episcopatum de quo fuerat depositus. Comment Basilide aurait-il eu la pensée de recourir à l'Evêque de Rome, comment auraitil demandé d'être rétabli sur son siége par l'autorité de cet Evêque, si l'on n'eût été persuadé dans toute l'Eglise que l'Evêque de Rome avait ce pouvoir, et que tel était l'enseignement apostolique et l'institution de Jésus-Christ? Comment saint Cyprien, consulté sur la sentence du pape saint Etienne, n'aurait-il pas dit avant tout que l'Evêque de Rome n'avait point le pouvoir qu'il s'arrogeait? Comment se serait-il contenté de dire que la sentence avait été obtenue obrepticement? Comment l'entreprise de l'Evêque de Rome n'auraitelle pas ému tout l'épiscopat, et n'aurait-elle pas été réprimée par les conciles? Comment même serait-il venu en pensée aux Évêques d'Espagne de consulter saint Cyprien sur la valeur de la sentence pontificale obrepticement obtenue, si le pouvoir de l'Évêque de Rome de recevoir les appels eût été à leurs yeux une chimère?

Appel de saint Athanase et de plusieurs autres Evêques en 342. Deux conciles avaient été tenus par les Evêques ariens, parmi lesquels le plus actif et le plus influent était

Eusèbe de Césarée. Dans ces conciles on avait déposé saint Athanase patriarche d'Alexandrie, Paul évêque de Constantinople, Luce évêque d'Adrinople, Marcel évêque d'Ancyre, Asclepas évêque de Gaza, et plusieurs autres. Ils en appelèrent au pape Jules Ier. Celui-ci reçut l'appel, et cita les deux parties, c'est-à-dire les Evêques déposés et leurs juges. Ces derniers avaient dirigé vers Rome trois députés pour informer le Pape de ce qu'ils avaient fait et obtenir la confirmation de leur jugement. Ces députés se trouvèrent à Rome en face d'Athanase et des autres Evêques déposés, qui confondirent leurs calomnies, et dévoilèrent toute la noirceur de cette trame. Voyant qu'ils ne gagnaient rien, les trois députés s'enfuirent furtivement de Rome. Jules attendit vainement l'effet de sa citation: les Evêques ariens refusèrent de comparaître. C'est alors que le Pape cassa leur ugement et rétablit sur leurs siéges saint Athanase et les utres Evêques déposés. Néanmoins il assemb'a le concile de Sardique, dont l'œcuménicité a été contestée à tort, ainsi que l'ont prouvé de savants auteurs et voulut que toute cette affaire y fût de nouveau discutée et jugée.

Relevons quelques circonstances de ce célèbre appel.

Théodoret, dans le second livre de son Histoire, chapitre cinquième, dit que le pape Jules, en recevant cet appel et en cassant le jugement synodal qui avait été porté, n'avaiť fait que suivre la règle de l'Eglise, secutus Ecclesiæ cano

nem.

Ce Pape, dans sa quatrième lettre, nous apprend luimême que les Eusébiens se plaignirent de ce qu'il avait cassé leur jugement comme d'une entreprise anticanonique : « Tanquam factum iniquum, a lege ecclesiastica alienum, quod inconcussam habeat auctoritatem quælibet sy

nodus, et contumeliose agatur cum judice, cujus judicium ab aliis examinatur. »

A cette accusation Jules Ir opposait qu'il n'avait fait que suivre les statuts apostoliques et ce qui s'était toujours pratiqué: « Nunquam mea statuta,sed apostolica ut essent semper firmata et custodita perfeci, secutus morem ordinemque majorum, nihil addi episcopatui urbis Romæ, nihil minui passus sum. » (Epist. 1.)

Quel est sur ce point le jugement des Pères de Sardique? Ils regardent comme tellement hors de doute que la conduite du Pape a été conforme à la véritable règle de l'Eglise, que, dans leur lettre aux Evêques de toute la catholicité, ils signalent comme principale preuve de l'égarement des Eusébiens leur rébellion à l'égard de Jules, c'est-à-dire leur refus de se rendre à sa citation et de subir son jugement: <«< Eusebianorum sycophantia ex eo præcipue cognosci potuit quod, accersiti a dilecto nostro comministro Julio, judicio non steterint. »

Au reste, les Eusébiens ne soutinrent comme irréformables que les sentences des conciles patriarcaux et non des conciles provinciaux, comme le prouvent leurs propres lettres. Et tel a toujours été aussi le sentiment des Eglises d'Orient séparées par le schisme de Photius, comme le montre entre autres ce passage du schismatique grec Théodore Balsamon: «Hujus canonis (le 5o de Sardique) decreto summi sacerdotes antiquæ Romæ in quacumque causa ab Episcopis provocationem ad ipsos dari jactant, ac eumdem in prima Nicæna synodo conditum fuisse falso affirmant. Neque igitur hic canon a Nicæna synodo editus fuit, neque ad ipsum provocationes ab omnibus Episcopis, sed ab iis tantummodo qui eidem subjecti erant, dari oportere decernit. Romanæ au

tem Ecclesiæ ditioni eo tempore omnes fere Occidentis ecclesiæ subjiciebantur.» (Chr. Wolf, t. I, p. 292.)

En sorte que Pierre de Marca et les auteurs qui le suivent, en soutenant que le Pape ne peut pas casser lui-même les sentences des conciles provinciaux, mais seulement les faire reviser sur les lieux par un concile comprovincial, va sur ce point plus loin que les Eusébiens et que les schismatiques grecs. Egarement déplorable, pour lequel Hincmar de Reims lui avait déjà tracé la route! Hincmar finit par céder, Pierre de Marca par désavouer ses doctrines; mais leur sentiment n'a que trop continué de se transmettre.

CHAPITRE VII.

IL EST FAUX QUE LE CONCILE SARDIQUE AIT ACCORDÉ UN DROIT NOUVEAU, ET QUE CE DROIT SOIT, NON UN VÉRITABLE DROIT DE RECEVOIR LES APPELS,

MAIS SEULEMENT DE FAIRE REVISER SUR LES LIEUX LES JUGEMENTS SYNODAUX.

Que le concile de Sardique n'ait point accordé au SaintSiége une extension de pouvoir ni un droit nouveau, c'est ce que nous venons de prouver dans les chapitres précédents, en montrant qu'avant ce concile, le Saint-Siége était en pleine possession de recevoir les appels, et que ce droit est d'ailleurs inhérent à la primauté même de la chaire de Pierre, telle qu'elle a toujours été admise et crue par l'Eglise catholique.

Osius, évêque de Cordoue, présidant le concile de Sardique, en qualité de Légat du Pape, inséra ces magnifiques paroles dans le texte du 3o canon, qu'il proposa pour régler la manière de faire les appels: Si vobis placet, sancti Petri memoriam honoremus. Le croirait-on? Pierre de Marca, et après lui Quesnel, Fébronius et les autres auteurs du même

« ÖncekiDevam »