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PRÉFACE.

PEINDRE exactement les événemens et les principaux personnages de la révolution ; assigner à chacuns leur place, leurs causes et leurs effets : telle est la tâche que j'ai essayé de remplir dans l'ouvrage que je publie en ce moment. On y trouvera aussi quelques grandes questions politiques discutées avec plus de zèle et de bonne volonté que de talent. Si je n'ai pas réussi, qu'on m'excuse en faveur de mon. motif: dans cette occasion, comme dans beaucoup d'autres, je n'ai pas songé à briller; j'ai cherché à me rendre utile.

DE LA

RÉVOLUTION FRANÇAISE.

LIVRE I..

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Premières causes du désordre des finances.
M. Necker. Ses commencemens. M. Nec-
ker, directeur-général des finances. — Sa dis-
grâce. M. de Calonne lui succède après un
court intervalle.

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sont assemblés.

Ses plans.

Les notables M. de Calonne est remercié. -Ministère du cardinal Loménie de Brienne. Sous ce ministère, les parlemens sont en guerre déclarée avec la cour.Lit de justice. Séance royale. - Exil du duc d'Orléans. - Convocation des états-généraux. M. de Brienne se démet du ministère. Troubles dans toute l'étendue Retour de M. Necker.

du royaume.

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Horri

bles désordres dans Paris. - Nouvelle assemblée des notables. Ouverture des états-généraux.

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Discours du Roi et du garde-des-sceaux.

Rapport de M. Necker sur l'état des finances.

Les dépenses du règne de Louis-le-Grand 1787.

furent énormes; il fallut des trésors pour entretenir ces guerres glorieuses, mais longues,

1787. qui après avoir, à plusieurs reprises, successivement élevé et abattu la puissance de la France, finirent par la laisser en possession de provinces entières, que la nature semblait avoir destinées à faire partie de son territoire. Les impôts, quoique portés aussi haut qu'ils pouvaient aller à cette époque, ne suffirent point à ces dépenses; on n'y fit face qu'en multipliant les emprunts dans tous les genres et sous toutes les formes. De là, des sommes considérables que l'on devait payer chaque année, à titre d'intérêts, et dont l'acquittement ne pouvait se faire que par l'augmentation de l'impôt, ou le moyen plus terrible encore de nouveaux emprunts ajoutés à ceux qui avaient précédé.

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Le règne de Louis XV ne fut pas celui des économies; peut-être notre intérêt politique s'en accommoda-t-il. Il fallait à la cour de France, devenue tout récemment la première de l'Europe, une attitude quelconque bien -prononcée. Sombre, occupée de politique, elle eut causé de la jalousie, donné de l'ombrage; les peuples étrangers eussent songé avec inquiétude à l'accroissement de nos forces, et se fussent peut-être armés pour nous contraindre à rentrer dans nos a mites. Adonnée aux pla

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à la dissipation, elle excita l'intérêt, inspira 1787. la sécurité ; nos voisins nous virent une grande puissance, sans penser qu'elle nous rendait importans, et ils vinrent en s'amusant à Versailles, s'accoutumer à nous regarder comme les légitimes et tranquilles possesseurs de la Franche-Comté, de la Lorraine, de la Flandre, etc., etc. On dépensa beaucoup sous Louis XV, et dans les circonstances extraordinaires, comme dans les embarras journaliers, l'emprunt fut aussi la ressource à la mode.

On en était encore là, lorsque Louis XVI monta sur le trône ; et ce fut cet affreux moyen de finance qui nous valut l'administration ruineuse du Génevois, M. Necker, à la suite de laquelle vint peu à peu la révolution de 1789.

Les commencemens de M. Necker avaient été infiniment obscurs. Sa fortune ne s'était point faite avec plus d'éclat (note 1re.); mais il avait de l'ambition, et l'espèce de talent qu'il possédait dans la finance, était celui qu'il fallait pour réussir à la cour, selon le système qu'on y suivait alors. M. de Clugny, contrôleur général, venait de remettre au roi un mémoire, dans lequel il appelait son attention sur l'état alarmant de la fortune publique. M. Necker rédigea un autre mémoire, pour

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