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parallèles exerceraient une action orientante tendant à placer la plus grande longueur du cristal, son axe de symétrie, perpendiculairement à leurs surfaces. Là où la couche liquide est très mince, cette action orientante s'exerçant sur les deux côtés à une certaine distance, donnerait à toutes les molécules de la couche la même orientation, la même situation; d'où le genre de symétrie optique des plages principales. Dans les bandes qui les séparent, peut-être plus épaisses, les molécules seraient moins efficacement orientées, le plus grand nombre restant parallèles aux lames, ce qui entraînerait des propriétés optiques différentes.

Nous ne parlerons pas ici des recherches relatives aux constantes physiques (densité, chaleur spécifique, constante diélectrique, etc.) de ces substances à transformations multiples; mais nous devons dire un mot de la grande variété que présentent ces transformations.

La plupart des substances à cristaux liquides sont des matières organiques de structure complexe. Il en est qui possèdent plusieurs variétés liquides cristallines, exemples très curieux de la multiplicité des états physiques que peut prendre une même substance.

D'autres passent, sous l'influence de la chaleur, de l'état solide à l'état de liquide isotrope; mais ce liquide isotrope donne, par refroidissement et suivant les circonstances, tantôt la variété solide d'où il était sorti, tantôt une variété liquide cristalline qui se transforme ensuite en solide. Le liquide trouble anisotrope n'existe donc ici qu'à l'état instable.

De même qu'il est des substances, le soufre par exemple, qui possèdent deux variétés cristallines solides, à points de fusion différents, on en rencontre qui possèdent deux variétés liquides cristallines, faciles à distinguer par l'inégalité de leur birefringence. Ces substances réalisent donc le polymorphisme des

liquides, analogue au polymorphisme si fréquent des solides.

Enfin, certaines substances qui, étudiées pures, ne présentent pas la variété liquide cristalline, s'offrent à l'état liquide cristallin quand on les mélange à un autre liquide cristallin. Parfois même, deux substances privées isolément de la variété liquide cristalline, cristallisent toutes deux quand elles sont mélangées à l'état liquide.

Ces belles recherches ont manifestement beaucoup ajouté à nos connaissances sur les états physiques des corps; mais leur apport fait éclater la notion trop étroite qu'on s'était faite de l'état cristallin. Elles montrent, en effet, que les caractères de rigidité et d'anisotropie des cristaux solides peuvent se modifier, s'atténuer graduellement au point de réaliser toutes les formes de passage entre la structure régulière que représente l'image d'un réseau géométrique aux noeuds duquel siègent des particules semblables et semblablement orientées, et un état de symétrie axiale sans réseau, complexe et tributaire des circonstances extérieures, d'où sortent tous les intermédiaires entre les cristaux solides et les sphérules cristallines plus fluides que l'eau, en passant par les cristaux plastiques et les

cristaux mous.

Faut-il y voir autre chose encore qu'une importante conquête dans le monde matériel ?

On sait combien souvent on a abusé de la comparaison des cristaux et des êtres animés inférieurs. M. Lehmann est un partisan de cette analogie. Nous ne le suivrons pas dans les considérations qu'il expose à ce propos. Entre l'édifice moléculaire que nous offre le cristal, et la structure toute différente et infiniment plus complexe de la cellule vivante; entre l'état d'équilibre moléculaire stable que peut présenter indéfiniment

le cristal isolé, à l'abri des agents dissolvants, et l'instabilité de la cellule vivante, siège perpétuel d'actions physiques et de réactions chimiques, travaillant manifestement sous la dépendance d'un même principe d'activité intime qui les discipline et les fait converger vers une même fin, la conservation et la croissance, la reproduction et la différentiation, il y a un abime que les cristaux liquides de M. Lehmann sont impropres à combler. Leur très grand intérêt et l'honneur de les avoir découverts n'ont rien à envier à la mésaventure des plantes artificielles de M. Leduc.

J. THIRION, S. J.

VARIÉTÉS

I

LA CARTE LUNAIRE DE VAN LANGREN

CONSERVÉE A

L'UNIVERSITÉ DE LEYDE

Il y a quelques années j'ai publié dans la REVUE une étude sur la Carte lunaire de van Langren conservée aux Archives générales du Royaume, à Bruxelles (1). Mon article d'aujourd'hui y fait suite en quelque sorte.

La carte de Bruxelles, on se le rappelle, est manuscrite. Adressée au Conseil Privé, elle avait été dessinée et coloriée par van Langren dans le but d'obtenir un privilège pour sa carte gravée. La carte de Leyde est un exemplaire de cette dernière. Très finement burinée sur cuivre, elle est imprimée en noir. C'est, on le sait, non seulement une des plus anciennes cartes Junaires (2), mais la première vraiment digne de ce nom. Elle a immortalisé le nom de Michel-Florent van Langren. On y trouve une innovation qui, par sa simplicité même, fut un trait de génie. L'auteur imagina de donner des noms aux montagnes et aux

(1) Tome LIV, juillet 1903, pp. 108-139.

(2) Je ne dis pas la plus ancienne; car, sans sortir de nos contrées, le P. Charles Malapert, S. J., de Mons, donnait déjà, en 1620, une carte lunaire, des plus rudimentaires il est vrai, dans sa Caroli Malaperti Montensis e Societate Iesv oratio habita Duaci, dum lectionum mathematicarum auspicaretur. In qua de novis Belgici telescopiis phaenomenis non injucunda quaedam Academi disputantur. Duaci, Typis Baltazaris Belleri, sub Circino Aureo (Univ. de Gand). Mais que cette carte était fruste!

autres particularités de la surface de la Lune. Personne n'y avait encore songé.

Le principal intérêt de l'exemplaire de Leyde consiste dans la rareté des cartes lunaires de van Langren. L'auteur projetait un grand travail devant contenir une trentaine de cartes de notre satellite sous ses diverses phases. C'eût été un ouvrage analogue à celui qu'Hévélius donna plus tard, en 1647, à Dantzick, sous le nom de Selenographia (1). Il ne le publia jamais. Les guerres dont les Pays-Bas étaient le théâtre, mais surtout la mort de ses deux protecteurs E. Puteanus et J. della Faille lui en enlevérent le moyen. La carte de Leyde devait-elle faire partie intégrante de ce travail? C'est possible et mème probable. Mais, sous la forme où elle fut lancée dans le public, c'était plutôt une annonce de librairie. Simple prospectus, elle eut le sort ordinaire des prospectus; on y attacha peu d'importance. Aussi, malgré la libéralité avec laquelle van Langren la distribua de tous côtés, ne tarda-t-elle pas à devenir introuvable.

Il y a sept ans, M. Walter Wislicenus de Strasbourg écrivit, pour la BIBLIOTHECA MATHEMATICA, un article fort remarqué sur les travaux sélénographiques de Michel-Florent van Langren (2). On connaissait en tout, disait-il, deux ou, peut-être, trois exemplaires de ses cartes : le manuscrit des Archives de Bruxelles ; une gravure datée et signée, à l'Observatoire de Paris; enfin, une gravure, non datée ni signée, à l'Université de Strasbourg. M. Wislicenus n'hésitait pas à attribuer aussi cette dernière à van Langren, et le but principal de son article était de justifier son opinion. Pour cela, l'auteur décrivait en détail les cartes de Paris et de Strasbourg et les comparait minutieusement entre

elles.

En rendant compte ici même de cet article (3), je regrettai de ne pas voir la discussion de M. Wislicenus accompagnée de photographies. Mieux que toutes les explications, la photographie des cartes eût permis au lecteur de se former une opinion en connaissance de cause. Cette photographie eût eu une utilité d'un autre genre, celle de raviver le souvenir de la carte de

(1) Johannis Hevelii Selenographia: sive Lunae Descriptio... Gedani... 1647. Autoris sumptibus, Typis Hünefeldianis.

(2) Ueber die Mondkarten des Langrenus; von W. F. Wislicenus, 3o sér., t. 2, Leipzig, 1901, pp. 384-391. Cet article traduit en français a paru aussi dans le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE D'ASTRONOMIE, sous le titre : Les cartes de la Lunc de Langrenus, t. 7. Bruxelles, 1902, pp. 39-47. (3) Tome LIII, janvier 1903, pp. 335-340.

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