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QUESTION RELIGIEUSE

D'ORIENT ET D'OCCIDENT

Parole

DE L'ORTHODOXIE CATHOLIQUE

AU CATHOLICISME ROMAIN

TRADUIT DU RUSSE

PAR

ALEXANDRE POPOVITSKI

PARIS

A. FRANCK, LIBRAIRE-ÉDITEUR

RUE RICHELIEU, 67

1853

130.e.

130. e. 14:

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L'avenir religieux de notre vieux monde a été dans ces derniers temps un sujet de nobles préoccupations, et l'occasion d'œuvres sincères parmi les publicistes de l'Europe occidentale. Mais de tous les moyens de solution proposés, il n'en est point, selon nous,qui mérite une plus sérieuse attention que la réconciliation des deux grandes Eglises, séparées à une des époques les plus ténébreuses du moyen âge par l'ignorance et par l'orgueil. C'est là une noble pensée, qui honore au plus haut degré les intelligences qui en ont pris l'initiative, et dont la réalisation fut de tout temps l'objet des vœux et des prières de l'Orient.

Mais comment s'y prendra-t-on pour renouer les liens qui ont jadis uni ces deux sœurs, aujourd'hui en mutuelle défiance? Voilà ce qu'il s'agit de trouver.

Il nous semble à nous que ce qu'il faut d'abord, c'est une bonne et franche explication. Pourquoi s'est-on séparé ? Quels griefs élève-t-on réciproquement! Où peut conduire une telle situation, et par quelles voies pourrait-on en sortir? Telles sont les questions que les deux parties devraient se poser l'une à l'autre. Mais, avant d'y répondre, il faut commencer par se débarrasser des défiances et des préventions mutuelles; il faut appeler en soi l'esprit de conciliation et de charité, bannir toute arrière-pensée et chercher la conciliation avec un cœur ferme.

L'ouvrage que nous présentons au public peut être considéré comme un premier pas dans cette voie de pacification.

Conçu dans un haut esprit de modération et de charité, il porte au sein de la question le pur flambeau de la primitive doctrine, et fait voir combien les causes de la douloureuse scission entre les deux Eglises furent profondément terrestres et contraires aux intérêts réels de la cause chrétienne. Il formule nettement leurs mutuels griefs avec une impartialité à laquelle, nous l'espérons, tout le monde rendra justice. Il signale un à un tous les abus qui se sont introduits avec le temps dans chaque Eglise, sous le rapport des dogmes et des rites dans l'une, sous celui de l'état extérieur dans l'autre; et il manifeste l'espoir de voir disparaître tout ce que l'instabilité des choses d'ici-bas a pu y laisser pénétrer. D'un autre côté, il réfute péremptoirement certaines accusations sans fondement, certaines opinions erronées sur l'orthodoxie d'Orient, dont les esprits les plus droits et les plus sincères du catholicisme romain ne sont pas exempts, par défaut de renseignements précis sur cette matière. Et faut-il s'en étonner? Les bases de la constitution de notre Eglise sont comme des steppes inexplorées pour la plupart des théologiens de l'Occident catholique.

Rendre désormais impossibles de telles opinions et de telles accusations parmi les hommes sérieux et quelque peu soucieux de la vérité; provoquer de leur part une étude plus approfondie des doctrines et des pratiques de l'Eglise primitive: tel est le but que nous nous sommes proposé en publiant cet écrit; tel est le service que nous avons à cœur de rendre à la cause du rapprochement des deux Eglises aujourd'hui séparées.

ALEXANDRE POPOVITSKI.

DE

L'ORTHODOXIE CATHOLIQUE

AU CATHOLICISME ROMAIN.

I.

Voilà plus de six siècles que dure la séparation des Eglises d'Orient et d'Occident, séparation douloureuse pour le cœur d'un vrai chrétien, et dont elles s'accusent mutuellement d'avoir fait naître les causes. Nous ne comptons que six siècles, parce que la séparation définitive ne date, selon nous, que de la conquête de Constantinople par les Latins, en 1204. En effet, c'est alors seulement que les derniers liens qui avaient uni l'Occident à l'Orient furent brisés par le glaive des croisés. Il est vrai que des discussions sur certains dogmes avaient été engagées dès le IXe siècle, sous le pape Nicolas et le patriarche Photius; et même, qu'en remontant plus haut, nous trouvons des refroidissements entre les deux Eglises dès le temps des conciles œcuméniques, notamment après le quatrième siècle. Mais ces dissentiments partiels furent impuissants à ébranler l'unité catholique, jusqu'à ce qu'enfin les prétentions de Rome à l'autocratie spirituelle, soutenues par les armes de l'Occident, eussent porté atteinte aux bases mêmes de cette unité.

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